Devenir sauvage.

Récemment, j’ai regardé des commentaires sur le site de Roissy et sur quelques autres blogs à propos d’une affaire concernant Kristen Stewart et le fait qu’elle ait été « infidèle » envers Robert Pattinson, lui préférant un réalisateur marié de 41 ans. J’ai reçu de nombreux messages privés sur ma boite pendant une semaine. Alors d’accord, je vais vous donner mon point de vue.

Je ne souhaitais pas aborder ce sujet compte tenu de ce qu’est « Twilight ». Une 6/10 de 22 ans qui trompe « Edward » en se mettant avec un réalisateur, établi dans son métier, plus âgé ? C’est une putain de nouvelle. Dès que les femmes ont un lien émotionnel avec un récit, il est très difficile de leur faire comprendre qu’il y a une séparation à opérer entre la fantaisie et la réalité.

Inutile de dire que j’entends cette indignation dans la vraie vie. Cela se répand dans tous les milieux sociaux, on en parle à la radio – même les copines de ma fille, qui a 14 ans, ont quelque chose à dire sur le fait que « Bella » ait trompée « Edward ». Comme je l’ai écrit dans mon article « Indignation », dès le plus jeune âge, les filles / femmes ressentent un besoin psychologique qui les poussent à chercher à éprouver des émotions qui vont au-delà de la vie banale et pleine de sécurité qu’elles sont pourtant enclines à chercher. Kristen Stewart est un excellent exemple de ce phénomène parce qu’elle représente une strate de femme qui, si on retire sa célébrité, est très banale elle-même. Mettez-la dans une robe de soirée et peut-être qu’elle arrive jusqu’à un 7/10 sur l’échelle de Tomassi. Elle n’est pas exceptionnelle, et c’est justement pour ça qu’elle est parfaite pour représenter « Bella » : chaque femme peut facilement s’identifier à elle et peut ainsi se projeter dans son personnage.

Mais l’hypergamie ne se soucie pas des conventions sociales et des attentes romantiques (dans la vraie vie » des fans de Twilight. L’hypergamie exige une optimisation en termes d’excitation, de sécurité à long terme et de domination Alpha par rapport à la capacité et à la possibilité que possède une femme à attirer un homme qui possède justement cette excitation, cette sécurité et cette domination.

Perdu au milieu de tout cela, nous avons un « Edward » (Robert Pattinson) qui se demande ce qu’il se passe ici. Bien qu’il soit un bel homme, et un Alpha contextuel, la leçon qu’il faut retenir ici peut perturber les personnes qui découvrent ce qu’est la « pilule rouge ». Pourquoi est-ce que Kristen Stewart pourrait « tromper » un homme qui est adoré et désiré par des millions de femmes ? Parce que l’hypergamie n’en a que faire

Lorsqu’une femme s’imagine que sa valeur sexuelle dépasse la valeur sexuelle de l’homme avec qui elle est en couple, elle se mettra à chercher un homme avec une valeur sexuelle supérieure. 

Si une telle attitude vous semble contre-productive, rappelez-vous que cette dynamique repose principalement sur la perception qu’une femme a d’elle-même et sur la phase de vie dans laquelle elle se trouve par rapport au marché sexuel. À l’ère des médias et réseaux sociaux, les femmes sont influencées plus que jamais, et cela engendre une hyperinflation de l’Ego des femmes, chose qui ne s’était jamais produite avec une telle intensité à aucune autre période de l’histoire. Cela contribue plus que jamais au sentiment exagéré de valeur que les femmes ont d’elles-mêmes, d’une façon qui n’a jamais été vu dans aucune autre société. 

Devenir sauvage.

L’affaire Kristen Stewart est cependant l’illustration d’une dynamique beaucoup plus large. Récemment, un membre du forum SS, « Backbreaker », a raconté l’histoire d’un homme qui a traversé la même chose que Robert Pattinson (quoique à un degré plus banal). Le fil de discussion est long, et bien argumenté, mais pour résumer l’intrigue, il s’agit d’un homme qui a été victime des optimisations hypergamiques de sa copine. Cet homme a été remplacé par un autre, considéré comme une meilleure option. De ce point de vue, il n’a pas réussi à suivre le rythme de l’impératif hypergamique de sa copine, et il a donc été abandonné par elle. 

Comme je l’ai écrit dans mon article sur le marché sexuel, il existe une « fenêtre de tir » optimale pour les femmes, pendant qu’elles ont entre 22 et 24 ans, mais de moins en moins de femmes veulent reconnaître ce phénomène – ou en tout cas, elles ne sont pas encouragées à réaliser cette vérité, grâce aux conventions sociales féminisées et à ce gigantesque phénomène d’inflation de l’Ego féminin lié aux réseaux sociaux. Il y a très peu de femmes qui sont conscientes des impulsions hypergamiques de leur subconscient, et elles sont encore moins nombreuses à faire le lien entre leurs propres actions et leurs impératifs hypergamiques.

