Les Trois Étendards accueille de nouveau Alex Dev, un contributeur régulier sur ce site.
Bonne lecture !
Aujourd’hui est un grand jour. C’est même un jour qui sera à marquer d’une pierre blanche, bien propre, bien polie… Un jour faste, un jour unique. Car, voyez-vous cher lecteur, je vais dès maintenant procéder à un debunkage dont l’échelle et la portée vont probablement avoir des conséquences inimaginables sur l’ensemble de ma réflexion philosophique, sur la totalité de ma manière d’appréhender le monde. Et par la même, peut être bien la vôtre.
Laissez-moi vous raconter l’histoire de ce qui va sans doute s’avérer être la plus grande supercherie de tous les temps. La ruse du diable en personne, la déception ultime de la matrice de domination, le scam le plus élaboré qu’il soit possible d’imaginer.
Nous sommes donc en 2023.
Le monde, après 70 ans de domination en Occident par l’idéologie capitaliste, a inscrit son dernier développement dans un néo-libéralisme qui ne connait plus la moindre limite, et qui se transforme, petit à petit, sous nos yeux ébahis, en cloaque totalitaire dément, dont le contour précise l’émergence d’un probable universalisme politique et religieux qui, avec le renfort de percées technologiques décisives, d’un contrôle social avancé et d’une propagande savamment orchestrée, promet de diriger le monde d’une main de fer, sans partage aucun.
Une élite corrompue jusqu’à l’os, sectaire et complètement mégalomane, s’est bel et bien donné pour mission de séparer du peuple des humains les plus riches artificiers globalistes de la masse grouillante, en l’empoisonnant de son idéologie jusqu’à plus soif, jusqu’à la reddition, jusqu’à l’abdication totale de sa souveraineté.
Pourquoi cela arrive-t-il ? Quel est le mystérieux prodige qui rend tout cela possible ?
Accrochez-vous bien, ce post va aller le plus loin possible en matière de dissidence, je vous garantis qu’il ne sera pas envisageable, sous aucun prétexte, de prétendre à la fin de cet essai, qu’être plus radical que cela fût encore imaginable.
Pourquoi donc la matrice totalitaire existe ? Quelle est sa structure ? Son principe impératif ? Son ADN ?
La matrice, c’est celle du libéralisme.
Ce mot, nous l’entendons du soir au matin, sur tous les réseaux, sur toutes les chaînes de télévision, sur tous les canaux de communication, sur tous les blogs, partout.
Le libéralisme est le nom du paradigme dans lequel tout l’Occident vit depuis plusieurs siècles.
Il s’agit de l’archimème de la société occidentale, son squelette, son principe structurant, sa plus solide fondation idéologique.
Tous, du matin au soir, et du soir au matin, nous vivons le libéralisme, nous le mangeons, nous le respirons, nous sommes complètement immergés dans sa réalité, dans son imaginaire, dans son omnipotence, caractéristique des grands systèmes de pensée à portée universelle.
Il est tellement présent dans et autour de nous que nous n’y prêtons pas ou plus attention. Il est tellement intriqué dans notre mode de vie que nous ne le remarquons plus, nous sommes devenus des parties uniques dépendantes de ce superorganisme, nous le nourrissons aussi, en lui permettant chaque jour de se perpétuer un peu plus, par la soumission à la gigantesque matrice de domination que ce dernier a déployé sur le monde pour nous faire accepter son paradigme, pour arracher chaque jour un peu plus notre consentement, pour nous forcer, par l’hypnose et l’imitation instinctive des modèles qu’il produit sans cesse, à ne plus remettre en question son incontestable arbitrage philosophique, spirituel, et même, métaphysique.
Intéressons-nous donc à ce qui donne à la matrice libéraliste un pouvoir si subversif qu’il a pu emporter l’adhésion pendant tout ce temps, de millions, peut-être de milliards d’êtres humains en quête de repères, de limites, de règles, de lois, de cadre, de discours, de visions et de sacré.
Le libéralisme, c’est la philosophie de la libération. C’est, comme sa racine sémantique l’indique clairement, l’idée de libérer.
Parce qu’il considère que nous naissons avec des chaînes à l’esprit et au corps, le libéralisme est cette philosophie, ce système, ce corpus idéologique qui se propose de nous émanciper, de nous libérer de nos chaînes, de nous rendre, si j’ose dire, libres.
Comment une telle promesse pourrait-elle bien être tenue ?
En insistant sur le fondement idéologique du libéralisme, on remontera empiriquement jusqu’au principe archaïque premier autorisant la pensée du libéralisme, c’est-à-dire, le nominalisme.
Le nominalisme est la racine idéologique ultime du libéralisme. Le nominalisme, tel que présenté lors de son inception dans le monde des idées par son concepteur, Jean Roscelin, qui vécut semble-t-il au 11ème siècle en Europe, est une doctrine philosophique qui considère que seul existe le particulier, le général et les concepts étant de pures constructions, des commodités de l’esprit sans réalité aucune.
Le nominalisme appréhende les concepts, les généralisations, les classifications, comme des non-existants, il ne voit que l’individualité, la particularité.
La catégorie, le groupe, ne sont pour le nominalisme que des abstractions sans fondement.
Le nominalisme nie simplement toute forme d’essence.
Il ne reconnaît de réalité que dans l’apparente singularité des choses et des êtres.
