La séduction est désormais « commercialisée » et enseignée à des dizaines de milliers d’hommes. Au rythme où les influenceurs se développent et où les livres et autres « formations » se vendent, il est possible que 5 millions d’hommes, peut-être plus, aient une certaine connaissance des principes fondamentaux de la séduction. Ce chiffre n’est pas négligeable. Une partie de ces hommes fera l’effort d’appliquer ce qu’ils ont appris à leur vie amoureuse. Lorsque le moment critique sera atteint, je pense que le pays connaîtra une nouvelle révolution sociale semblable au grand bouleversement des années 1960. Personne ne sait ce qui nous attend, mais j’ai mes propres théories.
L’art de la séduction n’est pas une découverte nouvelle, mais sa transformation en une « science » qui peut être exécutée sur le terrain pour produire des résultats relativement fiables est véritablement nouvelle.
L’avènement de l’ère du masculinisme n’est pas difficile à expliquer. Des conditions sociales particulières, associées à de nouvelles connaissances et à un transfert rapide d’informations, ont pratiquement garanti l’établissement d’un « nouvel ordre mondial » avec plus de goujats et moins de pères. Ironiquement, le féminisme a contribué à la naissance de l’androsphère. La dégradation de la confiance dans les rapports H/F, le monopole des femmes sur le sexe et leur indépendance financière accrue ont dissous les principaux piliers du mariage. La roue était en marche, mais la révolution sexuelle 2.0 n’est pas passée à la vitesse supérieure avant le milieu des années 1990, lorsque des hommes très astucieux ont trouvé dans les enseignements de la psychologie évolutionniste darwiniste la méthode pour obtenir ce qu’ils voulaient des femmes.
Un raccourci avait été découvert. Désormais, au lieu de travailler pendant des années comme un rouage de la machine, en donnant jusqu’à ce que ça fasse mal, pour gagner le cœur d’une femme à marier d’une manière socialement approuvée, les hommes imitaient en fait le mâle alpha traditionnel grâce à un processus social appris. Le langage corporel assuré et l’humour arrogant pouvaient être obtenus par le commun des mortels pour quelques centimes, et avec un peu de pratique.
La plupart des hommes s’en moquent. Il faut de nombreuses démonstrations de la part des pionniers pour que l’homme moyen perde ses croyances de longue date sur la façon dont le monde fonctionne. Même les hommes qui connaissent la pilule rouge et s’y sont immergés avec une foi religieuse ont du mal à changer leurs vieilles habitudes. Pour l’instant, le statu quo reste l’hypothèse par défaut. Le mariage, dans sa configuration actuelle, est toujours la norme à laquelle les gens aspirent. Et c’est là que le masculinisme (à ce jour) n’a pas été à la hauteur ; c’est un excellent outil pour draguer, mais il doit être affiné pour être appliqué aux relations à long terme.
Beaucoup de dragueurs et de pseudo-influenceurs ne voient pas les choses dans leur ensemble. Il existe des lois immuables de la nature humaine que la meilleure drague du monde ne pourra pas contourner. L’âge est l’une d’entre elles. Un homme de 90 ans n’arrivera pas à séduire des jeunes filles de 20 ans par la seule force de son pouvoir de séduction. Il aura besoin de facteurs compensatoires, en quantité massive. La célébrité et la richesse sont des facteurs prouvés d’amélioration de la valeur sexuelle. Sans capacité de séduction, un homme aurait besoin d’une somme d’argent en constante augmentation ou d’un statut social de plus en plus élevé pour satisfaire son envie de baiser des jeunes femmes. Avec la séduction, il peut se permettre de relâcher quelque peu les mesures « traditionnelles » d’attractivité. Dans un sens, la capacité de séduire, c’est comme gagner 5 cm ou gagner 1000 euros de plus par mois – cela donne à un homme une longueur d’avance dans la guerre des sexes.
À partir de 50 ans, la décrépitude de la dégénérescence mitochondriale commence vraiment à entraver la capacité d’un homme à marquer des points. Les femmes de moins de 30 ans ne prendront plus le flirt du cinquantenaire au sérieux. À ce moment-là, le pouvoir (sous forme d’argent) dont il aura besoin pour continuer à attirer des femmes plus jeunes augmentera de façon exponentielle.
Pour les femmes, leur version du pouvoir de séduction, de la richesse, du statut social et du pouvoir sur les hommes dépend d’une variable constante : leur beauté. Une fois que celle-ci disparaît (et elle disparaît généralement plus vite pour elles que pour les hommes), elles n’ont plus de chance. Mais pendant le bref laps de temps où elles ont leur beauté, elles tiennent entre leurs mains LE pouvoir.
Comme les femmes ne peuvent pas faire grand-chose pour leur apparence, à part de la chirurgie plastique et, marginalement, du maquillage, elles doivent être plus conscientes que les hommes du temps qu’il leur reste pour s’assurer la meilleure offre sur le marché sexuel. Le temps n’est l’ami de personne, mais il est particulièrement cruel pour les femmes. Lorsque je croise des duos mère-fille, je suis toujours étonné qu’elles soient de la même famille. Il n’y a pas de spectacle plus triste que celui de voir les effets du temps sur une femme.
Bien que l’apparence d’une femme définisse principalement son potentiel sexuel, la personnalité féminine et la volonté d’expérimenter sur le plan sexuel comptent également, mais ces facteurs ne fonctionnent qu’en synergie avec la jeunesse et la beauté. Les femmes qui ont atteint le mur peuvent porter des robes tous les jours, apprendre l’art de la coquetterie, mais ce sera en vain.
Les hommes ne verront que les versions plus jeunes d’elle-même. Les femmes plus âgées (entre 30 et 45 ans) qui ont encore quelques années de service peuvent rivaliser avec les plus jeunes. Néanmoins, il s’agit d’une solution temporaire. Tout homme digne de ce nom prendra son pied avec une trentenaire, mais gardera son engagement pour une plus jeune.
Si la maitrise avancée de la séduction est la prochaine étape dans l’évolution des relations entre les hommes et les femmes, il ne s’agira pas d’un phénomène qui produira des résultats pour tout le monde dans toutes les circonstances. Les normies ne vont pas soudainement se mettre à se taper des 9/10, même s’ils peuvent améliorer leur ratio de rencontre. Pour l’homme qui veut vraiment vivre la vie dont rêvent la plupart des hommes, une attaque sur plusieurs fronts est nécessaire : améliorer ses finances, son physique et son art de la séduction, en gardant un œil sur le tic-tac de l’horloge…