Vous laissez une femme sans surveillance masculine pendant quelques jours, et votre quotidien bascule vers le désordre, l’anarchie, le bordel. Vous laissez les femmes de tout un pays sans supervision masculine pendant quelques années, et votre existence bascule vers le Full Kali-Yuga, le chaos total, le néant primordial d’avant la création. En effet, une société qui ne contrôle pas les femmes laisse à ces dernières la liberté d’exercer leur hypergamie. Or, par définition, l’hypergamie est la pulsion féminine qui consiste à obtenir toujours plus. Il est dans la nature même des femmes de ne pas avoir de limites. Voilà pourquoi nous nous retrouvons avec des 4/10 qui estiment mériter un homme d’1m90, millionnaire et musclé, et que tout homme qui ne remplit pas ces critères est simplement un incel. Je veux dire, faites un effort les mecs ! Est-ce trop vous demander que de gagner 30 000 euros par mois, d’avoir un physique digne des plus belles statues grecques, et de posséder un appartement de 300 mètres carrés en plein cœur de Paris pour accueillir votre princesse ? Vous ne faites aucun effort ! Vous êtes des losers ! Voilà ce que vous êtes !
Pourquoi évoquer l’hypergamie et les exigences sidérantes des femmes ? Eh bien, parce que depuis quelques années, les femmes disposent des outils pour exercer leur nature hypergame, et qu’elles ne s’en privent pas. Ces outils, ce sont les smartphones couplés avec certains réseaux sociaux : Tinder, Onlyfans, Instagramm. Ces outils numériques permettent aux femmes de s’afficher, de recevoir de l’attention, et d’exercer leurs options.
Toutefois, même si ces outils ont donné une femme un pouvoir considérable sur le marché sexuel, il n’en demeure pas moins que la concurrence est rude, que les femmes se livrent entre elles une véritable guerre de l’attention, et que l’enjeux est de taille : trouver le meilleur mâle. C’est pourquoi, à l’intérieur même de la stratégie sexuelle féminine globale, il existe une multitude de sous-stratégies qui permettent à certaines femmes de se différencier des autres, afin d’obtenir un mâle plus facilement. Pour le dire en termes socio-économiques, le marché sexuel féminin se subdivise en niche. Chaque niche a pour objet de présenter les femmes d’une certaine manière, afin d’attirer un certain type de client, c’est-à-dire un certain type d’homme.
L’une des niches les plus rentables est bien évidemment le secteur de la « Trad-Wife », qui permet aux femmes de se présenter sous un certain angle politico-sociétal, afin d’attirer un public d’hommes blancs de droite ou d’extrême-droite, pour en faire des pigeons. Désormais, une nouvelle application est proposée par le parti de Zemmour sur cette même niche : « Droite au cœur », le « Nouveau site de rencontre pour tous les patriotes ».
Préalablement à toute analyse de fond sur cet immonde machin, je commence tout de suite par une mise en garde importante. Le compte Twitter de ce projet a déjà annoncé, dans un Tweet publié le 2 mai 2023, qu’il faudra renseigner sa pièce d’identité lors de l’inscription. « Sans pièce, pas d’accès ».

Filez vos cartes d’identité les Goyim ! C’est pour votre sécurité. De toute évidence, c’est une excellente idée que de fournir vos données sensibles à un parti politique. Il n’y a absolument AUCUN RISQUE que vos données ne soient transférées, utilisées, volées, monétisées, ou utilisées contre vous ! Cela n’arrivera jamais. Ne posez pas de questions. Ne vous demandez pas : pourquoi demander une carte d’identité ? Comment sont conservées les données ? Où sont stockées les données ? Pendant combien de temps ? Est-ce que des tiers auront accès à ces données ? De toute évidence, aucun risque que la police ou un hacker, ou l’extrême-gauche, ne vienne mettre son gros nez dans vos affaires. Vous pouvez y allez les yeux fermés (mais le portefeuille ouvert, hein). Ayez confiance. C’est casher. Inscrivez-vous. N’hésitez pas. Vous voulez rencontrer des femmes « patriotes », non ? Eh bien voilà, allez-y.

Bref, confier sa vie intime au parti politique d’Eric Zemmour, c’est un peu comme confier ses Bitcoins à FTX, la plateforme de Sam Bankman-Fried. Mais au-delà de cette question de pure sécurité juridique, il convient de répondre à une question de fond : que peut-on gagner à s’inscrire sur cette application de rencontre « patriote » ?
Car c’est là que se situe l’argument marketing de cette énième réplique de Tinder : ce n’est pas un « simple » site de rencontre, mais un site de rencontre spécial – ou prétendu tel – en ce qu’il réunit les hommes et les femmes en fonction de leurs affinités politiques.
