Physiognomonie Intégrale (3). Le caractère « politiquement incorrect » de la physiognomonie.

Cet article fait partie du projet « Physiognomonie Intégrale ». 

L’un des problèmes auquel la physiognomonie doit faire face, et qui rend cette discipline difficile à accepter pour le normie, c’est son aspect « politiquement incorrect ». Il y a notamment le fait qu’il peut s’avérer délicat de juger les gens en fonction de leur apparence… en particulier en ce qui concerne la question de la couleur de peau et la question de la race. Les nazis ont mesuré les traits du visage afin de déterminer l’archétype du « Juif » et de « l’Aryen », donnant ainsi une mauvaise réputation au fait de mesurer des traits du visage dans un but plus général. Mais les actions des nazis ne sont pas du tout pertinentes. Comme nous le verrons bientôt, la physiognomonie fonctionne, dans la plupart des cas, au sein des races elles-mêmes. Par ailleurs, je reviendrai, dans cet article, sur la notion de « race » et sur sa relation avec la physiognomonie.

Mais avant cela, nous devons nous poser des questions scientifiques : pourquoi la physiognomonie ne fonctionnerait-elle pas d’après des mesures objectives ? L’homme est une forme avancée de singe, très proche de tous les mammifères, comme le lion. Les femelles lions sont plus attirées par les mâles dont la crinière est plus foncée. En effet, ces mâles ont un taux de testostérone plus élevé, qui se reflète dans la couleur de leur crinière, et sont donc plus agressifs et plus susceptibles de remporter des combats. La physiognomonie fonctionne chez les lions (West & Packer, 2002). Il serait extraordinaire qu’elle ne fonctionne pas avec les humains, qui ne sont, après tout, que des mammifères comme les autres.

Mais avant de prouver que la physiognomonie fonctionne, il faut être bien clair sur les définitions. 

L’intelligence.

C’est l’intelligence et la personnalité que la physiognomonie essaie de discerner, de calculer, de prévoir, à partir de l’apparence des personnes. Mais comment définir ces mots ? L’intelligence désigne la capacité à résoudre rapidement des problèmes cognitifs. Plus on est intelligent, plus on peut résoudre rapidement un problème.

L’intelligence est notamment mesurée par les tests de QI. Les résultats des tests de QI pendant l’enfance permettent de prédire de nombreuses choses importantes : une intelligence supérieure prédit un niveau d’éducation plus élevé, un statut socio-économique plus élevé, un salaire plus élevé, une meilleure santé, une plus grande participation civique & citoyenne, une moindre impulsivité, une nature plus confiante, une intelligence émotionnelle plus élevée et une plus grande longévité ; une intelligence inférieure prédit une plus grande criminalité et une orientation à court terme vers l’avenir (Jensen, 1998). 

Certaines personnes plaident en faveur d’une définition plus large ou multiple de l’intelligence. Ils défendent notamment le concept « d’intelligence émotionnelle ». Mais il n’est pas nécessaire de la séparer de « l’intelligence » telle que je l’ai définie ici. Il a été démontré que la capacité à résoudre des problèmes sociaux – tels que des conflits entre personnes – est également prédite par l’intelligence (Kaufman et al., 2011). 

Comme je le disais plus haut, l’intelligence est mesurée par des tests de QI. Ceux-ci mesurent trois formes d’intelligence : verbale, numérique (mathématique) et spatiale (géométrique). Certains individus sont plus doués pour une forme d’intelligence que pour une autre, et il est rare qu’ils aient des résultats supérieurs à la moyenne pour une forme d’intelligence et inférieurs à la moyenne pour une autre, mais globalement, dans les études de groupe, toutes les nombreuses mesures différentes des capacités cognitives sont toujours positivement corrélées. On constate systématiquement qu’au sein des groupes et entre les groupes, une capacité élevée dans une tâche va de pair avec une capacité élevée dans d’autres tâches. La corrélation positive entre ces mesures signifie que nous pouvons parler d’un « facteur général » qui les sous-tend toutes. Ce facteur sous-jacent est connu sous la lettre « G » pour « general intelligence » (voir Jensen, 1998).

