L’encyclopédie MGTOW. Fondements théoriques et guide pratique. (6)

Chapitre 6. Aspects philosophiques, spirituels et intellectuels. 

Tout comme un ordinateur, l’esprit humain ne peut fonctionner sans un système d’exploitation. Cependant, au lieu de l’appeler « système d’exploitation », nous lui donnons d’autres noms : religion, philosophie de vie, principes moraux, convictions politiques, idéal à atteindre, etc…

Nous avons tous un code de conduite, un « programme interne » plus ou moins conscient, que l’on essaie de construire, puis de suivre du mieux que l’on peut, en fonction des aléas de notre vie quotidienne. Quel que soit le nom que vous donnez à l’ensemble de vos croyances intimes, vous ne pouvez pas fonctionner sans, et vous ne pouvez pas l’ignorer. Aucun homme n’est véritablement une « page blanche », même (et surtout) ceux qui prétendre le contraire. 

En général, le domaine des « Grandes Questions » commencer à prendre de l’importance au moment où nous avons réussi à résoudre la plupart des problèmes les plus urgents. C’est ainsi que, une fois que vous avez une situation économique et sociale, que vous payez votre loyer (ou votre emprunt), bref, une fois que vous avez réussi à satisfaire vos besoins primaires tels qu’ils sont présentés dans la fameuse hiérarchie des besoins de Maslow, vous commencez à vous poser certaines questions…

« Qu’est-ce que je dois faire, maintenant ? ». « Quel est le sens de ma vie ? ». « Comment vais-je affronter l’idée de ma propre finitude, de ma propre mort ? ». « A quoi bon faire tout ce que je fais ? ». 

Sur cet aspect, il y a bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas du tout le seul mec à vous poser ce genre de questions : l’homme essaie de répondre à ces grandes questions depuis que l’humanité existe. La mauvaise nouvelle, c’est que l’homme essaie de répondre à ces grandes questions depuis que l’humanité existe, et que personne n’a encore trouvé la réponse, ce qui implique que c’est votre tour d’apporter votre réponse à ces grandes interrogations de l’existence. 

Autrefois, les hommes se posaient moins de questions (la majorité des hommes) parce qu’ils étaient trop occupés à satisfaire aux besoins de leurs familles : les hommes de jadis avaient une femme et un (ou plusieurs) enfant(s). Cela suffisait amplement à leur fournir un but dans l’existence et une raison de vivre. « Je fais tout ça par amour pour ma femme ». « Je fais ce que je fais pour mes enfants, pour leur avenir, parce que je les aime et qu’ils sont tout ce que j’ai de plus précieux au monde ». Et puis, un jour, les boomers ont décidé que de transmettre l’amour et la civilisation à la prochaine génération, c’était de la merde, et que ce serait désormais « chacun pour soi et Dieu pour tous ». Depuis, les hommes ont de plus en plus de mal à trouver une épouse convenable et à faire des enfants, parce que les boomers ont décidé qu’on serait tellement plus à l’aise dans une société multiculturelle, féministe, matérialiste et nihiliste. 

Auparavant, vous aviez une femme et des enfants, et vous n’aviez donc ni le temps, ni les loisirs, de vous mesurer aux plus grandes philosophiques de l’humanité. Vous viviez pour vos enfants, pour vos proches et pour votre famille. Mais avec la disparition de ces éléments, il faut trouver ailleurs un but et une raison de vivre. Si vous ne faites rien et que vous vous contentez de faire un « métro-boulot-dodo », le nihilisme et l’hédonisme prendront le dessus sur votre caractère et vous allez faire une dépression existentielle qui va se finir en suicide. Dites-vous que des hommes plus fort mentalement que vous n’ont pas su résister au nihilisme du monde moderne, alors ne surestimez pas la force des puissances destructrices à l’œuvre autour de vous. 

Il est donc obligatoire pour chaque homme MGTOW de comprendre pourquoi il est en vie, ce qu’il va faire de son existence et, en fin de compte, de faire face à sa propre mortalité. 

La religion. 

