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Pour comprendre notre Monde Clownesque, il est essentiel de comprendre que l’Establishment a littéralement laissé tomber le peuple. Les alternatives à l’Establishment prennent de nombreuses formes, mais elles se répartissent en trois grands groupes : l’alt-left, l’alt-centre et l’alt-right, que l’on peut traduire respectivement par les expressions « gauche alternative », « centre alternatif » et « droite alternative ».
Pour comprendre ce qu’est cette « droite alternative », notamment américaine, il est nécessaire de comprendre comment elle est apparue.
L’ancienne droite est constituée des personnes qui avaient le pouvoir à l’origine. Par « à l’origine », il faut comprendre ici les débuts de l’histoire. Les anciens rois qui ont été les premiers à organiser des armées pour faire respecter leur volonté. De tels monarques ont conservé le pouvoir jusqu’à la fin du 18e siècle, avec seulement quelques interruptions occasionnelles par-ci ou par-là au cours du temps.
Au moment de la Révolution de 1789, les sentiments antimonarchiques étaient devenus si puissants qu’ils ont pu imposer un changement dans la société. On a donné plus tard le nom « d’aile gauche » à ces antimonarchistes, du fait qu’ils siégeaient à l’aile gauche du Parlement. « L’aile droite » a donc fini par représenter les sentiments « pro-monarchiques » qui ne favorisaient pas le changement, et l’aile gauche les sentiments qui favorisaient le changement.
En 2020, les deux ailes, droite et gauche, ont convenu que la question du changement n’a pas d’importance – tout ce qui compte, c’est que l’argent continue de couler. Les marxistes et la classe des propriétaires sont tous deux d’accord pour dire que l’importation massive de main-d’œuvre bon marché est une bonne chose, mais pour des raisons différentes. Les marxistes sont d’accord parce qu’ils veulent s’en prendre aux nationalistes, et la classe des propriétaires est d’accord parce que cela fait baisser les salaires.
On pourrait dire que la véritable « alt right » est celle qui s’est développée à partir du sentiment de trahison que beaucoup de gens ont ressenti face à la chute de la vieille droite. La vieille droite était censée être conservatrice, et elle était censée défendre le statu quo. Les jeunes occidentaux sont aujourd’hui confrontés à une réalité très difficile : devenir des minorités au cours de leur propre vie, et cela laisse présager un avenir tout aussi sombre (sans jeux de mots) que celui des Blancs en Afrique du Sud.
Maintenant que les conservateurs se sont, comme les socialistes, effondrés dans le centre néolibéral, de nouvelles « niches » sont apparues à droite. Certaines d’entre elles ont été remplies par des anciens de la vieille droite.
Le grand clivage au sein de l’alt right états-unienne se situe entre les libertaires et les autoritaires. Ces deux groupes ont des raisons similaires de rejeter la gauche, mais ils ont aussi des raisons différentes de rejeter l’ancienne droite.
L’alt right libertaire est composée par des types de gens qui ont lu les classiques du cyberpunk et qui les ont trouvés bons (car ils le sont). Ces personnes rejettent l’ancienne droite parce qu’elles considèrent qu’elle ne permet pas de faire des affaires librement.
L’alt right autoritaire fait souvent l’apologie du nazisme ou du fascisme. Ils sont horrifiés par les romans cyberpunk, horrifiés par la vie moderne, horrifiés par tout. Ils rejettent la vieille droite parce qu’ils pensent qu’elle n’est pas allée assez loin – ils veulent l’imposition de l’ordre. Cette souche de l’alt right est celle qui inquiète l’Establishment, en partie parce qu’elle ne se soucie pas de l’argent et ne peut donc pas être simplement achetée.
Ces deux groupes sont particulièrement divergents sur la question de la race.
Ni l’ancienne droite, ni l’ancienne gauche, ni l’ancien centre ne se sont jamais souciés de la race. Ils n’en ont jamais eu besoin, car il n’y avait pas d’autres races. L’ancienne droite était la classe dirigeante au sein de la nation, et l’ancienne gauche était la classe ouvrière au sein de la nation, et ni l’une ni l’autre n’était divisée par la race parce que les autres races n’étaient pas présentes dans les nations, du moins à l’époque.
La gauche alternative est apparue comme une réponse mondialiste à cet arrangement, après que la modernité ait mélangé les peuples du monde dans un gloubi-boulga difforme. Elle en est venue à s’attaquer au ressentiment de la classe ouvrière, en le dirigeant vers la destruction des sentiments nationalistes. Pour la gauche alternative, le racisme est le péché originel des Blancs, et tous les Blancs doivent donc être éternellement vigilants face à sa montée (et les blancs sont également éternellement coupables).
Le courant autoritaire de la droite alternative est né en réponse à cette situation. Contrairement à l’Establishment, le courant autoritaire de la droite alternative est obsédé par les questions raciales. Ils savent que, selon les tendances actuelles, les Blancs devraient devenir une minorité dans toutes les nations occidentales d’ici la fin du siècle. Ils prévoient que cela finira comme le Zimbabwe, et l’immigration de masse est donc une menace existentielle.
Cette partie de la droite alternative est composée d’essentialistes biologiques et, en tant que telle, elle s’oppose frontalement aux blancs issus de la gauche alternative. La conviction de « l’alter centriste » est que ces deux camps, situés aux pôles opposés du spectre ethnonationaliste, sont comme les deux faces d’une même pièce : « l’ethnosupremacisme » de l’alt right et « l’ethnomasochisme » de l’alt left se nourrissent l’un de l’autre, ce qui ne fait que nourrir un futur conflit.
À cet égard, la droite alternative autoritaire est très différente de la droite alternative libertaire.
Les libertaires n’en ont rien à foutre qu’il y ait des différences comportementales génétiques inhérentes entre les différentes races – ils seront heureux de fabriquer et de commercialiser des produits adaptés à n’importe quelle sous-culture sociale. Tant que l’on peut se faire du blé, l’alt right libertaire se fiche éperdument que l’Occident tout entier devienne le second continent africain.
La droite alternative continuera à gagner en puissance tout comme la gauche alternative, car les deux parties se nourrissent l’une de l’autre. Leur énergie combinée contribue à affaiblir le pouvoir de l’Establishment.