L’intelligence augmente tout au long de l’enfance et diminue à partir de l’âge moyen. En tant que tel, le QI est une mesure comparative, c’est-à-dire qu’il compare l’individu à un échantillon de groupe du même âge. Le chiffre du QI est une façon d’exprimer la position de l’individu dans un classement des résultats des tests de QI pour son groupe d’âge. Le QI moyen est de 100, souvent comparé à la moyenne de la population. Les nombres plus élevés correspondent à une intelligence supérieure à la moyenne et les nombres plus faibles à une intelligence inférieure à la moyenne. Ce chiffre est exprimé en pourcentage sur la base d’une courbe de distribution dite normale avec un écart-type de 15 points de QI. Ainsi, un QI supérieur à 120 se situe approximativement dans les 10 % supérieurs de la population et un QI supérieur à 130 dans les 2 % supérieurs.

Les résultats des tests de QI sont fortement corrélés avec d’autres mesures de la capacité de réflexion, telles que le travail scolaire, pour lequel la corrélation est d’environ 0,7 (Jensen, 1998) et ils ne sont pas simplement influencés par la culture (voir Jensen, 1998). Nous savons que les tests de QI sont valables et robustes dans toutes les cultures, parce que les cultures (ou sous-cultures) qui obtiennent de mauvais résultats aux tests de QI sont celles qui obtiennent les moins mauvais résultats dans les parties les plus culturellement biaisées du test, et aussi parce que les résultats des tests de QI présentent une corrélation positive avec quelque chose d’objectif, c’est-à-dire avec les différences dans les temps de réaction simples – la rapidité avec laquelle vous appuyez sur un interrupteur lorsqu’une lumière s’allume (Jensen, 1998). La corrélation positive entre l’intelligence et les temps de réaction signifie que l’intelligence est un bon indicateur du fonctionnement du système nerveux.

Comme déjà souligné, l’intelligence est un facteur prédictif essentiel des résultats dans la vie. Le QI présente une corrélation de 0,7 avec les résultats scolaires, de 0,5 avec la durée des études et les résultats du premier cycle, de 0,4 avec les résultats du deuxième cycle et de 0,3 avec le salaire. Il s’agit également d’un indicateur clair de la situation professionnelle (Jensen, 1998). Il a été constaté que les professionnels moins sélectifs, comme les enseignants et les infirmières, ont un QI d’environ 110, alors qu’il est de 120 pour les médecins et les avocats, et encore plus élevé pour ceux qui accèdent au sommet de ces professions (voir Herrnstein & Murray, 1994). Dans le monde universitaire, le doctorant moyen en sciences de l’éducation a un QI d’environ 117, tandis que le doctorant moyen en physique a un QI de 130 (Harmon, 1961).

L’intelligence est génétique à 80 % environ. L’intelligence est donc en grande partie héritée des parents (voir Lynn, 2011). Les facteurs environnementaux comprennent une alimentation suffisante et un environnement suffisamment stimulant sur le plan intellectuel pendant la croissance. Tout aussi important est l’environnement intellectuel stimulant à l’âge adulte, que les personnes très intelligentes auront tendance à créer elles-mêmes. C’est notamment pour cette raison que la composante génétique du QI pendant l’enfance est relativement faible, car l’environnement de l’enfant reflète l’intelligence de ses parents. Ce n’est qu’à l’âge adulte que l’environnement de l’enfant reflète sa propre intelligence, ce qui entraîne une composante génétique de 80 % (voir Lynn, 2011).

Qu’est-ce que la « personnalité » ?

