Un choix primordial.

Le potentiel et les difficultés. 

« Les femmes ne soucient pas des difficultés rencontrées. Elles attendent à la ligne d’arrivée et ne baisent que les gagnants ». 

Richard Cooper. 

Aujourd’hui, c’est une croyance populaire dans la Manosphère. Le doute hypergame est devenu si intense, que les femmes se sont transformées en véritables mercenaires lorsqu’il s’agit de sélectionner les hommes avec lesquels elles décideront de passer leurs vies. Je l’admets volontiers : beaucoup d’hommes « pilule rouge » pensent que le filtre hypergame des femmes est nécessairement amoral, si ce n’est ouvertement cruel. Les critiques de l’hypergamie pensent que ce phénomène ne se rencontre qu’aux extrêmes. Ils supposent que tous les hommes « pilule rouge » sont convaincus que toutes les femmes sont des putes et qu’ils cherchent seulement à obtenir la leur. Ce n’est là que de l’ignorance de qu’est véritablement l’hypergamie, destinée à dissuader les hommes curieux de s’intéresser aux vérités que la pilule rouge enseigne. Mais, on peut se demander : ont-ils raison ? 

Pratiquement chaque extrême, des MGTOW en passant par les activistes des droits des hommes, se font une certaine idée de l’hypergamie qui ressemble à : 

« Pourquoi s’intéresser à une femme pour autre chose que le sexe, dans la mesure où sa nature hypergame ne fait que la prédisposer à sauter sur le premier gars venu, si celui-ci est plus beau ou plus riche ? ». 

J’ai traité ces questions dans un précédent article (Hypergamie : les idées fausses – « Hypergamy – The Misconceptions ») il y a quelques temps, au cas où vous seriez curieux et si vous désirez savoir pourquoi cela n’est qu’un malentendu sur la nature des femmes. Et non, cela ne signifie pas que je suis en train rétropédaler sur ce que j’ai écrit jadis à propos de l’hypergamie. 

Il y a quelques semaines de cela, j’ai été pris à parti dans un échange Twitter autour d’un débat : les femmes attendent-elles les gagnants à la ligne d’arrivée ou calculent-elles le potentiel futur d’un homme avant de se mettre en couple avec lui ?  

Wall Street Playboys (sur Twitter) : « Les femmes ne sont pas des investisseurs lorsqu’il s’agit des hommes. Elles ne vont pas perdre de temps avec un homme qui cherche à se faire une place. Elles sont capitalistes, elles chercheront à trouver un mec qui a déjà sauté du train en marche » [pour se faire une place dans ce monde]. 

D’un point de vue pragmatique, j’ai tendance à être assez d’accord avec cette évaluation. Oui, cela donne l’impression que les femmes sont de véritables « mercenaires hypergamiques », mais j’avais déjà dit, dans des articles antérieurs : 

Les femmes ne veulent que vouloir plaire à un homme dont le cadre est le plus dominant. Vous devez établir un monde, bien établi, dans lequel elle souhaite entrer, et ainsi devenir un complément, un soutien à votre vie. Se construire un monde nécessite du temps. Les femmes ont naturellement évolué pour chercher des hommes compétents. L’hypergamie ne peut pas se permettre de placer l’héritage génétique d’une femme sur un homme qui a seulement du « potentiel » – l’hypergamie a besoin d’une marchandise éprouvé. C’est l’une des raisons pour lesquelles une femme désire souvent un homme plus âgé et plus grand qu’elle. Mais plus important encore, vous, vous avez besoin d’une femme qui joue dans votre équipe, et pas contre vous. Et malheureusement, c’est l’état actuel du mariage tel qu’il est promu par l’impératif féminin aujourd’hui. L’égalitarisme ne favorise pas la coopération complémentaire entre les sexes, il promeut au contraire une concurrence contradictoire entre un mari et sa femme. 

Le jeu du mariage.

Dans un contexte purement évolutif, c’est vrai : les femmes ne cherchent pas un homme qui a du potentiel mais un homme déjà éprouvé. Parce que la valeur sexuelle d’une femme – sa seule chance d’avoir de la valeur aux yeux d’un homme – est périssable. L’hypergamie ne peut pas permettre à une femme de perdre son temps avec un homme qui représente un « pari sur l’avenir ». Cette vérité est une règle de base de la stratégie sexuelle des femmes (merci Darwin).

En dépit de toutes les conventions sociales qui disent le contraire, le cerveau inconscient des femmes sait que leur valeur sexuelle principale et que leur fenêtre de fertilité est limitée dans le temps. Cela crée un sentiment d’urgence chez une femme, alors même qu’elle vieillit et se rapproche du « mur ». Cette urgence s’accommode de compromis, bien sûr, mais pour optimiser sa vie, une femme fait mieux de ne pas prendre de risque avec son avenir reproductif – avec son avenir tout court. 

