Il y a quelques jours, j’ai accepté de répondre à une journaliste ouvertement féministe, qui souhaitait réaliser une interview. Vous trouverez cette interview en cliquant ici. Sachez toutefois qu’il s’agit d’une version éditée. En effet, la journaliste reconnaît elle-même que l’intégralité des échanges a été très long, et qu’elle a donc choisi de publier des « extraits ». Même si mes réponses ne sont effectivement pas tronquées, elles demeurent incomplètes, puisque le lecteur (ou la lectrice) ne découvre qu’une partie seulement de ce que je dis.
Par souci de vérité et d’authenticité, je fais ici le choix de ne rien cacher à mes lecteurs. Je publie donc ci-après la totalité de mes échanges avec cette journaliste. Vous pourrez ainsi lire dans un premier temps la version féministe et « éditée » de mon interview, et puis vous pourrez lire ici la version intégrale, non-censurée, et masculiniste, de mon interview. (Je vous conseille plutôt de lire directement ici la version intégrale). Vous pourrez ensuite vous faire votre propre jugement.
Bonne lecture !
Pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous : prénom / âge / profession
Je m’appelle Raffaello Bellino et je suis le créateur du site « Les Trois Étendards », sur lequel je propose des traductions, en français, d’articles masculinistes anglais, italien et russe, ainsi que mes propres publications. Je suis un trentenaire, et je ne souhaite pas communiquer sur ma profession.
Quand avez-vous créé votre site « Les trois étendards » ? Pourquoi ce nom ? Pourquoi avoir voulu créer le site ?
J’ai créé le site « Les trois étendards » dans les années 2000. Ce nom est une référence au Roman de Lucien Rebatet « Les deux étendards », et le titre de ce roman est lui-même inspiré des « Exercices spirituels » de saint Ignace de Loyola, dans lequel une méditation est proposée sur deux étendards : celui du Christ et celui de Lucifer. Cette façon de percevoir le monde dans une dualité ne me convient pas, car elle est trop réductrice et ne vise qu’à tout diviser en deux camps : le bien et le mal, le bon et le mauvais, le juste et l’injuste, etc… Je préfère proposer une vision ternaire de l’existence, composée de trois éléments. Le premier élément représente la cohésion, la concentration, l’agglomération : c’est la tendance qui lie ensemble les composants du monde. Le deuxième élément représente la tendance à la dispersion, à la dissolution, à l’annihilation de tout ce qui existe. Enfin, le troisième élément représente l’équilibre des deux premiers, l’équilibre de la cohésion et de la dispersion, qui donne naissance à la troisième tendance, celle de l’activité, de la multiplicité, de la création dans son infinie variété. Par ce titre, j’invite mes lecteurs à résister à la tendance mentale consistant à tout diviser en deux et à porter un jugement, pour les pousser à considérer l’existence de deux éléments contraires et de leur résultante. C’est pourquoi toute analyse juste est nécessairement une triade.
J’ai créé ce site pour partager mes recherches, mes réflexions et mes études dans le domaine du masculinisme.
Quelle est votre définition du masculinisme ?
Cette question est toujours extrêmement drôle et nous fait bien rire dans l’Androsphère ! Le fait de demander « ma » définition du masculinisme suppose que chacun peut avoir « sa » définition du masculinisme, comme s’il s’agissait de quelque chose de subjectif, dont l’appréciation dépendrait de chaque individu. Vous viendrait-il à l’idée d’avoir « votre » propre définition de ce qu’est la botanique ou la minéralogie ? Comme si chacun possédait sa propre interprétation de ce que sont les végétaux ou les minéraux.
Je reconnaît que le terme « masculinisme » prête à confusion car il se termine par le suffixe « -isme ». Toutefois, contrairement à ce que son nom indique aux premiers abords, le masculinisme n’est pas une idéologie, mais une praxéologie qui se donne pour objet l’analyse de la condition masculine et des interactions hommes/femmes du point de vue béhavioriste et du point de vue de la psychologie évolutionniste. A l’opposé du féminisme, qui est une idéologie au sens propre et qui repose sur un ensemble de croyance instaurant une vision du monde particulière, le masculinisme repose sur des fondements scientifiques. Par ailleurs, le masculinisme puise également ses sources dans des domaines aussi varié que les sciences juridiques, les sciences économiques, les sciences sociales, la biologie, l’histoire, la philosophie, l’anthropologie, la psychologie, etc…
Il résulte de cela que le masculinisme consiste en l’étude des rapports hommes/femmes, en tant que système biologique naturel et évolutif, qui exploite et organise les stratégies sexuelles des deux sexes, pour alimenter sa propre croissance en un système social complexe. Autrement dit, notre corps est un système biologique composé de diverses cellules spécialisées travaillant en harmonie et synchronisées selon des cycles hormonaux qui régulent nos cycles de vie sexuelle et reproductive : de la naissance à la puberté et à l’adolescence, en passant par la maturité sexuelle, la fertilité, jusqu’au vieillissement et à la mort. En fonction de cet impératif biologique, les hommes et les femmes se lient entre eux pour former des groupes sociaux complexes, tels que la famille, les nations, et des civilisations entières, lesquelles coordonnent leur organisation par le biais de normes culturelles. En effet, notre vie intime, relationnelle, affective et sexuelle fait partie intégrante d’un processus universel plus large d’évolution et de création, dont les données peuvent être compilées et étudiées afin de parvenir à une compréhension unifiée de notre évolution personnelle, culturelle, civilisationnelle, et universelle.
Le masculinisme se développe depuis une vingtaine d’années environ et progresse peu à peu vers une vision holistique de la condition humaine dans laquelle de nombreuses connaissances pourront être synthétisées et utilisées pour mieux comprendre la nature de l’homme, et celle de la femme. Les masculinistes s’intéressent ainsi à des sujets aussi divers que l’impact de l’énergie solaire sur les hormones sexuelles, les origines sexuelles du conflit social, l’impact de la testostérone sur les tendances démographiques, les stratégies sexuelles et reproductives des deux sexes, mais aussi à des sujets plus « triviaux » comme, par exemple, la séduction.