La personnalité est, par essence, notre façon générale d’être & d’exister, de se comporter, d’agir et de réagir, et elle est en cela extrêmement difficile à définir strictement. Les différences de personnalité permettent de prédire les différences dans la manière dont les personnes réagiront dans une situation donnée. Les évaluations de la personnalité sont généralement mesurées à l’aide de questionnaires : À quelle distance doit se trouver une voiture roulant à une certaine vitesse pour que vous jugiez qu’il est trop dangereux de traverser la route devant elle ? Combien de choses ennuyeuses doivent vous arriver en une journée pour que vous perdiez votre sang-froid ? Dans quelle mesure les émotions des autres ont-elles un impact sur ce que vous ressentez ?

Les réponses à ces questions varient d’une personne à l’autre, en partie à cause des variations de leur personnalité. En général, on demande aux gens si un certain comportement, ou une certaine forme d’affection ou d’aversion, est présent ou absent chez eux, ou bien on leur demande d’en évaluer la force. Plusieurs questions de ce type peuvent être analysées et faire l’objet d’une moyenne afin d’obtenir quelques « traits de personnalité » qui se regroupent. Le nombre exact de ces traits utilisés par les psychologues dépend de l’objectif de l’évaluation de la personnalité. Il peut s’agir d’un seul trait général (par exemple, « pro-social » ou « asocial ») ou de dizaines de traits spécifiques tels que l’agressivité ou le courage, mais en général, par commodité, le nombre de traits utilisés pour décrire la personnalité se situe entre deux et cinq.

De nombreux psychologues suggèrent actuellement que la personnalité peut être mieux comprise en termes de cinq caractéristiques essentielles de la personnalité : ce sont les « Big 5 » :

(O) Ouverture : appréciation de l’art, de l’émotion, de l’aventure, des idées peu communes ou des idées nouvelles, curiosité et imagination ;

(C) Conscienciosité (conscience morale, virtus, c’est-à-dire vertu au sens romain) : autodiscipline, respect des obligations, organisation plutôt que spontanéité ; orienté vers des buts ;

(E) Extraversion : énergie, émotions positives, tendance à chercher la stimulation et la compagnie des autres ;

(A) Agréabilité (amabilité) : une tendance à être compatissant et coopératif plutôt que soupçonneux et antagonique envers les autres ;

(N) Neuroticisme ou névrosisme : contraire de stabilité émotionnelle : tendance à éprouver facilement des émotions désagréables comme la colère, l’inquiétude ou la dépression, vulnérabilité.

Ces cinq traits de personnalité sont (à l’exception de l’ouverture d’esprit) considérés comme indépendants des scores de QI (du moins dans les fourchettes normales de QI) ; et notre classement par rapport à ces traits prédit notre comportement. Par exemple, un niveau élevé de conscienciosité pendant l’enfance prédit une plus grande réussite dans les études et l’emploi ; un niveau élevé de neuroticisme prédit des problèmes de sautes d’humeur, d’anxiété et de dépression. Un niveau élevé d’ouverture intellectuelle aura tendance à faire de vous un amateur de nouveauté artistique, académique ou spirituelle. Les traits de personnalité sont génétiques à 50 % (Nettle, 2007) ou 70 % (Lynn, 2011) en fonction des études sur le sujet.

Les 5 grands traits ont été développés à partir des trois grands traits définis par le psychologue Hans Eysenck (1916-1997), qui est arrivé en Angleterre depuis l’Allemagne dans les années 1930 et est devenu la personnalité la plus importante de la psychologie universitaire britannique. Les trois grands traits sont l’extraversion, le névrosisme et le psychotisme. En effet, les dimensions Conscience et Agréabilité du Big Five sont les opposés de divers aspects du Psychoticisme d’Eysenck ; et l’Ouverture reprend certains aspects du Psychoticisme et les mélange avec des comportements caractéristiques des intellectuels modernes (voir Eysenck, 1993). Soit dit en passant, Eysenck a défendu un système de pensée médiéval populaire. Il a soutenu que, d’après les données disponibles, l’astrologie avait quelque chose à offrir. À tout le moins, les personnes nées sous un signe astrologique particulier étaient plus susceptibles d’avoir la personnalité associée à ce signe astrologique que ne le laisserait supposer le hasard (Eysenck, 1997, chap. 7).