Pour les membres de la Manosphère les plus « nihilistes », ce déterminisme darwiniste semble résonner comme une véritable condamnation à mort reproductive. Si les femmes ne baisent que les gagnants à la fin de la ligne d’arrivée, et si vous êtes un perdant, alors autant abandonner tout de suite, non ? Ce défaitisme, c’est le cœur même de la « pilule noire ». 

Maintenant que cela est posé, il faut s’intéresser aux personnes qui sont en désaccord avec cela : 

Jack Murphy (sur Twitter, en réponse à Wall Street Playboys) : « Ce Tweet c’est de la merde. En suivant cette logique, aucun homme ne se marierai avant 40 ans et avant d’être associé d’un grand cabinet. L’homme qui a écrit ce tweet n’est visiblement jamais allé dans une université prestigieuse, dans laquelle les femmes se mettent volontairement en couple avec des hommes qui ont de l’avenir ». 

Jack sait que je l’apprécie, mais il vit avec une fille beaucoup plus jeune que lui. Je pense que c’est cool, cela prouve les concepts « pilule rouge », mais il est en fait la preuve vivante du débat. Statistiquement, les femmes préfèrent les hommes de 5 à 7 ans leur aîné. C’est un autre aspect de la psychologie évolutive des femmes : elles sont naturellement attirées par les hommes plus âgés, en voyant ceux-ci comme des partenaires de long terme. Les femmes savent qu’il faut plus de temps aux hommes pour mûrir, et leur filtre hypergame est conditionné pour tenir compte de cette variable. Un homme riche et plus âgé est plus crédible qu’un homme riche et moins âgé. Les femmes ont tendance à se mettre en couple avec des hommes plus âgé parce qu’ainsi leur hypergamie n’a pas eu besoin d’attendre que le potentiel se soit concrétisé, l’homme plus âgé a déjà prouvé sa valeur. 

La plupart des critiques sur Twitter ont exagéré l’âge idéal qu’un homme doit atteindre pour se marier, parfois jusqu’à l’absurde, mais les femmes cherchent effectivement un homme qui garantisse une sécurité à long terme. Il y a une présomption fondamentale chez la femme, correcte ou non, qu’un homme qui s’est établi dans la vie, par son statut ou ses ressources, est nécessairement un bon partenaire de long terme. En fait, la société féminisée et féministe conspue les hommes qui ne se préparent pas à assumer le rôle du « pourvoyeur » pour les femmes d’un certain âge (habituellement, la trentaine). 

Alexander est aussi un bon ami, mais je vais être en désaccord avec la moitié de ses propos. Les femmes ne savent pas reconnaître facilement le potentiel des hommes. En réalité, la plupart des femmes sont même très mauvaise à ces petits jeux. Parce qu’elles ont été socialement conditionnées par le féminisme à se concentrer davantage sur elles-mêmes (et cela est exacerbé par leurs solipsismes naturels), plutôt que de se préoccuper d’évaluer le potentiel futur des hommes. 

Mais, avant de conclure que je suis du côté des nihilistes « pilule rouge », laissez-moi développer, revenir en arrière, et expliquer ma position sur la capacité des femmes à évaluer le potentiel d’un homme pour assurer leur future sécurité. Et cette dernière partie est sans doute la plus importante, parce que la stratégie sexuelle des femmes est duale : trouver un homme « Alpha » pour les besoins sexuels de courts terme, et trouver un homme « beta » pour les besoins sécuritaires de long terme. C’est ce dernier point que nous développerons. 

Les femmes veulent baiser les gagnants de court terme, mais elles évalueront également le potentiel des hommes – pour le long terme. 

L’hypergamie ne peut pas se permettre d’attendre qu’un homme confirme à 100% son statut d’homme « alpha » avant de coucher. Ce défaut de programmation de l’hypergamie est une vulnérabilité des femmes en ce qui concerne la séduction. 

La phase d’épiphanie revisitée.

[Dans la praxéologie « pilule rouge », le terme « épiphanie » désigne la compréhension soudaine, par une femme, de l’essence ou de la signification de quelque chose, en l’occurrence la diminution de sa valeur sexuelle avec le temps].

