La femme occidentale moderne, la biologie, et la technologie. 

La principale explication du malaise psychologique et de l’instabilité émotionnelle de tant de femmes modernes et, dans une moindre mesure, d’hommes modernes, réside dans la tension irrésolue entre notre héritage biologique ancestral et l’émergence relativement récente des nouvelles technologies qui nous offrent un choix quais-illimité de partenaires potentiels.

Dans la préhistoire, les humains vivaient en petites tribus, des jeunes filles pouvaient avoir des enfants à 14 ans, puis à 14 ans et 9,5 mois. La majeure partie de la préhistoire s’est déroulée dans de telles conditions. Il n’est donc pas étonnant que notre cerveau ait du mal à s’adapter à un environnement radicalement différent, où l’accouchement est couramment repoussé jusqu’à la trentaine, et même la quarantaine. De même, alors qu’un homme préhistorique rejeté par une femme était presque exclu de la tribu, un homme moderne rejeté par une femme n’a qu’à… se déplacer de trois mètres, aller de l’autre côté du bar, et aborder une autre fille. L’une des conséquences de ce nouveau paradigme est le nombre absurde d’années passées dans le circuit des rencontres. 

Les femmes sont conçues par la nature pour donner naissance à la génération suivante AU PLUS TARD à l’âge de 25 ans. Le risque de fausse couche ou d’anomalie du fœtus augmente chaque année après cet âge, et de manière exponentielle après 35 ans. Son corps commence à s’user, ce qui affecte l’énergie qu’une femme peut consacrer à l’éducation de jeunes enfants. Si elle n’a pas trouvé de partenaire adéquat à la fin de la vingtaine, elle commencera à remarquer que les puissants sentiments qu’elle ressentait pour ses premiers amours, lorsqu’elle était plus jeune, parfaitement créés par l’évolution pour réunir un homme et une femme dans le but de faire des enfants, semblent maintenant atténués et embrouillés. Cela aura pour effet de vider l’expérience des rencontres de ses meilleurs atouts – à savoir la spontanéité, l’euphorie, la volonté intense de se connecter (c’est-à-dire de baiser…). A force d’attendre, et de multiplier les « aventures d’un soir » pour « s’amuser », une femme vieillissante finit par faire des rencontres qui ressemblent davantage à un entretien d’embauche un pénible qu’à un véritable « coup de cœur ». La réflexion excessive remplace le désir.

C’est un constat amer pour les femmes. Mais c’est également difficile pour les hommes.

Les hommes aussi ont dû s’adapter au nouveau système. D’un point de vue anthropologique, il n’y a pas si longtemps encore, un homme dépensait tout son capital social et matériel durement gagné pour courtiser une ou deux femmes au cours de sa vie naturelle. À une époque antérieure au contrôle des naissances (1960), où la première défloration d’une femme était souvent synonyme de conception suivie d’années de paternité, il y avait des limites au nombre de partenaires sexuelles féminines que l’homme moyen pouvait accumuler au cours de sa vie. 

L’expérience moyenne consistant à conquérir et à garder la meilleure femme qu’un homme pouvait s’offrir, puis à subvenir aux besoins des enfants peu de temps après, et tout cela signifiait que les rencontres en série n’étaient pas une caractéristique typique de la vie. Sortir avec 40 ou 50 femmes différentes au cours d’une année et sauter au hasard dans des mini-relations de trois mois est une particularité de la vie moderne pour laquelle les hommes ne sont pas optimisés, et croyez-moi, je suis le premier à le regretter. Les besoins en énergie sont énormes. Les hommes se sont adaptés à ce cycle stressant de rencontre, d’attirance, de rapprochement et de drague. C’est pourquoi de nombreux mecs se contentent, soit d’épouser la première fille qui veut bien d’eux (généralement des amours de lycée), soit en s’endurcissant par la pratique et en apprenant à séduire en quantité davantage qu’en qualité.

Dans la gigantesque tribu urbaine atomisée de n’importe quelle grande ville, jouer sur les chiffres n’est pas la stratégie à haut risque qu’elle était autrefois pour nos lointains ancêtres masculins, qui étaient souvent exclus de tout accouplement futur lorsqu’une tentative de drague échouait.

Aujourd’hui, la proximité des ex a très peu d’impact sur les futures conquêtes potentielles. Pour les hommes, cela leur a donné des possibilités pratiquement illimitées de s’envoyer en l’air. Pour les femmes, cela les a privées de l’une de leurs armes les plus puissantes pour s’assurer que seuls les mâles les plus forts aient accès à leur vagin – l’ostracisme féroce de leur rejet sexuel. Aujourd’hui, quel homme est exclu socialement parce qu’il a pris un râteau ? Absolument personne. Voilà.

En revanche, les hommes ont perdu confiance dans la fidélité de leurs partenaires, tandis que les femmes ont gagné une liberté sexuelle non stigmatisée qui leur permet de jouer sur tous les tableaux jusqu’à ce que l’homme parfait arrive enfin pour les séduire.

Je ne pense pas que la réalité actuelle des rencontres sans fin puisse durer. Quelque chose doit changer. Soit les humains évolueront et deviendront capables de supporter des décennies de rencontres et de relations fragmentaires, soit les personnes qui attendent et retardent éternellement le moment de faire des enfants n’auront pas assez d’enfants et la sélection naturelle les éliminera du patrimoine génétique humain.