De nombreux chercheurs ont montré que les Big Five (et « Big 3 ») sont tous corrélés entre eux et qu’ils pourraient donc être regroupés en une seule variable de personnalité, qu’ils ont nommé le « facteur général de personnalité » (voir par exemple, Van der Linden, 2016 ; Rushton & Irwing, 2008). Le FPG peut être conceptualisé comme la dimension unique de la personnalité – de « pro-social » à « a-social » – qui sous-tend les traits de personnalité plus spécifiques – de manière analogue à la façon dont l’intelligence générale ou « g » sous-tend toutes les capacités cognitives spécifiques.

Le facteur général de la personnalité peut donc être conceptualisé comme le degré de pro-socialité d’une personnalité – en d’autres termes, le degré avec lequel une personne possède le type de personnalité et les comportements qui sous-tendent de nombreux traits socialement souhaitables, le degré auquel une personne se rapproche du type de personne qui fait preuve d’amabilité, de serviabilité, etc. Le PGF décrit une dimension fondamentale de la personnalité, dont les niveaux élevés peuvent avoir évolué comme une adaptation dans des sociétés complexes et stables afin que les gens s’entendent bien. Ainsi, une personne ayant un niveau élevé de PFG serait sociable, extravertie, soucieuse des sentiments d’autrui et autodisciplinée dans la poursuite d’objectifs approuvés par la société. Elle aurait également des émotions stables et serait ouverte aux nouvelles idées (voir Rushton & Irwing, 2008).

Race et physiognomonie.

Comme promis, je reviens sur ce qu’est la « race », car un certain nombre de traits physiques permettent de faire des prédictions sur la psychologie au sein d’une même race, mais pas entre les races. 

Le terme « race » est utilisé pour désigner ce qui, dans le monde animal, serait une sous-espèce : une population reproductrice séparée d’une autre de la même espèce suffisamment longtemps pour avoir évolué de manière perceptible dans un environnement différent, mais pas assez longtemps pour être incapable d’avoir une descendance fertile avec l’autre groupe. En d’autres termes, une race est une population reproductrice qui diffère génétiquement des autres populations de ce type en raison de l’isolement géographique, de la séparation culturelle et de l’endogamie, et qui présente des modèles de fréquence génotypique pour un certain nombre de caractéristiques intercorrélées par rapport à d’autres populations reproductrices. Les manifestations les plus évidentes de ce phénomène sont les différences observables dans l’apparence physique (voir Dutton & Lynn, 2015). Il a été clairement démontré que les humains se répartissent en groupes génétiques clairs qui correspondent aux « races » de l’anthropologie traditionnelle (voir Jensen, 1998). Il est donc évident que la « race » est une réalité biologique et non une sorte de « construction sociale ».

Rushton (2000) a montré que si l’on compare les trois grandes races – les Noirs, les Blancs et les Asiatiques du Nord-Est – il existe des différences claires et cohérentes, les Asiatiques du Nord-Est se situant à une extrémité du spectre et les Noirs à l’autre. Comme ces différences se manifestent dès l’enfance, qu’elles résistent aux interventions environnementales et que la personnalité est génétique à au moins 50 % et l’intelligence à environ 80 %, il s’agit bien de différences génétiques. Les Asiatiques du Nord-Est obtiennent les meilleurs résultats aux tests d’intelligence (105), les Noirs les moins bons (85), tandis que les Blancs se situent à un niveau intermédiaire (100), mais plus proche des Asiatiques du Nord-Est. Dans ces tests, les Blancs ont une meilleure intelligence verbale que les Asiatiques du Nord-Est, mais une bien moins bonne intelligence mathématique, ce qui signifie que les Asiatiques du Nord-Est ont une meilleure « intelligence générale » dans l’ensemble. De véritables prédictions sur le « caractère » peuvent être faites à partir de là, car l’intelligence est associée à l’intelligence émotionnelle, à la coopération, à une faible estime de soi, à une nature confiante, à l’orientation vers l’avenir, à l’obéissance aux lois, à la curiosité intellectuelle, à la créativité, à la capacité de leadership, au sens de l’humour, à une bonne mémoire et même à la vitesse d’élocution (voir Jensen, 1998).

