Dans la plupart des histoires populaires, les hommes beta sont des protagonistes, mais ils ne sont jamais vraiment des héros. Chaque film dont j’arrive à me souvenir, qui a un homme beta en tant que protagoniste, est une comédie ; les mâles betas, c’est juste pour rire – personne ne les admire réellement.
La même situation existe avec les hommes beta que vous connaissez. Si vous leur dites la vérité [la pilule rouge], ils diront que vous détestez les femmes, ou que vous êtes sortis avec le mauvais type de femmes, ou tout ce qu’ils peuvent trouver pour protéger le modèle mental sous lequel ils opèrent. Ils sont investis dans ce modèle mental et ils en sont satisfaits ; le contester, c’est, presque littéralement, détruire le monde dans lequel ils vivent. Non seulement la façon dont ils voient le monde sera détruite, mais la façon dont ils se perçoivent eux-mêmes sera également détruite.
L’investissement de l’Ego et le déni.
Le terme psychologique pour appeler cela est « l’investissement de (ou dans) l’Ego ». J’utilise énormément ce terme sur mon blog, et j’ai pensé que cela méritait davantage d’explications.
Quand une personne intériorise un schéma mental (ou une croyance) très profondément, et que cette personne est conditionnée ainsi depuis très longtemps, le schéma mental (ou la croyance) devient une partie intégrante de la personnalité. Donc, attaquer la croyance, c’est littéralement comme attaquer la personne. Voilà pourquoi nous observons si souvent des réactions violentes dans le cadre des débats qui concernent les croyances politiques, religieuses, sociales ou sexuelles : les gens perçoivent un argument comme une attaque personnelle, même lorsqu’on leurs présente des preuves irréfutables qui remettent en cause leurs croyances.
Une frustration commune que les hommes qui ont pris la pilule rouge rencontrent, c’est qu’il est très difficile d’ouvrir les yeux à un homme beta, sur les questions de savoir pourquoi il n’obtient pas de rendez-vous (ou pourquoi il n’obtient pas de deuxième rendez-vous s’il en obtient un premier), pourquoi il obtient constamment des rejets de type « amis », et pourquoi tout cela est dû à son investissement dans l’Ego et à ses internalisations. Comme j’aime à le dire, débrancher les hommes de la matrice est un travail difficile, et cela est rendu d’autant plus difficile lorsque la personne à débrancher est dans un état de déni catégorique.
Les gens recourent au déni lorsqu’ils reconnaissent que la vérité détruirait quelque chose qui leur est cher. Dans le cas d’un partenaire qui vous trompe, le déni vous permet d’éviter de reconnaître la preuve de votre propre humiliation. À moins d’attraper votre conjoint au lit avec votre meilleur ami, la preuve de l’infidélité est généralement ambiguë. C’est du scepticisme motivé. Vous êtes plus sceptique à l’égard des choses que vous ne voulez pas croire, et vous exigez alors un niveau de preuve plus élevé.
Le déni est inconscient, sinon il ne fonctionnerait pas : si vous savez que vous fermez les yeux sur la vérité, une partie de vous sait ce qu’est la vérité, et donc le déni ne pourrait pas remplir sa fonction protectrice.
Une chose que nous cherchons tous à protéger, c’est une image positive de nous-même. Plus l’aspect de votre image de soi qui est contesté par la vérité est important, plus vous êtes susceptible d’entrer dans un état de déni. Si vous avez une forte estime de vous-même et de vos compétences, votre image de soi peut prendre des coups, mais rester intacte en grande partie ; si vous êtes assailli par le doute (une caractéristique des hommes féminisés bien-pensants), toute reconnaissance d’échec peut être dévastateur, et tout aveu d’erreur peut être très douloureux au point d’être impensable. L’autojustification et le déni découlent de la dissonance entre croire que vous êtes compétent, et faire une erreur, ce qui entre en conflit avec l’image que vous vous faites de vous-même.
Solution : nier l’erreur.
C’est pourquoi nous voyons tant d’hommes betas s’accrocher avec ténacité à leurs croyances et leur sens moral ainsi qu’à leurs méthodes, tout cela étant d’ailleurs renforcé par la culture populaire, par les médias, par la musique, par la religion, etc. Ce que ces hommes ne réalisent pas, et ce qui devient comme « cimenté » pour eux dans le déni, c’est que ce qu’ils croient être leurs propres croyances ont en réalité été conçues pour eux par une influence centrée sur la féminité.
Source : « Denial » publié par Rollo Tomassi le 11 juillet 2012.
Illustration : fotografierende.