Pour la survie de l’Europe, les blancs doivent rejeter le christianisme et se réaryaniser spirituellement. 

Le récent décès du Pape François le 21 avril dernier représente une excellente occasion d’écrire un article de fond sur le danger mortel que constitue le christianisme pour les européens. 

Le christianisme est une perversion de l’instinct de préservation. Cela en fait un destructeur de civilisations et de peuples entiers. Embrasser le christianisme est un acte suicidaire pour ceux qui se laissent influencer par ses doctrines. Les chrétiens d’Europe doivent donc faire un choix, et n’ont plus le temps de tergiverser. Ils doivent choisir entre, d’une part, l’Évangile et le message du Christ, et d’autre part, la survie de la civilisation européenne et de la race blanche. Il n’est pas possible de sélectionner les deux options, car elles sont inconciliables : c’est l’un, ou l’autre. Un choix doit être fait, et ce choix doit être fait maintenant, car c’est de notre vivant, c’est-à-dire dans la durée de notre vie présente, au moment où vous lisez ces lignes, que la survie de la race blanche va se décider, avant que le grand-remplacement ne s’accomplisse définitivement. Il y a donc une urgence. Une urgence urgente. Une urgence impérative, absolue, contraignante, nécessaire, pressante, catégorique, impérieuse, exigeante et inconditionnelle. A chaque minute qui passe, tout européen qui ne se réveille pas sur la question du grand-remplacement nous place tous en danger de mort, de génocide et d’extinction. Dans le monde actuel, où la survie des peuples blancs est littéralement en jeu là tout de suite maintenant actuellement aujourd’hui immédiatement, le christianisme s’oppose aux intérêts de la race européenne et de la civilisation occidentale, ce que je vais montrer dans le présent article, point par point. 

La religion moyen-orientale par excellence. 

Le christianisme est d’abord et avant tout une religion juive, donc non-aryenne : une pure invention de juifs palestiniens du Ier siècle, pour la plupart analphabètes, parmi lesquels Saul de Tarse (le plus influent, et véritable créateur du christianisme). Il changea plus tard son nom pour « Paul ». Il fut le premier à diffuser le christianisme à travers la Méditerranée, imprégnant cette nouvelle religion missionnaire d’un caractère profondément expansionniste.

Le christianisme est la religion par excellence du Moyen-Orient. Ce n’est pas parce que la langue du Nouveau Testament est le grec que cette religion n’est pas une invention sémitique. Prétendre le contraire reviendrait à traduire les Analectes de Confucius en anglais et à affirmer ensuite que le confucianisme est une religion occidentale parce que le moyen utilisé pour sa transmission est la langue anglaise. Même les quelques éléments païens de la religion, tels que l’utilisation du Logos stoïcien dans le prologue johannique, sont filtrés à travers le prisme du judaïsme de l’Ancien Testament. Les récits évangéliques sont des légendes juives basées sur les idées juives du Messie, de la résurrection, du royaume de Dieu, etc. Non seulement le christianisme est d’origine profondément juive, mais les principales doctrines théologiques du Nouveau Testament sont dérivées de l’Ancien Testament et du judaïsme intertestamentaire des périodes grecque et hasmonéenne. La propagation du christianisme à travers la Méditerranée est l’œuvre de juifs itinérants.

Au fur et à mesure que le christianisme développait un cadre institutionnel établi au sein de l’Imperium Romanum, les théologiens se sont retrouvés en dialogue avec des Juifs et des païens hostiles à la nouvelle religion. Ces discussions ont nécessité l’emprunt de la terminologie philosophique grecque et latine afin de mieux exprimer l’enseignement orthodoxe avec plus de précision et de clarté. Cela a été fait non seulement à des fins apologétiques, mais aussi pour gagner les païens cultivés en appliquant un mince vernis de respectabilité intellectuelle aux doctrines du christianisme primitif. Malgré ces emprunts culturels, le christianisme reste une religion fondamentalement sémitique, et donc, étrangère. 

La religion des gens simples d’esprit et des demi-habiles. 

N’avez-vous jamais remarqué, au cours de l’histoire, le grand attrait que le christianisme a toujours exercé sur les couches les plus défavorisées de la société ? Peu d’intellectuels ont été attirés par cette religion ; ceux qui s’y sont convertis sont devenus des extrémistes anti-intellectuels qui ont tourné le dos à la culture et à la civilisation occidentale. Tertullien, théologien latin du IIe siècle, l’un des chrétiens anti-intellectuels les plus fanatiques qui aient jamais existé, n’écrivait-il pas : « (…) Nous ne voulons pas de disputes curieuses après avoir trouvé Jésus-Christ, pas d’inquisition après avoir goûté à l’Évangile ! Avec notre foi, nous ne désirons aucune autre croyance ». Les philosophes païens contemporains ont souvent observé que les premiers convertis étaient issus des classes populaires. Celse, l’un des premiers critiques païens de la nouvelle religion, a écrit que la politique chrétienne consistait à détourner les sages et les érudits. Leurs expressions favorites, écrivait Celse, sont : « Ne posez pas de questions, croyez simplement ! » et : « Votre foi vous sauvera ! » « La sagesse de ce monde, disent-ils, est mauvaise ; être simple, c’est être bon ». 

Les païens instruits méprisaient les croyances populaires. Ils devaient avoir des bases scientifiques et philosophiques. Tout le reste était de la « superstition ». Dans l’Antiquité classique, la superstition était définie comme la peur des « démons » et la croyance en une cause surnaturelle aux phénomènes naturels et physiques, tels que la maladie. Pour les intellectuels païens, le christianisme incarnait tout ce qu’ils détestaient dans la superstition. Ce qui rendait le christianisme particulièrement répréhensible, c’était qu’il avait hérité de tous les pires traits du judaïsme, à savoir l’intolérance et le fanatisme. La religion se propageait comme une maladie contagieuse.

Le triomphe du christianisme a conduit à un renversement complet des valeurs païennes de l’élite à la fin de l’Antiquité. Les hommes instruits embrassaient désormais sans réserve les croyances des masses semi-barbares. Saint Augustin, qui avait reçu une éducation classique et une formation en rhétorique, pouvait affirmer avec certitude que toutes les maladies avaient une origine surnaturelle, au mépris des pratiques médicales grecques bien établies. Alors qu’avant Constantin, il existait un fossé important entre les croyances des païens instruits et celles du grand public, après Constantin, ce fossé avait disparu. Pour la première fois dans l’Antiquité classique, l’élite et les masses étaient indiscernables en termes de croyances, tous adhérant naïvement à la vénération des saints, de leurs reliques et de leurs miracles.

Le triomphe du christianisme en Occident fut le triomphe d’une profonde ignorance qui dura des siècles, et qui dure encore aujourd’hui, par certains aspects. 

Le christianisme a DÉJÀ détruit des civilisations par le passé, et recommencera encore. 

Le christianisme a joué un rôle déterminant dans le déclin de l’Empire Romain. Lorsque l’Église est devenue l’institution dominante de la fin de l’Antiquité classique, elle a commencé à grever lourdement les ressources économiques de l’empire. Il ne s’agissait pas d’un simple transfert de richesses : les fonds destinés aux temples et sanctuaires païens n’étaient pas simplement détournés des coffres séculiers pour financer l’expansion ecclésiastique. Contrairement aux cultes païens, la religion d’État nicéenne était administrée par une vaste bureaucratie centralisée, dont la portée s’étendait à tout l’empire et dont les fonctionnaires étaient plus nombreux et mieux rémunérés que ceux de l’État. Les revenus qui auraient pu être utilisés pour améliorer les infrastructures, telles que la construction de routes, de ponts, d’aqueducs et de théâtres, ont été consacrés à la construction de structures inutiles comme des églises et des monastères et à l’alimentation de « bouches inutiles » : moines, prêtres et évêques, qui n’apportaient aucune contribution matérielle ou économique à l’État. Ce gaspillage considérable de ressources – qui était déjà, d’une certaine manière, du socialisme – est encore plus stupéfiant si l’on considère le niveau relativement faible du développement technologique et scientifique dans l’empire. Les dispositifs permettant d’économiser la main-d’œuvre étaient rares, de sorte que le travail productif était effectué à la main ou à l’aide de la force animale (chevaux, bœufs, etc…). La main-d’œuvre nécessaire pour nourrir, vêtir et loger les « bouches inutiles » de l’Église chrétienne était considérablement plus importante que celle requise pour un fonctionnaire type de l’administration romaine.

Les talents considérables d’hommes tels qu’Athanase et Jean Chrysostome, qui auraient été mieux employés à défendre l’empire en tant que généraux et dirigeants compétents, ont été gaspillés pour étendre le pouvoir et l’influence de l’Église dans la vie quotidienne. En effet, le gaspillage de main-d’œuvre et de ressources matérielles précieuses au service des « bouches inutiles » est un thème récurrent dans l’histoire du christianisme. Le souci chrétien pour les « bouches oisives » a eu un effet profondément dysgénique sur le patrimoine génétique européen. L’élite cognitive européenne, au lieu de transmettre ses gènes, a été encouragée à se retirer de la société et à embrasser la discipline spirituelle de la chasteté perpétuelle. Cela a eu un effet négatif sur le QI moyen de la population, laissant à l’Église une abondance de serfs dociles et faciles à contrôler, moins aptes à maintenir la civilisation qui les entourait à chaque génération. Thomas d’Aquin a été la première victime de ce gaspillage destructeur de talents humains. Son génie aurait été plus utile dans le domaine de la médecine ou de la physique expérimentale ; au lieu de cela, il a été stupidement gaspillé dans l’angéologie et d’autres superstitions médiévales.

Les apologistes nient généralement le rôle du christianisme dans le déclin de l’empire, rétorquant que Byzance a survécu à la chute de l’Occident latin. Ils ne se rendent pas compte que l’Orient était beaucoup plus riche et plus peuplé. Cela a permis à l’État byzantin de mieux absorber les énormes dommages internes causés par les déprédations du culte religieux parasitaire de la chrétienté. Il existe également des raisons géographiques à la survie de Byzance. L’empereur d’Orient avait une frontière beaucoup plus courte à défendre. Constantinople, la capitale impériale, était entourée d’une série de fortifications massives commencées par Constantin et achevées au début du Ve siècle. Elles étaient pratiquement imprenables pour les envahisseurs barbares. Contrairement à l’Orient, l’Occident n’avait pas de deuxième ligne de défense.

