Comment actualiser son potentiel masculin ?

Nous pouvons atteindre et réaliser notre potentiel masculin en atteignant un certain état d’esprit, une façon d’être, de se comporter et de penser.  

Cet état particulier, c’est l’état de flow est défini de la façon suivante dans Wikipédia : « En psychologie positive, le flow – mot anglais qui se traduit par flux –, zone, ou expérience optimale, est un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité et qu’elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Fondamentalement, le flow se caractérise par l’absorption totale d’une personne par son occupation.

Ce concept, élaboré par le psychologue Mihály Csíkszentmihályi à partir de 1975, a été utilisé dans de nombreux domaines, du sport à la musique en passant par la spiritualité, l’éducation et la séduction, bien qu’il ait existé depuis toujours sous d’autres formes, notamment dans les religions et spiritualités orientales telles que le bouddhisme et le taoïsme ».

L’état de flow, c’est ce que vous ressentez quand vous vous amusez dans ce que vous faites, où quand vous êtes extrêmement productif, où quand vous êtes complètement concentré sur votre travail avec toutes vos pensées et vos émotions, et où tout vous semble « fluide ». Vous n’êtes pas distrait parce que vous aimez ce que vous faites et que vous le faites bien. 

Lorsqu’il est entièrement concentré sur un défi, avec toutes ses pensées, ses émotions et sa créativité, l’esprit humain peut être incroyablement productif, mais la plupart des gens ne sont pas entièrement concentrés, et vivent probablement avec une fraction de leur productivité totale.

Les psychologues caractérisent les états de flow de la manière suivante :

– Des objectifs clairs qui, tout en étant ambitieux, restent réalisables.

– Une forte concentration et une attention soutenue.

– L’activité est intrinsèquement gratifiante.

– Sentiment de sérénité ; perte de conscience de soi.

– Intemporalité ; distorsion de la notion de temps ; sentiment d’être tellement concentré sur le présent que l’on perd la notion du temps qui passe.

– Retour d’information immédiat.

Les états avancés de concentration et la dopamine.

Pour comprendre les états de flow, il faut d’abord comprendre la dopamine et ses effets sur le cerveau. Ce qui suit est une simplification excessive : je ne suis pas un spécialiste du cerveau, alors ne me tuez pas.

Peu importe à quel point les humains essaient de se présenter comme des êtres « rationnels », ils sont en fin de compte des singes qui ont évolué pour rechercher le plaisir. Vous pouvez essayer de vous priver de plaisir avec de la volonté, mais vous finirez toujours par céder. Nous sommes des êtres programmés pour rechercher la dopamine à tout prix.

Nous pouvons obtenir une libération de dopamine de différentes manières, que je classerai généralement en « bonnes » et « mauvaises », même si la distinction est parfois très subjective, en fonction des cas et des circonstances… La « mauvaise » dopamine provient du sexe, des drogues, de la musique, de la nourriture, des « sensations fortes » comme les excès de vitesse en voiture, de la culture pop trash, des jeux vidéo, du porno, etc. La « bonne » dopamine provient des défis surmontés dans le cadre d’une activité productive.

J’utilise les termes « bon » et « mauvais » avec réserve. Il n’y a rien d’intrinsèquement « mauvais » dans la dopamine – tout le monde devrait apprécier le sexe ou la bonne nourriture de temps en temps. Mais en fin de compte, la plus grande partie de votre dopamine devrait provenir des défis que vous relevez dans le cadre d’une activité productive. Malheureusement, de nombreuses personnes ont recours à la « mauvaise » dopamine pour se sentir mieux parce qu’elles ne relèvent pas régulièrement des défis dans le cadre d’une activité productive.

Un état de flow, faute d’une meilleure description, est une période pendant laquelle vous recevez régulièrement de la dopamine en surmontant des défis dans le cadre de votre activité productive.

Décortiquons cette définition.