Il y a deux types de personnes dans ce monde : celles qui croient en une religion et celles qui n’y croient pas. Veuillez noter que j’appartiens à la première catégorie, et que cela peut influencer la façon dont j’ai rédigé l’article que vous êtes en train de lire. 

Si vous ne croyez pas, vous faites partie d’un pourcentage important et croissant de la population qui ne voit tout simplement pas d’argument ou de preuve convaincante pour justifier la justesse d’une religion particulière. Qu’il s’agisse de remettre en question la véracité de textes religieux vieux de plusieurs millénaires, de l’absence d’un dieu annonçant son existence ou de la quantité de preuves scientifiques indiquant que l’univers obéit simplement à des lois de la physique, vous n’êtes tout simplement pas convaincu, au plus profond de votre cœur, de la justesse de l’une ou l’autre des religions du monde. C’est tout à fait normal, car c’est l’expérience de la plupart des êtres humains, y compris de certains, qui se disent religieux.

Mais si vous croyez sincèrement en une religion, vous êtes l’une des personnes les plus chanceuses, car la raison pour laquelle vous êtes ici et ce que vous devez faire sont très clairs, car ils sont expliqués dans vos textes religieux. Qu’il s’agisse du judaïsme, du christianisme, de l’islam, etc… les religions elles-mêmes vous disent non seulement pourquoi vous êtes ici, ce que vous devez faire et ce qui se passera après votre mort, mais elles éliminent aussi l’angoisse liée à l’acceptation de votre propre mortalité. 

En outre, ces religions vous offrent un sentiment d’appartenance et une communauté. Ainsi, même s’il n’y a aucune femme de qui vous pourriez tomber amoureux, personne à épouser et aucun enfant à venir, il existe une communauté religieuse à laquelle vous pouvez adhérer et dans laquelle vous pouvez nouer des relations humaines. Mais l’avantage le plus important de la croyance en une religion est peut-être le but absolu qu’elle vous donne : nouer une relation avec votre dieu. En effet, si vous croyez vraiment en votre religion, vous ne pouvez pas vous tromper en ayant une relation personnelle avec l’être tout-puissant et omniscient qui a tout créé. C’est un confort que les profanes ne connaîtront jamais et dont vous devriez être éternellement reconnaissant.

Pourtant, même si vous êtes athée, cela ne signifie pas que la religion ne peut pas jouer un rôle positif dans votre vie. Ouvrez la Bible, le Coran, le livre des morts Tibétain, un Upanishad, et vous y trouverez des chapitres pleins de sagesse. Vous pouvez même assister à un office ou un sermon, car cela ne vous fera pas de mal. Cela ne veut pas dire que vous allez « trouver Dieu » et adhérer à cette religion particulière, mais vous pourriez certainement vous inspirer de leur code religieux pour créer votre propre « système d’exploitation ».

Ainsi, quel que soit votre choix, vous ne devez pas ignorer la religion : soit vous êtes Athée, et vous pouvez toujours vous intéresser aux religions, ne serait-ce que pour former votre culture générale, soit vous êtes croyant, et dans ce cas, vous devez également vous intéresser à la religion qui est la vôtre, conformément aux principes et valeurs de la religion que vous avez choisie. Dans tous les cas, votre vie doit contenir un aspect religieux, que ce soit par foi ou par curiosité humaine. 

La philosophie. 

Que vous soyez athée ou religieux, la philosophie peut soit compléter votre religion, soit constituer un « système d’exploitation » personnel à part entière. Nous quittons ici les religions structurées telles que l’Islam et le christianisme pour entrer dans des écoles de pensée philosophiques plus « orientales ». Stoïcisme, taoïsme, zen, bouddhisme, épicurisme : autant de philosophies qui vous expliquent comment vivre votre vie et en tirer le meilleur parti. Il n’est pas nécessaire de les étudier de manière structurée, mais ces écoles de pensée ont vu le jour parce que des milliards de personnes avant vous se sont débattues avec exactement les mêmes questions existentielles. Et vous pouvez certainement lutter seul contre les monstres que sont votre propre mortalité et le but de votre vie, mais il est de votre devoir de vous familiariser au moins avec certains des concepts philosophiques les plus connus, car ils vous rendront la vie non seulement beaucoup plus facile, mais vous donneront aussi un but et un sens (en plus de vous cultiver). 