Le culte religieux chrétien d’État a mis Rome à genoux, mettant fin à l’Antiquité classique, l’une des plus belles et des plus glorieuses périodes de la civilisation Européenne, si ce n’est même LA plus glorieuse des périodes. L’effondrement civilisationnel qui a suivi est connu sous le nom d’âge sombre ou « moyen-âge », période durant laquelle l’Europe post-romaine a connu un déclin significatif de son niveau de vie. À l’apogée de leur pouvoir, les chrétiens ont laissé les routes et les autoroutes qui couvraient l’empire tomber en ruine ; l’utilisation des ponts et des aqueducs a pratiquement cessé ; le savoir-faire en matière de construction en pierre et en mortier a presque disparu ; l’alphabétisation, telle qu’elle existait, a disparu, à l’exception du clergé ; les normes d’hygiène personnelle ont disparu ; la plomberie a disparu ; de vastes régions de l’ancien empire se sont dépeuplées et, enfin, l’utilisation de la monnaie a presque cessé, signifiant la fin de l’économie monétaire complexe de l’époque romaine. L’hégémonie chrétienne à Byzance a conduit à des siècles de stagnation scientifique et technologique. Il y eut même un âge sombre byzantin qui dura des centaines d’années. Pendant cette période, les frontières se rétrécirent, les villes furent réduites à des enclaves fortifiées, l’argent céda la place au troc et la littérature byzantine se composait de pages et de pages d’hagiographies insipides.

Tel était le monde du christianisme : un monde de ténèbres profondes, où des hommes brutaux, sous le couvert de la religion, tyrannisaient une population faible, illettrée, mal-nourrie et sans défense. L’âge sombre fut le cadeau du christianisme à l’Europe. Il fut inauguré par les chrétiens, présidé par les chrétiens et prolongé pendant des siècles par les chrétiens. L’Europe a connu l’une de ses heures les plus sombres lorsque les chrétiens étaient à l’apogée de leur pouvoir et de leur influence.

Le christianisme est une source d’ignorance.

Le christianisme est dangereux parce qu’il place l’ignorance au-dessus de la raison. Dans l’Évangile, Jésus encourage ses disciples à être comme des « agneaux », les animaux les plus dociles qui soient. Ici, le chrétien idéal est un personnage rustique et peu instruit. Jésus a dit que si l’on ne redevient pas comme un enfant, « on ne peut entrer dans le royaume des cieux ». En réponse à Thomas qui doutait, Jésus a dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». L’apôtre Paul a repris ce point de vue lorsqu’il a écrit : « La sagesse de ce monde est folie aux yeux de Dieu ». Grâce à un programme d’endoctrinement religieux de la naissance à la mort, l’Église a contraint les Européens à accepter ces croyances comme autant de vérités révélées par Dieu. L’acceptation généralisée de ces croyances a contribué à retarder le progrès scientifique et technologique en Europe pendant plus de mille ans.

Les pères de l’Église ont promu la « sainte ignorance » comme un idéal à imiter. Tertullien est connu parmi les auteurs patristiques pour son anti-intellectualisme militant. Bien qu’il fût l’un des plus éminents détracteurs de la philosophie et de la science classiques, il n’était en aucun cas minoritaire. Son attitude est typique des responsables ecclésiastiques de l’époque patristique et médiévale. Cette longue liste d’anti-intellectuels chrétiens comprend Tatien, un apologiste renommé qui considérait toutes les réalisations scientifiques et philosophiques païennes comme sans valeur, voire nuisibles aux fidèles chrétiens. Clément d’Alexandrie, autre écrivain important de l’époque pré-nicéenne, affirmait que l’éducation n’était pas nécessaire au salut. Origène fit don de sa vaste collection d’ouvrages païens en raison de l’incompatibilité fondamentale entre l’érudition profane et l’étude de la Bible. Les Constitutions apostoliques du IVe siècle, un des premiers ouvrages de droit canonique considéré comme faisant autorité en Orient, ordonnent aux croyants chrétiens de rejeter tout enseignement païen comme « étrange » et « diabolique ».

Basile de Césarée conseillait aux fidèles : « Nous, chrétiens, préférons la simplicité de notre foi aux démonstrations de la raison humaine… Car passer beaucoup de temps à rechercher l’essence des choses ne sert pas à l’édification de l’Église ». Ironiquement, Basile est considéré comme un exemple de modération par les apologistes du christianisme. Il croyait que l’utilité de la littérature païenne devait dépendre de son degré d’accord avec les Écritures, faisant de la philosophie et de la science une sorte de servante de second ou troisième ordre de la théologie. Les écrits les moins conformes à la Bible, c’est-à-dire presque toute la philosophie et la science profanes, devaient être détruits.

Athanase d’Alexandrie méprisait toute sagesse profane, qu’il considérait comme un blasphème contre le dieu crucifié. Dans sa célèbre hagiographie de saint Antoine, le moine analphabète est dépeint comme un homme sage. Malgré son analphabétisme, la vie d’ermite d’Antoine est considérée comme le « modèle parfait de la vie anachorétique ». Antoine demande même aux philosophes païens qui lui rendent visite de devenir comme lui dans sa « sagesse », même s’il ignore tout du savoir profane.

Les homélies de Jean Chrysostome, célèbre anti-intellectuel du IVe siècle, sont remplies de dénonciations virulentes de la philosophie et de la science. Il exhortait même régulièrement les fidèles chrétiens à « vider leur esprit » de toute « sagesse profane ». Il crachait régulièrement son venin contre l’héritage classique, prônant son éradication systématique, mais uniquement dans le but de magnifier le pouvoir et l’influence de l’Évangile dans la vie quotidienne. Prêchant devant un public élitiste à Constantinople, Jean avait pour vision un christianisme radicalement pur et ascétique, dépouillé de toute influence païenne. Compte tenu de ses talents d’orateur et de son pouvoir d’invective considérable, ainsi que de sa position élevée dans le canon patristique, il ne fait aucun doute que la grande haine de Jean pour le savoir profane a joué un rôle influent dans la décision de l’Église de censurer et de supprimer les écrits de l’Antiquité classique. Essayez seulement d’imaginer combien de chef-d’œuvre absolu ont disparu à tout jamais dans le néant ! 

Jean Cassien, le grand guide spirituel de la chrétienté latine, conseilla au moine de rechercher la compagnie de paysans sans instruction pour son édification personnelle. L’abbé Arsenius, ancien précepteur impérial, considérait son éducation en grec et en latin classiques comme inférieure à la « sagesse » des moines égyptiens analphabètes. L’ascète et théologien chrétien du IVe siècle Evagrius Ponticus déclarait : « Heureux l’homme qui a atteint l’ignorance infinie. » Au Ve siècle, la Statuta Ecclesia Antiqua interdisait au clergé de lire des livres païens, sauf si leurs opinions antichrétiennes et hérétiques devaient être réfutées. Cette disposition fut intégrée au Decretum Gratiani du XIIe siècle, source du droit canonique de l’Église romaine jusqu’en… 1918 !

Bien que considérée comme une religion fondée sur des textes, la doctrine chrétienne a été transmise oralement jusqu’à l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1440. Le christianisme patristique et médiéval voyait l’alphabétisation d’un mauvais œil. La tradition ecclésiastique avait toujours soutenu que les premiers apôtres vivaient dans un état de « béate ignorance ». À l’imitation de ces hommes, les chrétiens refusaient d’enseigner à leurs fidèles à lire et à écrire, en particulier au cours des trois premiers siècles de l’existence de l’Église. L’Église anténicéenne n’a produit aucune traduction de la Bible pour les populations indigènes des provinces et des frontières, même si celles-ci étaient en contact régulier avec des missionnaires itinérants depuis les premiers jours du christianisme primitif. Les rares exhortations patristiques à la lecture de la Bible s’adressaient à une petite minorité de chrétiens instruits. Des siècles de controverses théologiques ont contribué à faire considérer la lecture de la Bible comme une entreprise subversive. Elle était activement découragée par le clergé, qui veillait à ce que les gens du peuple sous sa garde pastorale restent analphabètes pendant des générations. Au Moyen Âge, des conciles ecclésiastiques ont été convoqués pour interdire aux laïcs de posséder la Bible en latin ou dans l’une des langues romanes. La peine encourue par quiconque était surpris en train de traduire la Bible en langue vernaculaire était le bûcher.

La paideia (le système d’instruction de l’ancienne Athènes) a souffert sous la nouvelle bureaucratie ecclésiastique et impériale chrétienne. Les fonctionnaires de l’Église et de l’État avaient des choses plus importantes à faire que d’enseigner aux petits enfants les rudiments de la grammaire latine et de l’arithmétique. L’analphabétisme s’est aggravé et s’est généralisé sous l’influence chrétienne. Les priorités anti-éducatives de l’Église, qui se sont accentuées avec le temps, ont découragé de plus en plus de gens de s’instruire. Cette situation perdura jusqu’à ce que l’alphabétisation disparaisse de régions entières de l’Europe post-romaine. L’hostilité profonde de l’Église chrétienne envers l’apprentissage et l’érudition, outre son estime positive de l’ignorance et de l’analphabétisme, maintint l’Europe occidentale à un niveau de développement quasiment préhistorique pendant des siècles.

Le IVe siècle, qui vit le triomphe du christianisme, fut une période de déclin intellectuel important. Il n’y eut aucune figure marquante dans les domaines de la science, de l’architecture ou de la médecine. Le IVe siècle ne pouvait se targuer d’avoir des philosophes du calibre de Plotin ; il n’y avait pas de grands écrivains ni de grands dramaturges. Les écoles étaient fermées, les études supérieures abandonnées et les bibliothèques païennes scellées. Les productions intellectuelles et artistiques de l’époque étaient peu profondes et sans substance. L’hostilité omniprésente des chrétiens à l’égard de la vie intellectuelle a conduit à cette période de stérilité.

La destruction chrétienne du patrimoine artistique européen.

Théodose fut le premier empereur chrétien à légiférer systématiquement pour faire disparaître le paganisme. Il commença par promulguer une série de mesures draconiennes, peu après avoir déclaré le christianisme « religion officielle de l’État » en 380 après J.-C. Vers la fin de son règne, la législation interdisant la religion hellénistique – les décrets dits « théodosiaux » – devint de plus en plus sévère. Ce programme impérial de génocide culturel dégénéra en une orgie de violence et de destruction dans les dernières décennies du IVe siècle.

