Attention ! Cet article fait partie du projet « The Black Pill ». Vous consultez la section 15.5.
Des chercheurs ont étudié le nombre agrégé de « selfies sexy » postés sur des sites de réseaux sociaux (Twitter et Instagram) dans une ville des États-Unis en fonction de cinq variables reflétant l’inégalité entre les hommes et les femmes en matière de santé, d’éducation et de marché du travail (à l’aide de l’indice d’inégalité de genre développé par l’ONU), et en fonction d’une variable mesurant l’inégalité des revenus, le coefficient de Gini.
Les chercheurs n’ont pas trouvé de lien significatif entre l’inégalité entre les sexes et le nombre de « selfies sexy » postés dans une région donnée. En revanche, ils ont constaté un lien étroit entre l’inégalité des revenus, mesurée par le coefficient de Gini, et la prévalence des « selfies sexy » sur les médias sociaux. Ils ont également constaté que les femmes dépensent plus d’argent pour s’embellir (salons de beauté) et s’habiller à prix d’or, comme en témoignent les bénéfices plus importants des détaillants et des fournisseurs de ces services dans les régions où les inégalités de revenus sont importantes.
Les chercheurs ont suggéré que, contrairement aux théories féministes selon lesquelles la sexualisation des femmes est une fonction des normes patriarcales qui leur sont imposées par les hommes, ce sont plutôt les femmes qui choisissent de se sexualiser pour se concurrencer les unes les autres, dans leur compétition pour des partenaires de haut rang dans des régions où les inégalités de revenus sont élevées et où les attitudes sexuelles sont permissives.
Source :
Blake KR, Bastian B, Denson TF, Grosjean P, Brooks RC. 2018. Income inequality not gender inequality positively covaries with female sexualization on social media. PNAS. 115(35): 8722-8727. (Source)