Attention ! Cet article fait partie du projet « The Black Pill ». Vous consultez la section 4.9.
Cowan & Little ont mené en 2012 une étude pour évaluer dans quelle mesure l’humour influençait la sélection sexuelle (en particulier chez les hommes). Alors « femme qui rit, à moitié dans ton lit » ? Bah non.
L’étude consistait en 40 étudiants de premier cycle universitaire (20 hommes et 20 femmes) qui ont été photographiés, puis ont participé à un clip vidéo dans lequel on leur demandait lequel de trois articles (chocolat, laque pour cheveux ou sac en plastique) ils apporteraient avec eux sur une île déserte, et ce qu’ils feraient avec lesdits articles, les sujets n’étant pas incités à faire preuve d’humour dans leur réponse. Les vidéos ont été soigneusement montées pour qu’elles durent toutes 20 secondes.
Un autre groupe de participants a été placé dans une pièce calme, seul, avec un ordinateur de bureau, où on leur a fait écouter les clips susmentionnés dans un ordre aléatoire, l’enregistrement audio des clips étant diffusé en premier, puis on leur a montré les photos des participants précédents et enfin ils ont visionné les clips vidéo. Les participants ont ensuite été invités à évaluer le stimulus sur une échelle de 7 points pour déterminer dans quelle mesure ils le trouvaient amusant, puis à évaluer dans quelle mesure ils considéraient les acteurs des vidéos comme attirants pour des relations à court et à long terme, respectivement.
Bien que les participants non attirants aient obtenu une note légèrement plus élevée en matière de « drôlerie » dans l’extrait audio uniquement, ils ont été considérés comme moins drôles dans les extraits vidéo et photo, cet effet étant particulièrement apparent dans l’extrait photo par rapport à l’extrait audio uniquement.
Le contraire était vrai pour les hommes séduisants – ce qui démontre que les perceptions de l’humour sont significativement influencées par « l’effet de halo de l’attractivité ». Les personnes séduisantes n’étaient pas plus drôles lorsque leur apparence était exclue de l’équation. Mais lorsque leur belle gueule était évidente, ces mêmes personnes étaient perçues comme plus drôles.
Pour un point de vue plus humoristique sur ce sujet, le comédien Gilbert Gottfried a écrit un article résumant ses expériences qui reflètent les conclusions de cette étude : « Les femmes disent qu’elles veulent un gars qui a le sens de l’humour. C’est faux ».
Citations :
« Les individus les plus attirants ont été jugés plus drôles dans les conditions avec éléments visuels, tandis que les individus moins attirants ont été jugés moins drôles que dans la condition audio ».
« On peut également supposer que les évaluateurs sont plus attentifs aux vidéos d’acteurs plus séduisants, ce qui entraîne une évaluation plus élevée du caractère amusant ».
Sources :
Cowan ML, Little AC. 2013. The effects of relationship context and modality on ratings of funniness. Personality and Individual Differences. 54(4): 496-500. (Source)