La tempête qui s’annonçait fut préfigurée par le fanatique chrétien Maternus Cynegius, nommé préfet du prétoire par Théodose en 384. Sous les ordres de l’empereur, chargé de réprimer les sacrifices païens et la divination, il lança sa propre croisade contre la religion hellénistique. Avec l’aide d’évêques, de prêtres et d’une armée de moines déchaînés, Cynegius démolit certains des sites les plus sacrés de l’Orient grec. Beaucoup de ces bâtiments abritaient les plus grands trésors artistiques de l’Antiquité.

Les fouilles archéologiques menées sur des sites de la Méditerranée orientale révèlent d’importants travaux de destruction et de profanation de temples. Ceux-ci peuvent être datés de la période d’activité de Cynegius en Orient. Des sources hagiographiques contemporaines, telles que la Vita Porphyrii, témoignent de la violence religieuse spectaculaire dirigée contre les sanctuaires et les temples païens du Levant. En 386, l’orateur païen Libanius, critique virulent de l’iconoclasme chrétien, supplia Théodose de préserver les temples et les sanctuaires de l’empire. Il parla d’armées de « moines vêtus de noir », de gloutons et d’ivrognes, qui se précipitaient pour attaquer les temples avec des bâtons, des pierres et des barres de fer, et dans certains cas, même sans armes, avec leurs mains et leurs pieds. Puis venait la désolation totale, avec le dépouillement des toits, la démolition des murs, le démantèlement des statues et le renversement des autels, et les prêtres devaient se taire ou mourir. Après en avoir démoli un, ils se précipitent vers un autre, puis vers un troisième, et les trophées s’empilent, en violation de la loi. De tels outrages se produisent même dans les villes, mais ils sont plus fréquents dans les campagnes. 

Les chrétiens n’ont pas seulement vandalisé les temples, ils ont également mutilé les statues païennes et défiguré les inscriptions. La destruction violente d’objets religieux païens est bien attestée archéologiquement au Levant et en Afrique, où les iconoclastes chrétiens étaient les plus actifs. Ce phénomène de destruction s’est étendu à tout l’empire et peut être observé dans des régions aussi éloignées que le nord-ouest de la Gaule et la Grande-Bretagne. Bien plus destructrice que la destruction des temples par les fanatiques chrétiens, la législation impériale antipaïenne a mis fin à toutes les subventions accordées aux cultes polythéistes autrefois florissants de l’empire. Sans les subventions du trésor impérial, les païens étaient incapables d’entretenir et de réparer leurs monuments religieux. Cette situation fut renforcée par une législation supplémentaire ordonnant la fermeture de tous les sanctuaires et temples, menaçant de mort les païens qui continueraient à pratiquer l’haruspice et le sacrifice animal. Cela condamna les principales structures et monuments artistiques de l’empire à un état de délabrement permanent et à une ruine inévitable.

Le vandalisme chrétien généralisé de la fin de l’Antiquité fut la plus grande campagne de destruction du patrimoine artistique et architectural d’une civilisation entière dans l’histoire du monde. Cette campagne visant à effacer de la mémoire les grands monuments de l’Antiquité fut nettement plus destructrice que les invasions barbares du Ve siècle. Sans cet élément supplémentaire de violence ritualisée, le christianisme ne serait jamais devenu la religion dominante du monde antique.

La destruction chrétienne du patrimoine littéraire européen.

Il y eut une destruction massive et active des écrits païens par le feu. Bien que parfois utilisé par les magistrats païens pour détruire la littérature subversive, ce n’est que pendant la christianisation impériale de Rome que l’autodafé prit une ampleur considérable en termes de volume et de fréquence. Sous la religion d’État chrétienne, l’autodafé est devenu une forme importante de violence ritualisée contre l’hérésie et le paganisme. Les ouvrages brûlés étaient principalement des ouvrages magiques, astrologiques, religieux, philosophiques ou antichrétiens. Des personnes ont été amputées de membres pour avoir copié des livres hérétiques et autres ouvrages interdits.

Selon le livre des Actes, le christianisme a commencé sa campagne de destruction littéraire active dès le Ier siècle. En réponse à l’exorcisme raté d’un sorcier juif, un groupe de convertis d’Éphèse rassembla ses livres religieux et prophétiques et les fit brûler. Cet acte de violence religieuse est présenté comme un exemple de la manière dont la parole de Dieu s’est largement répandue et a gagné en influence parmi le peuple. Il a servi de justification théologique principale aux nombreux autodafés qui ont eu lieu dans la Rome chrétienne.

Au début du IVe siècle, Constantin promulgua une loi prescrivant l’autodafé des livres hérétiques et païens, en particulier ceux traitant de magie et d’astrologie. Parmi ceux-ci figuraient les ouvrages d’Arius, prêtre qui niait la consubstantiation du Christ avec le Père, et du philosophe néoplatonicien Porphyre, auteur d’un livre attaquant la religion chrétienne. La bibliothèque païenne d’Antioche, qui contenait la vaste collection de classiques grecs et romains de Julien, fut réduite en cendres en 363 par l’empereur chrétien Jovien, en représailles contre Julien qui avait remplacé le christianisme par le paganisme hellénistique.

La législation impériale prescrivant l’autodafé des livres païens, en particulier ceux des magiciens et des astrologues, se trouve dans le Codex Theodosianus. L’autodafé des livres païens se poursuivit jusqu’au VIe siècle, comme en témoignent de nombreuses sources contemporaines associées au règne de Justinien. Non seulement les livres des hérétiques tels que Nestorius et les manichéens devaient être livrés aux flammes, mais aussi ceux du détesté Porphyre et d’autres critiques païens du christianisme. Les lois de Théodose II et Valentinien, ordonnant à leurs inquisiteurs de brûler les écrits de Porphyre et toute œuvre païenne jugée anti-chrétienne, ont été maintenues par le Codex Justinianus. Le Digeste accorde à l’inquisiteur une grande latitude pour décider quels livres sont suffisamment hérétiques, magiques ou antichrétiens pour être condamnés aux flammes.

Sous Justinien, la littérature païenne fut systématiquement détruite dans tout l’empire par le biais d’autodafés. Les autodafés les plus spectaculaires furent perpétrés par des fonctionnaires chrétiens à Constantinople et en Asie. Amantius, l’inquisiteur byzantin, traqua sans pitié les païens à Antioche. Il brisa leurs idoles, brûla leurs livres et confisqua leurs richesses en leur imposant des amendes exorbitantes. Justinien jugea même nécessaire d’interdire aux païens d’enseigner dans tout l’empire. Cette législation est associée à la fermeture par Justinien de l’Académie néoplatonicienne en 529, un coup fatal porté à l’enseignement laïc de la philosophie et des sciences.

Dans quelle mesure la guerre menée par l’Église contre la culture occidentale à travers l’incinération des textes païens a-t-elle été couronnée de succès ? L’ensemble du corpus antique de littérature magique, astrologique et religieuse a été si minutieusement détruit que rien n’a survécu. Nous ne disposons d’aucun des nombreux écrits savants qui auraient pu éclairer le culte polythéiste traditionnel gréco-romain, tels que l’ouvrage monumental de Varron, Antiquitates rerum humanarum et divinarum. Les responsables chrétiens ont diligemment rassemblé et brûlé tous les ouvrages philosophiques écrits dans une perspective matérialiste, comme ceux d’Épicure et de ses disciples. Les fragments littéraires qui subsistent d’Épicure, auteur prolifique qui a publié plus de 300 livres, sont le résultat des efforts zélés des brûleurs de livres chrétiens. Les chrétiens ont également réussi à éradiquer toute la littérature païenne qui critiquait ouvertement la religion d’État chrétienne sur des bases rationnelles et philosophiques. Des anti-chrétiens les plus célèbres, seuls des fragments de leur production littéraire prolifique ont survécu. Les écrits païens anti-chrétiens étaient considérés comme si dangereux que même leurs réfutations chrétiennes devaient être brûlées avec eux. Parmi les œuvres anti-chrétiennes qui dérangeaient le plus les chrétiens, Porphyre a été à plusieurs reprises désigné par la législation impériale pour être brûlé, suivi par la diatribe de Julien contre les « Galiléens ». Nous savons que de nombreux païens ont écrit contre le christianisme, mais le fait que pratiquement aucune de ces œuvres n’ait survécu montre clairement que ce que le christianisme n’a pas pu dissiper par des arguments raisonnés, il l’a réduit au silence par la force brute.

Les scriptoria monastiques ont joué un rôle majeur dans l’éradication par l’Église de tout savoir profane. Les moines recyclaient le parchemin des manuscrits profanes en en grattant l’encre avec une solution légèrement acide ; le parchemin « lavé » était ensuite réutilisé pour la copie de manuscrits chrétiens. Ce procédé fut par la suite connu sous le nom de palimpseste. Pendant des siècles, les manuscrits réécrits avec des textes patristiques, bibliques et liturgiques étaient presque toujours d’origine païenne. La destruction systématique de la littérature classique s’est quelque peu atténuée à la veille de la « Renaissance » carolingienne, mais les écrits profanes de l’Antiquité étaient encore beaucoup plus susceptibles d’être détruits par les chrétiens que tout autre corpus littéraire. L’examen du rapport entre les manuscrits classiques et les manuscrits chrétiens le démontre encore davantage. Si l’on considère les manuscrits existants, ce rapport est de 1 pour 25, soit 4 %. Une copie de la Vulgate du VIIe siècle, par exemple, est répertoriée par Codices Latini Antiquiores (CLA) comme un palimpseste contenant des fragments volés dans les manuscrits de neuf auteurs classiques différents, dont Tite-Live, Cicéron et Sénèque. Compte tenu du ratio de 4 %, la probabilité statistique que tant d’auteurs classiques aient été utilisés pour un seul manuscrit en raison d’une circonstance fortuite est si faible qu’elle frôle l’impossible. Cela est d’autant plus improbable quand on sait que les bibliothèques de l’Antiquité tardive et du Moyen Âge étaient généralement remplies d’écrits patristiques, bibliques et liturgiques. Le manuscrit de la Vulgate n’aurait jamais été assemblé si l’Église n’avait pas délibérément visé le patrimoine culturel antique de toute une civilisation et de tout un peuple dans le but de l’éradiquer systématiquement.

