Aucun peuple n’a jamais accédé à la prééminence historique sans avoir sa propre religion, ou sans une orientation religieuse particulière au sein des différents peuples unis par une origine ethnique commune, et donc animés d’une même vision du sacré.
Cela a toujours été la norme.
Mais que se passe-t-il lorsqu’un peuple, indo-européen et polythéiste, se « convertit » pour diverses raisons historiques à une religion monothéiste comme le christianisme, qui n’est pas issue de l’intérieur indo-européen comme lui, donc racialement proche de lui (nous serions alors en présence d’une simple « variation sur le thème »), mais d’un type racial sémitique totalement différent, et dont le « sentiment » sur les vérités ultimes lui est opposé et irréductible ? Si c’était un seul individu qui se « convertissait », le problème le concernerait, lui et le groupe plus ou moins large de ses parents et connaissances ; mais quand c’est un continent entier qui change radicalement de nature en en assumant une « autre », que se passe-t-il « en lui », dans ses profondeurs extrêmes, quand cette « autre maturité » recouvre ce qu’il y a de plus intime et de plus personnel en lui ? Et comment ce « intime et personnel » indo-européen, qui ne peut être détruit par rien ni personne puisque c’est la racine même qui a « déterminé » tout le monde, peut-il être « déterminé » par quoi que ce soit ou qui que ce soit, sans parler de l’effacer ? Car tous, individus ou peuples, ne sont que des « représentations » et, en tant que telles, des entités déjà sur le chemin. Mais ce qui est « déjà en chemin » ne peut intervenir que sur ce qui est devant lui, et jamais sur la racine, « derrière lui », qui l’a rendu possible !
Ceci dit, confirmant que la racine indo-européenne originelle reste toujours présente quelle que soit la force que possède la racine sémitique « induite », avec la « conversion », la nouvelle question conclusive doit maintenant être posée comme suit : quelle sera la voie historique, plus ou moins cachée, de la racine indo-européenne innée, lorsque la lumière de l‘histoire n’éclairera que l’autre, chrétienne et sémite, pour qu’elle soit parfaitement observatrice de ses évènements ?
Alors que tout le monde (à ma connaissance) a porté son attention sur le devenir historique bimillénaire du christianisme, j’ai essayé de rompre avec cette habitude pour me concentrer précisément sur le devenir « karstique », mais tout aussi vrai et réel, du principe indo-européen : toujours présent, mais toujours complètement ignoré et oublié.
Le moment historique où cette voie devient claire, puis de plus en plus claire, se situe au début du XIXe siècle, lorsqu’un certain nombre d’intellectuels allemands, animés d’une « nostalgie abyssale », entreprennent des études comparatives sur les nombreuses langues qui, à des époques différentes, ont caractérisé les divers groupes indo-européens dispersés entre l’Irlande et l’Inde. Les noms de ces pionniers, aujourd’hui oubliés mais d’une extrême pertinence pour nous, sont Franz Bopp, à qui l’on doit le célèbre et controversé concept d’« Ario » ; puis, plus tard, son disciple et successeur August Friederich Pott (avec le beaucoup plus célèbre Jakob Grimm) auteur d’un traité « Sur l’inégalité des races humaines ». Ces savants ont cherché à démontrer, philologiquement mais déjà avec une parfaite conscience, l’unité de la civilisation « indo-germanique » et son opposition totale à la civilisation sémitique. C’est cette ligne très claire qui, plus tard, avec De Gobineau et l’Anglais Max Muller, traversera tout ce siècle. C’est le moment où s’opère consciemment la « négation de la négation » égalitaire chrétienne, avec la découverte de la race comme point de sortie définitif.
C’est cette « ligne » qui, après la Première Guerre mondiale, a conduit directement au fascisme en tant que phénomène entièrement indo-européen (surtout en Allemagne).
Mais un seul homme est responsable du miracle de la « percée finale » : Adolf Hitler. Sans lui, tout serait resté au simple niveau « académique ».
Avec sa détermination inébranlable, avec sa volonté titanesque, il a créé de toutes pièces les conditions politiques qui ont conduit à cette réalisation unique et qui le placent parmi les personnalités les plus éminentes de toute l’histoire universelle !
Ce n’est pas par hasard, ni par « fanatisme », qu’en Inde, un endroit où « certaines choses » sont ressenties beaucoup plus vivement, Sa présence au centre de l’intérêt mondial a été immédiatement perçue comme l’incarnation de Vishnu : Seigneur du « Dharma » et destructeur du « chaos » sombre et indifférencié qui place toujours tout à la lumière de l’ordre cosmique divin et naturel. Mais si cela était déjà évident pour eux dans les années 1930, la même évidence sera déjà manifestée pour nous vers la fin de ce siècle !
C’est pourtant, brièvement, la seule perspective qui puisse aujourd’hui nous aider à comprendre les événements qui sont en train de changer le monde, et qui sont totalement incompréhensibles si nous ne les voyons pas comme les effets d’une « course de relais » historique entre les deux forces religieuses, où l’épuisement définitif de la première, chrétienne et sémitique, ouvre la porte à la « séparation », ou libération, tout aussi définitive de la seconde, indo-européenne.
Nous sommes au début d’un processus qui, à plus ou moins long terme, nous conduira à un retour à nous-mêmes ; à notre « nature unique » : européenne et indo-européenne ; après deux mille ans de « pseudomorphose » sémitique, et de schizophrénie collective !
C’est ce thème unique que j’ai essayé d’approfondir et d’exposer, autant que je l’ai pu, dans tout ce que j’ai écrit.
Raul CESARI. « Breve introduzione ai miei libri : la mia cerca del graal ».