Pouvez-vous m’expliquer ce que vous entendez par : « l’approche « déconstructionniste », typique du « politiquement correct » pédo-LGBT judéo-marxiste féministe, doit être annihilée. »
Le point de vue fortement « biologisant » du masculinisme peut décontenancer les non-initiés, habitué aux discours d’une certaine gauche selon lesquels ce sont les rapports sociaux qui définissent l’individu, et que c’est la société qui impose, organise et divise les personnes en « catégories » (homme/femme). Cette immonde bouillie idéologique socioconstructiviste est une véritable négation de la nature humaine. Il est grand temps de dénoncer certains universitaires en sciences sociales, et d’affirmer haut et fort que le comportement humain est essentiellement façonné par des adaptations psychobiologiques évolutives. Les « déconstructionnistes » ont empoisonné la société avec plusieurs dogmes tous plus faux les uns que les autres. Le premier dogme consiste à faire croire que les hommes et les femmes naissent égaux et semblables, et que c’est la société qui leur assigne un « rôle de genre ». Cette idée selon laquelle « l’esprit n’a pas de traits innés » est fausse : le fait de venir au monde dans un corps d’homme ou dans un corps de femme est un fait déterminant. Les petits garçons et les petites filles sont déjà des garçons et des filles, et pensent et se comportent comme tels, avant même que les parents, ou la société, ne les « socialise » ou ne les éduque dans un sens ou dans un autre. Le deuxième dogme consiste à imposer l’idée romantique selon laquelle les humains naissent bons et sont ensuite corrompus par la société. C’est là un renversement de valeurs : la société existe parce qu’il y a des individus, et non l’inverse. Enfin, le troisième dogme est certainement le plus répandu et le plus dévastateur, c’est la thèse du « fantôme dans la machine » : chaque être humain peut faire des choix librement et indépendamment de la biologie, il existerait d’une part, « l’âme », « l’esprit » ou « le mental », et d’autre part, le corps. L’être humain serait ainsi une sorte d’être qui « habiterait » un corps, sans que le corps n’influence en quoi que ce soit « l’être » qui l’habite. En français, ce dogme s’est installé par l’utilisation abusive de l’auxiliaire « avoir » : on « a » un corps d’homme ou un corps de femme. En réalité, vous « n’avez » pas de corps : vous « êtes » un corps. Une part grandissante de progressistes sont horrifiés par l’idée que le corps et « l’âme », « l’esprit » ou « le mental » puissent s’influencer réciproquement : cela implique premièrement que les êtres humains sont imparfaits, deuxièmement, qu’ils sont déterminés, et troisièmement, qu’ils sont inégaux (c’est horreur suprême pour un gauchiste). En réalité, il n’y a pas de quoi s’inquiéter : reconnaître que les êtres sont inégaux – notamment les hommes et les femmes – ne conduit pas nécessairement à renoncer à tout idéal de gauche. En effet, l’égalité politique n’exige pas la similitude totale des citoyens, lesquels sont libres de croire au « progrès moral » s’ils tiennent compte des comportements égoïstes naturels. De plus, le fait qu’un comportement ait une cause biologique n’exclut pas que l’on demeure responsable de ce comportement. Enfin, il n’est pas nécessaire de croire que les processus évolutifs qui ont façonné l’espèce humaine aient un « objectif » (historique, moral…ou religieux), il suffit de reconnaître que le cerveau, lui, a un objectif. L’idée du « fantôme dans la machine » a trop d’impact dans la société française. Cette fausse doctrine fait croire que la liberté, la dignité et la responsabilité de l’homme et de la femme sont incompatibles avec une compréhension biologique du fonctionnement des sexes, souvent présentée comme « réductionniste » ou « déterministe ». C’est tout le contraire ! Une meilleure compréhension de la nature féminine (et de la nature masculine) permet une meilleure compréhension de la société, et des individus qui la composent.
En ce qui concerne l’expression « pédo-LGBT judéo-marxiste féministe », c’est en réalité très simple. Je dénonce d’une part le mouvement LGBT, qui est un milieu dans lequel les affaires de pédophilie sont extrêmement fréquentes. Je rappelle à toutes fins utiles que le fait, pour une personne majeure, d’exercer une atteinte sexuelle sur un mineur est un crime abominable. Je dénonce d’autre part l’influence trop importante de certaines féministes juives et/ou marxistes dans le mouvement féministe, et en particulier les travaux des femmes comme Judy Blume, Judith Butler, Andrea Dworkin, Shulamith Firestone, Betty Friedan, Brenda Howard, Erica Jong, Gloria Steinem, et Naomi Wolf.
Que reprochez-vous aux féministes ?
Je ne reproche absolument rien aux féministes. Depuis qu’elles existent, elles n’ont produit aucune contribution intellectuelle majeure, et elles n’ont absolument rien accompli de notable. Elles ne font que produire des concepts creux pour commenter les changements sociétaux que la civilisation moderne traverse actuellement. En effet, les récents progrès biotechnologique des dernières décennies, liés notamment aux conditions de la reproduction humaine, ont conduit les sociétés occidentales à accorder une primauté de fait à l’hypergamie féminine. Cette primauté sociétale accordée à l’hypergamie a permis à son tour l’établissement d’un ordre social, économique et politique à prédominance féminine (l’impératif féminin) qui a conduit à une révolution sexuelle puis sociétale puis civilisationnelle (le féminisme). Le monde moderne est soumis à un changement anthropologique par lequel l’impulsion biologique féminine (l’hypergamie) devient l’impératif social par défaut (l’impératif féminin), qui s’est manifesté dans la société française sous la forme d’un conditionnement social (l’émancipation féminine) renforcé par une idéologie de gauche (le féminisme).
Les valeurs féministes ont pris de l’importance parce que les femmes se sont libérées d’un processus biologique (le risque de grossesse) auquel elles étaient soumises depuis des millénaires. Les changements de « valeurs », de comportements, d’attitudes, et de croyances dans la population se sont opérés parce qu’il y a eu un bouleversement de la sexualité humaine. En définitive, les « valeurs féministes » l’ont emporté sur les « valeurs viriles » parce que l’impératif biologique féminin s’est affranchi de certaines limites physiologiques (contraception, avortement). Je pense qu’il faut davantage parler de la féminisation de nos sociétés, comme le processus par lequel la féminité (entendu au sens biologique) devient le moteur des changements sociétaux. En effet, les changements biotechnologiques que sont la contraception et l’avortement ont permis aux femmes d’exercer leur double impératif hypergame différemment (contrôler les relations sexuelles et les naissances), ce qui leur a permis de revendiquer une place dans la société qu’elles n’avaient pas auparavant (obtenir des diplômes et un emploi), ce qui leur a permis de gagner collectivement en influence sociale, économique, et donc politique. Dans la mesure où les effets ne peuvent devancer les causes, force est de constater que le féminisme, en ce qu’il est un mouvement de « conquête » des droits économiques et sociaux en faveur des femmes, n’est en réalité que l’expression politique d’un autre mouvement de conquête – biologique, celui-là – des droits sexuels et reproductifs. C’est parce que les avancées technologiques ont permis aux femmes d’autonomiser leurs droits sexuels et reproductifs qu’elles se sont mises à réclamer des droits économiques et sociaux, afin de faire correspondre leur nouvelle situation sexuelle et civilisationnelle. L’émancipation citoyenne a d’abord été une émancipation sexuelle, et non l’inverse ! L’accumulation de lois françaises, au cours des dernières décennies, en faveur de l’accès aux méthodes contraceptives et à l’IVG, n’est en rien une « conquête » féministe. Ces lois ont pu être promulguées parce que la technologie était disponible. Cela n’aurait eu aucun sens de revendiquer ces « droits » tant que ceux-ci n’étaient pas matériellement possible. Le féminisme était en réalité bien peu de choses : une simple façade idéologique qui n’était qu’une réaction à un basculement anthropologique. En réalité, pour décrire le féminisme, il est possible d’utiliser cette citation de Georges Clemenceau : « Quand les évènements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs ». C’est à peu de choses près ce qu’est le féminisme : une improvisation maladroite utilisé par certains courants politiques (de gauche) pour promouvoir une vision idéologique à contre-courant de la nature humaine.
