La communication secrète.

La façon de communiquer révèle déjà ce qui est communiqué. Le contenant du message dévoile déjà le contenu du message. 

Il n’y a pas de « signaux mixtes » ou de « messages mixtes », c’est-à-dire de messages susceptibles de revêtir plusieurs significations. De nombreux hommes « pilules bleues » pensent pourtant qu’une femme leur envoie des signaux contradictoires.  

Le plus souvent, le message n’est pas « mixte ». S’il est considéré comme tel par un homme, c’est que celui-ci a échoué à comprendre ce que voulais dire une femme. Un homme standard cherche à comprendre ce que veut dire une femme en ne retenant que les « mots » qu’elle prononce ou écrit, alors qu’il faut au contraire « lire » son comportement. 

Quand une femme oscille entre un comportement chaud et froid, et inversement, c’est justement ça le message : elle hésite, vous n’êtes pas sa priorité, elle effectue un choix entre vous et une meilleure option hypergame, vous étiez plus beau quand elle était ivre, etc. Le message, ce n’est pas ce qu’elle dit, le message, c’est justement cette propre hésitation, et la façon dont elle manifeste cette hésitation. Plusieurs rendez-vous avant de coucher avec elle ? C’est justement le message. L’annulation d’un rendez-vous ? C’est justement le message. Elle montre beaucoup d’intérêt pour vous, puis plus rien ? C’est ça aussi, le message.

Ce sont les filles qui vous montrent beaucoup d’intérêt qui vous impressionnent. Si une fille veut coucher avec vous, elle trouvera un moyen, et y parviendra d’une manière ou d’une autre. Si elle hésite, vous tourne autour, puis s’éloigne, laissez-là tomber et rechercher d’autres partenaires pendant un moment. Si elle garde un contact fréquent avec vous et prend l’initiative de vous proposer des rendez-vous, c’est qu’elle demeure dans votre cadre, et que vous maintenez votre valeur à ses yeux. Si vous attendez patiemment, en vous demandant ce qu’elle fait et comment va se passer votre prochain rendez-vous, c’est alors vous qui tombez dans son cadre. Vous avez besoin d’elle plus qu’elle n’a besoin de vous, et ce sera elle qui dictera les termes de la relation.

Lorsque les hommes pensent qu’ils ont affaire à une femme « qui ne sait pas ce qu’elle veut » et qui envoie des « messages contradictoires », c’est qu’ils sont dans l’incapacité de comprendre la raison exacte pour laquelle elle se comporte ainsi. Habituellement, il s’agit d’un homme qui est tellement « sous le charme » d’une fille qu’il préfère faire des concessions sur ses comportements inacceptables, plutôt que de la voir pour ce qu’elle est vraiment. En d’autres termes, pour un homme, il est plus facile de penser que l’on a affaire à une fille « contradictoire », « qui ne sait pas ce qu’elle veut » plutôt que de regarder la réalité en face : il existe un réel manque d’options, un réel manque de femme dans sa vie. Une femme qui éprouve beaucoup d’intérêt pour un homme n’a pas besoin (et n’a pas envie) de se comporter de manière inacceptable avec cet homme. Quel que soit son niveau d’intérêt pour un homme, une femme ne pourra s’empêcher de le « tester », et les hommes passeront ou échouerons à ces tests. Dans tous les cas, un « test » est plus facilement reconnaissable quand vous connaissez le contexte dans lequel il survient. 

Le plus souvent, les femmes disent toujours la vérité sur elles-mêmes, mais elles le font à travers leurs manières et leurs comportements, c’est-à-dire qu’elles communiquent d’une manière que les hommes ne peuvent pas comprendre. En effet, la seule façon de déterminer l’intention réelle (et les véritables motivations) d’une personne, c’est en observant le comportement de cette personne. Ce qu’il faut faire, c’est comparer le comportement et les résultats de celui-ci pour corréler l’intention. Entre ce qu’une personne dit d’elle-même, et ses actes, il peut y avoir un fossé. Et ce fossé, c’est justement l’intention réelle.

Une femme peut communiquer de vastes étendues d’informations et de vérités à un homme, à condition que cet homme n’écoute pas exclusivement les mots, mais observe également le comportement de cette femme. Il doit aussi comprendre que la vérité qu’elle trahit par son comportement, n’est peut-être pas ce qu’il a envie de savoir. 