L’acte le plus notoire – et le plus destructeur – du génocide culturel chrétien a été la suppression des traités mathématiques d’Archimède. À leur place, on a trouvé un manuel liturgique byzantin. C’est ce qu’on appelle le célèbre palimpseste d’Archimède. Le plus important de ces manuscrits, la Méthode des théorèmes mécaniques, révèle qu’Archimède avait une compréhension rudimentaire du calcul intégral ; il fut le premier à calculer l’aire et le volume de figures géométriques solides à l’aide de grandeurs infinitésimales. Cela s’est passé quelque 2000 ans avant Newton et Leibniz, les découvreurs modernes du calcul intégral et différentiel. Si le christianisme n’avait pas retardé le développement scientifique et technologique dans l’Antiquité et au Moyen Âge, l’humanité serait bien plus avancée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le christianisme a été le plus grand obstacle au progrès matériel dans l’histoire de l’Europe.

La guerre d’annihilation menée par la chrétienté contre la culture occidentale. 

La décision ecclésiastique de censurer et de supprimer la littérature classique a été influencée par des « fondamentalistes » chrétiens militants, des anti-intellectuels fanatiques tels qu’Ambroise et Jean Chrysostome. Grâce à leur influence dans les affaires ecclésiastiques et à leur importance pour le canon patristique, ces hommes ont pu promouvoir avec acharnement un programme visant à éradiquer toutes les réalisations artistiques, culturelles et scientifiques païennes. L’attaque patristique contre les fondements intellectuels du monde antique a été poursuivie par l’Église médiévale. Isidore de Séville, l’auteur le plus influent et le plus lu du Moyen Âge, a mis en garde à plusieurs reprises ses ouailles contre les dangers spirituels que représentait la lecture de la philosophie et des sciences profanes. Le droit canonique de l’Église interdisait depuis longtemps aux chrétiens de lire la littérature profane, à l’exception du clergé qui consultait ces écrits pour lutter contre l’hérésie et le paganisme.

La christianisation de la Rome du IVe siècle fit de l’Église l’unique héritière des grands trésors de sagesse antique accumulés au fil des siècles. À mesure que les païens perdaient en nombre et en influence, les scriptoria monastiques en vinrent à dominer la transmission des textes, en particulier après l’an 400. Guidés par la censure ecclésiastique et le droit canonique, les scriptoria, à quelques exceptions près, cessèrent de copier les écrits profanes pendant plus de 300 ans, coupant ainsi l’Europe médiévale des grandes réalisations scientifiques et technologiques du passé antique. Pendant le Moyen Âge, presque toute la littérature gréco-romaine fut retirée de la circulation et remplacée par des écrits patristiques, bibliques et liturgiques. Les ouvrages scientifiques et philosophiques, dont certains étaient très en avance sur leur temps, ont été jetés comme des déchets par les responsables ecclésiastiques. Ils ont parfois été réutilisés à des fins profanes ; des reliques ont ainsi été retrouvées enveloppées dans les pages des Histoires de Tite-Live. Le savant italien de la Renaissance Pietro Bembo a estimé que moins de 1 % de toute la littérature grecque avait survécu aux troubles et au chaos du Moyen Âge. Les chercheurs modernes ont fait des estimations similaires pour la survie de la littérature latine.

Les chrétiens attribuent à l’invasion barbare une part importante de la perte des connaissances scientifiques et techniques occidentales, mais ils omettent de mentionner que les barbares qui ont terrorisé la moitié occidentale de l’empire étaient eux aussi chrétiens. Quoi qu’il en soit, l’invasion barbare n’a pratiquement joué aucun rôle dans la destruction du patrimoine littéraire occidental ; la majeure partie de la littérature grecque et latine existait encore en 500 après J.-C., alors que l’ère des grandes migrations germaniques touchait à sa fin. Bien qu’il n’existe aucune preuve que les barbares aient brûlé des livres ou des bibliothèques, il existe de nombreuses preuves impliquant les chrétiens dans la destruction active et la censure de tout le patrimoine de connaissances profanes d’une civilisation. Après la destruction chrétienne de la bibliothèque d’Alexandrie, le deuxième acte de vandalisme littéraire le plus destructeur commis par les chrétiens fut l’incendie de plus de 120 000 manuscrits par les croisés lors du sac de Constantinople en 1204.

Les apologistes du christianisme soulignent le rôle des facteurs économiques et matériels dans la disparition de la culture occidentale pendant le Moyen Âge. Selon eux, la plupart des œuvres païennes se sont simplement « désintégrées » (MDR) parce qu’elles étaient écrites sur du papyrus, un matériau fragile. Mais c’est un mythe ; le papyrus est un support très durable, capable de résister aux siècles (mais dans de bonnes conditions, certes). Ils ne peuvent expliquer pourquoi la fragilité du papyrus n’a jamais posé de problème pour la transmission des textes classiques jusqu’à la fin de l’Antiquité, lorsque l’Église chrétienne était à l’apogée de son pouvoir et de son influence en Europe. D’autres religieux spéculent que le passage du papyrus au parchemin à la fin de l’Antiquité a rendu la copie de la littérature païenne très coûteuse. Cet argument ne tient pas, car le coût relatif du papyrus et du parchemin ne peut être déterminé avec une telle précision.

Les religieux chrétiens révèlent involontairement un autre mode de censure et de répression ecclésiastique : le refus de recopier les œuvres païennes du papyrus sur le parchemin, qui s’est produit lors du remplacement à grande échelle du papyrus par le parchemin au début du Moyen Âge. Pourtant, et de manière assez embarrassante pour le chrétien, il ne peut expliquer pourquoi les écrits chrétiens, qu’ils soient patristiques, liturgiques ou bibliques, sont 25 fois plus nombreux que les écrits païens. Seule une censure et une répression chrétiennes généralisées de la science et de la philosophie païennes peuvent expliquer ces écarts statistiques flagrants.

Les apologistes affirment que la conquête islamique de l’Égypte en 642 a perturbé les expéditions transméditerranéennes de papyrus, ce qui a entraîné la perte d’une grande partie de la littérature antique. Cependant, les archives historiques révèlent que les souverains barbares de l’Occident, ainsi que l’empereur byzantin, ont toujours eu accès à un approvisionnement régulier en papyrus égyptien. Bien que l’Égypte soit passée sous domination musulmane, la fabrication du papyrus est restée une entreprise chrétienne, les musulmans l’exportant désormais vers l’Europe. L’ironie est que, bien que les souverains byzantins aient toujours eu accès à un approvisionnement abondant en papyrus, la littérature grecque et romaine en leur possession a progressivement disparu de la circulation et des rayons des bibliothèques.

Dans l’Occident latin, le déclin du papyrus comme support d’écriture est lié à l’abandon à grande échelle des formes de gouvernement romaines. Par exemple, le Code Justinien contient une législation imposant l’utilisation du papyrus pour les documents gouvernementaux. Conformément aux normes bureaucratiques romaines, la chancellerie mérovingienne a utilisé le papyrus jusqu’à la fin du VIIe siècle. Cette pratique a disparu sous les Carolingiens, une dynastie originaire de l’est germanique. Contrairement à l’ouest romanisé, plus urbanisé et centralisé, l’est germanique était décentralisé et rural. Pour ces raisons, le parchemin a progressivement supplanté le papyrus en Europe.

Dans l’esprit religieux chrétien, les monastères ont joué un rôle déterminant dans la « préservation » des connaissances scientifiques et techniques occidentales, mais cette affirmation est risible. Quel travail de préservation a-t-il pu être accompli alors que plus de 99 % de tous les écrits profanes ont été détruits ou supprimés par l’Église chrétienne ? Il n’y a eu aucune préservation. Ce qui a réussi à survivre, c’est malgré le christianisme, et non grâce à lui. Le fait que presque rien de cette littérature n’ait survécu montre que l’Église chrétienne a mené une campagne de censure et de suppression remarquablement efficace, la plus réussie de toute l’histoire. Cela est encore renforcé par les données statistiques sur la production de livres entre 400 et 800 après J.-C. Au Ve siècle, 27 % des manuscrits existants étaient païens, le reste étant des œuvres à caractère principalement patristique, biblique ou liturgique ; ce pourcentage est tombé à 7 % au VIe siècle, 2 % au VIIe siècle et 1 % au VIIIe siècle, sur un total de 834 manuscrits latins existants. Sur une période de 400 ans, nous assistons à la disparition progressive des œuvres classiques. Cette tendance témoigne d’une censure et d’une répression littéraires généralisées et systématiques. Si le déclin rapide du nombre de textes classiques copiés s’était poursuivi sans interruption, toutes les connaissances scientifiques, techniques et philosophiques païennes auraient disparu de la mémoire collective. Contrairement aux affirmations sectaires des religieux chrétiens, nous ne voyons pas ici de « préservation ». Un examen attentif des archives historiques révèle que l’Église chrétienne est seule responsable de la destruction et de la suppression de plus de 99 % de la littérature grecque et latine. L’éradication par l’Église de la sagesse accumulée au fil des siècles est l’un des plus grands crimes jamais commis contre l’Occident. Aucun acte de censure n’a été plus destructeur dans l’histoire du monde que celui perpétré par cette institution. Sans les connaissances vitales du monde antique, il est devenu pratiquement impossible de maintenir une civilisation préindustrielle avancée. La censure et la suppression des connaissances profanes par les chrétiens sont la principale raison de la descente de l’Europe dans l’âge des ténèbres après l’effondrement de l’Imperium Romanum.

Le fait est que le progrès, la curiosité et la raison font partie de l’héritage le plus important que les Européens ont reçu du monde classique. La civilisation occidentale moderne cesserait d’exister sans ces valeurs. La décision des scriptoria de rejeter les ouvrages scientifiques, mathématiques, techniques et philosophiques était un rejet total du progrès, de la curiosité intellectuelle et de la raison. C’était le rejet de la civilisation au profit d’une existence préhistorique comme idéal chrétien. Conséquence directe de la christianisation, les scriptoria ont presque cessé de copier les écrits de l’Antiquité pendant des siècles ; pour la première fois dans l’histoire, l’Europe risquait de perdre son ancien réservoir de connaissances scientifiques, techniques et philosophiques qui allait s’avérer si crucial pour la Renaissance et la révolution scientifique.

Le christianisme et le rétrécissement des connaissances intellectuelles occidentales. 