Une analyse complète de toutes les philosophies du monde dépasse bien trop largement le cadre de cet article, mais l’étude de ces différentes philosophies serait un investissement incroyablement judicieux de votre temps. Il existe certainement des livres que vous pouvez lire ou des cours universitaires que vous pouvez suivre, mais il y a eu une floraison d’excellents podcasts et de chaînes YouTube qui rendent ces philosophies non seulement plus intéressantes, mais aussi très digestes (par exemple, vous n’êtes obligés de lire l’intégralité de Kant, mais au moins connaître ce dont il parle). Néanmoins, si vous voulez rendre justice à ces philosophies du monde, il vous faudra des années d’étude à temps partiel. En abandonnant les jeux vidéo ou en résiliant votre abonnement à Netflix, vous devriez libérer le temps nécessaire pour vous familiariser avec ces philosophies et les intégrer dans votre vie.

Votre héritage. 

Le problème avec la religion et la philosophie, c’est qu’il vous faudra des années pour les étudier, y réfléchir, les évaluer, choisir celles qui conviennent à votre vie et à votre éthique, les pratiquer, y croire (peut-être ?) et, enfin, être en paix avec elles. Ce qui complique encore les choses, c’est qu’elles ne fournissent pas tant des règles strictes que des lignes directrices. C’est pourquoi suivre une religion ou une philosophie de vie particulière est une quête qui dure toute la vie et à laquelle vous devrez constamment apporter des ajustements. En fin de compte, vous ne saurez pas si vous avez fait le bon choix tant que vous ne serez pas au seuil de la Porte, sentant le souffle froid de la mort sur votre cou.

À cette fin, un objectif beaucoup plus pratique, immédiat et, en fin de compte, obligatoire que l’on peut poursuivre, consiste à construire votre héritage.

La raison pour laquelle c’est (presque) obligatoire, c’est que c’est tout ce à quoi votre vie se résumera. Vous allez mourir. Les richesses que vous aurez accumulées seront partagées entre le gouvernement et vos héritiers (enfin, en France, c’est surtout le gouvernement qui va hériter de vos richesses…). Et tandis que votre existence disparaîtra à jamais de cet univers (ou ira au paradis, si vous choisissez d’y croire), le monde continuera. Et la question est de savoir comment on se souviendra de vous.

Encore une fois, la plupart des êtres humains ont traditionnellement laissé en héritage le fait d’être une bonne mère, un bon père, un grand-père ou une grand-mère aimante. Et cela a déjà été mentionné à maintes reprises, cela ne figure plus au menu : la plupart des hommes finiront leur vie seuls et sans familles. Une question très importante se pose donc à chaque homme qui a fait le choix de devenir MGTOW : pourquoi serez-vous connu une fois que vous serez mort ? Quelle aura été votre contribution à l’humanité ?

J’ai évoqué l’héritage le plus probable que la plupart d’entre vous laisseront derrière eux : leur carrière. Mais cela dépend surtout du temps que vous passerez à travailler, ne serait-ce que pour subvenir à vos besoins. Mais si vous souhaitez que votre empreinte sur ce monde ne se limite pas à « c’était un bon comptable », vous pouvez commencer à travailler à quelque chose de plus grand et de plus mémorable. 

C’est à vous de décider ce que vous souhaitez laisser en héritage en dehors de votre travail. Certains voudront écrire des livres. D’autres créeront des œuvres d’art ou de la musique. Certains feront don de leur temps à des œuvres caritatives. Mais quoi qu’il en soit, ce doit être quelque chose que vous voulez faire, dont vous serez fier et qui vous donnera le sourire juste avant que votre cœur ne batte pour la dernière fois. Le seul conseil que l’on puisse vous donner est de créer au moins un opus magnum pour que vous ne regrettiez pas de ne pas l’avoir fait lorsque vous mourrez.