« Prendre la pilule rouge » consiste à comprendre les dynamiques entre les hommes et les femmes du point de vue de la psychologie évolutive. Même les « coach en séduction » utilisent des concepts de psychologie évolutive, parfois même sans le savoir, lorsqu’ils proposent d’expliquer leur art. Même la méthode du plus célèbre des coaches en séduction : « Mystery », repose sur la compréhension des « circuits évolutifs » des femmes et des hommes. Cela lui a servi lorsqu’il a développé ses techniques de drague. C’était alors les premières incursions dans le logiciel mental évolutif des femmes, qui permettront par la suite de comprendre les relations hommes-femmes telles qu’elles sont aujourd’hui. Ces connaissances peuvent être utilisées par les hommes au mieux de leurs intérêts.
Mais ce n’était que le point de départ. La « pilule rouge » est un ensemble de connaissance beaucoup plus dynamique que les cours de séduction : ce sont des connaissances toujours en mouvement, toujours en construction. La façon dont hommes et femmes interagissent dépend de nos réalités biologiques, mais aussi des réalités environnementales et sociales de notre passé ancestral (notre passé de « chasseurs-cueilleurs). Nous utilisons toujours les mêmes circuits neuronaux que nos ancêtres, et nous suivons donc les mêmes comportements, seul le contexte dans lequel nous évoluons a changé. Cet article présentera les influences de cet héritage génétique et comportemental sur les hommes et les femmes, et les raisons pour lesquelles les hommes et les femmes craignent certains aspects de la nature « primale » de l’autre sexe.
Il faut d’abord distinguer deux concepts : celui de « marché sexuel » tel qu’il était il y a des centaines d’années (localisé), et celui de « marché sexuel global » qui, à l’inverse, via les réseaux sociaux, est un marché de taille mondiale. Dans notre passé de chasseurs-cueilleurs, nous pouvions trouver des partenaires dans un cercle social très limité : notre propre « tribus » ou, en cas de guerre victorieuse, nous pouvions trouver des « épouses de guerre ». C’était notre « marché sexuel » localisé d’autrefois. Nous pourrions même ajouter que l’une des principales raisons pour faire la guerre à d’autres tribus, c’était pour leur enlever leurs femmes fertiles. C’est une distinction importante parce que ces mêmes dynamiques agissent dans le « marché sexuel » mondial de nos jours : nos dynamiques intersexuelles modernes ont évolué.
Un besoin de contrôle.
Le besoin de contrôle social qui émane des femmes et du féminisme est le résultat de la propension naturelle des femmes à rechercher la sécurité dans un monde chaotique. Depuis l’avènement de la contraception unilatéralement contrôlée par les femmes, de la révolution sexuelle et de la montée de la gynocratie, un pouvoir sans précédent sur le processus d’accouchement de la race humaine a été transféré à l’un des deux sexes nécessaires à la perpétuation notre espèce.
On peut dire de ce point de vue que l’avortement est eugénique ou dysgénique, selon les cas. Depuis la révolution sexuelle, les hommes ont systématiquement cédé toute revendication à leur propre paternité tout en présumant, en même temps, que les femmes devraient, par défaut, être la personne de confiance, qui est censé savoir ce qui est le mieux pour élever les nouvelles générations. Mais ce n’est pas seulement l’avortement qui est eugénique, c’est aussi l’hypergamie et les dizaines d’autres aspects des relations hommes-femmes que les sociétés occidentales ont placé sous le contrôle exclusif des femmes, présumant que celles-ci étaient les meilleures « agents » pour s’occuper de ce système. Nous avons éduqué les femmes de la génération « baby-boom » selon le schéma suivant : nous leurs avons enseigné qu’elles seraient de meilleurs leaders que les hommes, et on leur a donné la possibilité de vivre librement leur sexualité. Nous autres hommes, nous avons bêtement cru que les femmes prendraient soin des pires aspects de notre propre stratégie sexuelle dès lors que nous leurs laissions le contrôle total de l’accès sexuel des uns aux autres.
Un exemple relativement récent : l’Irlande a légalisé l’avortement, et ainsi, ce pays venait de céder une partie de son autorité aux femmes, sur un sujet fondamental : le destin reproductif de la nation. L’île très catholique des Celtes a placé l’hypergamie comme « raisons d’Etat » après de nombreuses années de pression féministe. Les femmes irlandaises ont célébré cette décision, qui leur permet désormais de tuer leurs enfants non-désirés.