Tout d’abord, pour atteindre un état de flow, vous devez relever des défis. Si votre tâche actuelle ne vous met pas au défi, votre cerveau ne sera pas « excité » et ne voudra pas l’accomplir. Je pense qu’il y a une raison spirituelle à cela : nos esprits sont attirés par la transcendance, nous voulons donc toujours nous améliorer et viser quelque chose de plus élevé. Si nous effectuons une tâche facile et monotone, notre esprit se déconnectera émotionnellement et cherchera quelque chose de plus stimulant. En général, l’absence de défi ne pose pas trop de problème. Vous pouvez simplement écouter de la musique ou un podcast ou autre chose pendant que vous vous acquittez de la tâche facile. Le problème réside plus souvent dans le fait que le défi est trop difficile à relever. Si vous vous retrouvez constamment à effectuer des tâches trop faciles pour vous, vous devrez peut-être trouver un emploi plus stimulant ou trouver un moyen de déléguer ces tâches faciles à quelqu’un d’autre que vous et consacrer votre temps à des activités plus productives et plus importantes.

L’activité productive doit également être… productive… Notre cerveau recherche de la dopamine et chaque fois que nous accomplissons quelque chose, nous ressentons une petite « poussée » de dopamine. Cependant, si nous travaillons sur quelque chose pendant longtemps et que nous n’obtenons aucune « victoire », notre cerveau commence à se désintéresser et cherche quelque chose qui lui apportera des victoires. C’est pourquoi les jeux vidéo sont si attrayants pour les hommes : leur travail, leurs études ou leurs loisirs ne leur procurent pas de victoires instantanées et leur subconscient, qui ne comprend pas la valeur à long terme de la réussite au travail, cherche dans le jeu vidéo des victoires instantanées et faciles.

Vous devez également surmonter le défi en question. Je trouve absolument incroyable le nombre de français qui ne considèrent pas leur travail comme une série de défis. Au contraire, ils le voient comme une série d’instructions d’un supérieur qu’ils doivent suivre. Ils ne se soucient pas de savoir s’ils font du bon ou du mauvais travail, ni même s’ils accomplissent quoi que ce soit, mais s’ils suivent les instructions suffisamment bien pour ne pas avoir d’ennuis. Lorsque les choses tournent mal alors qu’elles n’étaient pas prévues par leurs instructions, au lieu de résoudre le problème, ils lèvent les bras au ciel et disent « ce n’est pas de ma faute ». C’est un état d’esprit terrible, car si vous considérez que votre travail consiste à suivre des instructions, vous n’obtiendrez jamais de « victoires » en matière de dopamine. Chaque victoire nous donne de la motivation et de l’énergie pour le prochain défi, donc si nous n’obtenons jamais de victoires, notre travail ne sera qu’une corvée. Chaque tâche peut être définie comme un défi global (par exemple, dans une entreprise, gagner de l’argent), avec des sous-défis (fabriquer un bon produit, vendre le produit), puis des sous-défis à l’intérieur de ces sous-défis (travailler avec le concepteur, trouver de bons vendeurs, etc…). Si vous traversez chaque sous-défi sans le relever, vous n’obtiendrez jamais de « victoires » et vous vivrez inconsciemment dans l’angoisse constante que le défi global s’effondre parce que vous n’avez pas réussi à relever les sous-défis.

Pour réussir quoi que ce soit, vous devez vous approprier la tâche et relever les défis qu’elle pose. Dans la plupart des entreprises, le principal défi consiste à gagner de l’argent. Si vous ne parvenez pas à trouver un moyen de gagner de l’argent par vous-même, vous devez alors relever un défi secondaire que vous propose votre entreprise. 

Préparation.

La clé pour entrer dans l’état de flux est d’être préparé. Mon objectif est d’éliminer toute source de distraction avant de commencer la tâche, de sorte que lorsque je l’accomplis, je suis entièrement concentré sur cette tâche et rien d’autre n’obscurcit ma conscience. En voici une courte liste :

– Je m’assure d’être bien reposé, de ne pas être fatigué et de ne pas avoir faim.