Nous autres, hommes, sommes souvent frustrés, parce que les femmes communiquent différemment de nous. Les femmes communiquent secrètement, les hommes communiquent ouvertement. Les hommes transmettent de l’information, les femmes transmettent des sentiments. Les hommes communiquent surtout sur le contenu et l’information, les femmes communiquent surtout sur le contexte et le sentiment. L’une des plus grandes erreurs du féminisme a été de faire croire à plusieurs générations d’hommes et de femmes que les femmes sont toutes aussi rationnelles que les hommes, et qu’elles possèdent les mêmes capacités analytiques de résolution des problèmes que les hommes. Le féminisme est le résultat d’une pensée égalitaire : le féminisme nous fait croire que les femmes ne communiquent pas différemment des hommes. Il n’est pas question d’affirmer ici que les femmes sont incapables de résoudre des problèmes, il s’agit de dire que les femmes possèdent effectivement une forme spécifiquement féminine de communication. Etudes scientifiques après études scientifiques, les résultats vont toujours dans le même sens : les femmes sont très douées pour comprendre des formes extrêmement complexes de communication (à un tel niveau que leurs cerveaux ne possèdent pas les mêmes voies neuronales que ceux des hommes). Ces études sont fièrement mises en avant par les médias féministes comme la preuve du mérite inné des femmes. Pourtant, en tant qu’hommes, nous sommes censés accepter l’idée qu’elle signifie réellement ce qu’elle dit, et qu’elle dit ce qu’elle veut dire.

Beaucoup de femmes aiment ces études élogieuses, cela démontre, selon elles, une forme de supériorité sur les hommes. Mais ces études ne veulent pas dire que ce qu’elles communiquent est plus important, ou que leur manière de communiquer est plus efficace. Non, ce que cela veut dire, c’est qu’elles maitrisent plus de nuances de communication que les hommes. Comment les médias décrivent-ils une femme « forte » aujourd’hui (dans les personnages de fiction) ? Le premier signal qui permet d’identifier une héroïne, c’est qu’elle s’exprime de manière directe, en centrant son message sur l’information, donc de manière masculine. 

Il n’est pas nécessaire d’être fin psychologue pour comprendre la façon dont communiquent les femmes, mais il est nécessaire d’être attentif. Cela suppose de la patience, ce que la plupart des hommes ne possèdent pas, de sorte qu’ils décrivent les femmes comme « volage », « secrètes » ou même « incompréhensibles ». Mais, même pour les hommes qui sont suffisamment attentifs, concentrés, et observateurs du monde qui est devant eux, la communication féminine semble inefficace et même irrationnelle. Et comment ne pas être du même avis ? Après tout, nous sommes des hommes. Notre manière de communiquer est (généralement basée) sur l’échange d’information, sur des raisonnements déductifs, sur ce qui est rationnel : c’est la manière « ouverte » de communiquer. Résoudre un problème, et passer au suivant. La manière de communiquer typiquement féminine semble si irrationnelle, si dysfonctionnelle… l’on pourrait même dire que c’est la manière de communiquer propre aux enfants. Car c’est ce que font les enfants : ils disent une chose et en font une autre. Ils ont des crises de colère. Ils régissent de manière émotionnelle à tout ce qui les entoure. Et le plus souvent, ils obtiennent quand même ce qu’ils désirent vraiment : être au centre de l’attention. Les femmes sont folles – oui – mais pas de la même manière : c’est une folie calculée. 

La communication « secrète » des femmes nous frustre autant que notre communication « ouverte » frustre les femmes. Notre langage n’a pas d’art ni de style pour elles, c’est pourquoi nous sommes – à leurs yeux – des êtres simples ou stupides. Nous ne disons que ce qu’il est utile de dire, et nous ne voyons que ce qu’il est utile de retenir (un fait, une information) ; mais nous ne retenons pas les détails subtils que les femmes, elles, retiennent, afin de rendre la communication plus agréable. C’est la raison pour laquelle nous pensons que la façon de communiquer des femmes est parfois trop obscure, déroutante, voir même aléatoire. La véritable différence, c’est que notre confusion et notre frustration sert les intérêts des femmes. Tant que les femmes demeurent inconnaissables, aléatoires, irrationnelles, les hommes ne peuvent pas espérer les comprendre (mais peuvent toujours les excuser), alors elles peuvent en tirer profit. « Ah ! Les garçons ! Vous ne comprendrez jamais les femmes ! N’essayez plus ! » : voilà le mode opératoire. Si vous acceptez cela, vous donnez une femme un pouvoir immense. 

Le mythe de la « mystique féminine » ainsi que la prérogative qui est laissée aux femmes de changer d’avis, dépendent entièrement de cette communication secrète.

Bien sûr, nous autres hommes, pouvons répondre : « Ah ! Les femmes ! Manipulatrices…faites les choses correctement ! Vous dites une chose puis vous faites le contraire ! Hypocrites ! ». Et bien sûr, c’est dans notre nature rationnelle que de nous faire entendre ouvertement et d’exposer sciemment les méthodes de communications secrètes d’une femme. C’est ce qu’on nomme un « appel à la raison » … mais ça ne marche pas sur elles. 

C’est parce que les femmes savent instinctivement que leur sexualité est leur meilleur pouvoir, et que la communication « secrète » est la meilleure méthode au service de ce pouvoir. Les appels à la raison fonctionnent uniquement en leur faveur, parce que tout ce qu’elles ont besoin de faire, c’est d’être d’accord avec ce que les hommes disent ouvertement, et ainsi, ceux-ci pensent qu’ils se sont faits comprendre. En tant qu’hommes, nous sommes si habitués à la mystique féminine, que lorsqu’une femme communique de façon masculine, nous pensons qu’elle est enfin d’accord avec nous. « Oh ! C’est une femme de qualité ! Elle est spéciale, elle est différente des autres ! Je dois la conquérir ! ». Sauf qu’elle se montre d’accord avec vous tant que cela lui convient, il ne s’agit pas d’un accord de pure logique, mais d’un accord de circonstances. Lorsqu’il convient, pour elle, de changer d’avis, la « mystique féminine » permet de tout expliquer, sans besoin de logique. 

