Lonely ships, upon the water / Better save the women and children first.
Sail away with someone’s daughter / Better save the women and children first.
Beaucoup de choses ont été dites au sujet du récent naufrage du Costa Concordia, et, comme on pouvait s’y attendre, les chevaliers blancs et les fémino-centristes se sont plaint de l’état d’une société où les humains avec des pénis ne sont pas disposés / moins disposés à sacrifier leur vie pour les humains avec des vagins. La gravité des relations hommes-femmes dans une situation potentiellement mortelle est une formidable occasion pour illustrer le « piège à hommes » :
L’une des principales méthodes pour utiliser l’honneur contre les hommes, consiste à leur demander de se comporter de manière traditionnellement masculine quand c’est commode, tout en s’attendant simultanément à revendiquer l’égalité des sexes quand c’est commode.
Au cours des 60 dernières années, la féminisation s’est construite autour de la convention sociale parfaite pour tout ce qui consiste à exploiter le masculin : demander aux hommes d’assumer leurs responsabilités d’hommes (« Man Up ») tout en dénigrant tout affirmation de masculinité en faisant passer toute expression masculine comme négative (« Shut Up »). Lorsqu’un aspect de la masculinité sert les intérêts féminins, alors c’est la « responsabilité masculine » d’un homme, mais tout aspect de la masculinité qui n’est pas en accord avec la primauté féminine est étiqueté « Patriarcat » et « Misogynie ».
Au-delà du sujet des relations hommes-femmes dans les situations de survie, j’ai pensé que je profiterai de cette occasion pour parler un peu de la « chevalerie ».
Courtoisie. Chevalerie.
La chevalerie est tout simplement l’une des nombreuses idéologies qui a été déformée par le romantisme occidentalisé. La chevalerie s’appliquait également à des choses telles que : ne pas frapper un homme alors qu’il ne regarde pas ou n’attaque pas, ne pas frapper un ennemi qui ne peut manifestement se défendre, ne pas frapper un ennemi inférieur ou même, ne pas attaquer un ennemi respecté. La chevalerie a été conçue à l’origine comme un code éthique déterminé par l’église catholique romaine, pour contrôler les natures par ailleurs anarchiques et violentes des soldats et des chevaliers qui, naturellement, avaient une tendance pour le brigandisme au Moyen Age. Ce qui passe, chez la plupart des gens, pour de la chevalerie, est en fait une interprétation bâtarde du romantisme occidental et de « l’amour courtois », qui, ironiquement, ont également été un effort mené par les femmes de l’époque pour mieux contrôler les hommes de la Renaissance. En fait, il s’agit d’apprivoiser l’influence masculine dominante de l’époque en établissant un système de conditions appropriées prescrites pour avoir accès à l’intimité d’une femme.
De même, on insiste aujourd’hui pour que les hommes s’identifient mieux au féminin, l’idée de l’amour courtois était « d’encourager » les hommes à explorer leurs côtés féminins avec des odes d’expressions divines d’amour, des offrandes d’exploits fantastiques, pour prouver leur dévotion ou présenter des cadeaux pour prouver sa valeur et sa sincérité à « l’objet » de son désir – il appartenait à la femme seule de refuser ou d’accepter. L’amour courtois est en fait à l’origine de notre tradition qui consiste à acheter une bague de fiançailles coûteuse pour une femme. Et tout comme les femmes d’aujourd’hui, le comportement des femmes de l’époque correspondait rarement à leurs intentions déclarées, mais elles masquaient bien leur vrai nature, car autrement elles risquaient l’ostracisation sociale.
Je vais ouvrir les portes pour les vieilles femmes, ma mère, ma femme, ma fille et toute autre femme que qui arrive à la porte en même temps que moi, non pas parce que j’ai un besoin intrinsèque de dominer les vagins du monde, mais parce que c’est mon habitude. Les rituels ne font pas d’un homme ce qu’il est, mais son caractère, sa confiance et son comportement, oui. Nous appelons quelque chose « courtois » en raison de cette dynamique « courtoise », mais c’est l’homme derrière la courtoisie qui fait la différence. Je ne pense pas à deux fois avant aider un homme ou une femme à porter une charge lourde, et je ne me soucie pas du sexe de la personne que je peux aider à réparer un pneu crevé.
L’un des principaux éléments de la charité, c’est que si vous vous attendez à une compensation, ce n’est pas de la charité. J’ai déclaré dans le passé que les femmes n’ont pas de capacité pour apprécier les sacrifices que les hommes doivent faire pour faciliter leur réalité fémino-centrée. Cependant, pour aller plus loin, les hommes doivent être conscients dès le départ que tous les efforts qu’ils font ne seront pas appréciés comme étant extraordinaires. Dans la réalité fémino-centrée, vos sacrifices d’hommes sont une attente prescrite et normalisée – vous êtes censé « faire la bonne chose », et cette bonne chose est toujours de promouvoir l’impératif féminin. Ainsi, dans cet esprit, et dans le cadre social établi par l’impératif féminin, un homme doit présumer que tout effort qu’il fait sera entièrement ignoré.
Est-ce que ça a l’air d’être une mauvaise affaire ? pour moi oui, mais mon cerveau est sujet à cela. Il est peu logique de peindre un chef-d’œuvre que personne d’autre que vous ne verra jamais, mais pourtant ici, je mets de la peinture sur une toile – pourquoi ? Le féminisme a peut-être tué la chevalerie, mais il n’a toujours pas touché au paradoxe de l’altruisme.
