Au-delà des chiffres « officiels » du chômage, la réalité économique masculine française est déplorable : le nombre d’hommes occupant un emploi n’a jamais été aussi faible. Toutefois, j’avais l’impression que ce phénomène ne concernait que les hommes dont les perspectives sur le marché du travail étaient relativement limitées. Mais il existe aussi une autre série d’explications : il existe des hommes qui ont des emplois solides et des compétences vraiment utiles, qui sont dans la classe moyenne ou la classe moyenne supérieure et qui… en ont tout simplement assez. Ils ont en juste marre. La flemme. Le dédain. L’attrait de l’oisiveté (« Idleness », en anglais) par rapport au travail est de plus en plus importante. De nombreux hommes ne travaillent pas (ou plus), quel que soit leur statut socio-économique (donc pas seulement les plus pauvres) parce que le marché du travail devient trop merdique. De plus en plus d’hommes considèrent que le « travail » ne constitue plus un aspect fondamental de leur vie. Ou, pour être plus exact, de plus en plus d’hommes considèrent que le « travail salarié » ne représente plus un idéal de vie. En fin de compte, le CDI, c’est un peu comme le mariage : un contrat qui semble intéressant et dont on pense que l’on peut tirer profit, qui se révèle être en réalité une grosse arnaque juridique et économique.
Bien sûr, il existe de nombreuses bonnes raisons de vouloir quitter le travail. L’une des raisons est qu’un homme normal, disposant d’un esprit critique et d’un taux de testostérone normal, ne peut pas prendre le « monde du travail » au sérieux :
Il y a des femmes dans les entreprises.
Il y a des femmes dans les RH et à des postes de direction.
Il y a de la propagande non-binaire LGBT-Machin qui s’infiltre un peu partout.
La plupart des réunions sont inutiles.
Il y a des femmes dans les entreprises.
La plupart des tâches à effectuer peuvent être faites en 5 minutes par un seul homme blanc compétent, mais nécessitent désormais 4 heures, parce que le travail est fait par une équipe « inclusive et respectueuse de la diversité ».
On reçoit chaque jour des centaines de courriel, alors que seulement 3 à 4 courriels sont vraiment importants, c’est-à-dire qu’ils contiennent une information pertinente, en rapport avec l’objet commercial de la société / du groupe / de la structure.
Il y a des femmes dans les entreprises.
Les responsabilités sont tellement diluées partout et à tous les échelons, de telle sorte que personne n’est jamais responsable de rien : « oui mais c’est la faute du service comptabilité / communication / juridique / etc… moi je n’y suis pour rien, vous comprenez Monsieur ? ».
Des courriels / lettres / rapports / documents sont écrits en écriture inclusive.
Ah oui, et j’ai oublié de le préciser : il y a des femmes dans le monde du travail.
Bref, le choix est clair comme un lac de montagne par un beau matin d’été : si vous n’avez pas besoin d’un emploi pour joindre les deux bouts, je peux facilement comprendre pourquoi certains hommes préfèrent se retirer du monde du travail, se lever à 15h, se commander un Macdo, puis jouer aux jeux vidéo.
Une autre option, que de nombreux hommes semblent prendre, c’est d’accepter une réduction de salaire et de rejoindre une entreprise qui n’est pas assez grande ou stable pour imposer le progressisme à ses employés, puis profiter d’un « job pépère » ou d’un temps partiel, histoire de procéder à un arbitrage entre « temps libre » et « revenus disponibles ».
Tout cela peut également être considéré comme un phénomène de société dans lequel de plus en plus d’hommes tournent le dos à l’ancien modèle consistant à donner la priorité à leur carrière à tout prix.
Enfin, je n’ai pas encore évoqué le « télétravail » : on est entre nous, je peux donc dire la vérité, qui est que si vous travaillez à distance, cela signifie que vous travaillez en réalité deux ou trois heures par jour – un jour de grande affluence. Ne mentez pas ! On sait tous ce que c’est que le « télétravail »
Le fait que les hommes se retirent du marché du travail malgré une situation économique relativement médiocre semble indiquer que nous sommes en présence d’un changement fondamental d’attitude à l’égard du travail.
Cette évolution est certainement due en partie au fait que les hommes ont choisi de ne pas suivre le « modèle sociétal standard » qui consiste à se marier et à avoir des enfants, et si vous adoptez pleinement le mode de vie des célibataires (ce que je vous encourage à faire !), il se peut que vous n’ayez tout simplement pas la motivation externe nécessaire pour vous dépasser au travail.
P.S. : J’ai écrit cet article en totale décontraction sur mes heures de travail, et je n’éprouve absolument aucune culpabilité. Je me mettrai à charbonner à 110 % de mes capacités le jour où la société m’offrira autre chose que des perspectives économiques désastreuses, des féministes trentenaires désagréables, et des impôts et loyers confiscatoires pour financer le train de vie des enculés de fils de pute de boomers de merde.