L’encyclopédie MGTOW. Fondements théoriques et guide pratique. (7)

Chapitre 7. Violons d’Ingres. 

Je n’ai pas réussi à retrouver la source dans Google, mais je me souviens d’une histoire (peut-être fausse ?) qui a circulé sur internet par le passé. Vous connaissez peut-être cette histoire. Un homme de nationalité américaine avait décidé de se suicider. Mais il avait d’abord décidé de profiter de la vie une dernière fois. Il a retiré toutes ses économies de la banque. Il est allé au Mexique. Son plan consistait à boire de l’alcool, à prendre de la drogue, et à aller aux putes, puis, enfin, de mettre fin à ses jours. Il s’est amusé, il a fait la fête, il a pris des risques, il ne s’inquiétait plus (puisqu’il avait décidé de ne pas avoir d’avenir), et… il a repris goût à la vie. Finalement, il a renoncé au suicide. 

J’ignore si cette histoire est vraie ou fausse. (Si l’un de vous réussit à retrouver cette actualité, n’hésitez pas à m’envoyer un lien). Mais je trouve que cette affaire est sublime – presque philosophique – et qu’elle devrait constituer une base de réflexion pour tout homme déprimé, dépressif ou suicidaire.

La réflexion philosophique est la suivante : admettons que, au moment où vous lisez ces lignes, vous soyez un homme complètement seul, célibataire, sans amis ni famille, que votre situation est sans espoir, et que vous envisagez sérieusement de mettre fin à votre existence. Si vous en êtes arrivé à ce point, vous devez considérer une ultime, une dernière idée : puisque vous êtes arrivé au bout de la vie, il n’y a plus aucune limite, toutes les options sont envisageables, tout est désormais possible. Vous êtes réellement libre, comme vous ne l’avez jamais été auparavant. Vous souhaitez aller au Mexique pour boire de la Tequila dans un bar appartenant au plus puissant cartel de la drogue ? Sniffer une gigantesque ligne de cocaïne entre les seins d’une prostituée à 2000 euros de l’heure ? Faites-le. Vous voulez passer une nuit dans le plus grand Hôtel parisien, histoire de vivre pendant quelques heures la vie d’un milliardaire ? Faites-le. Vous voulez vous promener à poil dans la rue et hurler de toute votre âme « Macron enculé ! ». Faites-le. Vous voulez braquer une banque ? Mais faites-le bordel. Qu’est-ce qui peut vous arriver, au pire ? Vous avez prévu de mourir de toute façon, c’est donc le moment de faire ce qu’aucun homme vivant ose faire. Vous êtes dans une situation de liberté totale. 

Si vous êtes un homme qui a choisi de vivre en MGTOW, vous n’êtes pas si éloigné que vous ne le pensez de cette philosophie. La philosophie que je viens de décrire à l’instant va au-delà de la prévention du suicide, c’est une philosophie de vie applicable à chaque instant, par chaque homme qui a fait le choix de maximiser sa liberté. En effet, en considérant que vous êtes un homme seul et autonome, vous disposez de nombreuses options qui sont « interdites » aux hommes en couple ou avec des enfants : vous pouvez faire (presque) tout ce que vous voulez. Êtes-vous certain d’avoir essayé tous les passe-temps ? Toutes les activités ? Tous les loisirs ? Avez-vous voyagé sur toute la planète, sur tous les pays, et navigué sur tous les océans ? Avez-vous essayé de découvrir toutes les possibilités que le monde peut offrir ? 

Si l’on considère l’ensemble des choses que l’on peut faire dans ce monde, vous n’en avez même pas exploré 0,0001 %. Ce qui laisser une certaine marge de découverte, et d’options à explorer, et de raisons de vivre. 

Les violons d’Ingres.

Afin de tirer le meilleur parti de vos loisirs, il est plus important de réaliser que le nombre de loisirs est illimité, plutôt que de croire qu’il vous suffit de choisir les « bons » loisirs. En réalité, il n’existe pas de « bons » loisirs. Fondamentalement et philosophiquement, il n’existe qu’un seul et unique loisir : la nouveauté.

Vous devez réaliser que toutes les activités, et je dis bien LA TOTALITÉ des activités humaines, ont une durée de vie limité. Vous pouvez manger 20 fois votre plat préféré. Vous pouvez regarder 50 fois votre film préféré. Vous pouvez relire encore une fois votre roman préféré, celui que vous redécouvrez à chaque fois comme si c’était la première lecture. Mais au bout d’un moment, vous n’aurez plus envie de manger le même plat, de regarder encore une fois le même film, ou de lire encore le même bouquin. Au cours de votre vie, la lassitude s’emparera de chaque aspect de votre existence : votre boulot, qui vous semblait génial les premières semaines, votre nouvelle voiture, qui vous semblait merveilleuse, votre maison ou votre appartement, que vous trouviez parfait jusqu’au moindre centimètre carré, votre jeux vidéo qui vous maintenait éveillé jusque tard dans la nuit. Et oui, avec le temps, même le sexe avec la même femme va vous sembler ennuyant. 

Le problème, c’est qu’une fois qu’un homme se découvre une passion, il pense que cette passion doit perdurer jusqu’à la fin de sa vie. Et lorsque le passe-temps n’est plus une nouveauté et qu’on s’en désintéresse naturellement, on essaie de le maintenir en vie en se forçant à faire quelque chose qui ne nous passionne plus. En soi, cela peut vous rendre malheureux. 