Les chrétiens ont déclaré une guerre totale aux fondements séculiers de l’État romain. Ce faisant, ils ont inévitablement attaqué la tradition artistique et architecturale de Rome, ainsi que le vaste réservoir de connaissances scientifiques et techniques accumulées au fil des siècles. Les chrétiens qui souhaitaient l’éradication totale du paganisme n’avaient rien de viable à proposer pour remplacer la culture séculière du monde antique tardif. Conscients de l’infériorité de leurs propres traditions religieuses par rapport aux majestueuses réalisations scientifiques et philosophiques de la culture occidentale, de nombreux chrétiens s’en prirent à l’érudition laïque par envie et par rancœur. Cette pauvreté intellectuelle de la religion chrétienne entraîna un rétrécissement considérable de l’horizon intellectuel occidental. L’enracinement et la consolidation du culte religieux d’État chrétien rendirent inutile l’éducation classique pour réussir dans la vie. Beaucoup se sont alors tournés vers la vocation religieuse, une option qui est soudainement devenue attrayante à mesure que l’Église chrétienne gagnait en puissance et en influence. Le IVe siècle a vu le démantèlement du système d’éducation publique par des chrétiens zélés, dégoûtés par le paganisme du programme scolaire classique. Contrairement à leurs prédécesseurs païens, les empereurs chrétiens ne patronnaient pas la philosophie et les sciences profanes ; l’appareil administratif chargé de la distribution des fonds publics, désormais contrôlé par une bureaucratie ecclésiastique, les refusait aux enseignants spécialisés dans les lettres classiques. Cela a provoqué la colère de nombreux païens de la fin de l’Antiquité, qui se sont plaints amèrement du rôle du christianisme dans la diffusion d’un désintérêt général pour l’éducation profane.

Un homme ayant reçu une éducation classique n’était plus aussi estimé qu’avant l’ère de Constantin. Les dirigeants de l’institution la plus puissante de l’empire, l’Église, rejetaient avec mépris leur savoir, le qualifiant de « sagesse mondaine ». Aux yeux de l’Église, le fait de se fier uniquement à la raison était le signe d’une possession démoniaque, un chemin semé d’embûches pour les âmes perdues en route vers la damnation éternelle dans les flammes de l’enfer. L’homme instruit était condescendant et arrogant ; il était trop sophistiqué pour le message simple des évangiles. Un homme instruit remettait également en question la doctrine chrétienne, voire embrassait l’hérésie, ce qui le rendait particulièrement dangereux du point de vue ecclésiastique. L’existence du programme d’études classique constituait un obstacle important à la politique impériale de christianisation. En dévalorisant et en marginalisant la poursuite d’une éducation laïque, l’Église a pu éliminer progressivement cette menace, produisant un public plus docile, à l’image des brebis dans les paraboles de Jésus. Désormais, les chrétiens comme Martin de Tours auraient des choses plus importantes à faire que d’apprendre à lire et à écrire.

Le triomphe final de l’orthodoxie sur la raison est inscrit dans le droit canonique de l’Église, qui interdit au clergé et aux laïcs de lire la littérature profane de l’Antiquité. Cette interdiction canonique fut appliquée de manière célèbre par le pape Grégoire Ier, qui réprimanda sévèrement ses évêques pour avoir enseigné la littérature classique à leurs élèves. « Une bouche ne peut louer à la fois le Christ et Jupiter », tonna Grégoire depuis le siège papal à Rome. L’Église contrôlait toutes les scriptoria médiévales en Europe. Les conseils donnés aux moines par les dirigeants de l’Église, leur ordonnant de mépriser toute connaissance profane comme « une folie aux yeux de Dieu », ont eu une influence néfaste sur la transmission écrite de la littérature classique, ne faisant que renforcer le refus du clergé de copier des œuvres d’origine païenne. Il s’ensuivit la perte inévitable des connaissances nécessaires au fonctionnement d’une société préindustrielle avancée. Cela ne fit qu’aggraver et prolonger le Moyen Âge, réduisant les Européens à une existence néolithique. La haine de Grégoire pour le passé profane de Rome était si féroce qu’il aurait personnellement traqué et brûlé tous les exemplaires de l’Histoire de Tite-Live qu’il avait pu trouver. La bibliothèque de l’Apollon du Palatin, fondée par Auguste à Rome, fut réduite en cendres sur son ordre. Il s’agissait de protéger les fidèles de la contamination par le « poison » de la littérature profane grecque et latine.

Pendant 200 ans d’histoire occidentale européenne, Isidore de Séville fut le seul véritable « intellectuel ». Son ouvrage Etymologies, le manuel le plus populaire et le plus utilisé du Moyen Âge, fut écrit pour soutenir le « fondamentalisme » chrétien. Bien que son exhaustivité thématique soit inégalée, la profondeur intellectuelle et l’étendue des connaissances d’Isidore sont nettement inférieures à celles des encyclopédistes romains qui l’ont précédé. Isidore vivait dans un univers géocentrique enfermé dans une sphère rotative parsemée d’étoiles, qui n’était pas sans rappeler la cosmologie des anciens Hébreux. Le concept d’espace infini était totalement étranger à la pensée d’Isidore. Le fait que toutes les connaissances puissent être résumées dans un seul volume montre à quel point l’horizon intellectuel s’était rétréci sous l’influence chrétienne. Isidore considérait toute la science et la philosophie païennes comme une hérésie anathème pour les chrétiens bien pensants. L’Église, s’appuyant sur les Étymologies, censura et supprima la littérature païenne citée dans cet ouvrage. Isidore dénigrait en outre la curiosité intellectuelle, qu’il jugeait dangereuse et nuisible. Sa Règle monastique, qui eut une grande influence, mettait en garde les moines contre les dangers de la lecture de la littérature païenne ; elle stipulait que, dans l’idéal, les moines devaient être totalement ignorants de toute connaissance profane. La condamnation par Isidore de la connaissance profane renforça l’orthodoxie « fondamentaliste » dominante de l’Église, qui exigeait la censure et la suppression de toute science et philosophie païennes.

Les chrétiens vantent Thomas d’Aquin et Roger Bacon (moine franciscain né vers 1220) comme des exceptions à la vision anti-scientifique de l’Église, mais ces hommes écrivaient en réponse à Aristote, qui venait d’être redécouvert au XIIe siècle. Même dans l’Antiquité, Aristote était considéré comme dépassé. Ni Thomas d’Aquin ni Bacon n’étaient des scientifiques, aucun d’eux n’a mené de véritables expériences scientifiques et aucun n’a fait progresser la science de manière réelle ou tangible. Leur mérite fut de concilier les doctrines sémitiques du christianisme avec les méthodes païennes supérieures d’Aristote, mais les résultats furent très insatisfaisants. Thomas d’Aquin fut également le père de la scolastique médiévale, qui s’avéra très néfaste pour l’essor de la science moderne en Europe. La méthodologie scolastique fut finalement ridiculisée pour ses absurdités par des écrivains de la Renaissance tels que François Rabelais. En raison de l’importance accordée par le christianisme aux Écritures et à la tradition comme sources ultimes d’autorité, l’Église s’opposait aux valeurs épistémiques païennes de vérifiabilité publique des preuves et de rationalité empirique. Pour la hiérarchie ecclésiastique, la recherche de la connaissance conformément à ces principes était à la fois arrogante et dangereusement hérétique. Même avec la réintroduction de la science et de la philosophie païennes au XIIe siècle, l’Église continuait de s’opposer fermement à la raison seule comme guide vers la vérité.

L’Église chrétienne persécutait impunément ceux qui choisissaient de remettre en question l’orthodoxie religieuse chrétienne. Cela a favorisé un environnement dans lequel la poursuite du progrès scientifique et technique est devenue pratiquement impossible. Par exemple, la condamnation posthume du philosophe alexandrin du VIe siècle Jean Philopon comme hérétique a fait en sorte que son rejet de principe de la philosophie néoplatonicienne et aristotélicienne resterait inconnu pendant des siècles. Cette persécution ecclésiastique organisée des libres penseurs a exclu toute possibilité de progrès matériel jusqu’à la révolution scientifique.

Malgré ce que révèlent les faits, les religieux chrétiens ont tenté de déformer l’histoire en prétendant le contraire. Ils croient que le christianisme était un élément nécessaire, l’« étincelle » qui a déclenché la révolution scientifique du XVIIe siècle. Cela ignore le fait que la science et la religion, en particulier le christianisme dans ce cas, sont fondamentalement incompatibles. Le christianisme repose sur une foi aveugle, la révélation et l’autorité étant les seuls critères valables pour évaluer la vérité. En revanche, la science est l’accumulation de connaissances par le raisonnement logique, l’observation empirique et la mesure. Le christianisme est une forme de pensée magique ; il n’est pas ouvert à la révision. La science, en revanche, est en quête permanente de nouvelles idées offrant une puissance explicative toujours plus grande. Bien que des progrès scientifiques et technologiques aient eu lieu entre 400 avant J.-C. et 300 après J.-C., conduisant au développement d’idées qui ne seront surpassées qu’avec la révolution scientifique, il n’y a pratiquement pas eu de progrès entre 300 après J.-C. et le XIIe siècle, apogée de la puissance et de l’influence chrétiennes en Europe.

Même l’Empire byzantin chrétien, qui a mieux réussi que les États successeurs post-romains de l’Occident latin, n’a jamais réalisé de progrès significatifs dans les domaines de la science et de la technologie. Sous l’influence chrétienne, l’Europe a régressé à un stade néolithique. Cela est bien étayé par des découvertes archéologiques récentes qui révèlent de nombreuses simplifications médiévales de la culture matérielle romaine antérieure. Le commerce, l’industrie et l’agriculture ont tous connu un déclin significatif en termes de sophistication technique, de productivité économique et de production. La population a également diminué en raison du déclin général de la prospérité et du confort.

Le christianisme est une source de maladies. 

La censure ecclésiastique et la suppression des connaissances scientifiques et techniques occidentales ont facilité la propagation et la transmission des maladies à travers l’Europe. Cela s’est produit parallèlement au dénigrement typiquement chrétien du corps humain, considéré comme un vecteur du péché. Au lieu de rechercher les causes naturelles des maladies, comme le faisaient autrefois les auteurs hippocratiques, la doctrine officielle de l’Église décourageait la pratique de la médecine en attribuant tous les maux physiques aux conséquences du péché et à la possession diabolique. Cela a retardé les progrès des arts de la guérison, laissant l’Europe à la merci des maladies pendant des centaines d’années.

L’influence négative du christianisme en Europe est révélée par les taux de mortalité estimés lors de la peste noire du XIVe siècle, l’une des pandémies les plus dévastatrices de l’histoire de l’humanité. Ceux-ci ont toujours été nettement plus élevés dans les régions et parmi les populations où le christianisme était la religion dominante. Par exemple, bien que la peste ait réduit d’un tiers la population du monde musulman, ce chiffre était encore inférieur aux deux tiers estimés pour l’Europe. Ces différences macro-régionales en matière de mortalité se reflètent également à des échelles géographiques beaucoup plus petites. L’Angleterre sous les Plantagenêts a perdu la moitié de sa population à cause de la peste, tandis que l’Égypte mamelouke n’en a perdu qu’un tiers.