En outre, Rushton (2000) a montré qu’il existe des différences raciales dans les traits de personnalité, de la même manière. Les Asiatiques du Nord-Est sont les plus agréables, les Noirs les moins agréables et les Blancs sont intermédiaires, mais plus proches des Asiatiques du Nord-Est. Les Noirs sont les plus extravertis, les Asiatiques du Nord-Est sont les plus introvertis et les Blancs sont intermédiaires mais plus proches des Asiatiques du Nord-Est. Les Asiatiques du Nord-Est sont les plus consciencieux, tandis que les Noirs sont les moins consciencieux, et il en va de même pour le névrosisme.

Selon le modèle d’histoire de vie du développement humain, nous investissons de l’énergie soit dans la reproduction, soit dans la croissance. Investir plus d’énergie dans la reproduction est une stratégie r, tandis qu’investir plus d’énergie dans la croissance (y compris l’éducation de notre progéniture et la compétition avec les autres membres de notre société) est une stratégie K. Nous nous situons tous quelque part sur le continuum r-K. Une stratégie r extrême consisterait pour un homme à copuler avec autant de femmes séduisantes (et donc en bonne santé) et jeunes (et donc fertiles) que possible et à ne rien investir dans sa progéniture. Cette stratégie dite « d’histoire de vie rapide » se développe dans une écologie instable où il est impossible de prédire quoi que ce soit avec beaucoup de précision, de sorte que l’on « vit vite » et que l’on meurt jeune. Lorsque l’écologie devient plus stable, elle atteint sa « capacité de charge » pour une espèce donnée. Ses membres entrent alors en concurrence les uns avec les autres, en investissant davantage de ressources dans leur progéniture, afin que celle-ci puisse apprendre à survivre. Cet environnement prévisible mais difficile sélectionne l’intelligence et le contrôle des impulsions. Rushton affirme que le continuum r-K sous-tend les différences raciales en psychologie. Les Noirs sont les plus adeptes de la stratégie r, car leur environnement est soumis à des épidémies imprévisibles de maladies tropicales et bénéficie d’un climat chaud invariable, ce qui signifie que leurs besoins fondamentaux sont satisfaits. L’environnement des Asiatiques du Nord-Est est rude mais hautement prévisible.

Cela signifie clairement que l’on peut porter des jugements très approximatifs sur les capacités cognitives et la personnalité à partir de l’apparence (raciale). Mais si vous en arrivez à la conclusion que « tous les Noirs sont stupides », c’est que vous êtes vous-même incroyablement stupide. 

Tout ce que nous avons constaté, en effet, c’est qu’il existe trois races, chacune avec trois courbes en cloche, dans lesquelles la moyenne est différente. Par exemple, le QI moyen des Américains d’Asie du Nord-Est est de 105, celui des Américains blancs de 100 et celui des Noirs de 85. En pratique, cela signifie qu’il est peu probable que vous trouviez beaucoup de Noirs américains avec un QI de 150 et que vous ne trouviez pas beaucoup de Japonais américains avec un QI de 50. Mais il existe toutes sortes de variations entre ces deux extrêmes. On ne saurait trop insister sur ce point. Les statistiques, c’est une chose, et les individus, c’est une autre chose. Et tout l’art réside dans le fait de comprendre les tendances générales, mais de savoir juger un seul individu uniquement en fonction de ce qu’il est, et non simplement en fonction de son groupe d’appartenance ou d’origine. 