C’est pour cela qu’il convient de se rappeler qu’il n’existe pas de « bons » ou de « mauvais » passe-temps : la valeur d’une passion ne réside pas dans le fait qu’elle ait une valeur intrinsèque, mais dans le fait qu’il existe un nombre illimité d’activités potentielles. Par ailleurs, rien n’interdit d’avoir une passion, de la mettre de côté et d’abandonner parce qu’on ne ressent plus la même chose, puis d’y revenir quelques mois ou quelques années plus tard. Il faut parfois s’éloigner de quelque chose que l’on aime pour y retourner ensuite avec un intérêt encore plus grand qu’avant, une fois que l’on a soi-même suffisamment changé intérieurement.

En définitive, il est donc important de s’intéresser à beaucoup de choses différentes, voire à toutes les options proposées, avant de s’engager sur une poignée de trucs particulier qui nous attirent plus spécifiquement, puis de s’en éloigner, et d’y retourner, et d’alterner, etc… Investissez le temps nécessaire pour essayer des passe-temps que vous pensez aimer. Prenez le temps d’essayer des passe-temps que vous pensez détester. Vous serez surpris de voir à quel point vous êtes doué pour les choses dans lesquelles vous pensez être nullissime, et tout aussi surpris de voir à quel point les choses que vous pensez détester peuvent être agréables. Le simple fait d’essayer des choses donne un but et un sens à votre vie.

Les voyages. 

Bien que les voyages entrent certainement dans la catégorie des « passe-temps » plutôt que des « passions », ils méritent d’être abordés spécifiquement, car ils peuvent apporter des années, voire des décennies, d’activités plaisantes. Cette planète est immense et l’explorer vous permettra de stimuler votre esprit pendant des dizaines d’années, et peut-être même jusqu’à votre mort. Qu’il s’agisse du mode de déplacement, des lieux visités, des cultures rencontrées ou des panoramas offerts, le monde est tout simplement, et de loin, le plus grand et le meilleur jeu vidéo à environnement ouvert auquel vous puissiez jouer. En plus, il n’y pas de temps de téléchargement, et la qualité d’image est aussi vrai que nature. Les NPC sont parfois un peu chiant (surtout dans la map « France »), mais c’est justement le rôle d’un NPC : ils font partie d’un environnement donné. Et bien que les voyages aient eux aussi leurs limites (la nouveauté finit par s’épuiser, comme partout ailleurs), il y a tant de choses à voir et tant de gens avec qui interagir que c’est un « must » pour les personnes sans famille.

C’est pourquoi vous pouvez envisager quelques solutions. Tout d’abord, changer de carrière pour pouvoir travailler à distance. Il y a encore quelques années, avant le COVID, les gens étaient attachés à un bureau ou à une chaîne de montage, et les voyages étaient un luxe qui n’arrivait qu’une fois par an. Aujourd’hui, si votre travail consiste à traiter des données (comptabilité, programmation, gestion de projet, etc.), vous pouvez travailler ailleurs. Deuxièmement, repoussez l’accession à la propriété jusqu’à ce que vous ayez fait le plein de voyages. Non seulement parce qu’il est difficile d’entretenir une maison ou un appartement pendant que vous voyagez, mais aussi parce que c’est en voyageant que vous découvrirez probablement où vous devriez vous sentir vraiment chez vous en premier lieu. Enfin, n’oubliez pas de prévoir un budget pour les voyages. Le voyage étant probablement l’une des meilleures choses que vous ferez dans votre vie, donnez-lui la priorité dans vos finances. Non, vous n’avez pas besoin d’une nouvelle voiture. Non, vous n’avez pas besoin de cet appartement branché dans les quartiers chics. Et non, vous n’avez pas besoin de sushis livrés à domicile bordel de merde. Gardez plutôt l’argent pour voyager. L’expérience sera bien plus enrichissante et gratifiante.

L’aventure, l’exploration, l’inconnu. 

La pire chose que l’on puisse lire sur le profil Tinder d’une gonzesse, c’est qu’elle « aime voyager ». Ce qui suscite normalement la réaction suivante : « Sans déconner, putain ! ». Cela indique que vous ne parlez pas à une personne très intelligente ou unique, et que votre rendez-vous sera très, très ennuyeux. Mais si je préconise fortement les voyages, il ne s’agit pas des voyages à la Chloé parisienne, où l’on se rend dans les lieux touristiques typiques et où on fait un selfie de conasse Instagram en faisant semblant de pousser la Tour de Pise pour éviter qu’elle ne tombe. Moi je vous parle d’incursions à travers le monde, au cœur de différents pays, pour découvrir la vraie vie et la vraie culture des gens qui vivent à cet endroit. Il ne s’agit pas d’être un simple touriste. Il s’agit de faire l’effort de vivre une expérience en voyageant. 

Dans cette logique, puisque c’est l’expérience qui donne sa valeur au voyage et non le voyage en lui-même, vous pouvez vous concentrer sur l’aventure plutôt que sur le simple fait de « visiter ». Cela implique notamment de faire un effort sur le fait de parler la langue étrangère quand on se rend dans un pays, et pas seulement de parler trois mots d’anglais. (Bonus : apprendre une langue est l’une des activités les plus plaisantes de l’existence). 

Cela ne signifie pas que nous devons tous devenir Jack Sparrow, faire le tour du monde à la voile ou mener une vie d’aventurier-pirate au grand cœur (je sais que nous devons tous travailler et gagner notre vie, d’une manière ou d’une autre, avec son lot de journée ennyante à bosser sur quelque chose pour de l’argent). Mais le fait de vivre des aventures plutôt que de se contenter de « visiter des sites » ajoutera un but et un sens à votre vie, sans parler de l’amusement que cela procure (et des rencontres féminines qu’on peut faire ici ou là…).