Parmi les populations, les Juifs avaient des taux de mortalité plus faibles que les chrétiens. Leur immunité apparente à la maladie a éveillé les soupçons de leurs contemporains européens, qui les ont impliqués dans un complot clandestin visant à tuer les chrétiens.

Pourquoi ces différences de taux de mortalité entre musulmans, juifs et chrétiens ? Le judaïsme et l’islam ont longtemps considéré l’hygiène personnelle comme une partie intégrante de la pratique rituelle quotidienne ; le christianisme, en raison de son hostilité envers le corps, a rejeté l’hygiène personnelle comme étant mondaine et matérialiste. L’Église espagnole, par exemple, encourageait régulièrement les croyants à éviter de se laver afin de mieux se distinguer des Maures et des Juifs, qu’elle haïssait. Les différences de propreté physique entre des régions géographiques entières et des populations entières ont atténué ou exacerbé les ravages de la peste bubonique.

Le triomphe du christianisme à la fin de l’Antiquité a dévalorisé l’existence physique humaine aux yeux des Européens. La sexualité humaine était considérée comme un mal nécessaire, à éviter sauf pour la procréation dans le mariage. L’Église décourageait également les chrétiens de se laver, car le souci du corps était considéré comme un obstacle au salut. Bien qu’elle ait failli le faire, l’Église n’a pas officiellement interdit l’hygiène personnelle. Au lieu de cela, les chrétiens qui gouvernaient l’Europe ont laissé le vaste réseau de bains publics qui parsemait autrefois l’empire, y compris les aqueducs qui les alimentaient en eau, tomber dans un état de délabrement.

Saint Jérôme a dit un jour : « Celui qui s’est baigné dans le Christ n’a pas besoin d’un second bain. » Cette injonction a été prise très au sérieux par les ascètes chrétiens. Ils pratiquaient la mortification rituelle de la chair en refusant de se laver. Ils portaient les mêmes vêtements tous les jours jusqu’à ce qu’ils soient réduits en lambeaux. L’odeur nauséabonde qui s’en dégageait était connue des chrétiens sous le nom d’« alousia » ou « odeur de sainteté ». Des saintes comme Agnès et Marguerite de Hongrie étaient vénérées par les chrétiens en raison de leur rejet de l’hygiène physique.

Dans la Règle de saint Benoît de Nursie, seuls les moines malades et infirmes étaient autorisés à se laver. Les moines en bonne santé et les jeunes étaient encouragés à se vautrer dans leur propre saleté et leurs excréments. La règle de Benoît a été la plus influente dans l’histoire du monachisme occidental. Elle a été adoptée par des milliers de communautés religieuses médiévales comme texte monastique fondamental.

Le christianisme : source de violences. 

Le bouche-à-oreille est notoirement inefficace comme moyen de propagation de la propagande religieuse. Cela explique pourquoi la croissance du christianisme est restée largement insignifiante jusqu’au début du IVe siècle. Bien sûr, la principale raison de la christianisation de l’empire a été la conversion de Constantin à la nouvelle religion. L’influence du christianisme dans l’empire a été continuellement renforcée et consolidée par la législation coercitive de ses successeurs. La christianisation a également sanctionné les actes de violence religieuse contre les païens, ce qui a contribué de manière significative à la croissance spectaculaire du nombre de fidèles et à l’influence de la religion. Sans Constantin et la violence religieuse de ses successeurs, le christianisme serait resté une religion parmi d’autres dans les provinces reculées de l’empire, à l’instar du mithraïsme ou des mystères d’Éleusis.

La politique impériale de christianisation fut encore favorisée par les avantages intrinsèques de la religion par rapport aux systèmes philosophiques et religieux rivaux, qui la rendaient plus acceptable pour les masses. Cela facilita sa propagation rapide dans tout l’empire jusqu’à ce que, sous le règne de Théodose à la fin du IVe siècle, la plupart des zones urbaines soient majoritairement chrétiennes. Parmi ces avantages figurait l’éthique égalitaire de l’Église chrétienne. Contrairement au mithraïsme, qui était élitiste, le christianisme acceptait tous les convertis potentiels, indépendamment de leurs différences ethniques, linguistiques ou socio-économiques. Les chrétiens des trois premiers siècles pratiquaient une forme de « communisme primitif ». Cela attirait les indigents chroniques, ainsi que les profiteurs. Un autre avantage était la simplicité enfantine de la doctrine chrétienne.

La crise du IIIe siècle, au cours de laquelle des prétendants rivaux se sont battus pour le titre de César, a été un conflit fratricide qui a duré des décennies. Elle a entraîné une instabilité économique généralisée et des troubles civils. Cette perturbation de la vie quotidienne a incité les hommes et les femmes à se réfugier dans les religions à mystères, mais aussi dans le christianisme, qui offrait des réponses faciles dans un monde de plus en plus chaotique et laid. La religion chrétienne promettait la vie éternelle à ceux qui réussissaient à endurer les tribulations sur terre.

L’adoption de l’édit de Milan en 313 signifiait que les chrétiens allaient passer du statut de minorité persécutée à celui de majorité persécutrice. Bien que la persécution des dissidents religieux ait eu lieu avant Constantin, ces événements étaient relativement rares. La « persécution » romaine du christianisme était modérée et sporadique. Elle n’était même pas de nature religieuse, mais politique : les chrétiens refusaient de prêter serment d’allégeance à l’État en offrant une pincée d’encens au génie de l’empereur. Les chrétiens n’étaient pas tant persécutés que soumis à l’action de la police romaine pour avoir désobéi aux lois du pays. En revanche, la persécution des païens et des hérétiques par les chrétiens était entièrement motivée par la haine religieuse. Elle combinait la législation autoritaire antipaïenne des empereurs avec le fanatisme du clergé et la violence de la foule chrétienne.

Les premières lois répressives contre le paganisme ont été adoptées par Constantin. En 331, il a publié un édit qui légalisait la confiscation des biens des temples. Cela a permis d’enrichir les coffres de l’Église et d’embellir sa ville, Constantinople. Il a réorienté les fonds municipaux des curiae vers le trésor impérial. Les curiae utilisaient ces fonds pour la construction et la rénovation des temples, ainsi que pour les banquets, les processions et les fêtes païennes. Le détournement des fonds municipaux a considérablement réduit l’influence du paganisme dans la sphère publique. Constantin a également montré une préférence pour les chrétiens lorsqu’il s’agissait de nommer des candidats à des postes gouvernementaux. Pour la première fois dans l’histoire de l’empire, la conversion au christianisme était considérée comme une proposition attrayante.

Les temples et statues païens ont d’abord été vandalisés et détruits sous Constantin. Les chrétiens croyaient que cette première vague d’iconoclasme était l’accomplissement d’un commandement scriptural : « Vous détruirez leurs autels, vous briserez leurs images, vous abattrez leurs bosquets ; […] car le Seigneur, dont le nom est Jaloux, est un Dieu jaloux » (Exode 34.13). Les premières manifestations d’iconoclasme chrétien comprirent la destruction partielle d’un temple d’Asclépios en Cilicie et la destruction de temples dédiés à Aphrodite en Phénicie (vers 326 après J.-C.). Les fils de Constantin, Constans et Constance II, suivirent les traces de leur père. En 341, Constans promulgua un édit interdisant les sacrifices d’animaux. En 346, Constans et Constance II adoptèrent une loi ordonnant la fermeture de tous les temples. Ces empereurs étaient encouragés par le fanatique chrétien Firmicus Maternus qui, dans une exhortation adressée aux deux empereurs en 346, appelait à « l’anéantissement de l’idolâtrie et à la destruction des temples profanes ». Le fait que les païens continuaient d’occuper des postes importants dans l’administration impériale rendait difficile la législation visant à la destruction active des temples, des statues et des inscriptions sans s’aliéner une grande partie de la population de l’empire. Néanmoins, les fils de Constantin fermèrent les yeux sur les actes privés de vandalisme et de profanation commis par les chrétiens.

Après la mort de Constance II, Julien fut proclamé empereur en 361. Ayant succombé à l’influence de précepteurs païens dans sa jeunesse, il développa une haine profonde pour la « folie galiléenne ». Son accession au trône lui permit d’annoncer sa conversion à l’hellénisme sans craindre de représailles. Julien entreprit de renverser la législation antipaïenne promulguée par son oncle. Il rouvrit les temples, rétablit leur financement et restitua les biens confisqués ; il rénova les temples endommagés par les vandales chrétiens ; il abrogea les lois contre les sacrifices et interdit aux chrétiens d’enseigner les classiques. La renaissance des pratiques religieuses païennes sous Julien fut interrompue en 363, lorsqu’il fut tué au combat contre les Sassanides perses.

Son successeur, Jovien, révoqua les édits de Julien et rétablit le christianisme comme religion privilégiée dans l’empire. Les empereurs qui succédèrent à Jovien étaient trop occupés par les invasions barbares pour se soucier des querelles religieuses internes ; il était plus opportun de simplement maintenir la tolérance imposée aux païens et aux chrétiens par l’édit de Milan. Le conflit antipaïen refit surface avec Gratien. En 382, il provoqua la colère des païens en faisant retirer l’autel de la Victoire du Sénat. La même année, Gratien promulgua un décret mettant fin à toutes les subventions accordées aux cultes païens, y compris aux prêtres tels que les vestales. Il s’aliéna davantage les païens en rejetant les insignes du pontifex maximus.

En 389, Théodose lança une guerre totale contre l’ancienne religion d’État romaine en abolissant les fêtes païennes. Selon les décrets de l’empereur, le paganisme était une forme de « folie naturelle et d’insolence obstinée » difficile à éradiquer, malgré les terreurs de la loi et les menaces d’exil. Cette mesure fut suivie d’une législation plus répressive en 391, qui réinstaura l’interdiction des sacrifices, interdit la visite des sanctuaires et des temples païens, mit fin aux subventions impériales aux cultes païens, dissolva les vestales et criminalisa l’apostasie. Il refusa de rendre l’autel de la Victoire au Sénat, au mépris des demandes des païens. Quiconque était surpris en train de pratiquer des sacrifices d’animaux ou l’haruspice était arrêté et mis à mort. La même année, le Serapeum, un immense complexe de temples abritant la Grande Bibliothèque d’Alexandrie, fut détruit par une foule de fanatiques chrétiens. Cet acte de vandalisme chrétien porta un coup psychologique terrible à l’establishment païen.