Qu’est-ce que le mouvement MGTOW ? Pourquoi avez-vous choisi d’en faire partie ? Qu’est-ce qu’il peut apporter à la société ?
Pour bien comprendre le mouvement MGTOW, il faut d’abord bien comprendre le masculinisme. Comme bien d’autres disciplines, le masculinisme est traversé par des courants différents. Chaque homme dispose d’une appétence propre, et de même, chaque masculiniste s’intéresse à un aspect plutôt qu’un autre. Là où certains mettront l’accent sur l’aspect juridique, d’autres préféreront l’analyse économique ou sociologique, tandis que d’autres, encore, se focaliseront sur les aspects biologiques et sexuels. La communauté se décompose ainsi en plusieurs « sous-groupes » : les « MRA » (Men’s Right Activist) ; les « MGTOW », (Men Going Their Own Way) ; les « PUA », (Pick-Up Artists), les adeptes de la « Red Pill » ou de la « Black Pill » ; les partisans de la théorie « FGLMS » (acronyme pour « Face, Game, Look, Money, & Status »), et bien d’autres encore.
En ce qui me concerne, je n’appartiens pas au mouvement MGTOW, même si je partage certains de leurs points de vue et certaines de leurs analyses. Le mouvement MGTOW rassemble des hommes qui renoncent au mariage et à la paternité, en adoptant une stratégie individuelle et spontanée d’auto-préservation par désengagement en réaction aux dangers du gynocentrisme dans les sociétés post-industrielles atteintes par le féminisme. J’ai choisi de ne pas faire partie de ce mouvement car je souhaite, pour ma part, avoir un jour des enfants.
Le mouvement MGTOW (qui, par ailleurs, n’est pas un « mouvement » mais un ensemble de démarches individuelles : les MGTOW ne fonctionnent pas en groupe) ne peut rien apporter à la société, par définition, puisqu’il s’agit justement de se désengager de la société. La meilleure image qui permet de se faire une idée des MGTOW, c’est celle du moine : ce dernier renonce aux « choses de ce monde » – pour parler un langage très XVIIIe siècle – et ne souhaite pas interagir avec le reste de la société. C’est pourquoi MGTOW est une démarche individuelle indifférente aux besoins de la société.
Vous écrivez : « Le sexisme n’est pas la cause de l’objectification de la femme » : que voulez-vous dire ? Est-ce que selon vous le sexisme n’existe pas ?
Tout d’abord, je tiens à préciser que dans le milieu masculiniste, le terme « sexiste » n’est pas péjoratif. Le sexisme est une attitude de discrimination fondée sur le sexe. Et discriminer, c’est distinguer, c’est-à-dire établir une différence entre deux ou plusieurs personnes, deux ou plusieurs choses, d’après des caractères distinctifs.
De toute évidence, les hommes et les femmes possèdent des caractères distinctifs : ils possèdent des corps différents, qui produisent chacun des hormones différentes. Ces hormones différentes régulent des systèmes reproducteurs différents. Et à chaque système reproducteur différent correspond une stratégie sexuelle qui lui est propre. A chaque sexe son système reproducteur, ses hormones et sa stratégie sexuelle. Et à chaque stratégie sexuelle, correspond un comportement, une psychologie, et une personnalité. Et chaque personnalité développe son propre système de valeur, lequel s’articule autour de centres d’intérêts spécifiques.
Autrement dit, non seulement le sexisme existe, mais c’est en plus une bonne chose ! Et, au risque de dire des évidences, je rappelle qu’il est préférable de traiter une femme comme une femme et de traiter un homme comme un homme, à moins de considérer qu’une femme est un homme ou qu’un homme est une femme, ce qui, par définition, n’a aucun sens.
Lorsque j’affirme que « le sexisme n’est pas la cause de l’objectification de la femme », je veux dire deux choses. La première chose, c’est que tout le monde est sexiste : les femmes envers les hommes, et les hommes envers les femmes. Chacun sexe se comporte différemment en présence du sexe opposé, et personne n’interagit de la même manière avec une personne du sexe opposé et avec une personne du même sexe. Et tout cela est parfaitement sain, naturel et normal. La seconde chose, c’est que tout le monde « objectifie » tout le monde : les hommes ont une tendance à l’objectification de la femme, et les femmes ont une tendance à l’objectification des hommes, et là aussi, c’est parfaitement normal.
Quel est votre avis sur le patriarcat ?
Le patriarcat, c’est la civilisation ; et le matriarcat, c’est la barbarie. Mon explication est la suivante : de nombreuses études anthropologiques des tribus primitives et les découvertes de statues comme la Vénus de Willendorf montrent que l’Europe était matriarcale vers -1600. Cette culture matriarcale était matrilinéaire, sédentaire, égalitaire et pacifique. Cela contrastait fortement avec la culture proto-indo-européenne ultérieure, patriarcale et orientée vers la guerre, qui allait remplacer l’ancienne déesse mère par un nouveau dieu masculin de la guerre. Contrairement à ce que l’on pense en premier lieu, une structure matriarcale ne conduit pas à une société libre. En réalité, la tâche d’une civilisation matriarcale consiste à dégrader et à « apprivoiser » la pulsion des jeunes hommes. Le problème social, dans les tribus primitives comme dans la plupart des sociétés féministes modernes, est le suivant : comment briser les jeunes hommes, leur instinct sexuel, de toute les manières, pour le bien de la tribu ? Moi j’affirme que le remplacement de l’ancienne structure matriarcale par la structure patriarcale a libéré l’élan des jeunes hommes et nous a fait atteindre des formes supérieures d’idéaux et de société. Parmi les grandes cultures eurasiennes passées et présentes qui ont adopté des formes strictes de patriarcat, on trouve les Indo-Aryens, les Perses, les Chinois, les Grecs, les Romains, les Arabes, les Turcs et les Russes. Bref, si nous laissons l’Histoire nous guider, c’est très clair : le patriarcat est la seule forme structurelle de hiérarchie suffisamment forte pour soutenir la Civilisation (avec un grand « C ») à tous les niveaux (social, culturel, politique, etc.). Il n’existe pas de Civilisations là où il n’y a pas de Patriarcat.
En quelques générations seulement, les peuples de l’Occident ont été témoins des effets néfastes des luttes féministes anti-patriarcales, à savoir la féminisation forcée, dans pratiquement tous les aspects de leur existence collective. Dans l’éducation, la politique, les affaires, la culture, l’art, et l’armée. Sur tous les fronts, les hommes occidentaux sont transformés en « accusés d’office », au point qu’ils doivent continuellement se sentir coupables et s’excuser d’être des hommes.
