Disséquer la pilule rouge (I).

Il y a énormément de confusion et de fausse déclaration sur ce qu’est véritablement la pilule rouge. Il y a ceux qui n’aiment tout simplement pas ce qu’elle est, et qui la dénaturent donc, et il y a ceux qui sont nouveaux et qui viennent de découvrir cette philosophie qui, dans le chaos ambiant des différentes opinions, théories, concepts, sont totalement perdus. J’espère communiquer ici les fondements de cette philosophie, qui englobe en elle-même de très nombreux concepts, et dissiper bon nombre d’idées fausses qui se sont formées autour d’elle. 

Tout d’abord, la pilule rouge a pour but de donner des orientations aux hommes afin qu’ils puissent réaliser leur potentiel inné, dans une culture qui donne peu ou pas de conseils au sexe masculin sur le potentiel de leur masculinité innée et motivée par la biologie, où la société a ignoré les besoins masculins. La pilule rouge occupe le devant de la scène, c’est une réaction à un problème de société, elle tente de donner aux hommes de tous âges les outils dont ils ont besoin pour opérer une introspection (jetez un œil sur eux-mêmes) et de remédier à leurs lacunes afin de les surmonter.

Aucun rite de passage, une prévalence de pères absents, une culture gynocentrique féminisée et féministe, tout cela prive les pères d’une certaine influence sur leurs enfants, et avec ce manque d’apport paternel dans l’éducation des enfants, dans les sociétés féministes occidentales modernes, les hommes se trouvent de plus en plus perdus. Ce sont ces mêmes sociétés contrôlées par le féminisme qui se moquent des hommes et des valeurs masculines, à gauche, à droite, au centre, et qui ont, par conséquent, laissé beaucoup d’ados, de jeunes hommes, d’hommes divorcés et de pères dans la désillusion, parce que la société ne se soucie tout simplement pas de leur existence, de leur croissance ou de leurs besoins. Ils se sentent invisibles parce que la société se concentre uniquement sur les besoins du féminin et ignore la masculinité /ou ne s’intéresse à la masculinité que pour en présenter les traits négatifs. 

Lorsqu’il existe des foyers brisés, ou des familles monoparentales sont la norme, il y a énormément d’enfants qui grandissent sans but, sans que l’on puisse leur imprimer une direction à suivre dans la vie. Les jeunes filles sont également profondément blessées par la destruction de l’unité familiale, mais le point de vue principal de la pilule rouge, c’est de s’intéresser à la perspective masculine, et des conséquences néfastes du féminisme radical institutionnalisé qui a créé des conditions dans lesquelles nous autres, jeunes garçons, jeunes hommes et hommes plus âgés, nous ne pouvons plus nous comporter avec le même paradigme que celui que nos ancêtres nous ont laissés, et avec lequel ils avaient réussi à s’accomplir en tant qu’hommes. Il existe une branche féminine de la philosophie de la Pilule Rouge, qui peut être trouvé sur Reddit (« redpillwomen »), mais les points de vue et les objectifs de cette branche féminine diffère de la philosophie principale, c’est une complémentarité, un point de vue féminin, en ce que les femmes qui y participent reconnaissent également les effets négatifs qu’a pu avoir le féminisme sur la société. 

Commençons par le terme de « pilule rouge », qui est une métaphore tirée du film « Matrix », pour ceux qui n’ont pas vu le film ou ne comprennent pas ses prémisses, permettez-moi de m’attarder sur ce sujet. 

The Matrix est un film décrivant une humanité vivant dans un état d’illusion automatisée, un monde de fabrication dépourvu de sens. Le protagoniste commence à se dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le monde, et il devient de plus en plus méfiant, et il y a un tournant du film dans lequel le protagoniste rencontre Morpheus, qui lui offre un choix, il déclare : « Prend la pile bleue – l’histoire se termine, tu te réveilles dans ton lit et tu peux croire ce que tu veux. Prend la pilule rouge – tu restes au pays des merveilles, et je te montre jusqu’où conduit le terrier du lapin. Rappelle-toi, je te propose la vérité, rien de plus ». 

Le protagoniste choisit de prendre la pilule rouge et commence à voir les nombreuses façades, les illusions élaborées et les tromperies autour de lui, il va ensuite entamer une quête personnelle vers l’actualisation de soi, jusqu’à ce qu’il atteigne un point où il est en mesure d’influencer directement ce qui se passe autour de lui parce qu’il comprend le fonctionnement du système. C’est fondamentalement ce qu’est la philosophie de la pilule rouge : être capable d’identifier les choses dans la société qui ne sont que des conneries, et voir au-delà des illusions, et se libérer des restrictions qui nous sont imposées en tant qu’individu. 