Les païens, mécontents de la révolution culturelle soutenue par l’empereur qui menaçait d’anéantir les traditions ancestrales de Rome, se rallièrent à l’usurpateur Eugène. Il fut proclamé empereur par le chef de guerre franc Arbogast en 392. Chrétien de nom seulement, Eugène était sympathique à la cause des païens de l’empire et nourrissait une certaine nostalgie pour la Rome préchrétienne. Il rétablit les subventions impériales aux cultes païens et rendit l’autel de la Victoire au Sénat. Cela provoqua la colère de Théodose, empereur d’Orient. En 394, Théodose envahit l’Occident et vainquit Eugène lors de la bataille de Frigidus en Slovénie. Cela mit fin à la dernière contestation païenne sérieuse contre l’établissement du christianisme comme religion officielle de l’empire.

Les apologistes du christianisme affirment que la législation impériale antipaïenne était plus rhétorique que réelle et qu’il aurait été difficile de la faire respecter en l’absence d’un appareil policier moderne. Cette objection est contredite par des preuves archéologiques et épigraphiques. Premièrement, d’après l’analyse stratigraphique des temples urbains, les activités cultuelles avaient pratiquement cessé en l’an 400, après l’adoption des décrets de Théodose. Deuxièmement, la construction et la rénovation des temples ont considérablement diminué sous les empereurs chrétiens. En Afrique et en Cyrénaïque, les inscriptions relatives à la construction et à la rénovation de temples sont beaucoup plus fréquentes sous la première tétrarchie que sous la dynastie constantinienne, alors que les païens constituaient encore une majorité importante des citoyens de l’empire. À la fin du IVe siècle, la législation autoritaire des empereurs chrétiens avait sérieusement sapé la force et la vitalité des anciens cultes polythéistes.

Les empereurs ne se sont pas arrêtés à la fermeture des sites religieux païens. En 435 après J.-C., Théodose II, triomphant, a promulgué un édit ordonnant la destruction de tous les sanctuaires et temples païens à travers l’empire. Il a même décrété la peine de mort pour les magistrats chrétiens qui ne respecteraient pas cet édit. Le Code Justinien, promulgué entre 529 et 534, prescrit la peine de mort pour la pratique publique des rites et rituels helléniques ; les païens connus devaient se convertir à la foi chrétienne sous peine de voir leurs biens confisqués ; leurs enfants devaient être saisis par les fonctionnaires de l’État et convertis de force à la religion chrétienne.

La fermeture de tous les temples urbains ordonnée par l’empereur entraîna la privatisation du culte polythéiste. Cela a encore accentué le déclin des cultes religieux païens en raison de la nature matérielle des pratiques rituelles, qui ne pouvaient être pleinement réalisées en l’absence de statues, de processions, de festivals, de banquets somptueux et de bâtiments monumentaux. Dans les zones urbaines, la législation impériale était clairement efficace. Elle était appliquée sans pitié par des chrétiens professionnels et des magistrats zélés, qui utilisaient la force supplémentaire de l’armée romaine pour arriver à leurs fins, en particulier lorsque la prédication et l’exemple public échouaient.

Les rites et rituels païens ont continué à être observés dans les sanctuaires et les temples ruraux pendant un certain temps après la fermeture des centres de culte urbains. Ceux-ci sont restés en marge, pour ainsi dire, et ont été plus difficiles à fermer. Des ecclésiastiques comme le fougueux Jean Chrysostome, conscients de ce fait, ont exhorté la riche classe des propriétaires terriens de l’Est à convertir les païens dans leurs domaines ruraux. Ceux qui autorisaient le culte païen sur leurs propriétés rurales étaient tout aussi coupables de violer la législation impériale antipaïenne que les païens eux-mêmes. Des évangélistes chrétiens itinérants, comme Martin de Tours, se sont répandus dans les campagnes, gagnant des âmes pour le Christ par une campagne d’intimidation, de harcèlement et de violence. En fin de compte, l’évangélisation agressive, la privatisation des pratiques religieuses païennes et la marginalisation sociale ont assuré la mort du paganisme dans les zones rurales. La christianisation de l’empire était achevée en 600 après J.-C., même si l’on ne sait pas dans quelle mesure le Christ était considéré comme une simple divinité à vénérer aux côtés des anciens dieux païens.

Le christianisme est une foi religieuse. Il ne peut être diffusé à grande échelle par la persuasion rationnelle. Personne ne peut expliquer comment le Christ est ressuscité des morts, comment Dieu subsiste en trois personnes en une seule ou comment une bible qui enseigne une cosmologie géocentrique et une terre plate est un guide infaillible vers la vérité universelle. Ce sont des « mystères ». C’est ce qui rend le christianisme si dangereux. La conversion, à moins qu’elle ne soit motivée par un gain ou sous la menace de la force, est une affaire émotionnelle. Personne n’est « raisonné » pour devenir chrétien. Soit cette personne doit accepter sans réserve les enseignements de la foi chrétienne, soit elle doit être convertie de force par l’épée. C’est grâce à cette dernière méthode que les chrétiens ont pu diffuser leur évangile au-delà des frontières impériales, convertissant nominalement toute l’Europe au XIVe siècle.

La propagation du christianisme ne peut être comprise sans tenir compte du recours à la force. Les barbares qui envahirent l’Empire romain d’Occident durent se convertir au christianisme dès qu’ils mirent le pied sur le sol romain. La conversion à cette religion était une condition sine qua non à leur migration et à leur installation sur le territoire impérial. Ils n’auraient pas été autorisés à participer à la société romaine en tant que païens. Les missions chrétiennes situées au-delà des frontières impériales se concentraient généralement sur la conversion des souverains barbares et de leur cour. Une fois que le roi avait accepté la nouvelle religion, il obligeait ses sujets à se convertir avec lui. Ce schéma s’est rapidement imposé lors de la christianisation de l’Europe. Ces rois étaient les « nouveaux Constantin », car ils embrassaient le christianisme, souvent après avoir invoqué le Christ pour remporter la victoire au combat, comme Constantin lors de la bataille du pont Milvius en 312, puis imposaient la religion à l’aristocratie et au peuple. Parmi les premiers de ces nouveaux Constantin, on trouve Caedwalla, roi du Wessex au VIIe siècle. Il envahit l’île de Wight et extermina la plupart des Jutes qui y vivaient. Caedwalla les remplaça par des Saxons occidentaux chrétiens et contraignit les survivants à se convertir au christianisme sous la menace de l’épée. Un autre fut Edwin, roi de Northumbrie au VIIe siècle, qui utilisa un mélange de corruption et de menaces pour convertir l’aristocratie et le peuple à la nouvelle religion.

Après l’effondrement de l’Occident, le christianisme resta confiné entre l’Elbe au nord et le Danube au sud de l’Europe continentale jusqu’en l’an 1000. Les barbares, motivés par la cupidité et la soif de pouvoir, furent le moteur de la nouvelle expansion territoriale de la chrétienté médiévale. Ils étaient impressionnés par la richesse, l’opulence et la puissance de Constantinople et des dominions francs et voulaient s’en emparer. Pour les chefs de guerre païens, le christianisme s’apparentait aux cultes du cargo de Mélanésie. Si seulement leur cour barbare affichait tous les attributs de la religion chrétienne, ils seraient aussi riches que l’empereur de Constantinople !

Le roi Étienne de Hongrie, avide de pouvoir, contraignit ses sujets à se convertir au christianisme. Il pensait que la christianisation de son royaume lui permettrait d’être aussi puissant et influent que Byzance. Des lois furent promulguées pour interdire la pratique des rituels païens. Étienne ordonna à tous les Magyars d’aller à l’église le dimanche et de respecter le carême et les jours de jeûne. Le non-respect de cette législation draconienne était sévèrement puni. Manger de la viande pendant le Carême était puni d’emprisonnement ; travailler le dimanche était puni de la confiscation des outils et des bêtes de somme. La peine légale pour avoir murmuré pendant un office religieux était le rasage de la tête, accompagné d’une sévère flagellation. Les Magyars « noirs » qui résistaient à la conversion forcée de la Hongrie par Étienne furent cruellement réprimés. Beaucoup furent torturés puis aveuglés par les soldats chrétiens de Stephen, qui étaient irrités par l’intransigeance de leurs ennemis païens. Ces hommes préféraient la mort à la honte et au déshonneur d’être baptisés de force dans une religion et une culture sémitique qui leur étaient étrangères.

La christianisation de la Pologne déclencha une vague de violence similaire. Mieszko Ier christianisa de force la Pologne afin de renforcer son emprise sur le pays et d’éviter la conversion forcée par les Francs de l’Est. L’idolâtrie fut réprimée par la destruction des idoles et des sanctuaires païens, la confiscation des biens et la décapitation de ceux qui refusaient de se convertir. Bien que très peu de lois chrétiennes aient survécu au règne de Mieszko, son successeur, Boleslas Ier, prescrivait de casser les dents des hommes qui refusaient d’observer le jeûne du Carême. La fornication était punie en clouant le scrotum d’un homme à un pont et en lui donnant le choix entre la mort et la castration.

La brutalité de ces méthodes provoqua une vive réaction païenne contre la christianisation de la Pologne. Les païens ripostèrent en tuant des prêtres chrétiens et en détruisant des églises. Au milieu du XIe siècle, le pays était plongé dans le chaos, l’Église chrétienne en Pologne avait presque disparu et la dynastie de Mieszko avait été temporairement chassée du pouvoir.

Le roi catholique a mené son armée en avant, pillant, brûlant et tuant sur son passage, jusqu’à ce qu’il atteigne la Weser.

Les guerres saxonnes de Charlemagne, qui ont duré de 772 à 804, ont été la première fois dans l’histoire où le christianisme a été utilisé comme instrument de conquête impérialiste. Charlemagne déclara officiellement la guerre en détruisant les monuments païens de Saxe. En 782, il vengea rapidement la défaite des Francs face aux Saxons en massacrant 4 500 Saxons dans une riposte sauvage. Le Capitulare saxonne de 785 condamnait à mort tout Saxon qui résistait au baptême ou observait des pratiques païennes.