– Je vérifie ma liste de choses à faire et mon calendrier afin d’éliminer toute crainte de devoir accomplir d’autres tâches.

– J’élimine toutes les distractions qui pourraient me déranger. J’éteins mon téléphone ou je le place loin de moi.

– Je planifie ma journée de manière à disposer de suffisamment de temps pour accomplir la tâche, afin d’éviter l’anxiété causée par la précipitation. J’essaie de me donner plus de temps que nécessaire et je commence la tâche plus tôt que je n’en ai besoin, car je veux toujours me sentir en avance plutôt qu’en retard.

Je me prépare également à la tâche afin de ne pas avoir de contretemps. Par exemple, avant d’écrire un article, je passe énormément de temps à réfléchir à ce que je vais écrire exactement, de sorte que lorsque je m’assois, je sais déjà ce que je vais écrire : je n’ai plus qu’à taper sur mon clavier. Je constate que je travaille mieux lorsque je me concentre sur une seule chose à la fois. Si j’ai le « syndrome de la page blanche » en écrivant, j’arrête d’écrire et je vais fumer une cigarette pour réfléchir à ce que je vais écrire ensuite.

Il se peut que votre préparation doive être plus approfondie. Vous souffrez peut-être d’anxiété paralysante, de dépression, de blocages émotionnels, de traumatismes refoulés ou de croyances autolimitatives qui vous hantent constamment et vous empêchent de vous concentrer sur une tâche et de réussir. Ou plus simplement, peut-etre que vous avez passé trop de temps sur TikTok comme le gros Zoomer de merde que vous êtes, et vous êtes désormais incapable de vous concentrer sur quoi que ce soit. Vous aurez peut-être besoin d’une thérapie, d’un travail spirituel et/ou d’une intense prise de conscience de vous-même pour résoudre ces gros problèmes. (La première chose à faire, au passage, c’est de ne JAMAIS utiliser TikTok). En fin de compte, le monde se fiche de vos problèmes, ce qui l’intéresse c’est ce que vous accomplissez, alors vous devez vous débarrasser de vos problèmes de concentration et accomplir des choses.

Le challenge.

Le plus grand obstacle à l’entrée dans l’état de fluidité est ce que j’appelle le challenge.

Le challenge est un défi que votre cerveau considère consciemment ou inconsciemment comme trop difficile ou trop grand pour que vous puissiez le relever à ce moment-là. Lorsque votre cerveau estime que le prochain défi est trop « grand », il calcule inconsciemment que tout effort consacré à ce défi sera gaspillé et recherche de la dopamine ailleurs. Par exemple, si je vous mets devant un ordinateur et que je vous demande de coder le prochain Twitter, version décentralisée, vous aurez immédiatement envie de faire autre chose parce que ce défi vous semblera trop immense. N’oubliez pas que les êtres humains sont inconsciemment programmés pour rechercher de la dopamine, et si nous pensons inconsciemment que le défi qui se présente à nous ne nous apportera pas de dopamine, nous irons « voir ailleurs ».

Le challenge « trop grand pour vous » est, à mon avis, la base de la procrastination. Vous savez que lorsque vous procrastinez, votre cerveau veut faire tout et n’importe quoi SAUF la tâche que vous savez devoir accomplir ? C’est votre cerveau qui cherche de la dopamine ailleurs. Ça m’arrive très TRÈS souvent.

Les processus subconscients du cerveau sont très subtils. Bien sûr, dans la manifestation la plus extrême de la recherche de dopamine, c’est quand votre cerveau voudra regarder des vidéos sur Youtube ou se masturber, par exemple. Mais à un niveau beaucoup plus subtil, votre cerveau peut rechercher des tâches productives, mais « plus faciles », ou des tâches qui lui plaisent davantage. Vous devez faire très attention à ce que les émotions subtiles de votre cerveau ne modifient pas votre chemin vers quelque chose de fondamentalement moins bénéfique pour vous.