Avez-vous déjà été à une fête (ou une soirée) avec votre copine ou votre femme, lorsque soudainement, celle-ci vous dit : « tu as vu comment celle-là ma regardée ? Pour qui elle se prend ? Quel est son problème avec moi ? ». Vous étiez là, physiquement présent, entre votre copine et cette autre fille, mais vous n’avez strictement rien vu d’anormal. C’est qu’une communication secrète est passée entre elles deux, mais comme rien n’a été dit ouvertement, votre esprit d’homme n’a strictement rien remarqué. La préférence naturelle des femmes pour la communication secrète se forme très tôt, parfois dès l’âge de cinq ans. Les petites filles se battent dans la sphère psychologique, tandis que les jeunes garçons se battent dans le monde physique.

Au sein de leurs petits groupes, les petites filles se battent pour la domination, à l’aide d’une menace : l’ostracisation du groupe. La phrase : « Je ne serai plus ton amie si… » est une menace pour une fille, c’est l’équivalent de la phrase « Je vais te frapper si… » qu’un garçon peut dire à un autre garçon. Cette dynamique devient de plus en plus complexe à mesure que les jeunes filles deviennent des ados, des jeunes femmes, des femmes, des femmes d’âge mûr, etc, mais une constante demeure : fondamentalement, elles utilisent toujours le même mode psychologique de combat, même si elles sont adultes. La façon secrète de communiquer des femmes (langage corporel, apparence, sous-communications, gestes, regards, attitude) est une façon de communiquer qui peut transmettre beaucoup plus d’information que la façon ouverte de communiquer des hommes. Notre méthode masculine nous paraît plus efficace, mais notre méthode ne remplit pas les mêmes buts. 

Les femmes préfèrent davantage la communication en elle-même plutôt que le contenu des informations transférées d’une personne à l’autre. Pour elles, il n’y a pas de problème à résoudre, ni de solution à trouver, c’est la communication elle-même qui est importante. 

Lorsqu’un idiot lui raconte tout de lui-même, lors d’un premier rendez-vous, il enlève tout mystère, il ne représente plus un défi, pourquoi une femme s’intéresserai à lui ? La raison pour laquelle il n’y a plus de mystère, c’est parce que l’homme n’a plus le potentiel de stimuler la communication ou l’imagination d’une femme. Trop nombreux sont les hommes qui pensent encore que « la communication est le secret d’une bonne relation », ils commettent alors l’erreur de tout dire à leur femme ou leur copine, en pensant que celles-ci apprécieront ce geste. En révélant tout, en disant tout, un homme prive une femme du plaisir de la communication, et la satisfaction de deviner par elle-même ce qu’il a en tête. 

Rien n’est plus plaisant pour une femme que de croire qu’elle vient de percer un homme à jour à l’aide de sa formidable « intuition féminine ». Ce qu’elle nomme « intuition » n’est que sa forme préférée de communication. 

Enfin, il est utile de préciser qu’une femme est tout à fait capable d’utiliser la communication « ouverte » quand cela sert leurs fins. Si une femme se met à dire quelque chose de manière précise, directe et claire, c’est qu’elle a été obligée de le faire de peur que sa méthode « secrète » ne soit pas prise en compte par son homme. 

« Est-ce qu’on peut juste rester amis ? » est une forme de rejet, par le moyen de la communication « secrète », alors que « Dégage pervers ! » est un rejet ouvert. Quand une femme opte pour la communication ouverte, c’est qu’elle ne peut plus se permettre de communiquer secrètement, et qu’elle doit donc utiliser la forme de communication masculine. Cela sonne comme une évidence, mais lorsqu’une femme pleure, crie, donne un ultimatum, elle reconnaît son impuissance au point d’avoir à utiliser la manière masculine de communiquer. 

De même, les hommes savent et peuvent maitriser l’art subtil de la communication secrète. Les grands politiciens, les généraux de toutes les armées, les hommes d’affaires, les vendeurs, et évidemment les maîtres de la séduction utilisent chacun des communications secrètes pour atteindre leurs objectifs. Il est inutile de juger la « communication secrète » comme étant intrinsèquement malhonnête ou amorale, et même de la juger sur le plan moral. La communication, qu’elle soit ouverte ou secrète, n’est qu’un moyen au service d’une fin, et c’est seulement la fin qui doit être jugée (par les hommes et les femmes) comme éthique ou non. La façon de communiquer révèle déjà ce qui est communiqué. Le contenant du message dévoile déjà le contenu du message.

Source : traduction partielle de l’article « The medium is the message », publié par Rollo Tomassi le 6 septembre 2011.