Les souverains ont converti de force les païens au christianisme pour des raisons d’ego. Michel III, empereur de Constantinople, a contraint le khan bulgare Boris à accepter le rite orthodoxe oriental en 864, après l’avoir vaincu au combat. La christianisation forcée permit à Michel d’étendre sa sphère d’influence dans les Balkans. La Bulgarie fut alors envahie par le clergé byzantin qui, avec l’aide de l’armée de Boris, lança une campagne nationale visant à démolir tous les lieux saints païens. Les boyards accusèrent le khan d’avoir accepté des lois qui menaçaient la stabilité et l’autonomie de l’État. En 866, ils se révoltèrent contre la christianisation forcée du pays par le khan, mais ils furent réprimés avec une grande cruauté. Au cours de la dernière décennie du IXe siècle, le fils aîné de Boris, Vladimir, qui devint souverain de Bulgarie, tenta d’éliminer le christianisme et de restaurer le paganisme. Dans cette entreprise, il fut soutenu par les boyards. Vladimir ordonna le massacre des prêtres chrétiens et la destruction des églises. Boris fut contraint de quitter sa retraite monastique et de réprimer la révolte. Vladimir fut destitué, aveuglé et emprisonné dans un donjon, et on n’entendit plus jamais parler de lui.

Au XIIe et XIIIe siècles, des croisades furent lancées pour convertir au christianisme les peuples indigènes de Scandinavie et de la région baltique. Il y eut des croisades contre les Wendes, les Finlandais, les Livoniens (Lettons et Estoniens), les Lituaniens et les Prussiens. Saint Bernard de Clairvaux, un réformateur monastique, appela à l’extermination culturelle et physique des Européens du Nord qui résistaient à la conversion forcée à la religion chrétienne.

Qu’a fait le christianisme pour l’Europe ?

Le christianisme est dangereux pour les raisons suivantes : cette religion favorise la survie des malades, des faibles et des stupides au détriment d’une bonne hygiène raciale. Cela réduit considérablement le QI de la population et sa capacité à atteindre un certain niveau de civilisation, et ce culte repose sur une foi aveugle plutôt que sur la persuasion rationnelle, ce qui a entraîné de longues périodes de chaos généralisé et d’effusions de sang, en particulier pendant la christianisation de l’Europe. Ces dangers ont même été remarqués par les écrivains païens contemporains, qui ont immédiatement reconnu la menace que représentait le triomphe du christianisme pour la survie de la culture occidentale.

Le christianisme n’a jamais « civilisé » ni « domestiqué » les Européens. Au contraire, les Européens ont été contraints de mener une existence néolithique lorsque les chrétiens étaient à l’apogée de leur pouvoir et de leur influence. L’Église a envoyé des hommes de génie dans des monastères ou les a consacrés à la prêtrise. Cela les a empêchés de transmettre leurs gènes, ce qui a eu un effet dysgénique important qui a abaissé le QI collectif des Européens. Seule la science païenne et la raison de l’Antiquité classique ont pu redomestiquer les Européens après 500 ans d’obscurantisme intellectuel total.

L’Église a défendu avec succès l’Europe contre les invasions, affirment certains apologistes, mais rien n’est plus éloigné de la vérité. La confiscation des biens de l’Église par Charles Martel pour défendre l’Europe contre les envahisseurs musulmans s’est heurtée à une opposition ecclésiastique importante. Si l’Église avait réussi à retenir les fonds nécessaires, toute l’Europe aurait été réduite à une province du califat omeyyade. Néanmoins, Martel ne parvint pas à poursuivre les Sarrasins au-delà des Pyrénées et à les déloger de leur bastion andalou. Les musulmans continuèrent leur occupation de la péninsule ibérique pendant 800 ans, jusqu’à leur expulsion définitive par Ferdinand et Isabelle à la fin du XVe siècle. Le sud-ouest de la France et l’Italie furent périodiquement pillés et parfois contrôlés par des envahisseurs musulmans. L’émirat de Sicile subsista pendant plus de deux siècles. Même après la conquête normande, une importante présence musulmane subsista sur l’île. Les musulmans de Sicile furent finalement expulsés au milieu du XIIIe siècle. Les croisades pour reprendre la Terre Sainte aux Sarrasins (1095-1291), une série d’opérations militaires à grande échelle menées sous la direction conjointe de la papauté et de l’aristocratie féodale, ne parvinrent pas à atteindre leur objectif premier. En 1204, les croisés chrétiens pillèrent Constantinople dans une orgie de viols, de pillages et de meurtres. Les croisés causèrent tellement de dégâts que les Byzantins furent incapables de résister aux conquérants ottomans en 1453.

Le christianisme n’a pas assuré une défense adéquate de l’Europe. L’Église s’est contentée de faire le minimum pour se maintenir en tant qu’institution viable. Ce faisant, elle a affaibli l’Europe, la rendant mûre pour être conquise par les califats omeyyade et ottoman.

Les apologistes reconnaissent timidement que, même si le christianisme a freiné le progrès scientifique et technologique, il a tout de même apporté des « contributions » à des domaines aussi divers que l’architecture et la philosophie. À y regarder de plus près, ces « contributions » ne sont ni « chrétiennes » ni dignes d’être considérées comme telles. On cite souvent les grandes églises du Moyen Âge, mais celles-ci trouvent leur origine dans les méthodes de construction romaines. Le dôme, l’arc et la voûte, caractéristiques typiques de l’architecture romane médiévale, sont tous empruntés à l’architecture impériale romaine de l’époque préchrétienne. Le plan architectural de base de la plupart des églises médiévales est celui de la basilique romaine, un édifice public réservé à des fins officielles. Même le style gothique qui a supplanté le style roman a continué à utiliser des éléments architecturaux d’origine romaine. La voûte à nervures, typique de l’architecture gothique, a été utilisée à l’origine dans le Colisée de Vespasien et par Hadrien dans la construction de sa villa.

Tout en reconnaissant le style roman comme une « réussite », les chrétiens ignorent commodément la disparition presque totale des méthodes de construction romaines en Europe occidentale pendant près de 300 ans. Cette situation est le résultat direct de la répression active par l’Église des connaissances scientifiques et techniques occidentales. Entre l’achèvement du mausolée de Théodoric à Ravenne et la consécration d’Aix-la-Chapelle en 805, aucun édifice monumental n’a été construit en Europe occidentale. Pendant cette période, les Européens, comme leurs ancêtres néolithiques, étaient revenus à l’utilisation de matériaux périssables pour la construction.

Les apologistes du christianisme mentionneront Thomas d’Aquin et la scolastique comme les sommets non seulement du Moyen Âge, mais aussi du développement intellectuel européen, même si Thomas d’Aquin a fait reculer de plusieurs siècles le progrès scientifique et technologique européen. La scolastique a été l’objet de moqueries et de railleries pendant la Renaissance. Les religieux mentionnent la « contribution » chrétienne à l’université, ignorant les nombreuses institutions d’enseignement supérieur qui existaient et prospéraient dans le monde antique. Les premières universités enseignaient la scolastique, elles étaient donc en première ligne dans la guerre menée par le christianisme contre les valeurs païennes que sont la curiosité intellectuelle, l’amour du progrès pour le progrès et la rationalité empirique.

Dans l’esprit religieux chrétien, la science et la technologie sont d’origine chrétienne parce que les hommes qui ont fait des découvertes et des inventions pendant la révolution scientifique étaient des chrétiens de nom, comme Galilée et Newton. Cet argument est tout aussi absurde que de prétendre que l’invention grecque de la logique, de la rhétorique et des mathématiques est le résultat des croyances théologiques païennes des Grecs parce qu’Aristote et d’autres scientifiques et philosophes de l’Antiquité étaient païens. Non, ces hommes étaient « chrétiens » parce qu’il était dangereux de professer publiquement son athéisme à une époque où même les spéculations théologiques les plus innocentes pouvaient salir une réputation et détruire une carrière. C’est un hommage éclatant au courage et à l’honnêteté de ces hommes qui ont su abandonner la foi aveugle du christianisme, souvent face à la censure publique, et embrasser consciemment les valeurs épistémiques païennes qui ont produit le « miracle grec » 2000 ans avant la révolution scientifique.

Les chrétiens affirment que le Nouveau Testament est une grande contribution à la civilisation occidentale. Comme on le souligne depuis des générations, cet ouvrage est connu pour sa mauvaise grammaire et son style littéraire grossier. Il a été en grande partie rédigé par des Juifs qui ne maîtrisaient même pas le grec. Dans l’ensemble, le Nouveau Testament est un ouvrage de qualité inférieure à celle des écrivains les plus médiocres de la prose attique. Même saint Jérôme, le traducteur de la Vulgate, exprimait son mépris pour le style littéraire grossier et peu sophistiqué de la Bible. Il préférait le latin élégant de Cicéron.

Qu’est-ce que le christianisme a apporté à l’Europe ? La réponse est très peu, voire rien. Aucun art, aucune culture, aucun monument architectural, aucune science ou technologie. Le christianisme a été un énorme gaspillage du potentiel intellectuel et physique de l’Europe. De plus, le christianisme a failli détruire l’Europe… et recommencera, si nous ne faisons rien.

L’Église a détruit plus de 99 % de la littérature antique, y compris des ouvrages sur les sciences, les mathématiques, la philosophie, l’ingénierie et l’architecture. Il s’agit de la plus grande campagne de censure et de suppression littéraire de l’histoire, un acte de génocide culturel et physique qui a presque coupé l’Europe médiévale des grandes réalisations de l’Antiquité classique. Il s’agissait d’un génocide culturel, car l’Église a presque anéanti toute une civilisation et toute une culture ; il s’agissait d’un génocide physique, car l’éradication délibérée du savoir profane par l’Église a mis en danger des millions de vies, les exposant inutilement aux ravages de la maladie, de la guerre, de la famine et de la pauvreté. Aucune autre religion n’a causé autant de souffrances et de dommages à l’Europe que le christianisme.

Bibliographie et conseils de lecture : 

Fletcher, R. (1997). The Conversion of Europe: From Paganism to Christianity 371-1386 AD. HarperCollins: London.

“Interview – Converting by the Sword.” Christian History. Issue #63, 1999.

Jones, A. H. M. (1964). The Later Roman Empire: A Social, Economic and Administrative Survey. 3 vols. Basil Blackwell: Oxford.

Nixey, C. (2017). The Darkening Age: The Christian Destruction of the Classical World. PanMacMillan: London.

Pollini, J. (2013). “The Archaeology of Destruction: Christians, Images of Antiquity, and Some Problems of Interpretation. The Archaeology of Violence: Interdisciplinary Approaches” Chaos e Kosmos XIV.

Sauer, E. 2003. The Archaeology of Religious Hatred in the Roman and Early Medieval World. Stroud: Tempus.