Lorsque les femmes arrivent à l’âge de 25-29 ans, elles comprennent, à un niveau inconscient, que leur fenêtre d’opportunité hypergamique est en train de se fermer. Le cerveau limbique d’une femme sait, à un certain niveau de conscience, que sa période d’optimisation maximale hypergamique se ferme, et donc, elle devient plus motivée à chercher un homme qui soit capable de s’occuper d’elle financièrement, plutôt qu’un homme « excitant » (au sens de la meilleure génétique possible) qu’elle était auparavant habituée à chercher pendant la période où elle avait 22-24 ans. 

Dans l’histoire raconté par « Backbreaker », nous avons une illustration parfaite de ce processus. Donc, à cet égard, et à des fins d’exemple, je peux comprendre le raisonnement de Backbreaker. Les jeunes hommes doivent être conscients de la cruauté et de l’instantanéité de ce processus sauvage et créé par l’évolution. En tant qu’homme, vous avez besoin de suivre le rythme de l’impératif hypergamique de votre copine, et d’être prêt à affronter ce phénomène lorsqu’il se présentera inévitablement. Parfois même, il suffit qu’une femme perçoive ne serait-ce qu’un potentiel d’optimisation hypergamique pour que le processus se déclenche. L’urgence hypergamique d’une femme diminue à mesure qu’elle accepte la diminution de sa capacité à attirer des hommes, et donc à optimiser son hypergamie, mais en tant qu’homme, la nécessité de faire vos preuves sera toujours un aspect de votre relation avec une femme.

Si des responsabilités doivent être cherchées dans cette histoire, il ne faut pas regarder du côté des femmes, et de l’apparente contradiction entre ses « sentiments » (affichés) et ses actions ; mais il faut plutôt critiquer les hommes, qui croient encore trop souvent à de nombreux mythes : le véritable amour, le « poly-amour », l’âme sœur. 

Les gens pleins d’éthiques vont avoir leurs mots à dire : « C’est une salope ! C’est une hypocrite ! Femme perfide ! Vous n’avez pas d’honneur ? Les hommes sont différents, ils sont le ciment moral, qui maintient la société en un tout cohérent, contrairement aux femmes, faibles créatures amorales ». Personnes ne s’énerve quand des loups déchirent la chair d’une proie. Personne ne dit qu’ils sont intrinsèquement « mauvais » quand ils se repaissent d’une carcasse, ils font ce que la nature les a programmés à faire. 

« Mais les humains ne sont pas des loups, Rollo, nous, nous avons le libre arbitre, vous ne comprenez pas parce que vous n’êtes pas aussi moral que moi ». 

Oui, les humains ne sont pas des loups, et nous exerçons effectivement une grande part de libre arbitre, mais malgré tout cela, même en refusant nos déterminismes, nous devons accepter l’idée que nous demeurons soumis aux mêmes instincts sauvages. Notre état naturel, ce n’est pas la maitrise de soi, c’est notre environnement qui a fait de nous ce que nous sommes. En termes de psychologie évolutive, l’hypergamie, cet instinct naturel, n’est pas déterministe, il est probabiliste. 

Nous ignorons à nos périls les résultats de l’évolution, qui ont fait de nous ce que nous sommes maintenant. Quand nos réflexes naturels ne servent pas nos buts, nous les appelons « faiblesse » ou « turpitude morale », mais quand cela sert nos intérêts, nos réflexes naturels deviennent une énergie saine qu’il faut cultiver, cet instinct, que nous appelons courage ou détermination, ne devrait pas être étudié avec des lunettes morales. 

« Backbreaker » a correctement évalué les « progrès » de son ami. Le titre du fil de discussion donne le ton : « If you aren’t going forward, you are going backwards ». Dans un sens, il reproche à son ami la disparition de sa relation en raison de son manque de d’ambition, mais cela ne vient pas de la malveillance ou de la mauvaise intention. Au contraire, il utilise le scénario (contrairement à l’affaire Stewart) pour faire remarquer qu’un homme doit continuellement grandir et devenir plus qu’il ne l’est pour survivre et prospérer. Les hommes doivent faire la différence entre l’envie de réussir, qui est motivé par le besoin de chatte, et l’abondance de chatte, qui est le résultat du succès d’un homme. 

L’hypergamie ne se soucie pas de vos interprétations morales. L’hypergamie ne se soucie pas de vos motivations personnelles pour atteindre et devenir plus que ce que vous êtes déjà, l’hypergamie se soucie seulement de ce que vous êtes maintenant. Si cela vous indigne ou vous offense, lisez cet article. Et oui : la question n’est pas de savoir si l’hypergamie, c’est bien ou mal, la question, c’est de savoir ce que vous prévoyez de faire à ce sujet.


Source : « Pushing Forwards Back » publié par Rollo Tomassi le 8 août 2012.