La question de l’avortement semble ne plus faire débat dans les sociétés modernes. On ne peut que constater que lorsque l’avortement est légalisé, il devient une raison de faire la fête pour les femmes et les hommes. L’objet de cet article n’est pas de s’opposer à l’avortement pour des raisons principalement morales, mais d’analyser les raisons inconscientes qui président à un tel choix. L’avortement se veut eugéniste : c’est l’annulation de toute influence paternelle. L’influence que les hommes ont pu avoir sur le destin de l’espèce humaine depuis les 100 000 dernières années a disparu avec l’avortement. Dès lors, pourquoi les femmes combattent-elles si intensément pour le « droit » à l’avortement depuis plusieurs générations ? Pourquoi le droit de mettre fin à la vie de son enfant (et de celui du père) in utero est-il un impératif pour les femmes ?
Demandez aux femmes, et la réponse féministe réutilisable est toujours « mon corps, mon choix ! ». Certes, mais pourquoi est-il si important de placer entièrement les hommes hors du processus de reproduction ? Quelle est la motivation pour ne pas donner aux hommes leurs mots à dire ? Ils n’ont pas le droit de contribuer à 1% du choix final, alors même que l’enfant potentiel possède 50% de leur héritage génétique ? Il suffit de poser cette question pour offenser gravement toutes les femmes. Comment un homme peut-il avoir ne serait-ce qu’un début de contrôle sur le corps des femmes ? pourquoi est-il si odieux de penser que les hommes pourraient avoir leurs mots à dire, pourraient avoir une influence sur qui peut naître et qui ne peut pas naître ?
Craintes existentielles et filtre hypergamique.
Il existe des peurs qui sont implantées en nous depuis la naissance. Nos prédispositions mentales n’ont qu’une fonction : assurer notre survie. Cela sonne comme une évidence, mais nous sommes nés avec une méfiance naturelle en ce qui concerne notre environnement. Lorsque nous sommes enfants, nous n’avons pas besoin d’apprendre que les serpents, les araignées, les animaux dotés de griffes ou d’autres sortes d’armes naturelles sont dangereux : nous nous en éloignons instinctivement. Ces peurs, ces prudences, ces méfiances, font partie intégrante de notre cerveau à l’instant même où nous venons au monde. Nous pouvons dire la même chose des hauteurs ou des lieux confinés dans lesquels nous sommes serrés. Notre instinct naturel fonctionne de la même manière lorsque nous éprouvons une révulsion immédiate. Il existe d’ailleurs une branche entière de la psychologie évolutive dédiée aux révulsions automatiques humaines. Une partie de notre cerveau, de notre nature profonde, nous rend dégouté par la merde, les carcasses mortes et la putréfaction. Si un lieu est insalubre et peut potentiellement nous rendre malade, nous sommes automatiquement repoussés à un niveau primal, sauf si nous sommes conditionnés à ne pas réagir ainsi.
Le paragraphe précédent concernait les craintes existentielles les plus basiques, que l’on retrouve chez la plupart des êtres humains. Nous avons évolué en intégrant dans nos neurones des sortes de systèmes intégrés qui font au mieux pour nous garder en vie. Mais nous avons d’autres peurs. Des peurs et des craintes plus subtiles, plus complexes, qui nous accompagnent aussi tout au long de notre vie et qui travaillent, non seulement à notre survie, mais également à notre « bien-être ». Celui dont nous allons parler ici est un système connu dans la manosphère sous le nom de « filtre hypergamique ». Cela sonne comme un concept complexe, mais il s’agit simplement de la révulsion innée que ressentent les femmes à l’idée même de coucher avec certains hommes.
De notre passé ancestral jusqu’à la révolution sexuelle (milieu des années 1960), une femme qui avait des relations sexuelles prenait un risque énorme, et s’engageait dans une activité qui pouvait être lourde de conséquences. Pendant des milliers d’années, l’évolution a imprimé un programme dans le cerveau de chaque femme : « toujours douter de la qualité d’un homme ».
