Pourquoi j’ai peur du mariage.

Attention ! Cet article fait partie du projet « The Red Pill ». Vous consultez la section 5.3.

La réponse habituelle est : « parce que je ne veux pas tout perdre dans l’inévitable divorce. Mais j’ai peur de la partie qui vient avant cela.

J’ai peur que « notre » mariage ne se déroule qu’en fonction de toi uniquement, et que mon rôle consiste à s’entendre dire « Tais-toi. Paye. Laisse-moi t’engueuler à propos de ceci, cela ».

J’ai peur qu’après avoir eu le mariage de tes rêves, lorsque tu devras faire face de nouveau à la réalité quotidienne, ce soit de ma faute si tu n’es pas « heureuse ».

J’ai peur que je cesse progressivement d’être l’homme que tu aimes et avec qui tu veux passer le reste de ta vie, et j’ai peur de devenir le colocataire que tu peux à peine supporter, mais que tu gardes pour toi pour le gros du travail et pour aider à payer le loyer.

J’ai peur que tu suives les conseils de ta mère et de ses amis en matière de mariage, qui te diront toutes qu’être gentil avec ton mari est vraiment une idée stupide et que tu ne devrais pas t’en soucier. J’ai peur que tu ne te demandes pas pourquoi ton père est si malheureux…

J’ai peur que tu dérapes « accidentellement » avec la pilule et que je finisse par avoir des enfants, que cela me plaise ou non. … Mais quand tu auras doublé de volume et que tu en auras marre, je deviendrai « le salaud qui t’a fait ça ». J’ai peur que les premiers mots que ma fille apprenne soient « Papa, il est bête hihi ».

J’ai peur que tu te mettes à me crier dessus parce que je ne passe pas assez de temps avec les enfants – mais à chaque fois que j’essaie, tu te pointeras pour me dire que je le fais mal et pour ajouter « pourquoi es-tu si inutile ? ».

J’ai peur qu’une fois que tu auras les enfants que tu voulais, ta libido ne disparaisse.

J’ai peur que le sexe cesse d’être un moment privilégié entre nous et devienne quelque chose que tu utilises pour me garder de côté, une sorte d’outil déployé uniquement lorsque j’ai été un bon chienchien.

J’ai peur que « notre » maison se remplisse de ta famille et de tes amis, qui me traiteront tous comme si je ne méritais pas d’être là. J’ai peur que notre relation ne consiste à essayer de t’empêcher de me crier dessus.

J’ai peur qu’on attende de moi que je te soutienne et que je m’occupe de toi en permanence et que je te prouve mon engagement – et qu’en retour, j’obtienne des drames, des harcèlements et des rappels continus que je suis inutile.

J’ai peur que tu passes tout le mariage à me dire que mon opinion ne vaut rien et que tu te plaignes quand je ne trouve pas immédiatement une réponse au drame du jour.

Je crains que toute manifestation d’insécurité ou de déprime ne soit accueillie par un « Oh ! Sois un homme ! » laconique, et ne soit ensuite utilisée contre moi parce que je ne suis pas un vrai homme.

J’ai peur qu’à chaque fois que je tombe malade, ta façon de prouver à quel point tu te soucie de moi soit de faire des commentaires sarcastiques sur « les hommes et leurs petits bobos » parce que je reste là à ne rien faire.

J’ai peur qu’à chaque fois que j’aurai du temps pour moi, tu seras là avec une liste de choses à faire ou un petit travail à faire « tout de suite », juste pour être sûr que je n’aurai jamais la chance de me détendre.

J’ai peur que quoi que je fasse, il y ait toujours quelque chose d’autre qui t’énerves.

J’ai peur de perdre peu à peu mes loisirs, mes centres d’intérêts, mes opinions, mes amis et autant de biens dont tu voudras te débarrasser quand j’aurai le dos tourné. Et tu me reprocheras alors d’être « ennuyeux ».

J’ai peur de me réveiller un jour et de réaliser que je paie pour une maison qui n’est pas la mienne, pleine de conneries que quelqu’un d’autre voulait acheter, avec des enfants qui sont élevés pour me traiter avec mépris et une vie qui consiste à « travailler, manger, dormir ». Correction. « Travailler. Manger. Se faire crier dessus. Dormir ».

Et bien sûr, il y a toujours la possibilité qu’après avoir essayé de te donner tout ce que tu voulais, tu décides un jour que mes services ne sont plus nécessaires et que je me retrouve dans une chambre d’hôtel, seul, divorcé, à deux doigts de devenir un clochard, à me demander ce qu’il est advenu des dix dernières années de ma vie.


Source : « u/TheMightyCheng on why he is afraid of marriage » publié le 9 septembre 2014 par TheMightyCheng.

Illustration : Magda Ehlers.