De la même manière, les diplômés universitaires sont en moyenne plus intelligents que les non-diplômés. Il est donc peu probable que l’on trouve à l’université des personnes dont le QI est extrêmement bas. Mais il existe toutes sortes de facteurs autres que l’intelligence qui influencent l’accès à l’université : la personnalité, la chance ou le fait d’avoir des parents riches qui peuvent se permettre de vous envoyer dans une très bonne école. C’est pourquoi toute personne ayant fréquenté une université britannique, même prestigieuse, pourra témoigner de la présence de personnes profondément stupides au sein de chaque amphithéâtre. En effet, le QI moyen varie considérablement d’une matière à l’autre. Le doctorant moyen en physique a un QI d’environ 130, tandis que le doctorant moyen en sciences de l’éducation a un QI de 117 (Harmon, 1961). Il s’agit d’une différence de près de 15 points, soit la différence entre l’enseignant moyen et le policier moyen (Herrnstein & Murray, 1994).

L’âge et le sexe.

Il en va de même pour le sexe. En moyenne et dans toutes les cultures, les femmes (par rapport aux hommes) sont plus élevées en Extraversion, Neuroticisme, Conscience et Agréabilité. Elles sont plus élevées en ce qui concerne l’aspect esthétique de l’ouverture et de l’intelligence, mais moins élevées en ce qui concerne l’intelligence (voir Weisberg et al., 2011). À l’âge adulte (mais pas pendant l’enfance), les femmes semblent obtenir des résultats très légèrement inférieurs à ceux des hommes aux tests de QI, elles ont une moins bonne intelligence spatiale et mathématique, mais une meilleure intelligence verbale, et leur éventail d’intelligence est plus étroit (voir Irwing, 2013). Cela signifie qu’il y a plus d’hommes très stupides, mais aussi plus d’hommes super-intelligents, ce qui explique probablement pourquoi la plupart des génies scientifiques sont des hommes (voir Dutton & Charlton, 2015).

De même, l’âge est un bon marqueur de l’intelligence et de la personnalité. Les gens atteignent leur pic d’intelligence au début de l’âge moyen (voir Kirasic, 1989). Tout au long de leur vie, ils deviennent également plus consciencieux, moins névrosés et plus agréables (à l’exception d’une baisse à l’adolescence) (Soto et al., 2011). Il est clair que l’âge peut être raisonnablement déduit de l’apparence, même si la vitesse à laquelle les personnes vieillissent physiquement (et mentalement) varie considérablement, y compris d’une race à l’autre.

Importance de la physiognomonie.

Après ces brèves explications sur les aspects les plus « problématiques » de la physiognomonie, j’aimerai conclure cet article en vous parlant d’une étude particulière. 

Des expériences ont montré que les gens jugent régulièrement la personnalité des autres en fonction des traits de leur visage (Willis & Todorov, 2006), que ces jugements sont confirmés par les autres (Highfield et al., 2009) et qu’ils le font d’une culture à l’autre, ce qui implique fortement que l’homme a évolué dans ce sens. En gros, depuis tout le temps, et partout, nous jugeons les autres selon leur apparence. 

De plus, des expériences indiquent que ces jugements sont en fait corrects, comme l’indique un article du New Scientist de 2009 (Highfield et al., 2009). En 1966, des psychologues de l’université du Michigan ont mené une expérience sur 84 étudiants qui ne s’étaient jamais rencontrés. Ils ont dû s’asseoir en silence pendant 15 minutes et s’évaluer les uns les autres sur les 5 grands traits de personnalité, simplement en fonction de leur apparence. Chaque participant a également passé un test de personnalité. Pour trois de ces traits – Extraversion, Conscience et Ouverture – les jugements des étudiants basés sur l’apparence ont été positivement corrélés avec les scores de personnalité réels (Passini & Warren, 1966). Il est clair que l’expérience aurait été meilleure si des facteurs sociologiques, tels que l’habillement et la coiffure, avaient été rigoureusement contrôlés, mais le résultat est certainement révélateur… La physiognomonie, ça fonctionne vraiment !