Ainsi, le « filtre hypergamique » repose sur plusieurs méthodes différentes pour « tester » la qualité d’un homme. Un exemple simple : les femmes utilisent universellement la taille d’un homme comme critère de qualification physique. S’il est objectivement petit – et/ou plus petit qu’elle – alors il n’y a ni excitation, ni attraction. C’est un exemple simple, puisque c’est un critère évident. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que l’hypergamie est toujours basée sur le doute. Le doute est le fondement de l’hypergamie. « Est-ce le meilleur homme que je puisse attirer ? Cet homme restera-t-il avec moi ? Est-il fiable ? Est-il prêt et sûr en tant que père ? M’aidera-t-il à élever mes enfants ? Ou me quittera-t-il, faisant de moi une mère célibataire ? ». Le « doute hypergame », voilà quel est la peur existentielle des femmes. « Fait-il semblant d’être un homme fort ? Est-il vraiment ce qu’il prétend être ? Va-t-il rester avec moi une fois qu’il aura obtenu une relation sexuelle ? Qu’arrivera-t-il si je tombe enceinte de son enfant ? ». Ces questions, ces doutes, ne sont jamais formulés consciemment et rationnellement dans l’esprit d’une femme. Elle ne formule pas ces questions en pensée dans sa tête. Elle n’y pense jamais. Cela se passe au-delà de son conscient, c’est un processus instinctif profondément enraciné dans son esprit. Ce doute est un bruit de fond, un grondement sourd qui résonne en elle sans qu’elle s’en rende compte. Elle n’entend jamais ces voix, mais elles sont toujours là.
Ces questions inconsciemment formulées sont liées à la fois à l’instinct de révulsion et au véritable désir sexuel. Il s’agit d’une aversion instinctive au risque, typiquement féminin, qui, même s’il est inconscient, a des implications très réelles et potentiellement mortelles. Le « doute hypergame » est un scepticisme lié à un instinct de conservation, lui-même enraciné au niveau limbique, c’est tout simplement la plus grande crainte et crise existentielle qu’une femme puisse ressentir. C’est si puissant que les femmes seront prêtes à n’importe quoi pour atténuer cette peur. Les femmes sont prêtes à tout pour rassurer leur « doute hypergame ». Elles ne veulent qu’une chose : éviter que quelque chose ou quelqu’un arrive à passer à travers le « filtre hypergamique » sans se faire repérer.
Pourquoi la société condamne-t-elle le prétendu « harcèlement de rue » ? Parce qu’un homme qui aborde une femme dans la rue, c’est peut-être un homme « beta » qui se fait passer pour un homme « alpha », afin de séduire une femme. S’il réussit et devient intime avec celle-ci, il aura passé le « filtre hypergame » en se faisant passer pour l’homme qu’il n’est pas. Il n’est pas de plus grand crime aux yeux d’une femme. Le « harcèlement de rue » est un crime odieux contre la peur existentielle des femmes.
La peur existentielle des femmes, c’est que leur « filtre hypergame » (ce qu’elles nomment « intuition féminine ») soit trompé. Et étant dupées, elles peuvent, soit mourir, soit voir leur potentiel de reproduction compromis à vie, en portant et en élevant l’enfant d’un homme sous-optimal. Un homme qui aura exercé sa volonté sur elle et choisissant et en fixant à sa place le niveau d’exigence de son filtre. Pour le beau sexe, il n’y a plus grande abomination.
Dans notre passé de chasseur-cueilleur, la grossesse et l’investissement parental étaient littéralement une question de vie ou de mort, c’est la raison pour laquelle le « filtre hypergame » est devenu extrêmement sensible et d’une subtilité infinie. Imaginez qu’une femme choisisse un homme trop lent à la course, à la chasse, à la santé fragile ou aux os trop léger, et à l’humeur dépressive, maussade ou trop agressive. Sera-t-il un bon père ? A l’inverse, un homme à la santé exceptionnelle, à la stature imposante, à la vue et l’ouïe fine ne peut-il pas transmettre ses excellentes dispositions génétiques à son enfant ? C’est une bien meilleure option. Surtout quand le chasseur-cueilleur que vous êtes ne maitrise pas encore le feu, les outils tranchants et dont la tribu ne se compose que de quelques dizaines d’individus… Le « filtre hypergame » est également une réponse stratégique contre l’impératif biologique des hommes (l’accès illimité à une sexualité illimitée).
Il ne s’agit pas ici de dire que des « couples » ne pouvaient pas se former dans notre passé de chasseurs-cueilleur, le couple est aussi un aspect socio-évolutif de notre espèce, mais il s’agit de faire comprendre que le « coût d’investissement » est beaucoup plus bas pour un homme que pour une femme. C’est simplement de la biologie : les hommes une stratégie sexuelle bien à eux, et les femmes en ont une autre, bien à elles. Un couple dure normalement aussi longtemps que nécessaire, c’est-à-dire, d’un point de vue biologique, jusqu’à ce que l’enfant issu de cette union atteigne l’âge autonome de survie (entre 4 et 7 ans). Mais il faut aussi tenir compte de la propension des hommes à rechercher des occasions d’accouplement alors même qu’ils sont déjà « en couple » (un sujet pour un autre article).
