(Note Les Trois Étendards : le titre original de l’article désigne les néo-païens « de noantri », l’expression « de’ noantri » est issue du dialecte de la région de Rome, et signifie littéralement « de nous autres », cette expression romaine (originaire du Trastevere) signifie « un de nous », ou « l’un des nôtres », ou « de chez nous ». L’expression peut être utilisée dans un sens plaisantin – avec un sens situé entre la fierté d’identité et la moquerie – « du quartier », donc « artisanal », « bon enfant », mais aussi dans le sens de « provincial », c’est-à-dire caractéristique des réalités limitées des quartiers ou des petites villes par opposition à celles d’importance nationale ou internationale).
Comme nous l’avions promis dans l’article précédent sur la relation entre les droitards et les célibataires involontaires, faisons maintenant la lumière sur un environnement similaire à la soi-disante « sphère identitaire » qui, ces derniers temps, sur les médias sociaux, a souvent exprimé des visions hostiles aux incel, nous parlons des néo-païens bien de chez nous.
Tout d’abord, posons une prémisse : l’univers néo-païen ne constitue pas un front unitaire et il est en fait divisé en une myriade de petits groupes souvent issus de scissions et en conflit les uns avec les autres ; généralement, parmi eux, il n’existe pas de réelle unité d’intentions ni une définition précise de ce qui peut être « païen » et de ce qui ne l’est pas, mais il y a deux choses qui les caractérisent plus ou moins tous : l’aversion pour les cultes monothéistes de matrice abrahamique et une réelle adoration de la figure féminine en tant que telle. On peut également noter une incohérence fondamentale chez nombre de ces personnes, dont beaucoup sont également affiliées à des associations « identitaires », qui n’ont rien, ou presque rien à voir, avec l’identité, et surtout dans le sens apollinien traditionnel.
En effet, il faut souligner les nombreuses différences fondamentales entre les cultes ancestraux indo-européens (essentiellement solaires et patriarcaux) et les cultes néo-païens actuels (beaucoup plus proches d’une vision cybélique et matriarcale du monde) : de nombreux adhérents au néo-paganisme ne saisissent pas du tout ce clivage puisqu’ils sont nés et ont grandi dans les sociétés occidentales libérales-capitalistes et post-soixante-huitardes d’aujourd’hui, et ont donc façonné plus ou moins inconsciemment leurs croyances en fonction des valeurs dominantes qui s’y expriment, alors même que beaucoup d’entre eux se disent étrangers à la modernité et proches d’une prétendue « tradition » qui n’existe pas vraiment en réalité dans les termes dans lesquels ils la conçoivent.

En fait, ces personnes (ou du moins la plupart d’entre elles) idolâtrent essentiellement la figure féminine en tant que telle, allant jusqu’à justifier tout comportement dégénéré de la part des femmes et à défendre jusqu’au bout le libertinage sexuel d’aujourd’hui (sauf lorsqu’il s’agit de réglementer la prostitution qui pourrait profiter aux hommes célibataires involontaires, bien sûr), et leur idéologie est en cela beaucoup plus proche de celle des Wiccans ou de l’Église catholique matriarcale – « pachamiste » du jésuite Bergoglio qu’ils méprisent tant, que de la sacralité des cultes indo-européens qu’ils croient professer. On en arrive donc au paradoxe de voir l’administrateur « réactionnaire » d’un blog wotaniste (plus ou moins) connu qui non seulement, dans ses articles, affirme que les anciennes tribus germaniques pratiquaient un prétendu « sexe libre » (sans aucune source pour l’étayer, bien sûr, alors que Tacite nous dit exactement le contraire), mais qui apparaît également avec l’administrateur de « Il Maschio Beta » en couverture d’une page Facebook ouvertement gauchiste et libérale-progressive contre la prostitution (une pratique qui était plus que tolérée dans la Rome païenne) et qui ne manque jamais une occasion de s’en prendre au « sudra incel » dans ses publications sur les médias sociaux (allant même jusqu’au délire absolu de s’en prendre à Giacomo Leopardi en tant que « incel malheureux et rancunier »). Et qui va dire à ces néo-païens libertins et para-matriarcaux que dans les tribus germaniques, les femmes devaient être chastes quand elles se mariaient, et que la mariée adultère était reniée et battue par son mari devant tout le village ? Ou que dans la Rome républicaine, les matrones devaient s’habiller de manière à être couvertes de façon discrète, alors que dans la Rome archaïque, un mari pouvait même tuer sa femme si celle-ci était surprise à boire du vin ? Et nous ne parlerons même pas de ce qui se passait en cas d’adultère !