Il va sans dire que cette féminisation forcée a infligé un énorme préjudice mental, émotionnel et culturel à l’ensemble de la population occidentale – tant aux hommes qu’aux femmes. Le féminisme nous ramène à l’ancienne structure matriarcale des temps anciens. Les jeunes hommes doivent être apprivoisés, leurs pulsions naturelles régulées et les idéaux qui définissaient autrefois la civilisation européenne sont dégradés et diminués. Tout cela donne des hommes efféminés, faibles, émotionnels et tyranniques, à l’exemple d’un Emmanuel Macron et de son « totalitarisme-soft » inscris dans l’État démocratique libéral moderne : confinements, couvre-feu, « pass-sanitaire », et autres restrictions de liberté du même genre. Face à cela, les masculinistes sont les fervents défenseurs du Patriarcat, et exhortent tous les hommes à préserver l’étincelle de vitalité, de liberté et d’énergie qui risque de plus en plus de s’éteindre dans notre société moderne.
– vous tiquez sur “votre“ définition du masculinisme, mais plus loin dans vos réponses, vous reconnaissez pourtant que “Comme bien d’autres disciplines, le masculinisme est traversé par des courants différents.“ Ma question était donc légitime, vous ne pensez pas ? S’il existe des courants différents, alors tous les hommes n’ont pas nécessairement la même définition du masculinisme…?
Je n’aurais pas dû utiliser le terme de « courant », qui prête à confusion. En réalité, le masculinisme n’a qu’une définition, laquelle détermine l’ensemble des caractères constituant son essence, sa nature même. En revanche, il est possible d’étudier l’un de ses caractères plutôt qu’un autre. Pour le dire autrement, de même que le droit se divise en plusieurs « branches » (droit civil, droit commercial, droit fiscal), le masculinisme se divise en plusieurs « branches ». Celles-ci sont extrêmement variées : la séduction, l’étude du marché sexuel, les dynamiques sociales, la hiérarchie socio-sexuelle, l’hypergamie, les stratégies sexuelles duales, l’impératif féminin, le gynocentrisme, la triade noire, le solipsisme féminin, etc… Les hommes peuvent s’intéresser à un aspect particulier du masculinisme, sans que ce dernier perde sa définition pour autant, de la même manière qu’il est possible d’étudier uniquement le droit civil, ou le droit commercial, ce qui ne veut pas dire que le « Droit » en général possède une définition subjective.
– pourquoi le féminisme, lui, reposerait sur un ensemble de croyances ? Le féminisme aussi puise ses sources dans les sciences juridiques, économiques, sociales, l’histoire, la philosophie… Les études menées sur les inégalités sociétales ne résultent pas de croyances, n’est-ce pas ?
Eh bien, dès son origine, le féminisme a été fondé sur une croyance, une vision du monde particulière : l’idée selon laquelle, tout au long de l’histoire de la race humaine, les femmes ont été opprimées par les hommes. A partir de cette idée (fausse, au demeurant), le féminisme s’est construit sur un argument circulaire. Ainsi, la conclusion résulte des arguments eux-mêmes basés sur la conclusion : la domination masculine repose sur l’existence du patriarcat, qui permet l’établissement par les hommes de leur domination, laquelle engendre le patriarcat, qui instaure une domination masculine, qui entretient le patriarcat, et ainsi de suite… Comme vous le faites si bien remarquer, le féminisme puise ses sources dans « les sciences juridiques, économiques, sociales, l’histoire, la philosophie », c’est-à-dire uniquement dans les sciences « humaines ». Il est assez drôle de constater que le féminisme ne puise jamais ses sources dans les sciences « dures » : la biologie, la morphologie, l’anatomie, la génétique… C’est comme s’il existait quelque chose dans ces sciences qui viendrait contredire le féminisme… C’est assez étrange. Le masculinisme, en revanche, puise ses sources partout, y compris (et surtout !) dans les sciences objectives et mesurables, et non dans les « sciences » subjectives infestées d’idéologues.
– Lorsque vous écrivez : “Les petits garçons et les petites filles sont déjà des garçons et des filles, et pensent et se comportent comme tels“ que cela signifie-t-il ? Si l’on prend par exemple un cliché de genre typique : les petits garçons naissent-ils en voulant jouer aux voitures et les filles aux poupées ? Que voulez-vous dire précisément, que le sexe de naissance définit un genre féminin ou masculin, ce qui est particulièrement binaire ? Or, vous me semblez ne pas aimer la binarité.
Je ne comprends pas ce qui doit être expliqué dans l’idée que les garçons sont des garçons, et que les filles sont des filles. N’est-ce pas une évidence qui s’impose à l’esprit par sa clarté et sa simplicité ? Lorsque vous dites que « le sexe de naissance définit un genre féminin ou masculin », vous n’allez pas assez loin. Le sexe de naissance ne « définit » pas un genre. En réalité, je dis que le sexe de naissance EST le genre. Vous naissez dans un corps d’homme, et vous êtes du genre masculin, ou bien vous naissez dans un corps de femme, et vous êtes du genre féminin. Je me répète, mais cette idée est importante : vous « n’avez » pas de corps : vous « êtes » un corps ! Ainsi, pour répondre à votre question, oui, effectivement, les garçons naissent en voulant jouer aux voitures, et les filles naissent en voulant jouer à la poupée. Les hommes s’intéressent aux choses, les femmes s’intéressent aux personnes, et cela se manifeste naturellement dès le plus jeune âge. Et vous avez raison : c’est particulièrement binaire, mais cela ne me dérange pas, car ce n’est pas la binaritéqui me gêne, mais le dualisme, ce qui est différent.
– Sur quoi vous basez-vous pour affirmer que le milieu LGBT est un milieu où la pédocriminalité est plus fréquente qu’ailleurs ?
Je n’affirme pas que le mouvement LGBT est un milieu dans lequel la pédo-criminalité est plus fréquente qu’ailleurs. J’ai dit que le mouvement LGBT est un milieu dans lequel il y a eu des affaires de pédophilie. Nuance.
– Quel est le rapport entre le féminisme et le judaïsme ? Votre remarque me semble antisémite.
Là encore, nuance ! Je n’établis aucun lien entre féminisme et judaïsme. J’ai dit que je contestais les travaux de certaines féministes juives et/ou marxistes comme Betty Friedan et Gloria Steinem, parmi d’autres.
– Par ailleurs, vous dénoncez leur influence trop importante tout en m’expliquant plus loin que les féministes n’ont rien produit de marquant…?
Oui, c’est très exactement ce que je dis. Les féministes ont une immense influence sur la société, alors même que leur contribution « intellectuelle » frôle le néant.
– Je ne suis pas sûre de comprendre ce que vous entendez par “hypergamie“, car normalement cela signifie que l’on se trouve dans une relation de couple où le conjoint ou la conjointe a un statut social supérieur à soi.
Vous avez (presque !) raison : en principe, l’hypergamie désigne le fait, pour un individu, d’avoir un conjoint dont le statut social est plus élevé. Toutefois, le masculinisme a montré que seules les femmes sont hypergames. « L’hypergamie masculine » n’existe tout simplement pas, et le terme « d’hypergamie féminine » est un pléonasme. En outre, il est possible de dire que les femmes sont hypergames comme l’eau est mouillée, c’est-à-dire que l’hypergamie est consubstantielle à la féminité : non seulement il n’y a que les femmes qui sont hypergames, mais toutes les femmes sont hypergames.
