Cycles solaires, lumière, hormones sexuelles et cycles de vie des civilisations : chronobiologie intégrée (VI).

Première partie : introduction.

Deuxième partie : énergie et évolution humaine.

Troisième partie : chronobiologie intégrée.

Quatrième partie : L’impact de l’énergie solaire sur les cultures humaines. 

Cinquième partie : impact de la testostérone sur les tendances démographiques.


Une faible activité solaire entraîne une baisse des hormones sexuelles et une crise mondiale de la santé mentale.

La baisse des taux de fertilité est un signal de l’effondrement des niveaux de testostérone pendant ces périodes de déclin culturel. En même temps, une épidémie d’obésité provoque une crise des soins de santé en raison de l’augmentation rapide des maladies cardiaques, du cancer et du diabète, tous causés par des taux de sucre et de graisse élevés. De telles indications d’une augmentation du stress sociétal sont en corrélation avec une augmentation du nombre de personnes qui prennent des médicaments psychiatriques pour essayer de soulager la tension psychologique, l’augmentation des niveaux d’anxiété et la dépression. Au cours des 25 dernières années, le taux de prescription des seuls antidépresseurs a été multiplié par quatre, une statistique qui ne tient même pas compte des personnes identifiées comme souffrant de dépression mais n’utilisant pas les médicaments prescrits (Szalavitz, 2001). Au moins une grande étude sur les étudiants, qui les a comparés à leurs homologues des années 30 et 40, a révélé que 85 % d’entre eux ont une santé mentale moins bonne :

Les étudiants d’aujourd’hui déclarent se sentir nettement plus isolés, incompris et sensibles ou instables sur le plan émotionnel qu’au cours des décennies précédentes. Les adolescents sont également plus susceptibles d’être narcissiques, d’avoir une faible maîtrise de soi et d’exprimer des sentiments d’inquiétude, de tristesse et d’insatisfaction face à la vie (Hutchinson, 2009).

La corrélation entre la dépression et l’augmentation des taux d’obésité invite à se demander si la prise d’antidépresseurs contribue à l’obésité. Le stress active l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, et cet axe est également régulé de façon anormale dans l’obésité. Il s’agit donc d’une voie pathophysiologique courante dans les conditions de dépression et d’obésité. Une étude a évalué des années de recherches pertinentes et a conclu que les études sur les animaux, en particulier, démontrent amplement qu’en effet, le traitement antidépresseur à court terme et le stress, suivis d’un régime riche en graisses et d’un suivi à long terme, ont un rôle important à jouer pour consolider le rôle de l’utilisation des antidépresseurs dans la prise de poids (Lee, Paz-Filho, Mastronardi, Licinio, & Wong, 2016).

Outre la dépression et l’obésité, l’épidémie actuelle d’opioïdes est révélatrice du stress croissant dans la culture actuelle. Rien qu’aux États-Unis, l’abus et la dépendance à l’héroïne et aux opioïdes délivrés sur ordonnance sont devenus une crise de santé publique, avec une augmentation spectaculaire des surdoses mortelles qui ont un impact sur les systèmes de protection sociale et économique. Entre 1999 et 2012, les décès par surdose d’opioïdes ont plus que quadruplé (Substance Abuse and Mental Health Services Administration [SAMHSA], 2012). Avec l’augmentation des taux de dépression et de suicide ainsi que l’ajout d’opioïdes, l’espérance de vie aux États-Unis diminue (Xu, Murphy, Kochanek, & Arias, 2016). Cette étude souligne que, parmi les 20 catégories mesurées pour la mortalité, la plus forte hausse des taux a été enregistrée parmi les décès de causes « externes », telles que les surdoses de drogues, les maladies du foie liées à l’alcool et les affections associées à l’obésité comme le diabète. En outre, le taux de suicide a augmenté de 24 % entre 1999 et 2014, avec une hausse du taux après 2006 (Tucci and Moukaddam, 2017). 


Septième partie : conclusion et sources.


Source : « Solar Cycles, Light, Sex Hormones and the Life Cycles of Civilization : Toward Integrated Chronobiology », par Roy Barzilai. Science & Philosophy. Volume 7(2), 2019, pp. 15-26. 

Illustration : Алексей Васильев.