Dans l’article « la peur existentielle des femmes » (Women’s Existential Fear), j’ai aussi écrit cela : 

La peur existentielle des femmes, c’est que leur « filtre hypergame » (ce qu’elles nomment « intuition féminine ») soit trompé. Et étant dupées, elles peuvent, soit mourir, soit voir leur potentiel de reproduction compromis à vie, en portant et en élevant l’enfant d’un homme sous-optimal. Un homme qui aura exercé sa volonté sur elle et choisissant et en fixant à sa place le niveau d’exigence de son filtre. Pour le beau sexe, il n’y a plus grande abomination.

L’heure des choix. 

Nous supposons ici qu’une femme est, en quelque sorte, en train de rester le potentiel d’un homme. Les « tests » effectués par les femmes confirment ce phénomène. Ainsi, oui : les femmes cherchent effectivement à déterminer le potentiel d’un homme. Certaines y arrivent mieux que d’autres. Le filtre hypergame est un outil imparfait, et c’est pour cela que les femmes cherchent à masquer leurs défauts en inventant ce concept de « mystique féminine ». Les hommes devaient croire à ce mythe de l’intuition féminine afin que les femmes puissent se servir de leur filtre, même si celui-ci est imparfait. C’est cette vulnérabilité que les hommes peuvent exploiter (avec un bon jeu de séduction, par exemple) si les femmes étaient honnêtes à propos de leur nature hypergamique. 

Toutes les femmes ne peuvent pas baiser les gagnants en fin de ligne d’arrivée, ainsi, elles sont obligées de « parier » sur le potentiel de certains hommes. C’est aussi pour cette raison que les femmes font reposer leurs jugements sur la « preuve sociale » et sur la présélection opérée par les autres femmes. Si d’autres femmes estiment qu’un homme et un « bon pari sur l’avenir », alors cet homme aura davantage de succès auprès de la femme qui estime la valeur d’un homme d’après ce qu’en disent les autres femmes. Répétons-le : l’hypergamie ne peut pas se permettre de manquer une bonne occasion, socialement confirmée. Et oui : c’est là aussi une vulnérabilité dans le processus de sélection des femmes que les hommes qui possèdent un bon jeu de séduction peuvent exploiter. 

Le compromis peut se définir comme suit : lorsqu’une femme est au sommet de sa valeur sexuelle, elle peut se permettre de baiser les gagnants à la ligne d’arrivée. Plus sa valeur diminue avec le temps, plus elle est dans l’obligation de faire un « pari » sur le potentiel futur de l’homme. C’est la raison pour laquelle les femmes, pendant leur période d’épiphanie, choisissent des hommes « beta » qui attendaient leur tour. La nécessité fait loi, et la nécessité les oblige à choisir les hommes selon leurs potentiels. 

Une des idées employées par les féministes pour saboter la capacité des femmes à choisir un homme au bon potentiel est de leur faire croire dans le mythe de leur viabilité sexuelle à mesure qu’elles vieillissent. Les conventions sociales féministes renforcent constamment la fausse idée que la valeur sexuelle d’une femme est indéfinie dans le temps – et par extension, que l’ampleur de leur choix d’hommes est illimité. [Spoiler : non, à chaque année qui passe, de moins en moins d’hommes seront intéressés]. C’est pourquoi l’égalitarisme et les constructions sociales sont les mythes préférés des femmes. Une femme doit regarder en face le réel et accepter ainsi les réalités de sa condition sexuelle. Il faut que les femmes cessent de nier leur propre nature. 

L’homme « clefs en main ». 

Les femmes se soucient-elles des épreuves par lesquelles les hommes sont obligés de passer ? Des adversités qu’ils doivent affronter ? Les femmes apprécient-elles toujours les sacrifices qu’un homme doit faire pour faciliter leurs propres réalités ? J’ai exploré ce sujet il y a longtemps dans un article, et je maintiens ma réponse : non. 

Il se peut qu’un de l’âge, de l’influence et du statut de Richard Cooper n’attire que les « filles de ligne d’arrivée » parce qu’il est d’ores et déjà un homme accompli. Il est un partenaire attrayant parce que c’est un homme qui est déjà passé par le feu et le sang. Ainsi, il tend à attirer les femmes qui sont à la recherche d’un homme « clefs en main » avec un cadre bien établi, qui a construit son monde, dans lequel elle veulent évoluer. 

Je dois également ajouter que la plupart des femmes d’âge moyen, qui ont déjà passé leurs années de fraicheur depuis (bien) longtemps, cherchent tout de même à trouver un homme « clefs en main » une fois qu’elles ont fini de jouer à la Cougar après un divorce. C’est une autre illustration de la stratégie sexuelle duale des femmes, une fois que celles-ci ont passé le mur. « L’excitation de l’homme Alpha et les ressources de l’homme Beta » est une donnée fondamentale de la nature féminine qui ne change jamais, seule le contexte change. Après le divorce, les femmes passent par une deuxième phase d’épiphanie. Jouer à la Cougar en baisant des jeunes étudiant, si elles peuvent, parce que c’est facile, mais elles demeurent à l’affût de l’homme « clefs en main » qui est toujours dans l’ignorance de son conditionnement « pilule bleue » à 45 ans. 