Pour commencer, comme tout site de rencontre, « Droite au cœur » ne montrera probablement aucune transparence sur le ratio H/F. Les quelques statistiques disponibles sur la participation des hommes et des femmes aux rencontres en ligne montrent que les hommes sont les principaux utilisateurs, tandis que les femmes ne représentent qu’une minorité. Sur la base de ces statistiques, il semble évident que les hommes essaient vraiment de rencontrer quelqu’un, mais qu’un nombre très élevé de femmes ne sont pas du tout intéressées. Pensez-vous qu’il en ira différemment pour « Droite au cœur » ? Non seulement le site attirera un nombre disproportionné d’hommes par rapport aux femmes, mais cette différence de ratio H/F sera encore plus élevé sur ce site « patriote », car le milieu politique de droite et d’extrême-droite compte déjà en lui-même une écrasante majorité d’hommes. Il est fort probable que le ratio dépasse largement 10 hommes pour 1 femme. Ce ratio catastrophique ne fera qu’amoindrir les chances des hommes qui s’inscriront : ils perdront leurs temps, et pire, leur estime d’eux-mêmes va baisser car ils connaitront un succès très limité.
Tout effort vraiment sérieux visant à améliorer l’adoption de relations entre les sexes devrait donc se concentrer sur l’augmentation de l’engagement des femmes, et non des hommes, sur le marché des rencontres. « Droite au cœur » n’a pas communiqué sur ce point, ce qui veut dire qu’ils ont certainement l’intention d’appliquer le modèle économique habituel : profiter du déséquilibre entre le nombre d’hommes et le nombre de femmes pour faire payer des « bonus » ou des trucs « VIP » aux hommes, et se faire de l’argent sur leur misère affective et sexuelle.
Et quand bien même « Droite au cœur » ferait un effort en faveur des hommes, cela ne changera jamais la dynamique de fond en ce qui concerne les relations entre les sexes : les femmes continueront de concentrer le pouvoir entre leurs mains. (Pour rappel, en matière de relations entre les sexes tout comme dans le domaine général, dans toute relation, celui qui a le plus de pouvoir est toujours celui qui a le moins besoin de l’autre). Certains pourraient suggérer l’idée que la surreprésentation des hommes dans les rencontres en ligne explique entièrement l’attention excessive que les femmes reçoivent, et donc, que cela explique leur pouvoir de négociation. Toutefois, quand on examine les plateformes de rencontres présentant des ratios H/F équilibrés (par exemple OkCupid avec 48,3 % d’hommes et 51,7 % de femmes), on constate que les femmes continuent à recevoir une attention excessive (voir par exemple « Dataclysm », écrit par Christian Rudder, page 118).
Au-delà du ratio H/F, je rappelle également que « Droite au cœur » est basiquement un site de rencontre, et qu’en tant que tel, il permettra aux femmes de bénéficier du même déséquilibre du marché sexuel qui s’applique sur les autres sites de rencontre. Ainsi, il est fort probable que les femmes qui y seront inscrites seront, pour la majorité d’entre elles, inscrites uniquement pour « passer le temps », pour voir si elles peuvent plaire, pour satisfaire leur Ego, pour recevoir gratuitement de l’attention, pour s’occuper, etc… Par ailleurs, et cela, ce n’est pas leur faute, les femmes inscrites seront immédiatement noyées par l’embarras du choix, et comme il s’agit du même processus psychologique qui a été observé ailleurs, elles en deviendront incapables de prendre une décision. En résumé, tout femme dont vous verrez le profil sera simultanément en conversation avec plusieurs dizaines d’hommes, et vous perdrez donc du temps à écrire à quelqu’un qui ne vous lira même pas.
Enfin, faut-il rappeler le piège que constitue l’appel à la TradGirl ? De nombreux hommes vont tomber dans le piège en s’inscrivant sur ce site. Ils penseront y trouver la perle rare, c’est-à-dire une (jeune) femme aux « valeurs traditionnelles », avec tout l’imaginaire que cela véhicule. Pourtant, rien de tout cela n’est vrai. Il faut bien comprendre que pour les « femmes de droite », tout ceci n’est qu’un LARP (« Live-Action Role-Playing », ou jeu de rôle grandeur nature : lorsque quelqu’un prétend être ce qu’il n’est pas. Il peut s’agir d’un mensonge sur les médias sociaux/Internet ou d’un mensonge dans la vie réelle. Dans les deux cas, ce n’est qu’une posture).