Le masculinisme dispose de très nombreuses réflexions sur l’hypergamie, et j’ai moi-même copieusement écrit sur ce sujet. En synthèse, la femme produit de l’estrogène, de la progestérone, une hormone folliculostimulante et une hormone lutéinisante. L’homme produit de la testostérone. Les différents niveaux hormonaux varient selon que l’on se trouve avant ou après l’ovulation. Contrairement aux hommes, dont les niveaux de testostérone ne varient pas d’un mois sur l’autre, les niveaux hormonaux variables d’une femme conduisent celle-ci à changer intensivement au cours d’un mois, dans une sorte de « schizophrénie hormonale ». C’est une variation que les hommes n’éprouvent pas, n’ayant pas de cycle hormonal comparable.
Les deux phases du cycle féminin, la phase « folliculaire » et la phase « lutéale », conduisent les femmes à adopter une sorte de double comportement, afin de satisfaire deux besoins. Les préférences des femmes, les caractéristiques qu’elles apprécient chez les hommes, changent en fonction de la phase du cycle menstruel dans laquelle elles se trouvent. Au moment de l’ovulation, les femmes préfèrent en général les hommes davantage « masculins », c’est-à-dire, sur le plan biologique, les hommes présentant des niveaux élevés de testostérone. Juste après l’ovulation, pendant la phase lutéale, les femmes préfèrent les hommes plus « féminisés », c’est-à-dire, sur le plan biologique, les hommes possédant des taux plus faibles de testostérone. Autrement dit, pendant leur phase folliculaire, les femmes préfèrent les hommes masculins, dominants, arrogants, ayant une grande confiance en eux-mêmes, musclés, et de préférence grands, envers lesquels elles éprouvent une excitation sexuelle immédiate et à court-terme ; et pendant leur phase lutéale, les femmes préfèrent les hommes plus efféminés, sur qui l’on peut davantage compter, avec lesquels elles éprouvent du confort, de la sécurité, de la familiarité, et envers lesquels elles n’éprouvent pas nécessairement d’excitation sexuelle, mais un besoin d’approvisionnement et de soutien émotionnel à long-terme.
Cette différence dans ce que désirent les femmes d’une période sur l’autre implique que celles-ci, contrairement aux hommes, sont dans une recherche cyclique de besoins contradictoires. Pendant la phase folliculaire, les femmes ont besoin de virilité et de masculinité, avec tous les attributs et valeurs qui leurs sont associés. Pendant la phase lutéale, les femmes ont besoin d’investissement parental, d’approvisionnement financier et de soutien émotionnel. Autrement dit, les femmes ont à la fois un besoin biologique de virilité et un besoin biologique de sécurité. Le besoin de virilité est parfaitement compréhensible, dans la mesure où l’objectif biologique d’une femme consiste à se rendre disponible pour l’homme qui dispose des meilleurs gènes, afin d’optimiser le processus de reproduction. Le besoin de sécurité est, lui aussi, parfaitement compréhensible du point de vue évolutif, dans la mesure où la femme est physiquement plus faible que l’homme (d’où le besoin de protection). Ce double besoin s’exprime à la fois individuellement et collectivement. Chaque femme recherche de la virilité et de la sécurité pour elle-même, et toutes les femmes cherchent à vivre dans une société leur permettant à la fois de trouver de la virilité et de la sécurité. Le double besoin féminin est à la fois individuel, social, politique, et économique.
Ces deux impératifs biologiques, le besoin de virilité et de sécurité, représentent les deux faces d’une même pièce : la stratégie sexuelle pluraliste des femmes, que l’on nomme donc « hypergamie ». L’impératif biologique de la femme, qui est unique à la femme et que l’on ne retrouve pas chez l’homme, est à la fois une double stratégie sexuelle et une double stratégie existentielle, en ce sens que les femmes ont des besoins biologiques propres qui les conduisent à adopter des comportements qui leurs sont propres, et donc, des conceptions qui leurs sont propres. La féminité trouve ainsi son origine dans la réalité biologique du cycle menstruel de la femme. La féminité inclut ce qui est propre à la femme et qu’on ne retrouve pas chez l’homme. La féminité repose sur l’hypergamie, qui est un phénomène biologique avant d’être un phénomène socio-culturel, c’est pourquoi l’hypergamie est donc bien plus qu’une simple « tendance » à avoir un conjoint dont le statut social est plus élevé.
– le féminisme est : la défense de l’égalité entre les hommes et les femmes et non un mouvement de conquête. Cette définition prévaut chez la grande majorité des personnes qui se définissent féministes.
En effet, il s’agit de la définition la plus communément acceptée du féminisme : la défense de l’égalité entre hommes et femmes. Et c’est précisément le problème.
Je m’explique : pour promouvoir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, sociale et juridique entre les hommes et les femmes, encore faut-il montrer que les hommes et les femmes sont égaux. Sauf que ce n’est pas le cas. Le fait qu’il existe des hommes et qu’il existe des femmes s’impose à l’esprit et est immédiatement perceptible. Il faut donc affirmer ici une considération de principe : le sexe est un fait fondamental de la nature humaine. On n’existe qu’en tant qu’homme ou qu’en tant que femme. Cette idée, ce constat, cette évidence, doit être réaffirmée face à tous ceux qui, de nos jours, considèrent que le fait d’être un homme ou une femme est quelque chose d’accidentel, de secondaire, ou « d’assigné » par la « société ». Le sexe est. Le sexe existe. Et le sexe est une différence qui concerne notamment la partie physique et biologique de la nature humaine. Ce qui est « masculin » et ce qui est « féminin » n’est pas une caractéristique sociale assignée aux individus par la société, car la société existe parce qu’il y a des hommes et des femmes, et non l’inverse.
La société féministe dans laquelle nous vivons accorde trop d’importance à une certaine conception de l’égalité, purement socio-économique et juridique, c’est-à-dire une conception des rapports entre les hommes et les femmes qui est sans relation avec l’aspect le plus fondamental de la nature humaine. La femme moderne se déclare l’égale de l’homme, pensant que les « droits », les « obligations », le statut professionnel et la richesse financière sont tout ce qui sépare un sexe de l’autre, oubliant totalement les différences physiques, biologiques ou psychologiques. En réalité, ce qui sépare la femme de l’homme ne relève pas tant du matériel ou du juridique, ce sont aussi les dons, les qualités et les comportements. Sur l’éternelle dichotomie entre nature et culture, la civilisation moderne a précisément surestimé l’intelligence logique et pratique, susceptible de se développer aussi bien chez l’homme que chez la femme, au détriment de l’être profond et essentiel qui ressent, qui aime, et qui agit différemment en fonction du sexe.