La clé pour surmonter le « Big challenge » est de le diviser en morceaux plus petits. Si votre défi est de trouver un emploi, vous pouvez le diviser en défis plus petits comme « améliorer votre CV » ou « rédiger une lettre de motivation » ou encore plus petits comme « rechercher des emplois pour lesquels postuler ». 

Diviser les « grands défis » en « petits défis », c’est jouer un tour à son propre esprit. Mon esprit rationnel sait que le défi global est de trouver un emploi et que la rédaction d’un CV ne vaut rien si elle n’est pas suivie d’une recherche d’emploi. Néanmoins, mon subconscient est effrayé par la tâche importante que représente la recherche d’un emploi, et j’essaie donc de le « tromper » en lui faisant croire que le seul défi que j’ai vraiment à relever est d’arranger mon CV. Je me promets qu’il me suffit d’arranger mon CV et qu’ensuite je pourrai me récompenser en faisant quelque chose d’amusant, comme aller à la salle de sport ou dans un club de strip-tease. (Non j’déconne… mais imaginez quand même…). Il m’arrive même de me dire que si j’accomplis une petite tâche, comme envoyer un courriel, j’en aurai terminé pour la journée. Bien sûr, c’est un mensonge – après avoir relevé ce petit défi, mon cerveau est excité à l’idée de relever d’autres défis, et je passe donc au suivant. Mais je me rends compte que le cerveau subconscient est un truc compliqué avec ses propres motivations, et que je dois le « combattre » pour obtenir ce que je veux.

En fin de compte, l’objectif est d’obtenir tellement de petites victoires que votre cerveau s’habitue à ces victoires et n’est plus intimidé par LA grande tâche parce qu’il voit qu’il progresse. Toutefois, si vous détestez votre grand défi, et quel que soit le nombre de petites victoires que vous obtenez, il se peut que vous poursuiviez quelque chose que vous n’aimez pas fondamentalement ou pour lequel vous n’êtes pas doué. Plus probablement, il vous manque quelque chose qui est nécessaire pour être bon dans cette tâche, comme un trait inné ou un élément de connaissance important qui rendrait cette tâche plus importante moins intimidante.

Je pense que le grand challenge est la principale chose qui retient les gens aujourd’hui. Les médias nous bombardent d’images de personnes qui ont réussi de façon spectaculaire, qui ont accompli des choses incroyables et qui possèdent des sommes d’argent colossales, du pouvoir et de l’influence considérables. Lorsque nous voyons ces personnes, notre cœur se serre parce que la montagne pour arriver là où elles sont semble incroyablement haute et difficile à gravir. Bien qu’il soit bénéfique d’avoir de grands objectifs et des modèles impressionnants, nous devons commencer là où nous sommes et nous concentrer sur la petite tâche qui nous attend, aussi insignifiante qu’elle puisse paraître dans l’ensemble des choses. Si vous voulez devenir riche, la dernière chose que vous voulez faire est peut-être de faire votre lit, mais vous devez réaliser que beaucoup de ces personnes qui ont incroyablement réussi le sont devenues parce qu’elles ont détourné leur esprit de tout et se sont concentrées sur un petit coin du monde.

Votre subconscient peut également être à l’origine de ce « challenge trop énorme pour vous ». Comme je l’ai indiqué précédemment, de nombreuses personnes ont des pensées limitantes et se considèrent comme fondamentalement incapables d’atteindre certains objectifs, en particulier les plus importants. Je vous recommande de lire mon article sur la confiance en soi à ce sujet.

Certaines personnes pensent que l’état de flow n’est possible que lorsqu’elles font quelque chose qu’elles « aiment vraiment ». Mais qu’est-ce qui fait que l’on aime quelque chose ? En général, on aime quelque chose lorsqu’on peut surmonter des difficultés en le faisant. La plupart des gens détestent faire des choses parce qu’ils ne sont pas doués pour cela. Si vous parvenez à recalibrer vos défis, vous découvrirez que vous aimez beaucoup plus de choses que vous ne le pensiez.

