Cycles solaires, lumière, hormones sexuelles et cycle de vie des civilisations : chronobiologie intégrée (I).

La discipline émergente de la science de la complexité, appliquée aux sciences sociales, cherche à étudier l’émergence de la civilisation humaine en tant que partie d’un système biologique naturel et évolutif qui exploite les ressources énergétiques pour alimenter sa propre croissance en un système social complexe. Afin de comprendre l’ensemble du système, l’approche réductionniste, typique de la science occidentale, doit être supplantée. L’étude atomistique des divers domaines scientifiques en tant que parties mécaniques séparées du système doit être élargie, en créant une vision plus holistique de la culture humaine en tant que partie intégrante d’un processus universel plus large d’évolution et de création. Dans cet article, je souhaite intégrer différents domaines scientifiques, notamment la physique, la chronobiologie (étude de l’effet des cycles solaires sur la croissance biologique), la biologie, la psychologie évolutionniste et les sciences sociales, afin de parvenir à une compréhension unifiée de notre évolution culturelle.

Introduction.

Dans son livre « Consilience: The Unity of Knowledge » (1998) le biologiste E. O. Wilson, le père de la sociobiologie, propose une nouvelle synthèse des connaissances, issues de différents domaines spécialisés de l’activité humaine, pour parvenir à une meilleure compréhension globale. Les hormones – un mot qui signifie impulsion – sont en fait les moteurs des processus biologiques ainsi que les forces qui structurent l’organisation sexuelle des sociétés humaines. La principale hormone sexuelle humaine est la testostérone. Non seulement la testostérone alimente la passion de la reproduction et joue un rôle essentiel pendant toute notre vie, mais elle fait également partie intégrante du mécanisme de la civilisation humaine – ses triomphes et ses tragédies. Afin de comprendre les forces qui animent les cycles de vie des cultures humaines et qui constituent le moteur de l’histoire, je propose l’idée en vertu de laquelle les profondes transformations de l’humeur sociale qui entraînent la montée et la chute des civilisations soient causées en réalité par des cycles biologiques dirigés eux-mêmes par les hormones. Les hormones régulent et contrôlent la façon dont l’esprit humain perçoit le monde, comprend l’essence de ce qui est bien, ainsi que la façon dont il forme des organisations sociales et des ordres politiques en conséquence. 

Notre corps est un système biologique complexe, composé de diverses cellules spécialisées travaillant en cohésion sociale et en harmonie, synchronisées selon des cycles hormonaux qui régulent nos cycles de vie sexuelle et reproductive : de la naissance à la puberté et à l’adolescence, en passant par la maturité sexuelle, la fertilité, l’éducation des enfants, jusqu’au vieillissement, et enfin, jusqu’à la mort. Les individus se lient entre eux pour former des groupes sociaux complexes, tels que la famille, les nations, et des civilisations entières, lesquelles coordonnent notre organisation par le biais de normes culturelles. 


Deuxième partie : énergie et évolution humaine.

Troisième partie : chronobiologie intégrée.

Quatrième partie : L’impact de l’énergie solaire sur les cultures humaines.

Cinquième partie : impact de la testostérone sur les tendances démographiques.

Sixième partie : une faible activité solaire entraîne une baisse des hormones sexuelles et une crise mondiale de la santé mentale.

Septième partie : conclusion et sources.


Source : « Solar Cycles, Light, Sex Hormones and the Life Cycles of Civilization : Toward Integrated Chronobiology », par Roy Barzilai. Science & Philosophy. Volume 7(2), 2019, pp. 15-26. 

Illustration : Алексей Васильев.