La métaphore du carrefour.
Un carrefour est constitué des chemins qui divergent dans différentes directions. Nous savons que nous sommes à un carrefour dans notre vie quotidienne lorsqu’il y a une sorte d’expérience psychologique qui nous signale un point de crise, et toute crise est un moment de choix, où la décision que nous sommes sur le point de prendre a réellement des conséquences émotionnelles importantes pour nous-mêmes. Tout carrefour implique une décision, et chaque décision nous mène à un nouveau carrefour.
Le piège de l’action par défaut.
À ce moment-là, il est fort probable que vous sachiez ce que vous avez envie de faire. C’est votre « action par défaut ». C’est ce que vous avez fait des centaines, voire des milliers de fois. Vous êtes nerveux lors d’une interaction sociale, alors vous vous en aller. Vous avez une envie impérieuse de manger, alors vous aller fumer, etc. Vous avez une tendance naturelle à prendre les mêmes décisions à chaque fois que vous vous trouvez dans un carrefour similaire aux précédents.
La fatalité des chemins habituels.
Il faut vraiment comprendre le fait que les routes ne vont que là où elles vont ; il est impossible qu’une route mène ailleurs qu’à sa destination. Vous ne pouvez pas vous engager sur une route donnée et connue en espérant qu’elle mène ailleurs. Et vous avez emprunté cette route des dizaines de milliers de fois. Avez-vous vraiment besoin de l’emprunter une dix-mille et unième fois ? Vous connaissez chaque détail de cette route. Il y a beaucoup d’autres routes dans le monde ; vous pouvez (et vous-même, vous devez) en emprunter d’autres.
Choisir une direction désirée.
Pour prendre de meilleures décisions, il faut utiliser cette expérience somatique pour comprendre que vous êtes sur le point de prendre une décision lourde de conséquences, de connaître et de ressentir l’impulsion émotionnelle qui vous force à suivre la direction par défaut, et exercer le courage intentionnel de vous diriger vers une direction différente et désirée. Dans ce cas, c’est généralement une bonne idée d’avoir déjà un comportement de remplacement dans votre esprit : « ce que je vais faire au lieu de fumer », « ce que je vais faire au lieu de chercher à être rassuré », « ce que je vais faire au lieu de trop manger », « ce que je vais faire au lieu d’attendre passivement », etc…
La douleur comme signe de progression.
Et cela va sembler vraiment bizarre, parce que cela va à l’encontre de chaque cellule émotionnelle de votre corps à ce moment-là. Mais c’est précisément là une décision avec des conséquences. Arnold Schwarzenegger a dit un jour qu’il ne commence à compter ses répétitions en musculation que lorsque cela commence à faire mal, parce que c’est seulement quand la douleur arrive qu’il est réellement en train de construire du muscle et de progresser. Jusqu’à ce que la douleur commence, ce n’est que du préambule. S’il s’arrêtait avant que la douleur ne commence, il ne ferait aucun progrès réel.
Conclusion : Développer son « muscle décisionnel ».
Il faut ainsi développer un nouvel automatisme : lorsque nous faisons face à un choix, il faut impérativement ne pas se contenter de notre action par défaut, résister à la tentation de faire comme les autres fois, et se forcer à prendre un chemin que nous n’avons jamais emprunté auparavant. Il n’y a que dans ces conditions que l’on peut arriver dans un endroit de notre vie que nous n’avons pas encore exploré.