Pour une femme à la fin de sa vingtaine, comme pour une femme « d’âge mur », les épreuves qu’un homme a traversées pour devenir un Homme ne l’intéressent pas. Alors que les femmes spéculent sur la valeur d’un homme, c’est surtout le résultat final qui compte pour elles. Presque toutes les femmes qui n’étaient pas d’accord avec le fil Twitter ci-dessus avaient quand même une explication pour justifier la formidable « intuition » féminine qui les a conduites à épouser l’homme dont elles sont si fières aujourd’hui. Aucune d’entre elle n’a commenté l’horrible erreur de parier sur un cheval perdant. Il est donc important de constater que les femmes ne s’inclinent que devant le résultat. 

Les femmes jouent volontiers la carte de « l’équité/égalité relationnelle », comme une assurance que leur homme ne les quitteront pas lorsqu’ils seront, eux, au sommet de leur valeur. La lutte d’un homme, et le soutien qu’une femme lui a apporté dans cette lutte, ne compte que si cela produit le résultat qu’elle avait espéré. C’est pourquoi les femmes méprisent et renforcent aussi l’allégorie de la « femme trophée ». C’est l’indignation d’une femme qui a soutenu un homme parce qu’elle croyait en lui, et lorsque ce dernier a atteint le succès, il récompense une autre femme plus jeune, plus belle, et plus près de la ligne d’arrivée. 

Pour une femme, le raisonnement est le suivant : vos épreuves de vies sont aussi son fardeau, mais elle vous abandonnera si vous échouez. Les femmes n’apprécieront jamais les sacrifices qu’un homme accompli pour faciliter leur réalité, leur stratégie sexuelle, leur vie, elles pensent que tout leur est dû de toute façon. Lorsque vous accomplissez de grandes choses pour une femme, vous avez simplement fait ce que vous deviez faire en tant qu’homme, c’est tout. Les femmes pensent que c’est un « dû » de se mettre en couple avec un homme qu’elles estiment suffisamment digne d’elles et de leurs égos sur-gonflés par les réseaux sociaux. Si cela vous semble difficile à croire, rappelez-vous que les femmes déplorent régulièrement le manque d’homme « égaux en termes d’argent et d’éducation », et ce, bien après leurs meilleures années de valeur sexuelle. 

Enfin, la raison pour laquelle la métaphore de la ligne d’arrivée est finalement juste, c’est parce que de plus en plus de femmes reportent à plus tard le mariage dans l’attente d’un homme « clefs en main » lorsqu’elles auront 31 / 33 ans ; plutôt que de s’investir avec un homme au bon potentiel lorsqu’elles ont 20 ans. Cela signifie qu’elles sacrifient l’apogée de leurs meilleures années afin d’attendre le « bon mec ». Les femmes sont pragmatiques lorsqu’elles ne veulent pas parier leur avenir reproductif sur un homme qui n’a pas encore fait ses preuves. Mais si elle le fait, et que ça marche, elle est sanctifiée par la sororité pour sa prudence ainsi que le sacrifice qu’elle a bien voulu faire pour lui. Après tout, derrière chaque grand homme, il y a une grande femme, non ? 

Mais si elle a fait le mauvais choix, et que sa vie ne devient pas ce qu’elle en avait espéré, elle a alors gâché son potentiel sur un mauvais pari. Les conventions sociales sont là pour atténuer cela, bien sûr. On peut toujours blâmer les hommes pour les échecs d’une femme, mais celle-ci demeure quand même face aux conséquences de ses mauvaises décisions. Et c’est exactement ce que combat de toute sa puissance la société féministe : les conséquences d’un mauvais choix hypergame (l’avortement, MeToo, etc.). 

C’est pour toutes ces raisons que les femmes repoussent le moment du mariage de plus en plus tard. L’âge moyen au mariage aujourd’hui est de 27-28 ans pour les femmes, et le taux de mariage est en chute libre depuis des décennies. Voilà pourquoi. La biologie évolutive est en contradiction avec les impératifs sociaux féministes actuels, et avec les mensonges qui leurs sont inculqués dès le plus jeune âge. 

Si vous avez aimé cet article, vous pouvez également écouter ma discussion à ce sujet avec Donovan Sharpe ici:


Source : Choose Wisely, publié par Rollo Tomassi le 21 mai 2019.