91 études démontrent que l’apparence masculine du corps permet de prédire le succès reproductif des hommes. 

Attention ! Cet article fait partie du projet « The Black Pill ». Vous consultez la section 9.9.

Lidborg et son équipe ont réalisé une méta-analyse de plusieurs études qui ont examiné les effets de diverses mesures de la masculinité physique.

L’objectif principal de la méta-analyse était d’examiner deux hypothèses distinctes sur les fonctions évolutives des traits phénotypiques masculins chez les hommes ; à la fois dans un contexte historique et contemporain.

Les chercheurs ont examiné les effets de la masculinité physique dans deux domaines (qui se chevauchent quelque peu) ; à savoir, dans quelle mesure ces traits aident les hommes à avoir un plus grand succès reproductif ou un plus grand succès sexuel, mesuré par l’enregistrement du nombre de partenaires sexuels au cours de la vie, de la fréquence des copulations et de l’âge des premiers rapports sexuels, entre autres choses.

Dans l’ensemble, la masculinité corporelle, la taille, le niveau de testostérone, une voix plus grave et une mesure présumée de l’exposition prénatale à la testostérone, étaient tous des facteurs prédictifs significatifs du succès reproductif, alors que l’apparence masculine du visage ne l’était pas.

Parmi les diverses mesures de la masculinité physique qui ont été examinées, seule la masculinité corporelle s’est avérée être significativement associée au succès reproductif des hommes.

Discussion :

Les deux hypothèses examinées par les chercheurs étaient l’idée que les caractéristiques masculines sont un signal honnête de « bons gènes », tels qu’un système immunitaire plus robuste, car elles sont considérées comme coûteuses pour l’organisme à manifester et à supporter, elles sont donc censées dénoter et annoncer la qualité de l’organisme. 

L’autre hypothèse qu’ils ont examinée est l’hypothèse de la compétition intrasexuelle entre hommes. Cette hypothèse soutient que la masculinité physique est particulièrement bénéfique aux hommes en leur permettant de surpasser leurs rivaux masculins pour les opportunités sexuelles, les ressources et le statut social.

Le fait que la masculinité corporelle soit le seul facteur prédictif significatif du succès reproductif dans cet ensemble de données implique que l’hypothèse de la compétition intrasexuelle est plus valide que « l’hypothèse du handicap », car la masculinité corporelle était le seul trait prédictif du succès reproductif, alors que la masculinité faciale n’était associée ni au succès sexuel ni au succès reproductif.

Ces deux hypothèses se chevauchent quelque peu et ne s’excluent pas mutuellement. On pourrait également s’attendre à ce qu’un organisme de « qualité supérieure » s’élève plus facilement dans les hiérarchies de dominance. Cependant, il n’est pas certain que de tels traits soient même indicatifs de « bons gènes ». En particulier, la question de savoir si la masculinité faciale est associée à un meilleur fonctionnement immunitaire a été fortement contestée, Scott et son équipe (2013), entre autres, affirmant que les preuves semblant démontrer un tel lien sont, au mieux, ténues et spéculatives.

On ne sait pas si une association avec la masculinité faciale peut expliquer cette absence d’effet, c’est-à-dire qu’il se pourrait qu’un niveau « modéré » de masculinité faciale soit idéal en termes de réussite sexuelle, et qu’un niveau élevé de masculinité faciale soit préjudiciable. Toutefois, les chercheurs ont noté qu’un effet faible, mais significatif, serait attendu en ce qui concerne le succès sexuel ou d’accouplement si tel était le cas, mais un tel effet était inexistant.

Bien que les corrélations entre les caractéristiques masculines et le succès sexuel/reproductif soient faibles dans l’ensemble, ces petites corrélations pourraient exercer une influence plus forte au cours de la vie et dans de grandes populations, surtout si l’on tient compte de l’influence potentielle des boucles de rétroaction précoces sur le succès sexuel/reproductif au cours de la vie.

Il y avait également une hétérogénéité significative des tailles d’effet entre les différentes études, c’est-à-dire que certaines études ont trouvé des effets plus forts, d’autres des effets négatifs, et d’autres des effets nuls/faibles.

Sources : 

Lidbord LH, Cross CP, Boothroyd LG. 2020. Masculinity matters(but mostly if you’re muscular):A meta-analysis of the relationships between sexually dimorphic traits in men and mating/reproductive success. Preprint copy. (Source)

Scott IML, Clark AP, Boothroyd LG, Penton-Voak IS. 2013. Do men’s faces really signal heritable immunocompetence?. Behavioral Ecology, 24: pp 579–589. (Source)