L’erreur féministe, c’est de confondre « l’égalité » avec la « valeur ». Pour une féministe moderne, la question de l’égalité est toujours comprise au sens « d’égalité de valeur ». Affirmer l’inégalité des hommes et des femmes est souvent compris par les féministes et les progressistes comme l’affirmation de l’infériorité de la femme et/ou de la supériorité de l’homme. Cette idée est dépourvue de tout fondement logique. Penser que si les sexes ne sont pas égaux, alors l’un est nécessairement inférieur ou supérieur à l’autre, est un raisonnement inexact, car cela suppose que les hommes et les femmes sont comparables. Il existe en réalité une diversité entre les hommes et les femmes qui exclut toute commune mesure. Les facultés, les dons, et même ce qui est acquis de l’extérieur, présentent une fonction, une empreinte ou une modalité différente selon qu’ils sont présents chez l’homme ou chez la femme (la séduction, la sexualité, la reproduction, la maternité et la paternité). Il est impossible de se demander si la femme est supérieure ou inférieure à l’homme, de même qu’il est impossible de se demander si l’homme est supérieur ou inférieur à la femme. Autrement dit, pour chacun des sexes, le critère de comparaison ne peut pas être fourni par le sexe opposé. La « mesure » de la femme ne peut pas être l’homme, et inversement. Cette erreur de raisonnement révèle par accident l’un des défauts fondamentaux du féminisme : en partant de l’idée fausse selon laquelle la femme, en tant que telle, en tant qu’elle est « seulement une femme », est inférieure à l’homme et subit des « inégalités de genre », le féminisme dénature la femme en voulant faire d’elle l’égale de l’homme. Le véritable féminisme, s’il pouvait exister, serait en réalité une revendication en vertu de laquelle les « droits de la femme » consistent non pas en l’égalité avec l’homme, mais en la réalisation de leurs véritables natures de femmes. Une femme masculine serait ainsi, et de très loin, inférieure à un homme masculin ; et une femme totalement féminine serait éminemment supérieure à un homme insuffisamment masculin.
Les hommes et les femmes sont fondamentalement différents parce que l’hypergamie influence la vie des femmes et la façon dont celles-ci prennent des décisions, et parce que cela affecte donc aussi les hommes qui s’engagent avec les femmes au cours de leur existence. Ainsi, en postulant « l’égalité des sexes », le progressisme ne tient pas compte de la double impulsion hypergamique des femmes, qui les conduit à chercher le « meilleur gène » puis le meilleur investissement émotionnel, une double équation hormonale que les hommes ne vivent pas, n’éprouvent pas, ne connaissent pas. Alors que les hommes connaissent une existence « linéaire » (sous l’impulsion d’une hormone unique : la testostérone), les femmes connaissent une existence « cyclique » (sous l’impulsion de la phase folliculaire, puis lutéale, de leur cycle menstruel). Nier les différences entre les hommes et les femmes revient donc à nier la spécificité féminine. Considérer que les hommes et les femmes sont égaux, c’est être misogyne. Le féminisme est le véritable sexisme. En poussant les femmes au carriérisme, en considérant que les femmes sont « des hommes comme les autres », le féminisme nie la spécificité hormonale de la femme, le féminisme empêche les femmes de s’accomplir en tant que femmes.
– Concernant les droits sexuels et reproductifs : ne pensez-vous pas que le droit à l’avortement, l’accès à la pilule, sont des mesures qui permettent également aux hommes de vivre plus sereinement ? Le risque de grossesse est partagé entre l’homme et la femme. Un homme souhaite-t-il avoir un enfant non-désiré ? Beaucoup d’hommes aujourd’hui défendent l’accès à des méthodes de contraception masculine.
En France, la totalité des droits sexuels et reproductifs ne bénéficient qu’aux femmes, et sont spécifiquement conçus contre les hommes. Il n’y a qu’à observer la nature, l’objet et l’étendue des lois et décrets qui ont été promulgués en France depuis plusieurs décennies. En 1967, la loi « Neuwirth » autorise la contraception féminine. Puis, en 1975, c’est l’IVG qui est autorisé, et les « entraves à l’IVG » qui deviennent condamnables. En 1982, l’État prend en charge les dépenses engagées par l’assurance-maladie au titre des IVG, ce qui implique que les impôts versés par toute la population servent à financer des choix personnels. En 1993, le « délit d’entrave à l’IVG » est renforcé une première fois. En 2001, le délai légal de l’IVG est augmenté. En 2013, l’IVG est remboursée à 100 %, et les contraceptifs médicaux pour les mineures âgées de plus de 15 ans deviennent gratuit. En 2014, la notion de « détresse » en relation avec l’IVG est supprimée. L’année suivante, un programme national d’action pour améliorer l’accès à l’IVG en France se donne pour objectif d’améliorer l’information des femmes sur leurs droits, de simplifier et d’améliorer le parcours des femmes qui souhaitent avorter et de garantir une offre diversifiée sur l’ensemble du territoire. L’État ne juge pas utile d’informer les hommes sur leurs droits, ni de simplifier et d’améliorer le parcours des hommes qui souhaitent contester, vérifier ou confirmer leur paternité. En 2016, une loi de modernisation du système de santé supprime le délai minimal de réflexion d’une semaine pour l’IVG. En 2017, une loi étend le délit d’entrave à l’IVG aux « nouvelles pratiques virtuelles ». Enfin, en 2020, un décret étend la gratuité de la contraception aux filles de moins de 15 ans. Et récemment, Emmanuel Macron a annoncé la gratuité du préservatif aux mineurs.
On peut observer que cette inflation législative concernant les droits sexuels et reproductifs s’applique uniquement les femmes. La vasectomie est soumise à un ensemble de contraintes qui n’ont pas d’équivalent pour l’IVG. Par exemple, l’IVG peut se décider extrêmement rapidement : deux consultations médicales sont obligatoires avant la réalisation d’une IVG. Un délai de réflexion de 48 heures est prévu entre l’entretien et la deuxième consultation. En l’absence d’entretien, il n’y a plus de délai minimal avant la deuxième consultation. En revanche, un délai de réflexion de 4 mois doit être respecté entre les deux consultations préopératoires avant la réalisation d’une vasectomie. Une femme est ainsi libre de décider en quelques jours, alors qu’un homme doit attendre plusieurs mois, comme si celui-ci était moins capable qu’une femme pour prendre des décisions… Par ailleurs, toute femme enceinte, y compris mineure, qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut en demander l’interruption. Il n’y a pas de conditions d’âge à respecter. A l’inverse, l’article L. 2123-1 du code de la santé publique interdit aux hommes mineurs de réaliser une vasectomie, qui n’est possible qu’après 18 ans. L’État accorde ainsi aux jeunes femmes des droits sexuels et reproductifs qui sont interdits aux jeunes hommes, violant ainsi le principe d’égalité des citoyens devant la loi.
