Attention ! Cet article fait partie du projet « The Black Pill ». Vous consultez la section 16.5.
McAndrew & Koehnke (2016) ont mené une étude empirique sur le concept de « creepiness ». Les participants ont répondu à une enquête portant sur leur conceptualisation du caractère « effrayant » ou « bizarre » et sur le fait de savoir s’ils pensaient que les personnes bizarres ou malaisantes étaient plus susceptibles d’être des hommes ou des femmes.
Plus précisément, la question suivante leur a été posée : « Imaginez un ami proche en qui vous avez confiance. Imaginez maintenant que cet ami vous dise qu’il vient de rencontrer quelqu’un pour la première fois et qu’il vous dise que cette personne est « bizarre » ». Les participants ont ensuite été invités à évaluer sur une échelle de 5 points la probabilité que la personne « bizarre » présente différents types de comportements, par exemple « la personne n’a jamais regardé votre ami dans les yeux ».
Les participants ont ensuite évalué leur opinion sur le caractère « bizarre » de diverses professions sur une échelle de 5 points.
Les participants ont ensuite énuméré les professions qu’ils jugeaient particulièrement « bizarre » et ont enfin exprimé leur degré d’accord avec diverses affirmations concernant la nature des personnes « bizarre » , par exemple « Je pense que la personne a un intérêt sexuel pour moi » et « Je suis mal à l’aise parce que je ne peux pas prédire comment elle se comportera ».
Enfin, on leur a demandé s’ils pensaient que les personnes « bizarre » se rendaient compte qu’elles étaient perçues ainsi.
Les chercheurs ont constaté que :
95,3 % des personnes interrogées pensaient que les personnes « bizarre » étaient beaucoup plus souvent des hommes que des femmes.
En utilisant des tests comparant les réponses des participants des deux sexes, il a été constaté que les femmes étaient beaucoup plus susceptibles de percevoir une menace sexuelle de la part d’une personne « bizarre » que les hommes.
Les personnes interrogées ont noté que l’apparence était un facteur important pour déterminer si une personne était « bizarre » ou non. Les facteurs liés à l’apparence sont les suivants : La personne était habillée bizarrement, avait les cheveux en désordre, avait des poches sous les yeux, avait les yeux exorbités, avait un sourire étrange, avait la peau très pâle.
Il est à noter que de nombreux facteurs qui déterminent le caractère « bizarre » sont liés à des conditions largement déterminées par les gènes en ce qui concerne l’apparence physique et le comportement neurotypique, de sorte que le caractère « bizarre » est probablement avant tout un jugement sur les gènes plutôt que motivé par l’intention de corriger un comportement asocial ou antisocial.
Source :
McAndrew FT, Koehnke SS. 2016. On the nature of creepiness. New Ideas in Psychology. 43: 10-15. (Source)