Comprenez que ces femmes prétendument « patriote », « de droite » ou « tradi » – appelez-les comme vous voulez – ne sont pas fondamentalement différentes des « autres » femmes. Elles sont toutes aussi hypergames, toutes aussi chiantes, et probablement aussi vierge qu’une actrice porno qui a 10 ans de carrière. Le fait de se présenter sous un angle politique n’est qu’une manière de se refaire une virginité facilement, en attrapant le pigeon qui, lui, adhère réellement à toutes ces idées politiques. Le plus souvent, les femmes de droite représentent même une moins bonne affaire que les autres, car elles font semblant d’être « plus difficile à obtenir »… alors qu’elles n’offrent pas une valeur ajoutée qui justifierait cette différence de traitement.
Vous pensez peut-être que je suis trop « BlackPill », que je vois le mal partout, et que je suis trop négatif. Attendez un instant avant de tirer cette conclusion. Je ne pense pas pour autant qu’il est impossible de trouver une belle jeune femme qui dispose des qualités que l’on attribue habituellement à la « Tradition » (quel que soit la façon dont on comprends ce terme). Il est tout à fait possible de trouver l’oiseau rare, ou en tout cas, une femme qui n’ait pas encore accumulé assez de Red Flags pour participer à une parade en Corée du Nord. Ces femmes se trouvent à peu près partout, y compris dans les grandes villes. L’erreur, c’est de croire que ces femmes sont forcément de droite. C’est là que réside la subtilité : que cela soit des idées de droite ou des idées de gauche, il est anormal pour une femme d’être trop investie en politique. Les femmes n’ont pas la même passion ni le même intérêt que les hommes pour la res publica, la chose publique. Une femme qui a des « convictions », c’est une femme qui cache quelque chose d’autre derrière ses convictions.
Considérez les idées suivantes : les femmes se moquent pertinemment de la politique. Les femmes de la génération Boomer et de la génération X se moquaient éperdument des questions « identitaires », et elles ont sacrifiés leurs propres enfants pour leur bien-être économique (et leur SACRO-SAINTE RETRAITE GÉANTE). Les femmes de la génération Y et de la génération Z sont, pour 99,90% d’entre elles, d’authentiques féministes. Celles qui se prétendent « de droite » n’ont pas l’intention de renoncer à la moindre idée féministe. En revanche, elles ont l’intention de demander aux hommes de jouer selon les « anciennes règles » de la société. Autrement dit, une femme de droite moderne, c’est une femme qui est féministe quand il s’agit d’elle (parce que le progrès, quand même !) et qui est « patriote » quand il s’agit des hommes (parce que la Tradition, quand même !). « Face, je gagne ; pile, tu perds ! ». Une « femme de droite », c’est une femme qui, le week-end dernier, suçait un inconnu rencontré trois heures plus tôt dans un bar glauque du 4e arrondissement, parce qu’elle est « française, donc libre dans son propre pays », mais qui va vous demander d’attendre 5 rendez-vous avant de vous faire un bisous sur la bouche (dont elle s’est servi pour sucer l’inconnu du week-end d’avant, je vous le rappelle), et qui va vous demander de l’inviter dans un restaurant (très cher) parce que « la galanterie est une tradition française » et que « nous les gaulois, on aime les arts de la table ah ah ah ».
Quelle est donc ce je-ne-sais-quoi qui doit vous gêner derrière le masque de la prétendue TradGirl ? Eh bien, en réalité, le problème n’est pas une question de rencontres en ligne, ou même d’idées politiques de droite. Le véritable problème réside dans la dichotomie entre « sexe de transaction » et « sexe de validation ». Le sexe comme transaction, c’est quand vous obtenez une partie de jambe en l’air avec une fille après de multiples discussions, de multiples rendez-vous, de nombreuses dépenses d’argent, des échanges qui ressemblent davantage à un entretien d’embauche qu’à une conversation passionnée entre amoureux. La terrible vérité est là : le sexe transactionnel n’est pas du sexe. C’est un échange commercial. C’est de la prostitution qui ne dit pas son nom. Si vous couchez avec une fille qui vous a fait (trop) attendre et qui a eu besoin de multiples preuves de votre statut social… et financier, c’est parce que vous êtes un pigeon.
En revanche, si vous couchez avec une fille parce que vous vous plaisez réciproquement, c’est parce qu’elle valide ce que vous êtes, et non ce que vous possédez. Le désir authentique ne se négocie pas. La séduction, la drague, le processus de rencontre et de découverte de l’autre, c’est un processus biologique, et non un processus idéologique. La passion, le sexe, et même l’amour – il faut dire le mot ! – ça se passe au niveau hormonal, au niveau des tripes, au niveau du cœur, et non au niveau cérébral. Je vous en supplie ! Ne commettez pas l’erreur de croire qu’une fille est « faite pour vous » simplement parce qu’elle a voté pour le même parti politique que vous. L’État et la république prennent déjà bien trop de place dans nos vies, ne les laissez pas s’immiscer dans votre lit.