J’observe les jeunes hommes, ceux qui sont plus jeunes que moi, les moins de 30 ans, et ils me dégoutent. Les jeunes hommes de la génération Z n’ont tout simplement pas envie d’être des putains de patriarches. Ils sont, et ils seront, pour l’éternité, des adolescents. Ils ne deviendront jamais des hommes. Ils veulent juste baiser tout le temps et socialiser avec leurs amis, sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie. Ils ne construisent rien. Ils ne sacrifient rien. Il n’y a pas de « grand objectif », ni de grande stratégie. Il n’y a même pas de « vision ». C’est juste de l’adolescence perpétuelle. Il n’y a que la recherche du plaisir pour lui-même – au détriment de tout le reste. Le matérialisme hédoniste comme valeur ultime. C’est un chemin en spirale vers nulle part qui consomme de nombreuses années, un voyage plein d’exaltation qui mène à une destination composée de vide, de rien, de néant.
Je pense que l’on peut classer les hommes en fonction de leur lien avec ce qui est « au-delà », avec ce qui est transcendant, avec ce qui est métaphysique. On peut classer les hommes en fonction de leur volonté de se sacrifier pour quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes. C’est justement cela, la définition de « l’héroïsme » – le désir de se transcender en vivant pour quelque chose de plus grand que soi.
Les héros absolus et les individualistes extrêmes se situent donc aux antipodes l’un de l’autre. Les premiers sont enracinés dans quelque chose de plus grand qu’eux, tandis que les seconds ne vivent que pour eux-mêmes. L’un plante un arbre pour générer une ombre dont il ne profitera jamais, l’autre abat des forêts pour pouvoir faire la fête.
Être un individualiste extrême, irréligieux et hédoniste, c’est être un Boomer absolu. Le Zoomer est le Boomer ultime, indépassable, indétrônable. C’est le sacrifice de « tout » pour le « soi », plutôt que le sacrifice du « soi » pour l’amélioration à long terme du « tout ». Les baby-boomers ne plantent pas d’arbres, les Zoomers non plus.
Je l’ai répété sur ce blog des milliers de fois : le chemin de vie d’un garçon ou d’un adolescent, c’est de devenir un Homme avec un grand « H ». Pour cela, il faut se fixer des objectifs et viser un idéal. Peu importe si l’on n’atteint jamais l’idéal. L’important, c’est d’avoir une « vision ». Dans chaque grande histoire qui résonne profondément dans la psyché masculine, on trouve l’archétype du héros – un héros c’est un homme qui combine l’intellect d’un magicien avec la férocité d’un guerrier.
De quoi un roi se soucie-t-il ? De son royaume, de sa nation, de son peuple. Il ne s’agit jamais de lui. Dans la tradition chrétienne, Jésus est la représentation symbolique de cet archétype de méta-héros. Un homme qui vit pour tout sauf pour lui-même, le symbole ultime du sacrifice, glorifié pour ce qu’il a accompli en vivant malgré lui, plutôt que pour lui-même – comme le ferait un roi.
Tous les hommes ne sont pas destinés à la grandeur, mais tous les hommes peuvent être un microcosme de la grandeur. La plupart des hommes ne deviendront pas de grands hommes d’État, des philosophes ou des grands scientifiques. La plupart des hommes ne seront pas des héros pour le plus grand nombre, mais ils peuvent l’être pour quelques-uns, notamment pour leurs femmes et leurs enfants. Ils peuvent être les héros de leur propre famille, les gardiens ultimes de leur propre peuple. Celui vers qui les gens viennent pour gérer les affaires de la tribu.
Être un patriarche, c’est cultiver héroïsme à petite échelle, et c’est à travers la conquête d’une femme et la reproduction, c’est-à-dire la famille, que la plupart des hommes trouveront leur connexion avec le transcendant. C’est pourquoi un patriarche est objectivement supérieur aux petits insectes individualistes qui ne vivent que pour le plaisir.