Bronze Age Mindset. Traduction Française (10).

Aucun type de détresse n’est pire que le sentiment d’être piégé. Mes pires cauchemars sont ceux dans lesquels j’ouvre une porte pour me retrouver dans la même cellule en aluminium, encore et encore. L’épuisement qui s’installe après une longue nuit d’échecs, quand vous dormez et que votre esprit rêve de répéter des coups insensés, je connais peu de pires formes de tourments. Et ceci est auto-imposé, par l’épuisement, mais ce qui est encore pire, c’est lorsqu’une force ou un être extérieur vous contraint, alors que vous êtes en plein contrôle de votre esprit et de votre pouvoir, du moins au départ. Cette condition est intolérable pour les animaux les plus nobles, qui choisissent la mort si nécessaire, ou du moins tout moyen de s’échapper, aussi douloureux soit-il. De nombreux Caribéens, piégés dans l’esclavage, sont morts parce qu’ils ne pouvaient pas supporter cela, certains se sont mordu les bras pour échapper à leurs chaînes et ont enduré n’importe quelle douleur pour échapper à la captivité. Les mères germaniques tuaient leurs enfants lorsque les légions romaines se rapprochaient : Tacite décrit la vie d’un guerrier germanique, qui a consacré toute sa vie à la guerre et à la gloire, sans jamais devenir un domestique ! À Masada et à d’autres moments, les Juifs ont tué leurs propres enfants pour échapper à la sujétion, alors qu’ils étaient encore un peuple noble. Xenophon décrit dans l’Anabase comment une mère, avec son enfant, sautait d’une falaise dans les hauts plateaux, pour échapper à l’avancée de l’armée grecque : nous voyons les mêmes vidéos au Japon à Okinawa, des mères sautent d’une falaise. Les moines bouddhistes du Vietnam se sont auto-immolés. Pour cette raison Nietzsche dit, les peuples nobles ne supportent pas l’esclavage, ils sont libres ou ils s’éteignent. Il n’y a pas d' »adaptation » à l’esclavage pour certains types de vie. Quel est ce peuple qui choisit la survie à tout prix ? Le prix payé était monstrueux et un tel peuple devient monstrueux et déformé s’il accepte la servitude. La distinction entre les races de maîtres et les autres est simple et vraie, Hegel l’a dit, copiant Héraclite : les peuples qui choisissent la mort plutôt que l’esclavage ou la soumission dans une confrontation, c’est ça, un peuple de maîtres. Il y en a beaucoup dans le monde, non seulement chez les Aryens, mais aussi chez les Comanches, chez beaucoup de Polynésiens, chez les Japonais et chez beaucoup d’autres. Mais les animaux de ce genre refusent le piège et l’asservissement. Il est très triste d’être témoin de ces moments où un tel animal ne peut ni s’échapper ni se tuer. J’ai vu une fois un jaguar dans un zoo, derrière une vitre, posé là pour que toutes les bestioles sous forme humaine puissent le dévisager et l’humilier. Cet animal ressentait une tristesse noble et persistante, étant observé partout par les singes obséquieux, pas même des singes, qui le narguaient du regard. Il pouvait dire – « j’ai vu ça ! ». Il pouvait dire qu’il vivait dans un environnement simulé et qu’il n’avait pas le pouvoir de bouger ou de vivre. Sa tristesse m’a écrasé et je me souviendrai toujours de cet animal. Je ne veux plus jamais voir la vie dans cet état !