Mais le domaine dans lequel les droits sexuels et reproductifs masculins sont les plus attaqués concerne bien évidemment la paternité. C’est d’abord le cas de la paternité imposée. Il n’existe dans la loi aucune possibilité de refuser une paternité imposée, ni avant, ni après la naissance. Ni aucune possibilité de faire condamner une femme pour ce motif. Les femmes qui organisent une paternité imposée le font, quoi qu’il arrive, en toute impunité. En France, le droit reproductif féminin l’emporte sur le droit reproductif masculin : une femme peut imposer un enfant à un homme, sans que celui-ci puisse s’y opposer. Imaginez un instant qu’un homme s’oppose à ce qu’une femme puisse pratiquer une IVG, les féministes hurleraient à mort – et avec raison ! – parce qu’une personne ne peut imposer à une autre une parentalité qu’elle ne désire pas. Mais actuellement, une femme peut imposer sa volonté à un homme, alors que l’inverse est impossible. Les femmes peuvent lancer une action en recherche de paternité pendant dix années à compter de la naissance. La justice ordonne le test de paternité et reconnaît celle-ci s’il est positif, mais aussi, si le père présumé refuse le test, en fonction de simples témoignages ou indices divers. Les femmes obtiennent dès lors une pension alimentaire, éventuellement à effet rétroactif, et l’enfant le droit successoral. Elles peuvent lancer, au nom de l’enfant et pendant toute sa minorité, une action en demande de subsides au père présumé, sans reconnaissance de paternité. Ceux-ci prennent la forme d’une pension alimentaire, due depuis l’assignation jusqu’à ce que l’enfant soit financièrement autonome. La solution consiste bien évidemment à laisser la femme libre d’enfanter ou non, mais dans ce cas, il devrait être interdit d’imposer à un père biologique de reconnaître ou d’aider financièrement un enfant qu’il n’a pas voulu. La liberté de choix devrait fonctionner dans les deux sens.
Mais le droit reproductif masculin est aussi menacé par la fraude à la paternité. L’article 312 du code civil, qui établit la présomption de paternité, dispose que « L’enfant conçu ou né pendant le mariage a pour père le mari ». L’homme marié est ainsi automatiquement considéré comme le père de l’enfant mis au monde par son épouse. Mais en réalité, en considérant le taux d’infidélité des françaises, de nombreux pères élèvent un enfant dont ils ne sont pas le père biologique. Et l’État interdit aux hommes de vérifier leur paternité. Le fait d’accomplir un test de paternité est soumis à l’autorisation d’un juge et l’exécution d’un test en dehors du cadre judiciaire est un délit puni d’un an d’emprisonnement ou de 15 000 euros d’amende.
Ainsi, pour rééquilibrer les droits sexuels et reproductifs entre les hommes et les femmes, il conviendrait de modifier en profondeur notre législation, afin de faire cesser cette domination de l’impératif biologique féminin sur l’impératif biologique masculin. Chaque sexe devrait disposer des mêmes « contre-mesures » contre les impératifs biologiques de l’autre sexe. Les jeunes hommes et les jeunes femmes devraient avoir accès aux mêmes possibilités de contraceptions, qu’ils soient mineurs ou non, selon les mêmes modalités, avec le même financement, et dans les mêmes délais. Les hommes devraient être protégés contre la paternité imposée, et faire condamner les femmes responsables de ce crime. Les femmes ne devraient pas avoir le privilège d’imposer à un père biologique de reconnaître ou d’aider financièrement un enfant qu’il n’a pas voulu, de la même manière qu’un homme n’a pas le droit d’empêcher une femme de pratiquer une IVG. Il est temps que l’expression « mon corps, mon choix » deviennent enfin une réalité en France. Et en dernier lieu, il est temps de renverser la domination matriarcale imposée par le code civil français : seul un test de paternité effectué par comparaison de l’ADN entre le père et l’enfant doit déterminer la parenté. L’infidélité féminine doit cesser d’être couverte et protégée par la République Française, afin que les femmes puissent enfin être réellement émancipées, c’est-à-dire en acceptant l’entière responsabilité de leurs actes.
– Vous citez la gauche, mais je ne vous apprends pas qu’il existe un féminisme de droite ?
Oui, j’ai entendu parler de cette théorie selon laquelle il existerait un prétendu « féminisme de droite ». En réalité, ce courant politique n’a produit absolument aucun texte, aucune doctrine d’ensemble. Le féminisme « de droite » se contente d’exprimer un rejet de l’immigration pour des motifs purement et uniquement gynocentristes, rien de plus.
– Discriminer, ce n’est pas distinguer : des dizaines de discriminations sont punies par la loi.
Discriminer provient du latin discriminare, « mettre à part, séparer, distinguer ». Discriminer revient à établir une différence entre deux ou plusieurs personnes, deux ou plusieurs choses, d’après des caractères distinctifs, donc cela revient bien à distinguer. Je sais pertinemment que de nombreuses discriminations sont punies par la loi. J’observai simplement que le sexisme est une attitude de discrimination fondée sur le sexe, et que dans le milieu masculiniste, le terme « sexiste » n’est pas péjoratif.
– Concernant les hormones : je ne vous apprends pas que les femmes produisent de la testostérone ?
Certes, les femmes produisent de la testostérone, et ensuite ? Quelles conclusions en tirez-vous ? La vraie question, c’est de s’interroger sur la production respective de testostérone chez les hommes et chez les femmes, ou de s’interroger sur le rôle de la testostérone dans les interactions entre les hommes et les femmes, ou encore, de s’interroger sur le rôle de la testostérone dans l’histoire des civilisations humaines. J’aurai alors pu vous parler du déclin de production de testostérone chez les hommes modernes. J’aurai pu vous dire que ces niveaux déclinants de testostérone s’accompagnent d’une baisse des taux de sérotonine et de dopamine, lesquels génèrent un état d’esprit davantage en proie à l’anxiété, la passivité, la peur et la violence. Inversement, la testostérone stimule la dopamine chez les hommes, ce qui développe la concentration, la recherche d’un objectif, une sensation de bien-être et la vitalité. J’aurai pu ajouter, ensuite, que ce déclin préoccupant est susceptible d’affaiblir des populations entières, et donc, des pays entiers. J’aurai ensuite conclu que nos cycles hormonaux façonnent notre identité collective, et même notre compréhension de la réalité, ainsi que nos croyances philosophiques, politiques, civilisationnelles. Je trouve ça passionnant, comme sujet ! Mais ces sujets n’intéressent malheureusement que les masculinistes.
– Qu’entendez-vous par : traiter une femme comme une femme et de traiter un homme comme un homme ? Dans le domaine de la sexualité hétéro, par exemple, il est tout à fait admis que des hommes n’aiment pas pénétrer, et que des hommes hétérosexuels aiment être pénétrés par leur conjointe. Ne pensez-vous pas que cette vision-là est très binaire, justement ?
Une nouvelle fois, le fait de traiter une femme comme une femme, et un homme comme un homme, c’est très binaire, mais cela ne me dérange pas, car ce n’est pas la binarité qui me gêne, mais le dualisme.
– Vous écrivez : “le patriarcat, c’est la civilisation“ et “une structure matriarcale ne conduit pas à une société libre“ … Depuis la nuit des temps, nos sociétés sont patriarcales. Jugez-vous que les humains sont libres dans cette organisation sociétale ? Pouvez-vous affirmer que nos sociétés sont civilisées ? Finalement, dans ce que vous me décrivez, je comprends qu’il est important pour vous que les hommes, et les hommes seulement, bénéficient de conditions justes pour vivre. Vous précisez : “En quelques générations seulement, les peuples de l’Occident ont été témoins des effets néfastes des luttes féministes anti-patriarcales“ mais en des milliers d’années, n’avons-nous pas été témoins des effets néfastes du patriarcat ? J’enfonce une porte ouverte mais voyez les guerres qui sont menées partout, par les hommes, qui tuent des civils, des enfants… Le féminisme n’a jamais tué personne.