Dès lors, le libéralisme, né de la fusion des implications économiques, spirituelles philosophiques et même religieuses portées par l’émergence du nominalisme dans le monde réel, a entièrement calqué son mode de développement holistique sur la base de l’application du nominalisme et de ses principes, dans le monde réel et dans la société humaine.
Le libéralisme entend libérer l’individu en l’affranchissant des généralisations, en l’émancipant des identifications aux concepts, aux groupes, aux systèmes collectifs.
C’est là toute l’idée du libéralisme.
Rendre l’individu libre de toute identité collective, toute idée autre que lui-même, de toute collectivité qui se dresserait sur le chemin de la primauté individualiste.
Le libéralisme est l’idée selon laquelle rien ne doit entraver l’émancipation totale de l’individu, rien ne doit empêcher sa libération de toute forme d’appartenance à quelque chose, quoi que ce fut, de plus large, de plus grand que lui.
C’est l’individualisme porté à son paroxysme, à sa plus radicale expression dans le réel.
Quelles sont les implications du libéralisme au niveau philosophique ?
Le libéralisme, puisqu’il contient en germe le nominalisme, se montre par nature très hostile à toute forme d’identité de groupe, ou identité collective.
La famille, le genre, la Nation, la culture, la civilisation, l’histoire, le destin, tout cela est perçu par le libéralisme comme des formes d’identités collectives qui sont susceptibles de prévenir la libération totale de l’individu, et qui par voie de conséquence doivent être éradiqués.
L’appartenance au genre est, selon les tenants du libéralisme, une forme d’identité collective qui doit être perçue comme une menace.
L’appartenance à une culture, une famille, une communauté, une nation, en somme toute forme d’identité collective, lui semblent également représenter des limites intolérables à l’émancipation individuelle.
À un niveau extrême de développement, l’humanité elle-même sera considérée comme une forme d’identité collective, qu’il faudra annihiler en permettant à l’homme de s’émanciper, vous lisez bien, de sa condition humaine : par le transhumanisme, la transidentité, l’hybridation avec la machine, et toute les aberrations systémiques proposées par les tenants actuels du Grand Reset, vaccin et crédit social compris.
Le libéralisme est donc la forme la plus aboutie de tentative de déconstruction de ce qui fait l’être humain, et considère, à tort, que l’on ne peut être vraiment libre que lorsqu’on embrasse intégralement le culte du dépassement de la condition humaine à travers la libération de toute forme d’identité collective ou conceptuelle, jusqu’à la destruction même de la notion d’humanité en chacun de nous.
Quel piège. Le diable en personne n’aurait pas mieux fait.
Comment serait-il possible de faire plus antihumain ?
Comment un système tout entier peut-il prétendre libérer les individus tout en les menant à la négation de leur propre essence ?
Comment peut-il mentir à ses sujets et manger ses propres enfants ?
C’est juste une aberration, un paradoxe métaphysique insurmontable, qui abrite la destruction de l’humanité en son propre sein.
C’est à c’est cette conclusion que les grands penseurs de notre temps parviennent, en remontant, comme je viens de le faire, jusqu’aux origines radicales du paradigme libéraliste.
Et il y en a un en particulier, qui, comme vous l’avez remarqué, a attiré ces derniers temps toute mon attention.
Il s’agit d’Alexander Dugin.
Ce philosophe idéologue qui bénéficie d’un prestige international pour avoir conceptualisé l’émergence de la Quatrième Théorie Politique, devant succéder à la fois au communisme, au fascisme et au libéralisme, connaît parfaitement cette profonde affiliation du libéralisme et du nominalisme. Il est même à la tête d’un mouvement d’opposition extrêmement structuré qui a théorisé clairement cette dichotomie, et qui prétend s’opposer au libéralisme en éveillant le monde entier sur cette question, proposant une lecture de l’histoire qui permettrait de penser en dehors du principe du libéralisme et ses paradoxes métaphysiques léthaux.
Il entend par là construire une alternative crédible au libéralisme par l’émergence d’un monde multipolarisé dans lequel chaque identité collective serait libre d’exprimer et conserver ses propre valeurs, dans lequel l’appartenance à quoi que ce soit de plus grand et de plus large que soi ne serait pas considéré comme un obstacle à l’émancipation individuelle improprement sacralisée, dans lequel l’individualisme absolu et l’émancipation jusqu’à la déshumanisation seraient des erreurs fondamentales, qu’il serait impossible ou ridicule de commettre.
Un monde où l’Occident libéraliste n’aurait plus la primauté intellectuelle, ou le traditionalisme et les valeurs collectives auraient encore un sens et pourraient servir de garde-fou contre l’entropie, la décadence et la dégénérescence inévitable de la société.
Dit comme cela, on serait tenté de croire que la pensée de Dugin est un miracle, que l’élévation de son influence dans le monde des idées est une bénédiction, et l’avènement de sa Quatrième Théorie politique un devoir sacré pour enfin opposer au système libéral, vicié par nature, un paradigme raisonnable et à la hauteur de l’enjeu civilisationnel posé par le monde d’aujourd’hui.
Une singularité historique, et une opportunité qui ne se présentera peut-être plus jamais.
Le temps nous dira si ce qui vient d’être mentionné, avec toute la controverse que cela suppose en Occident, sera encore juste demain, et après-demain.
Mais c’est à vous seul de décider quelle place vous accorderez à ceux qui, comme Alexander Dugin, pensent dès aujourd’hui le monde de manière totale, sans tabous, sans œillères, sans la moindre once de culpabilité.
Force et Honneur.