Il est inutile de citer à ces sujets les sources littéraires primaires produites par des auteurs comme Aristote, Caton le Censeur et d’autres personnalités de leur temps, qui nous montrent dans leurs écrits comment les civilisations de la Rome archaïque et républicaine ou de l’Athènes classique étaient fortement patriarcales et tendaient à contrôler et à régenter la sexualité féminine, et que c’est précisément pour cette raison qu’elles s’étaient imposées comme porteuses de sociétés fortes du point de vue spirituel et moral, tandis que d’autres communautés qui accordaient une plus grande liberté aux femmes, surtout la communauté spartiate, s’éteignaient en quelques générations. Tout cela est rejeté comme « anachronique » par la plupart des néo-païens d’aujourd’hui, qui vont même jusqu’à les accuser d’être des « incel malchanceux » qui ont fait l’histoire de leur époque (pensez au cas déjà mentionné de Leopardi), quand ils utilisent la plupart de leur temps à faire des LARP et à déifier les « femmes païennes » sur les réseaux sociaux au lieu de s’engager dans quelque chose de concrètement productif ou d’utile collectivement.
Et en parlant de la catégorie des femmes « païennes » ou « identitaires », comme vous voulez, ces dernières sont par essence ce que l’on appelle communément des « tradthots » : exhibitionnistes, narcissiques, et bien sûr, comme nous l’enseigne la pilule rouge, disposant d’un accès garanti à une immense troupe d’hommes – paillassons qui leur est garantie tant par l’orifice qu’elles ont entre leurs jambes que par le fait qu’elles font semblant de s’intéresser à la cause « païenne », pouvant ainsi profiter de l’immense Ego-Boost généré par les appréciations des néo-païens incel en déni qui ne veulent pas admettre qu’ils le sont. En effet, le plus drôle est que dans leurs profils sociaux, ils s’en prennent souvent aux « incel losers », pensant être meilleurs qu’eux, même s’ils sont dans la même situation sociale et relationnelle.

On pourrait dire que ce néo-paganisme moderne, qui va indistinctement des cultes germaniques aux cultes celtiques et des rites gréco-romains aux rites hindous empreints de dravidianisme, n’est rien d’autre qu’une forme de matriarcat d’aujourd’hui, semblable en tous points à la « religion » artificielle et post-moderne de la Wicca. Toute personne qui adopte un point de vue objectif ne peut s’empêcher de remarquer que dans ces milieux, les femmes sont placées sur un piédestal, déifiées et idolâtrées encore plus que dans le courant dominant, aujourd’hui complètement contaminé par le féminisme libéral-progressiste ; en outre, comme nous l’avons déjà mentionné, la plupart de ces néo-païens absorbent toutes les dégénérescences de la modernité consumériste et capitaliste tout en essayant maladroitement de les cacher et de se faire passer pour autre chose (surtout en ce qui concerne les femmes qui fréquentent ces milieux).
Nombre d’entre eux, dans le sillage de Varg Vikernes et de son épouse, se proclament agriculteurs/guerriers/anarcho-primitivistes alors qu’ils sont pour la plupart issus de la classe moyenne supérieure et n’ont jamais travaillé de leur vie dans les champs ou dans un métier qui dépasse les simples tâches de bureau, peut-être en tant que cadre, et probablement garantis par le soutien et la position économique de leurs parents plus que par leurs propres mérites.
La plupart de ces néo-païens ne puisent pas leurs sources dans les cultes indo-européens originels, solaires et patriarcaux, mais dans une sorte de fausse version du paganisme dionysiaque typique de l’époque impériale romaine, désormais infiltrée par les cultes levantins et cybéliens, de matrice matriarcale, et donc loin de ses origines apolliniennes. Ce n’est donc pas une coïncidence si la plupart des néo-païens susmentionnés critiquent fortement toute personne qui lit de manière positive la nature patriarcale de la Tradition indo-européenne, et si les soi-disant « païens identitaires » sont aussi dévergondés et hypergames que leurs homologues gauchistes et libéraux-progressistes des centres sociaux.

En outre, il est intéressant de noter la façon dont ces néo-païens se plaignent de la substitution ethnique en cours des populations européennes par des immigrants afro-asiatiques qui professent l’islamisme, mais se gardent bien de former une famille et d’engendrer une progéniture, même lorsqu’ils ont largement dépassé la trentaine et disposent de ressources économiques suffisantes pour assurer une vie plus que décente à leurs éventuels parents. Cela montre également leur préférence générale pour un style de vie hédoniste, dans lequel ils peuvent « s’amuser » avec des réjouissances alcoolisées, des concerts frivoles et peut-être même des orgies dégénérées, plutôt que d’opter pour un modus vivendi traditionnel basé sur un mariage stable et des liens familiaux. Face à cette situation, ils devraient se rendre eux-mêmes responsables de la décadence démographique et morale des pays occidentaux, plutôt que d’accuser les incels et les MGTOWs.
Source : « I neo-pagani “de noantri” » publié par Basato Sciaraitico le 23 octobre 2020.