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La désintégration des relations entre les hommes et les femmes est peut-être le trait le plus marquant du Monde des clowns. Dave Chappelle disait, il y a plusieurs années, que « les hommes et les femmes ne s’entendent plus », et les choses n’ont fait qu’empirer depuis. La méfiance et les difficultés de communication se sont accrues au point qu’une véritable animosité est souvent présente dans les rapports H/F, surtout en ligne. L’hypergamie est l’un des facteurs qui explique tout cela.
L’hypergamie est un terme biologique qui fait référence aux stratégies d’accouplement et de reproduction, en particulier à la stratégie sexuelle féminine, car les femelles sont les gardiennes de la reproduction dans la plupart des espèces animales. L’humain ne fait pas exception.
La psychologie évolutionniste enseigne que les femelles ont évolué pour s’accoupler selon certaines lois biologiques naturelles. Plus la qualité du partenaire que les femmes peuvent attirer est élevée, plus leur progéniture a de chances de survivre et de se reproduire. Au cours de l’histoire biologique, la progéniture des femmes qui recherchaient spécifiquement des partenaires mâles de haute qualité a surpassé la progéniture des femmes qui n’étaient pas aussi sélectives. Le résultat final : des femmes hypergames.
Les sciences sociales ont adopté ce terme pour désigner le comportement humain. Dans ce contexte, l’hypergamie fait toujours référence à la sélection sexuelle, mais plus particulièrement à la tendance des femmes à préférer les hommes riches, éduqués et ambitieux (c’est-à-dire les hommes qui ont démontré la plus grande capacité à acquérir des ressources). Dans les sociétés du monde entier, les femmes libres essaient d’attirer des hommes de haut rang si elles le peuvent.
Lorsque l’on parle d’hypergamie dans le contexte du Monde des clowns, on fait référence à deux phénomènes connexes et indésirables.
Grâce à l’avènement d’applications de rencontres telles que Tinder, les femmes ont plus que jamais le choix de leurs partenaires. Avant les réseaux sociaux, le choix se limitait essentiellement aux personnes qu’elles connaissaient dans l’espace physique : amis d’amis, camarades d’études, collègues de travail, hommes rencontrés dans un bar ou une boite de nuit. Avec les réseaux sociaux, le choix s’est élargi à tous les hommes disponibles dans la ville entière, et même la région, voire carrément le pays entier.
Avant les réseaux sociaux, les hommes peu séduisants pouvaient se rendre dans un pub et compter sur le fait que, tôt ou tard, une femme choisirait de coucher avec eux parce que les autres options de la femme étaient limitées. Après les réseaux sociaux, les hommes peu séduisants doivent rivaliser avec tous les GigaChads disponibles dans un rayon de 50 à 100 kilomètres. Cela a conduit un grand nombre d’hommes à abandonner tout simplement l’espoir de trouver une partenaire.
Aujourd’hui, même les hommes moyennement séduisants ne sont pas certains de pouvoir attirer une femme décente. Étant donné que les femmes choisissent inévitablement parmi les hommes de la plus haute qualité qui leur sont accessibles, et que la majorité des hommes leur sont désormais accessibles, s’envoyer en l’air se résume parfois à faire partie du top 20 % ou du top 10 %. C’est pourquoi un nombre record de jeunes hommes ne s’envoient pas en l’air.
Le deuxième phénomène concerne les femmes qui se débarrassent des hommes avec lesquels elles sont déjà en couple dans l’espoir de passer à la vitesse supérieure.
Une maxime communément admise dit que « les femmes sont aussi fidèles que leurs options », et aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, elles ont une abondance d’options. Internet est capable de mettre chaque femme en contact avec un flux quasi illimité d’hommes grands, musclés et séduisants. Certaines femmes pensent que certains de ces hommes sont bien plus beaux que leur partenaire actuel.
Beaucoup d’hommes ont aujourd’hui le sentiment – justifié ou non – que les femmes d’aujourd’hui sont susceptibles d’abandonner toute relation dès qu’un homme plus séduisant se présente. Ces hommes estiment que les relations à long terme sont beaucoup moins sûres qu’elles ne l’étaient auparavant, en raison de l’hypergamie incontrôlable.
Le monde des clowns est plus violent que la vie normale à bien des égards. Le lien spirituel fondamental avec les autres êtres vivants ayant été rompu, les gens se soucient moins de la souffrance d’autrui. En conséquence, les relations sont beaucoup plus exploitantes et superficielles qu’elles ne l’étaient auparavant. Cela vaut aussi bien pour les relations sexuelles que pour les relations professionnelles.
L’existence de l’hypergamie a conduit à une question politique extrêmement épineuse : dans quelle mesure, le cas échéant, la nature sexuelle des femmes doit-elle être contrôlée ?
Le mariage a été inventé pour contrôler l’hypergamie. L’idée était que si chaque homme avait exactement une femme – ni plus, ni moins – la lutte pour les meilleurs partenaires ne se produirait plus. Tant que les hommes pouvaient être certains d’être avec une seule femme, le ressentiment suscité par l’incapacité des hommes à s’envoyer en l’air serait réduit au minimum.
Le problème est que personne ne veut se marier dans le monde des clowns. Non seulement les gens sont pour la plupart incapables de s’engager à long terme dans quoi que ce soit de nos jours, mais la loi en fait également une situation qu’il faut éviter à tout prix : on ne le répètera jamais assez, il ne faut jamais se marier. Avec la montée du « viol par divorce », les hommes qui se marient risquent de voir la femme s’ennuyer, divorcer et réclamer une pension alimentaire au motif qu’elle est « habituée à un certain mode de vie ». Autrement dit, si vous vous mariez, vous prenez le risque que votre femme divorce, vous prenne votre argent, vous vire de votre propre maison, et s’envoie en l’air avec un autre mec dans VOTRE maison avec VOTRE argent : vous devenez le cuck ultime.
Cette situation a entraîné le retour des conséquences sociales que le mariage était censé prévenir. Les quelques Chad au sommet de la hiérarchie s’envoient en l’air en permanence, les nombreux mecs au bas de la hiérarchie ne s’envoient jamais en l’air, ceux qui se trouvent au milieu vivent dans la crainte de perdre leur position, et la misère abonde. Le résultat inévitable est qu’un grand nombre d’hommes se désintéressent complètement de la société.
Il est difficile de prédire où s’arrêtera le phénomène de l’hypergamie. Mais quelques indices peuvent être fournis par l’augmentation déconcertante des hommes qui ne croient plus à l’émancipation des femmes. Un retour à ce que Jordan Peterson appelle la « monogamie forcée » est tout à fait possible, mais pour être honnête, je pense que c’est hautement improbable.