Je suis en désaccord. Nos sociétés n’ont jamais été patriarcales depuis toujours. Il a existé des cultures matriarcales, que je juge inférieures aux cultures patriarcales. Il ne faut pas en conclure que je revendique le bien-être, la liberté ou la justice uniquement pour les hommes. La réalité est qu’une culture matriarcale bénéficie seulement aux femmes… tandis qu’une culture patriarcale bénéficie aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Il est donc naturellement préférable de s’organiser de manière patriarcale pour le bien-être de tout le monde. En effet, la supériorité du patriarcat provient de ce que celui-ci offre une structure faisant en sorte que l’instinct sexuel puisse être canalisé par la société, laquelle a opté pour le mariage afin de rediriger ces pulsions vers des objectifs plus grands, plus nobles, plus élevés. Le processus par lequel une société redirige et canalise la pulsion sexuelle des citoyens qui la compose est fondamental. J’irai même jusqu’à affirmer que la société elle-même n’est que la structure par laquelle s’organise la sexualité humaine.
Vous êtes en désaccord avec moi lorsque je dénonce les « effets néfastes » des luttes féministes, mais que puis-je dire d’autre ? Une partie de la gauche a malheureusement réussi à convaincre des générations de femmes que les normes traditionnelles concernant la sexualité et le mariage étaient des normes arbitraires et dépourvues de sens qui existaient dans le seul but de maintenir l’autorité dite « patriarcale » des hommes sur les femmes. Il s’agissait de détourner les femmes du mariage et de la famille. Or, la famille est la cellule de base de la civilisation. Et une famille doit reposer sur l’homme, le mari, le père.
Lorsque les pères sont présents et forts, c’est-à-dire lorsqu’ils incarnent pleinement leurs rôles sexuels et leurs qualités viriles (la force, le courage, l’honneur, la compétence), ils combinent à la fois l’autorité ferme, fruit de la maturité et de l’expérience, et la douceur de l’amour qui permet aux garçons de devenir des hommes forts et sûrs d’eux-mêmes. Les pères imposent des exigences à leurs enfants – ce qui est considéré comme fasciste de nos jours – afin que ces mêmes enfants aient une vision claire et équilibrée de la vie et de leur place dans celle-ci. Les pères sont présents lorsque le destin frappe impitoyablement ; ils sont aussi là pour que leurs enfants réalisent leurs rêves les plus fous. Remplacer la puissance paternelle par « l’autorité parentale », c’est empêcher les pères d’exercer une influence spécifiquement masculine sur leurs enfants. Incapables de transmettre des valeurs viriles à leurs fils, les pères ne peuvent exercer leurs rôles spécifiques, qui ne peuvent être transmis par une femme seule. Les garçons grandissent dominés par leurs mères et leur vie d’adulte est le reflet de ce manque, de cette absence. Vous obtenez alors des hommes obsédés par la mode, les vêtements, les réseaux sociaux, les « discriminations », les « inégalités de genre », et incapables de gérer leur propre agressivité alimentée par la testostérone, en un mot, des hommes faibles, des hommes efféminés. Ils grandissent et deviennent des hommes sans aucun sens de la masculinité. La paternité n’est pas un concept à prendre à la légère, dans aucun sens du terme, génétique ou juridique. La paternité est la pierre angulaire de la masculinité dans une société saine. Les conséquences délétères qui résultent de l’affaiblissement de la paternité ne peuvent pas être sous-estimées. La paternité, et donc le patriarcat, est tout simplement le fondement de la société. Toute société qui accepte ouvertement d’élever des enfants sans l’influence spécifique d’un homme est une société dévirilisée.
Le père est un symbole sur lequel la société s’appuie. Car le père ne représente pas seulement l’homme, il représente la génération de tous les hommes de la lignée familiale. A ce titre, le père est symbole de domination, de possession, de fierté, d’honneur. Le père incarne un ensemble de valeurs (familiales, générales ou nationales) qu’il convient de respecter. Par-là, le père est un symbole d’autorité qui symbolise, incarne ou personnifie à lui seul tout un ensemble de figures d’autorité connexes : le chef, le patron, le professeur, le juge, le soldat, le protecteur, et même, Dieu. Le père est certes perçu, en termes de psychanalyse, comme une limite : il peut être celui qui interdit, qui prive, qui punit, qui maintient dans la dépendance. Il incarne la raison qui lutte contre les pulsions instinctives et les élans émotionnels. C’est pourquoi le père est vu comme un représentant du monde de la Tradition qui s’oppose et qui résiste aux forces nouvelles du changement, raison pour laquelle notre époque tournée vers le « progrès » n’aime pas le père, le mari, ou l’homme. Quelle erreur, pourtant, de ne voir dans le père qu’un aspect limitant ! Car le père est aussi un symbole de transcendance ordonnée, sage et juste. Je l’ai dit : le père représente la génération de tous les hommes de la lignée familiale, jusqu’aux origines des temps. L’homme, en devenant père, apporte une nouvelle génération, et donc, au sens strict, une régénération. Le père devenant ainsi ce qui permet à l’enfant d’avoir des origines, une histoire, un passé, une lignée, et donc, un avenir, un futur, un destin.
– Sur quoi vous basez-vous pour parler de “féminisation forcée“ ? l’avez-vous ressenti personnellement ?
J’ai beaucoup écrit au sujet de la féminisation. En synthèse, je dirai qu’une société qui se « féminise » est une société centrée sur l’impératif biologique de la femme. Une société qui se « féminise » est une société qui accorde la primauté à l’hypergamie. Cette primauté sociétale accordée à l’hypergamie permet à son tour l’établissement d’un ordre social, économique et politique à prédominance féminine, qui a conduit à une révolution sexuelle puis sociétale puis civilisationnelle. Je définie la féminisation forcée d’une société comme le changement anthropologique par lequel l’impulsion biologique féminine (donc l’hypergamie) devient l’impératif social par défaut, qui s’est manifesté dans la société française sous la forme d’un conditionnement social renforcé par une idéologie de gauche.
– Les émotions sont-elles le signe d’une faiblesse ? La faiblesse est-elle féminine ? Qu’est-ce qu’un homme efféminé ? Vos propos me semblent homophobes.
Les émotions ne sont jamais le signe d’une faiblesse, et à ce titre, la faiblesse n’est pas plus féminine qu’elle n’est masculine. Ressentir des émotions (positives ou négatives) est parfaitement sain et naturel. En revanche, la manifestation des émotions, c’est quelque chose de culturel. Dans toute société, à toutes les époques, et dans tous les pays, il était convenable de manifester certaines émotions (réelles ou feintes) et d’en cacher d’autres, et les conventions sociales ont varié à travers le temps et l’espace. Dans tous les cas, il apparaît préférable pour les hommes de ne pas manifester leurs émotions – du moins, pas toutes, et pas à tout le monde – car c’est justement cela, la masculinité : une certaine forme de retenue.