Le Serpent Enroulé (9).

Dans cette série d’articles, je vous propose ma traduction en français du livre « The Coiled Serpent: A Philosophy of Conservation and Transmutation of Reproductive Energy », de C. J. Van Vliet.

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Chapitre précédent : 

7. Considérations.


VIII

ESPRIT CONTRE MATIÈRE.

« La loi de l’esprit… consiste à s’élever ; la loi de la matière… consiste à descendre ». 

– Saint-Martin, Œuvres Posthumes.

Dans leur essence finale, « l’esprit et la matière ne sont que les pôles opposés d’une même substance universelle ». Expression première de la loi de polarité de la nature, sans laquelle l’univers ne pourrait exister, ils sont « les états d’une même unité, divisée seulement dans notre conception des modes de sa manifestation ».

Sur ce point, les philosophies les plus profondes, les enseignements occultes les plus élevés, les points de vue religieux les plus larges et les recherches scientifiques les plus poussées semblent aboutir à des conclusions très semblables. Elles en sont venues à considérer que l’esprit et la matière sont fondamentalement un seul et même élément qui, d’une forme d’expression, peut être transmuté en une autre en changeant son taux de vibration. « Considérés concrètement, l’être spirituel et l’être matériel sont deux types d’énergie qui peuvent être transformés l’un en l’autre, tout comme le mouvement mécanique peut être transformé en chaleur et vice versa ». 

Si on les considère de la même manière analytique, la vapeur et la glace sont fondamentalement une seule et même chose ; mais dans le langage courant et à des fins pratiques, elles restent définitivement distinctes et aussi bonnes que des opposés. Leur opposition relative et pourtant leur unité fondamentale peuvent être indiquées en appelant la glace la forme la plus basse de ce dont la vapeur est une manifestation supérieure. De même, on peut appeler la matière la forme la plus basse de ce dont l’esprit est la plus haute expression. 

Seul un esprit exceptionnel peut occasionnellement contempler et encore plus rarement saisir entièrement la réalité ultime de l’unicité. Pour une compréhension parfaite de l’état d’unité, nous devons d’abord « nous échapper de la matière, qui n’est qu’une forme inférieure de l’esprit », c’est-à-dire échapper au pouvoir cristallisant que la matière exerce sur nous. Pour l’intellect humain moyen, le point de vue de la dualité est le plus logique, le seul compréhensible. C’est pourquoi l’esprit et la matière sont pour l’instant traités comme antithétiques. 

Si l’on considère que la matière est basse et l’esprit haut, c’est principalement en comparant leurs taux de vibration : celui de la matière et de ses qualités est bas et lent, tandis que celui de l’esprit et de ses attributs est élevé et rapide, au-delà de toute mesure, au-delà de toute imagination. 

Partout où deux vitesses différentes sont liées, comme c’est le cas de l’esprit et de la matière, il y a conflit et lutte pour la suprématie. Ainsi, l’esprit et la matière sont en conflit permanent l’un avec l’autre ; l’esprit pousse toujours plus loin et la matière retient. Mais l’issue finale de leur combat ne fait aucun doute : le plus rapide finit toujours par l’emporter, dans l’arène de l’évolution comme sur le ring. 

En fin de compte, la matière, qui exprime le pouvoir statique de la solidification, de la séparation, de l’égoïsme et de la sensualité, est destinée à être vaincue par l’esprit, dont le pouvoir dynamique est celui de l’expansion, de l’unification, de l’effacement et de la pureté sublime. 

« Dans cette victoire de l’esprit sur la matière… la matière n’est pas détruite mais elle devient… un instrument de l’activité de l’esprit ». La matière ne s’opposera plus à l’esprit, mais le soutiendra ; elle se spiritualisera elle-même et ne manifestera que ce qui est en accord avec l’esprit, à savoir : la pureté absolue dans chaque expression de la vie. 

« Une telle pureté est nécessaire si l’on veut atteindre la véritable spiritualité ». (Vivekananda).


Chapitre suivant :

9. L’esprit incarné.