Attention ! Cet article fait partie du projet « The Black Pill ». Vous consultez la section 8.1.
Stulp et son équipe ont utilisé en 2013 un échantillon de 5782 « speed-daters » nord-américains effectuant 128 104 choix pour déterminer les préférences en matière de taille du partenaire et l’influence de la taille sur la formation d’un « match ». Ils ont constaté que les femmes étaient plus susceptibles de choisir un speed-dateur de 25 cm plus grand qu’elles, tandis que les hommes étaient plus susceptibles de choisir des femmes de seulement 7 cm plus petites qu’eux. Par conséquent, les correspondances étaient plus probables à une différence de taille intermédiaire (19 cm) qui différait significativement de la différence de taille préférée des deux sexes.
Leurs données peuvent être analysées plus en détail pour fournir des données sur les seuils de taille des femmes, l’avantage de chaque centimètre de taille supplémentaire pour un homme et le degré de concurrence auquel chaque homme est confronté en fonction de sa taille.
1) Seuils :
Leurs résultats ont démontré les seuils à partir desquels les femmes considèrent qu’un homme est trop petit ou trop grand :
90 % des femmes rejetteront un homme de 1,64 m uniquement en raison de sa taille.
65 % des femmes rejetteront un homme de 1,73 m uniquement en raison de sa taille.
50 % des femmes rejetteront un homme qui mesure 1,76m en se basant uniquement sur sa taille.
1,5 % des femmes rejetteront un homme de 1,55 m en se basant uniquement sur sa taille.
Au-delà de 1,88m les femmes commencent à rejeter davantage les hommes parce qu’ils sont trop grands.
30 % des femmes pensent qu’un homme « trop grand », ça n’existe pas.
Plus de 94 % des femmes rejetteront un homme uniquement parce qu’il est trop petit.
2) Chaque centimètre compte :
Une analyse plus poussée de leurs données démontre l’importance de chaque centimètre de hauteur pour les hommes. En effet, on constate qu’un gain de taille de 5cm pour un homme a les résultats suivants :
Un homme de 1,52m – aura plus du double du nombre potentiel de partenaires féminines avec un gain de taille de 5 cm.
Les avantages deviennent insignifiants au-delà de 1,77m.
En dessous de 1,55m un gain de taille de 5cm fait également une différence insignifiante, car même après un tel gain, un homme de cette taille est toujours « trop petit » pour la plupart des femmes.
3) La concurrence :
Comme les quelques femmes qui sont prêtes à sortir avec un homme plus petit sont aussi généralement prêtes à sortir avec un homme plus grand, la concurrence pour les femmes prêtes à sortir avec des hommes plus petits devient extrêmement élevée. Cela signifie que :
Un homme de 1,52 m doit « battre » plus de 12 hommes (dont la plupart seront plus grands) pour qu’une fille l’accepte malgré sa taille.
Un homme d’1m64 devra « battre » plus de 7 autres hommes (dont la plupart seront plus grands) pour qu’une fille l’accepte malgré sa taille.
Les hommes de plus de 1m70 ont le moins de concurrence car la demande pour ces hommes dépasse l’offre, et statistiquement, les femmes doivent globalement se battre pour ces hommes plutôt que l’inverse.
Discussion :
Les gens associent souvent de meilleures qualités aux hommes plus grands en raison de l’effet de halo. Il existe en effet certaines corrélations, par exemple, le QI est faiblement corrélé, c’est-à-dire autour de r = 0,1-0,2 selon l’échantillon avec la taille corporelle. Vraisemblablement, l’optimum se situe au milieu, ce qui se reflète effectivement dans les préférences des femmes. Une augmentation de 10 cm de la taille corporelle par rapport à une taille de 178 cm raccourcit la durée de vie moyenne de cinq ans, entraînant une plus grande usure des articulations, des maladies cardiovasculaires, etc. (Samaras, 2002). Le fait que les femmes soient généralement moins intéressées par les hommes très grands peut également être le résultat de normes (par exemple, voir Tao, 2016). Cela pourrait également refléter en partie les divergences entre les préférences en matière de compagnon idéal et ce que les femmes peuvent atteindre (du moins dans les relations engagées, comme celles examinées par les chercheurs). La préférence des femmes en termes de taille idéale de leur partenaire romantique masculin semble également varier selon la culture/le pays. Les femmes vivant dans des pays où la taille moyenne est plus petite semblent préférer des écarts de taille plus faibles, et les femmes vivant dans des pays plus grands préfèrent des écarts de taille plus importants (l’écart de taille idéale que les femmes déclarent préférer est aussi important que le fait de préférer que leur partenaire masculin soit jusqu’à 25 cm plus grand au Royaume-Uni). Cela reflète probablement le fait que les femmes calibrent leur préférence en fonction du bassin d’hommes qui leur est accessible.
Source :
Stulp G, Buunka AP, Kurzband R, Verhulst S. 2013. The height of choosiness: mutual mate choice for stature results in suboptimal pair formation for both sexes. Animal Behaviour. 86: 37-46. (Source)
Samaras. 2002. (Source)
Tao HL. 2016. Male-Taller and Male-Not-Too-Tall Norms in Taiwan: A New Methodological Approach. Evolutionary Psychology, 14(4), 1474704916671522. (Source)
Les trois étendards. 