Les différentes modalités de travail.

Pour être en mesure de tomber systématiquement dans un état de flux, il faut comprendre la différence entre certains états d’esprit rationnels ou créatif. Ces deux états d’esprit sont nécessaires pour être productif.

La mentalité rationnelle consiste à se donner un objectif particulier et des instructions bien définies pour atteindre cet objectif. Dans cette mentalité, la personne reçoit un objectif particulier et des instructions bien définies pour atteindre cet objectif, et il suit fidèlement ces instructions jusqu’à ce que l’objectif soit atteint. La personne doit être très concentrée, disciplinée, déterminée et capable de bloquer toutes les distractions pendant qu’elle poursuit son objectif. 

À bien des égards, la modalité créative est à l’opposé de la modalité rationnelle. Dans la modalité créative, la personne reçoit un objectif, mais ne reçoit pas d’instructions adéquates pour atteindre cet objectif. Parce qu’une personne créative ne dispose pas de toutes les instructions, elle doit trouver son chemin elle-même en gardant l’esprit ouvert et en envisageant de multiples possibilités. Non seulement une personne créative a le droit d’être distraite, mais elle DOIT l’être pour pouvoir envisager des possibilités qui ne sont pas immédiatement devant elle. Une personne parfaitement créative envisagerait toutes les possibilités au moment de prendre chaque décision créative, mais c’est évidemment impossible. Mais plus une personne peut envisager de possibilités, plus elle peut être créative. La plupart des artistes qui réussissent sont très intelligents et s’inspirent d’un grand nombre d’influences diverses pour créer quelque chose que personne n’a jamais vu auparavant. Une personne créative doit également être disposée et prête à prendre des tangentes et à suivre des idées aléatoires jusqu’à leurs conclusions logiques, même si ces idées aléatoires peuvent finalement s’avérer inutiles.

Aucune de ces deux modalités de travail n’est suffisante, en soi, pour réussir. Les personnes qui réussissent très bien peuvent passer sans effort d’une modalité à l’autre, souvent plusieurs fois au cours d’une même tâche. Comme je l’ai indiqué plus haut dans mon exemple sur l’écriture, j’essaie de séparer les aspects « rationnels » et « créatif » des tâches et de les réaliser séparément (par exemple, je pense à ce que je vais écrire (créatif), puis je m’assois et je le fais (rationnel)), mais je suis parfois obligé de les réaliser en même temps, parce qu’il m’arrive de penser à ce que je vais écrire au fur et à mesure de l’écriture elle-même, comme la phrase que je suis actuellement en train de rédiger et que vous êtes en train de lire en ce moment même.

Une personne qui ne peut être que rationnelle ne produira jamais rien d’original ou d’impressionnant, car elle ne peut que suivre les instructions données par quelqu’un d’autre. Les esprits purement logiques sont généralement de très mauvais employés, car ils ne peuvent pas faire preuve d’un jugement indépendant. Il n’existe pratiquement pas d’emplois pour lesquels il existe un ensemble complet d’instructions qui répondent à tous les problèmes possibles, de sorte que chaque emploi requiert au moins une certaine « créativité » (ça dépend des métiers). Et dans presque tous les emplois, une personne doit être capable de « changer de cap » ou d’enfreindre les règles. 

Une personne purement créative échouera également. Les personnes créatives ont l’esprit ouvert, ce qui est une bonne chose lorsqu’elles sont créatives, mais un esprit ouvert rend également difficile la concentration. Une fois que votre esprit créatif vous a aidé à comprendre la tâche que vous devez accomplir, la personne créative doit être capable de « fermer son esprit » et de se concentrer sur la tâche, mais de nombreuses personnes créatives apprécient tellement d’avoir l’esprit ouvert qu’elles ne peuvent pas le refermer lorsqu’elles doivent se concentrer. De nombreuses personnes créatives sont également amoureuses du « shot » de dopamine qui accompagne l’émergence d’une nouvelle idée créative, et trouvent horrible de travailler sur une tâche dont les instructions sont bien définies et qui n’apporte aucune récompense créative. La poussée de dopamine qui accompagne la création d’une nouvelle idée est si forte que de nombreuses personnes créatives deviennent dépendantes de la dopamine et sont absolument pénibles dans un contexte professionnel.