Le vingt-et-unième siècle.
Permettons-nous ici d’avancer rapidement jusqu’au 60 dernière années. L’une des idées les plus déstabilisante du vingtième siècle a été d’offrir aux femmes la liberté de choix concernant leur propre sexualité. La régulation des naissances unilatéralement contrôlé par les femmes était effectivement le plus grand filtre hypergame jamais inventé. Cela libère les femmes des conséquences d’une mauvaise décision hypergame. Mais cela n’a pas effacé le comportement millénaire qui est ancré en elle depuis des siècles. Nous n’y réfléchissons pas assez, mais la pilule contraceptive a enlevé toutes les entraves à l’hypergamie, permettant à celle-ci de se déchaîner pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Résultat : les hommes ont renoncé à leurs intérêts paternels dans le processus reproductif, en échange de la promesse d’un accès sexuel aux femmes, mais sans grossesse. On a promis aux hommes ce dont ils ont toujours rêvé : l’accès illimité à une sexualité illimitée. Ce qu’on oublie de préciser, c’est que cela a également exacerbé la stratégie sexuelle des femmes : celles-ci peuvent plus-que-jamais filtrer tactiquement les hommes indésirables, et se focaliser sur les hommes présélectionnés.
Mais la plus grande question sexuelle des deux derniers siècles, ce sont les méthodes de contraceptions féminines, dont l’utilisation à grande échelle est catastrophique pour les hommes, parce que l’utilisation de la pilule ne peut changer les comportements qui sont eux-mêmes le fruit de centaines de milliers d’années d’évolution. Et surtout, la pilule contraceptive exacerbe le désir des femmes de se protéger contre leur peur existentielle (que son filtre hypergame ne soit plus efficace contre les hommes).
Le pouvoir social et politique que les hommes ont cédé aux femmes depuis la révolution sexuelle n’a été utilisé par les femmes que dans un seul et unique but : se prémunir contre leur peur existentielle. Pourquoi l’avortement est-il célébré dans la société moderne ? Parce que l’avortement soulage du risque de porter et d’élever un enfant qui serait le fruit d’un mauvais choix hypergamique.
Pourquoi le divorce est-il devenu une industrie misandre ? Parce qu’il atténue la peur existentielle des femmes. Un divorce assure à la femme la sécurité, le soutien et les ressources de l’homme même après la rupture. Pourquoi une mère célibataire est célébrée dans la société d’aujourd’hui, alors qu’elle était mal vue dans la société d’avant ? Parce que, encore une fois, cela atténue la peur existentielle. Calculez la durée de vie d’une mère célibataire au paléolithique.
Lorsque les femmes ont acquis un pouvoir social et politique sans précédent et très influent, leurs premières pensées ont été d’atténuer leur peur existentielle. Presque tous les changements sociaux (comprendre : l’ingénierie sociale), les changements politiques, les associations « Osez le féminisme » et autres inventions inter-sectionnelles ont été initiés dans le but latent de soulager la peur existentielle des femmes. Le féminisme, c’est d’enlever le plus de contraintes possibles à la sexualité féminine tout en ajoutant le plus de contraintes possibles à la sexualité masculine.
Et enfin, pourquoi la prise de conscience de la pilule rouge, la pratique de la séduction, une manosphère unie, et même le mouvement « MGTOW » sont perçus comme des menaces existentielles à l’impératif féminin ?
Parce que tout cela menace de perturber la sécurité dont les femmes s’imaginent être les bénéficiaires. Exposer les dangers de la pilule bleue et enseigner les hommes à sortir de la matrice, c’est-à-dire à cesser d’être des utilités dans un ordre social féminin, est une menace intolérable contre les femmes, car cela fait ressortir leur peur primale : que le filtre hypergame cesse de fonctionner ou fonctionne mal.
Retrouvez ici la deuxième partie : la peur existentielle des hommes.
Retrouvez ici la troisième partie : sélection sexuelle et peur existentielle.
Source : Women’s Existential Fear, publié par Rollo Tomassi le 11 mars 2019.