Bronze Age Mindset. Traduction Française (6).

Il vous faut comprendre que le psychologue évolutionniste, l’évo-biologiste, le darwiniste en général —la plupart étant des hommes de grande qualité et de brillants esprits, mais égarés dans la lutte— s’est laissé appâter par des leurres, sans même en être lui-même conscient. Il se met à croire au darwinisme comme l’on a foi en une religion, et que la reproduction et la survie sont les fins ultimes de la vie, le but absolu vers lequel tend toute vie et qui déterminent tous les comportements d’un organisme ; ainsi que son adaptation à un environnement donné. Si toutefois vous le confrontiez à son approche quasi-théologique de la question, il le niera catégoriquement, professant s’arque-bouter sur un mécanisme matériel de sélection naturelle et que, par ce mécanisme, les organismes qui ne seraient pas conformes aux exigences de l’environnement à un moment donné seront lentement éliminés… et que par un processus analogue à nos élevages d’animaux domestiques comme le chien ou le cheval, la nature elle-même élève les organismes et accroît la vie de telle ou telle façon par accident. « Il n’y a ni fin ni but, » dira-t-il, et même « vous êtes fou ! ». Mais ensuite, lorsqu’il baissera sa garde, il parlera d’une manière sensiblement différente. Tous le font… Il commencera à dire que tel ou tel animal se comporte de telle ou telle façon parce qu’il essaie d’assurer soit la reproduction, soit la survie. Il expliquera les caractéristiques physiques de cette manière aussi, et, lorsqu’il s’oublie vraiment, il en fera un principe moral. Les plus honnêtes, lorsqu’ils vous font confiance, parleront de se reproduire comme d’une aspiration et d’un objectif. C’est humain, trop humain, mais aussi trop naturel, tant il est difficile de parler de biologie ou de vie sans téléologie ou sans tenir compte des fins ou des objectifs. Les animaux, particulièrement, semblent implacablement mus par le motif ou le but, au point qu’il est quasiment impossible d’expliquer une caractéristique biologique sans invoquer la fin ou le but. Le darwinisme oublie donc, ou tente de changer en permanence de sujet : il sait que ce qui est vraiment intéressant est la question de savoir ce qui anime la vie, ce qui explique le comportement animal et la correspondance entre l’organisme et l’environnement. Telle est la question. Le mécanisme de l’hérédité, ou le moyen par lequel une espèce façonnée par sélection naturelle ou non —et qui est là la seule intuition de Darwin— est aussi la partie la moins intéressante de toutes. En fait, c’est une tautologie : oui, seuls les animaux qui sont parvenus à se reproduire transmettent effectivement leurs traits. Une chose que tous les éleveurs de moutons que l’histoire connaissent. Mais que là réside entièrement l’explication de l’adaptation ou le comportement des animaux est un non-sens.


Traduction par Raffaello Bellino. 

Révision par Neskio.