La modalité créative semble plus amusante pour la plupart des gens et semble également plus lucrative. Les personnes les plus riches et les plus célèbres de la société semblent être des artistes, des écrivains et des entrepreneurs – et non des petits mecs rationnels effectuant un travail ennuyeux. Mais en réalité, les personnes qui réussissent le mieux peuvent combiner la modalité créative et la modalité rationnelle.

Modalités de travail et fluidité.

Pour entrer dans le flow, vous devez être capable de passer sans effort d’une modalité de travail à l’autre.

La réalité ne se préoccupe pas de vos sentiments (je rappelle que vous êtes un homme !), et elle ne se préoccupe certainement pas de savoir si vous aimez être créatif ou si vous aimez être rationnel. La réalité ne se préoccupe que de savoir si vous avez atteint l’objectif ; elle ne se préoccupe pas de votre état d’esprit. La poussée de dopamine qui accompagne la réalisation d’un objectif ne se produit que si vous l’atteignez réellement, et il se peut que vous deviez mélanger les modalités de travail pour atteindre cet objectif.

Les gens restent parfois bloqués dans l’état d’esprit rationnel ou créatif. Et s’il est nécessaire de reconnaître les différentes modalités de travail, il ne faut pas s’y enfermer.

Le danger de l’état de flow.

Comme toutes les bonnes choses, l’état de flow comporte des dangers.

Comme toute montée de dopamine, on peut devenir dépendant de l’état de flow. Il est évidemment préférable d’être accro à une activité productive plutôt qu’aux jeux vidéo ou à la cocaïne, mais devenir accro à l’état de flow peut être préjudiciable à la construction d’une vie agréable. Certaines tâches sont intrinsèquement ennuyeuses et fastidieuses, et ne permettent pas d’atteindre un état de flow, mais vous devez quand même les accomplir pour réussir. Si vous recherchez constamment un état de flow, vous risquez d’ignorer des tâches importantes et de vous empêcher d’avancer.

Il est donc extrêmement important, après avoir travaillé dans un état de flow, d’en sortir et d’évaluer son travail de manière critique.

J’ai remarqué que la différence entre un bon patron et un bon employé est que l’employé veut juste faire son job, alors qu’un patron veut faire tout ce dont l’entreprise a besoin pour réussir, même s’il n’y a pas d’état de flow.

Il y a aussi des tâches qui demandent beaucoup de travail avant d’arriver au point où l’on obtient régulièrement des « victoires », et il faut donc beaucoup de patience. Comme vous pouvez l’imaginer, il n’y a pas de plus grande victoire pour un avocat que de gagner une affaire, mais il faut des années de travail pour arriver au point où l’on gagne des procès. De nombreux avocats sont malheureux parce qu’ils n’obtiennent pas de gains de dopamine au début de leur carrière.

Bien que les états de flow et la dopamine soient de bons moyens de rendre votre esprit plus productif, vous ne devez pas vous contenter d’être un animal en quête de dopamine. La réussite et le bonheur exigent de la patience, des sacrifices et des périodes sans dopamine. En fin de compte, votre activité doit être contrôlée par votre cerveau rationnel et par ce que vous avez vraiment besoin de faire, et pas seulement par ce qui vous fait plaisir. Votre système de récompense de dopamine doit être votre esclave et non votre maître. Cela peut nécessiter la méditation ou d’autres pratiques spirituelles (sur ce point, je vous recommande de lire la Bhagavad Gita).