Altruisme.
Il existe de nombreux exemples dans le monde naturel de ce qui semble être l’altruisme, mais les motivations derrière le comportement altruiste trouvent leurs sources en elles-mêmes. Les suricates vivent dans une communauté coopérative et se comportent en « gardes » à l’affût des menaces potentielles pour la communauté. Il est courant chez ces suricates de « crier » un avertissement assez fort pour alerter le clan, mais aussi spécifiquement pour attirer l’attention sur eux-mêmes. Souvent, ils ne font aucun effort pour se préserver et se permettent d’être tués afin de ralentir un prédateur et de donner du temps pour l’ensemble des membres de la communauté pour se mettre en sécurité.
Cela peut faire appel à notre sens de la morale, comme un acte altruiste de sacrifice de soi, mais c’est vraiment un exemple de préservation de l’espèce qu’on trouve chez les animaux d’ordre supérieur. J’ai lu quelque part qu’un soldat faisait exprès de se prendre une grenade en Irak, et il y a beaucoup d’autres histoires similaires de ce même type d’acte dans d’autres conflits à travers l’histoire. Et bien que je ne puisse pas dire avec certitude quelles étaient les raisons personnelles qu’un homme puisse avoir pour se sacrifier, je connais la fonction de ce comportement – le sacrifice pour le plus grand bien. Un homme meurt pour qu’une majorité d’hommes n’aient pas à mourir, et ainsi c’est une conservation efficace de l’ensemble des hommes. Une abeille pique, peut-être sans savoir que cela la tuera, afin de préserver le collectif. C’est écrit dans sa biologie de réagir aux menaces de cette façon. Pour la même raison, je doute sincèrement qu’un soldat se jetant sur une grenade puisse avoir un concept prémédité de sacrifice pour un tout plus grand que lui. Je ne dirais pas non plus que le soldat a eu le temps de se demander qui dans le groupe avait des enfants, ou d’évaluer la valeur individuelle de leur existence, ou de penser qu’il vivrait dans l’infamie s’il ne réagissait pas – il a juste réagi instinctivement.
Souvent, ce que nous appelons des actes de courage, d’héroïsme, de lâcheté ou même de cupidité ne sont guère plus que des comportements nécessaires lorsque des conditions particulières s’imposent à nous. Nous pouvons nous permettre le luxe d’appeler ces comportements ainsi après le fait, mais souvent nous n’avons pas le temps d’envisager les conséquences de notre réaction – nous commettons juste certaines actions de façon autonome. Un soldat a 5 ou 10 secondes pour réagir à une grenade, mais nous avons toute une vie pour définir ce qu’est l’héroïsme.
C’est à la lumière de cet « altruisme de réaction » que je crois que les hommes, plus que les femmes, ont une capacité innée de sacrifice de soi. Dans un contexte de vie ou de mort, c’est une illustration facile, mais dans la vie de tous les jours, les choix que nous faisons et les habitudes que nous tenons pour acquises découlent de cet altruisme « câblé » dans le cerveau. Permettez-moi de préciser que d’un point de vue philosophique, je ne souscris pas à l’idée de l’altruisme désintéressé : même si ce n’est qu’à un niveau subconscient, nous faisons tous des choses avec une certaine attente de réciprocité ou de récompense. Il y a un martyr dans chaque homme qui pense que son sacrifice lui vaudra des accolades de femmes. Quand vous pouvez obtenir d’un garçon de 16 ans qu’il attache des explosifs à son corps avec la promesse de 70 vierges dans le ciel, alors vous commencerez à comprendre l’altruisme d’un point de vue masculin.
Le chevalier blanc.
Gardez à l’esprit que ce que nous considérons comme de la « chevalerie » aujourd’hui n’est une forme abâtardie du concept initial « d’amour courtois » et de « romantisme » (merci Hollywood). Considérez également que notre concept populaire de chevalerie est une idée occidentalisée qui s’appliquait presque exclusivement à l’aristocratie de l’Europe occidentale pendant le Moyen Age. Le but original et latent de la chevalerie était de « tenir » les hommes riches dans le Saint Empire Romain et de ne pas s’entretuer ou de recourir au banditisme comme c’était courant alors.
Les chevaliers blancs et les « hommes libérés » qui servent volontairement l’impératif féminin font une erreur commune en associant le comportement « chevaleresque » au romantisme occidentalisé. Le concept d’amour « courtois », ce que l’on appellerait plus tard « romance », a en fait commencé avec des femmes aristocrates jouant à des « jeux romantiques » entre elles et une série de prétendants – généralement alors que leurs maris nobles étaient absents sur une campagne militaire. Les concours étaient des tests de dévotion, parfois des sonnets ou de la poésie, d’autres fois, des mises à mort pour prouver les affections. Évidemment pris à l’extrême cela avait son inconvénient, mais les « jeux » ont pris racine dans la société et ont évolués au cours de l’histoire.
Je ne dis pas qu’être « chevaleresque » n’a pas ses utilités, mais comme toute attention, plus un homme l’applique, plus cela perd de son attrait. Voyez la chevalerie pour ce qu’elle est devenue, et rappelez-vous là d’où elle vient.
Source : « Chivalry vs Altruism » publié par Rollo Tomassi le 24 janvier 2012.
Illustration : Samantha Garrote.