Cela m’amène sur le point suivant, le féminisme. La pilule rouge est extrêmement critique envers le féminisme et définitivement antiféministe. Comme le féminisme s’est institutionnalisé et est devenu une norme sociale au sein des démocratie occidentales, la société a commencé à intégrer de plus en plus de valeurs féministes, lesquelles ont intégrées la législation et le droit positif, et c’est la raison pour laquelle la pilule rouge / le masculinisme a tant de détracteurs, qui aiment à le haïr : le masculinisme est hors-les-murs. 

Beaucoup de gens se disent féministes, ou s’identifient au féminisme en raison de leur programmation sociale, et ils rejettent durement toute critique formulée à l’encontre de leur idéologie la plus chère. C’est là le cœur de la controverse de la philosophie de la pilule rouge, car depuis la normalisation du féminisme de première vague, le masculinisme est l’une des rares philosophies qui a ouvertement contesté, ridiculisé, ou pointé les faiblesses du féminisme. Vous remarquerez que j’ai précisé « philosophies » au pluriel, parce que c’est ce qu’est la pilule rouge : une philosophie. 

La pilule rouge n’est pas un mouvement social, les « mouvements » tentent de lutter en faveur d’un changement, en fonction de leurs désirs et de leurs besoins, comme le mouvement pour le droit des hommes ou le féminisme de première vague. La pilule rouge ne cherche pas à changer la société, le statu quo, cette philosophie cherche simplement à comprendre la société, à la décrire telle qu’elle est, et elle cherche à vous laisser en conscience évaluer vos options, afin que vous puissiez mobiliser toutes vos connaissances pour vivre votre vie selon vos propres termes et vos propres conditions, afin de gérer la nature trompeuse innée des femmes et vous taillez une vie selon vos besoins à vous ; et si vous choisissez de vivre votre vie avec un femme, vous serez bien mieux équipé avec assez de connaissances et d’expériences pour la manipuler suffisamment pour votre amélioration commune. 

Sur la question de la « nature trompeuse des femmes », la pilule rouge rejette ce récit grand public en vertu duquel les femmes sont le sexe le plus « juste », les soi-disantes victimes innocentes de la nature viscéralement mauvaise des hommes. La pilule rouge estime que, tandis que les hommes sont naturellement physiquement supérieurs, les femmes sont psychologiquement supérieures, en ce qu’elles sont manipulatrices et possèdent une compétence innée pour le machiavélisme. 

La pile rouge est une formule hybride de développement personnel et d’antiféminisme. Le masculinisme embrasse la masculinité traditionnelle et rejette les idées que se font les féministes de la masculinité. Il suit la prémisse selon laquelle une femme ne sait pas ce que c’est que d’être un homme et donc une femme est incapable d’enseigner aux garçons comment être des hommes. Une femme intelligente sait ce qui la rend spécifiquement heureuse, mais elle ne connait pas le processus qui se développe et qui sous-tend son bonheur, et elle est encore plus incapable d’expliquer à un homme comment celui-ci peut la rendre heureuse, et donc elle ne peut communiquer et enseigner à un homme comment intérioriser et incarner les traits de succès nécessaires pour réussir avec les femmes, cela est grossièrement résumé par le célèbre adage masculiniste en vertu duquel « un poisson ne peut pas apprendre à un pêcheur comment pêcher ». 

La sagesse dominante dicte à un homme d’être chevaleresque et suppliant, mais d’innombrables témoignages de milliers d’hommes montrent que ce mauvais conseil échoue dans la pratique. La pilule rouge supprime et renverse l’hégémonie féministes qui existe de facto dans les relations entre les sexes, et place le discours fermement du point de vue des hommes, un point de vue qui est presque ignoré dans l’espace public, que cela soit dans les médias grand public, dans une conversation dans un café, ou dans ce bastion féministe moderne connu sous le nom de « système d’enseignement supérieur ». 

Prendre la pilule rouge, c’est se rendre compte de l’importance de la masculinité dans la société, et réaliser qu’un déclin de la masculinité traditionnelle depuis les années 60 et 70 a conduit à une dégradation de la morale dans la société, à une hystérie publique toujours croissante et à de nombreuses illusions (la « body-positivité », « l’affirmative action » et une législation biaisée du droit de la famille) ainsi qu’à un transfert du centre de gravité politique du conservatisme politique au libéralisme radical, qui a accompagné et facilité la montée d’un féminisme hégémonique et dominant. 

