Clown World (10) – Qu’est-ce que l’accélérationnisme ?

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Comprendre les tendances politiques des années à venir exige que de comprendre ce qu’est l’accélérationnisme.

La clé pour comprendre l’accélérationnisme, c’est de comprendre la métaphore de la grenouille plongée dans l’eau bouillante. Selon cette métaphore, une grenouille placée immédiatement dans une casserole d’eau bouillante en ressortira aussitôt. Si l’on veut faire bouillir la grenouille vivante, il faut la mettre dans de l’eau tiède, puis augmenter la température assez lentement pour que la grenouille ne sente pas l’augmentation de la chaleur de l’eau. 

La métaphore de la grenouille plongée dans l’eau bouillante s’applique parfaitement aux horreurs de l’Union soviétique. La suppression progressive des droits personnels, et la « goulagisation », lente mais implacable, des opposants politiques, ont montré au monde qu’un gouvernement totalitaire peut aller aussi loin qu’il le souhaite, et que les gens ne résisteront pas tant que le processus se déroule assez lentement.

La logique de l’accélérationnisme pourrait s’exprimer ainsi : la proportion de Blancs dans les pays blancs est en baisse, et continuera à baisser tant que la structure gouvernementale actuelle restera en place. Finalement, la proportion de Blancs deviendra si faible que ces derniers pourront être (et seront) éliminés. Comme la population blanche diminue lentement, la situation des européens s’apparente à celle de la grenouille qui est plongée dans l’eau tiède qui se réchauffe très lentement.

De la même manière que la grenouille pourrait être sauvée instantanément en sautant en dehors de la marmite d’eau bouillante, la race blanche pourrait être sauvée en accélérant la destruction de son gouvernement et la destruction du système qui exige l’importation de main-d’œuvre bon marché en provenance d’Afrique, du Maghreb et du Moyen-Orient. Cela pourrait être réalisé en faisant monter les tensions politiques, jusqu’au point d’ébullition.

S’il doit y avoir une guerre raciale apocalyptique, mieux vaut la commencer aujourd’hui, pendant que les chiffres sont encore favorables, plutôt que d’attendre que l’immigration massive ait réduit la proportion des Blancs dans la population. Ceci est le raisonnement de Brenton Tarrant, l’auteur des attentats de Christchurch. Dans son manifeste, ce dernier estime, en substance, que « si une fusillade dans une mosquée contribue à accélérer les tensions vers cette guerre raciale, alors c’est tant mieux ». Cela ressemble à la logique d’un monstre, d’un pervers ou d’un psychopathe – et c’est le cas – mais la triste ironie est que Tarrant a obtenu presque tout ce qu’il voulait de son acte. Le gouvernement néo-zélandais a sauté à pieds joints dans le piège.

Tout d’abord, le gouvernement a interdit les armes à feu semi-automatiques, creusant ainsi un fossé entre les propriétaires d’armes à feu, selon que ces derniers habitent en zone rurale, ou dans certains « quartiers ». Ensuite, les gauchistes ont commencé à lancer toutes sortes d’injures aux personnes de la classe ouvrière préoccupées par les effets de l’immigration massive sur leurs salaires, les traitant de « racistes » et de « nazis », ce qui a commencé à alerter même les blancs les plus endormis. Le plus horrible, c’est que « Radio New Zealand » est allé jusqu’à diffuser l’appel à la prière des musulmans, faisant enrager les chrétiens et les athées.

Le jackpot, c’était les salves de récrimination mutuelle qui ont balayé la Nouvelle-Zélande : alors que tout le monde à gauche traitait Brenton Tarrant de suprémaciste blanc, tout le monde à droite traitait Tarrant d’écofasciste de la classe ouvrière et a déclaré que ses actions étaient facilitées par la politique d’immigration des gens de gauche. La nation s’est déchirée en deux. Si Tarrant avait eu accès à Internet dans sa cellule, il aurait ri aux éclats.

Toutefois, s’il a obtenu ce qu’il voulait en ce qui concerne le chaos social immédiat, il n’a peut-être pas obtenu ce qu’il voulait en ce qui concerne l’acceptation plus large de ses « idéaux ». Après tout, l’accélérationnisme présente un défaut majeur et évident : il est difficile de le distinguer du simple acte de destruction immédiat et sans raisons apparentes.

Toute personne envisageant l’accélérationnisme doit se demander : vers quoi accélérons-nous réellement ?

Parce que si nous accélérons vers un effondrement du système social actuel, à quel moment cessons-nous d’essayer d’accélérer l’effondrement et essayons-nous plutôt de résister à l’entropie et de reconstruire une société digne d’être vécue ? Accélérons-nous le retour à l’ère victorienne ? L’âge médiéval ? L’âge de pierre ? Au final, il semble que l’accélérationnisme ne soit qu’une autre forme d’anarcho-nihilisme, une énergie masculine devenue autodestructrice par manque de direction correcte.

Une idéologie masculine vraiment décente, plutôt que de détruire et d’accroître le chaos, chercherait à créer et à accroître l’ordre. Pour ce faire, elle ne se concentrerait pas sur un récit de destruction collective future. Elle devrait plutôt se concentrer sur un récit de création collective future, de construction d’un monde différent du monde moderne. 

La promotion de la masculinité, c’est-à-dire de la pulsion ordonnatrice de l’existence, opposée au chaos symbolique et métaphysique représenté par le féminin, est nécessaire pour contrecarrer l’attrait de l’accélérationnisme.