Contrairement au féminisme qui croit en l’égalité des sexes ou à la suprématie féminine (selon le créneau du féminisme actuel), la pilule rouge rejette le fait que les femmes soient égales ou supérieures aux hommes, le masculinisme croit que les rôles traditionnels de genre étaient les rôles optimaux pour élever une famille et pour poursuivre la lignée génétique de l’espèce. Le masculinisme considère que les femmes ont besoin des hommes pour prendre en charge l’existence, porter le fardeau de la responsabilité et tirer essentiellement l’homme vers le faut, en donnant des conseils aux hommes, des conseils que les féministes ne donnent pas et ne peuvent pas donner, les hommes ayant en effet besoin de dépasser le féminisme en le rejetant, en s’améliorant eux-mêmes et finalement, en s’élevant au-dessus du féminisme. 

Sur le plan de l’amélioration de soi, la philosophie de la Pilule Rouge préconise la forme physique, la bonne santé et le sport, afin d’apprendre la discipline et de développer l’estime de soi (il est évident que les gens qui viennent tout juste de prendre la pilule rouge manquent endémiquement d’estime de soi). Le mantra de la philosophie est de « construire de la valeur » afin de vous respecter vous-même et d’obtenir le respect de ceux qui vous entourent. Il y a aussi un grand élément du « jeu de séduction », qui consiste à concevoir des stratégies sexuelles réussies afin d’obtenir du succès auprès des femmes. Comme les hommes ont été culturellement chargés de la responsabilité d’instaurer des liaisons sexuelles avec les femmes, la philosophie de la pilule rouge tente d’aider les hommes à accroître leurs compétences dans ce domaine de leur vie. Ce « jeu de séduction » se manifeste de différentes manières, il peut être utilisé pour avoir des relations sexuelles avec de nombreuses femmes différentes, pour maintenir une relation sentimentale de longue durée, ou pour construire un mariage sur un roc, tout simplement, c’est un enseignement plein de sagesse qui peut aider les hommes à avoir une vie romantique plus épanouie, la façon dont les connaissances sont appliquées dépend de chacun, individuellement. 

Les détracteurs de la pilule rouge tentent de confondre l’élément antiféministe de cette philosophie avec le concept de misogynie, c’est-à-dire que les détracteurs cherchent à vous faire croire qu’un désaccord avec le féminisme signifie automatiquement que l’on déteste le sexe féminin dans son ensemble, c’est une fausse hypothèse (ou, si nous devions identifier précisément cette erreur – c’est une généralisation hâtive aboutissant à la création d’un homme de paille). Bref, l’idée que l’antiféminisme soit associé à la haine des femmes est une idée qui est non seulement logiquement incorrecte, mais factuellement malsaine.  

Il n’est pas nécessaire d’être féministe pour être une femme, mais c’est une astuce, qui consiste à rendre ces deux termes synonymes. Faire en sorte que « féminin » et « féministe » renvoient aux mêmes choses permet de créer le voile de protection parfait pour l’idéologie féministe, en utilisant des synonymes, l’idéologie féministe évite un examen minutieux de ces concepts, de sorte que lorsqu’on dénonce le féminisme, on est réduit au silence pour cause d’intolérance envers le féminin

Cette manipulation mentale qui s’incarne dans le tissu même de la société occidentale ne sert qu’à promouvoir les idéologues féministes, il est donc dans l’intérêt de ceux-ci de vous faire croire qu’il est « oppressif » pour les femmes d’être en désaccord avec le féminisme. Les féministes radicales ont impitoyablement détourné le féminisme de première vague et ont attaché leur idéologie extrémiste à la fois au concept de droits civils et au concept d’identité féminine, alors que ces concepts sont fondamentalement séparés, les femmes existent depuis des centaines de milliers d’années, là où le féminisme existe depuis un siècle, et a pris le pouvoir en moins de 50 ans, je pense que cela me permet d’affirmer en toute sécurité que l’état biologique féminin (le fait d’être une femme) est totalement indépendant de l’idéologie féministe (le fait d’être une féministe), c’est pourquoi il est incorrect d’associer malhonnêtement le rejet du féminisme (idéologie) au rejet du féminin (la misogynie)

Fait intéressant, c’est là qu’on observe un affrontement entre féminisme et les femmes musulmanes, mais c’est là un autre sujet pour un autre article, ce qu’il faut retenir ici, c’est que l’on peut être en désaccord avec le féminisme et aimer les femmes en même temps, c’est une distinction importante à faire si l’on est intellectuellement honnête lorsqu’on analyse ce qu’est la pilule rouge, et si on ne souhaite pas dénaturer cette philosophie pour mettre en avant son propre agenda idéologique. 

En fin de compte, c’est sur theredpill que l’on trouve la meilleure formule : « discuter de la stratégie sexuelle dans une culture de plus en plus négative envers les hommes ». 


Disséquer la pilule rouge : deuxième partie.


Source : « DISSECTING THE RED PILL (PART 1) » publié le 27 octobre 2013. 

Illustration : Anna Shvets