Le sexisme n’est pas la cause de l’objectification de la femme dans les médias.

Soyons honnêtes, l’affichage constant de la sexualité féminine dans les médias d’aujourd’hui est absolument fou. Essayez de vivre une seule journée sans voir une belle image retouchée d’une femme. Vidéos clips, parfums, mode, fitness, même les publicités alimentaires. C’est partout. C’est implacable. Il n’est pas surprenant que les femmes en soient malades.

Le mouvement féministe a vraiment un argument ici. Être exposé continuellement à des normes de beauté irréalistes, quotidiennement, ce n’est pas sain. Et ce n’est pas juste. Pourquoi notre monde ressemble-t-il à ça ?

N’importe quelle féministe regardera ceci et criera « c’est sexiste ! » et elles ont tout à fait raison. Mais si jamais cela doit s’arrêter, les gens doivent comprendre quelque chose de très important.

LE SEXISME N’EST PAS LA CAUSE DE L’OBJECTIFICATION DE LA FEMME.

Cela sonne comme un non-sens complet non ? Si ce n’est pas à cause du sexisme alors pourquoi diable y a-t-il des femmes à moitié nues dans presque tous les clips musicaux traditionnels ? pourquoi les étagères des kiosques sont-elles pleines de femmes sexualisées et retouchée sur Photoshop ? Et qu’en est-il de la pornographie pour l’amour de Dieu ? Voici toute une industrie basée sur l’objectification de la femme.

La raison n’est pas le sexisme.

La raison, c’est l’argent. Ou plus précisément le libre marché.

LA CAUSE DE L’OBJECTIFICATION DE LA FEMME EST LE LIBRE MARCHÉ.

Le mouvement féministe a pointé son arme dans la mauvaise direction. Elles tirent aveuglément dans un nuage de « sexisme » avec des cibles floues en tête.  Pourquoi le mouvement féministe est-il en pleine expansion et pourquoi le monde occidental est-il fermement du côté de l’égalité pour tous, alors que presque aucun progrès n’a été réalisé pour réduire l’objectification de la femme dans les médias ? Alors que le monde crie « Sexiste ! », ces couvertures de magazines ne changent pas.

C’est parce que notre monde est contrôlé par l’argent, pas par les gens. Et avouons-le. Le sexe se vend. Le sexe fait vendre.

Et les producteurs de médias le savent. Même les femmes. Dans un marché libre, les entreprises utiliseront tous les moyens dont elles disposent pour réaliser des profits. Et l’utilisation du sex-appeal pour vendre vos produits est toujours d’actualité. C’est efficace et cela produit des profits. Les annonceurs voient année après année que l’utilisation du sex-appeal est une méthode efficace pour réaliser un profit. Alors pourquoi n’utiliseraient-ils pas le sex-appeal pour vendre leurs produits ?

Et tout, absolument tout, est un « produit » en soi. Un clip-vidéo plein de filles à moitié nues qui font la moue devant la caméra génère des profits grâce à des ventes publicitaires et à la vente de produits. Cette pub de parfum avec une femme chic exhibant son style de vie fait un excellent travail de marketing. L’annonce alimentaire avec la jeune fille en rouge à lèvres rouge qui mange un hot-dog augmente également les ventes de produits. La couverture du magazine avec une femme magnifique aide à vendre des millions d’exemplaires.

La prochaine fois que vous envisagez de blâmer les hommes sexistes pour tout cela, rappelez-vous qu’il y a aussi beaucoup de femme qui occupent des postes élevés dans les entreprises de médias, produisant cette merde.

Alors pourquoi le sexe est-il si fiable pour produire un profit ? Tout d’abord, il fait un excellent travail quand il s’agit d’attirer notre attention. Surtout l’attention des hommes. Le cerveau masculin a évolué à travers des millions d’années d’évolution pour prendre note des signes d’initiation sexuelle féminine.

Ce panneau d’affichage avec une femme sexy à bouche ouverte tenant un hot-dog sur son visage ? Ouais, essayez juste de ne pas y prêter attention.

Les synapses dans votre cerveau vont commencer à s’allumer que vous le souhaitiez ou non. Il s’agit d’une section ancienne du cerveau masculin, beaucoup plus profonde que la pensée consciente. La partie la plus récente du cerveau, le cortex préfrontal, n’a aucune chance d’ignorer consciemment des images comme celles-ci. La partie reptilienne du cerveau est tout simplement beaucoup plus forte et fera attention à ce genre d’image.

Le plus gros problème pour les annonceurs d’aujourd’hui, dans un tel marché saturé, c’est l’éternelle question : comment faire remarquer le produit ? Et maintenant ici, vous avez une méthode qui force littéralement chaque homme qui voit l’annonce à prêter attention.  L’annonce n’a pas besoin d’être intelligente, ou créative. La signalisation sexuelle féminine attirera l’attention du public masculin quoi qu’il arrive. Et plus l’annonce reçoit l’attention, plus les gens achèteront le produit. Et nous parlons de millions de dollars à gagner.

Donc clairement le sex-appeal féminin fait des merveilles pour amener les hommes à acheter un produit. Mais comment cela fonctionne-t-il sur les femmes ?

C’est une technique bien connue de publicité qui s’appelle l’association. C’est assez simple. Utilisez une belle femme pour démontrer ou présenter le produit et le public féminin associera le produit à la belle femme. Le besoin qu’à une femme d’être sexuellement attrayante est une autre région profonde et reptilienne du cerveau, qui est hors de portée de la pensée consciente. Le cerveau subconscient cherchera chaque méthode pour devenir sexuellement attrayante afin de transmettre les gènes de la femme. Même le cerveau d’une femme intelligente et expérimentée avec un doctorat en physique va toujours associer inconsciemment le produit avec la belle femme juste à côté.

Cela ne signifie pas nécessairement que cette femme-là va sortir et acheter le parfum. Mais assez de femmes le feront.

Les dirigeants de la société de parfums ainsi que l’agence de publicité font des profits massifs. D’autres entreprises voient leur succès et reproduisent la méthode.

Prenez la couverture du magazine féminin, par exemple. Maintenant, les magazines évoluent exactement de la même manière qu’une espèce d’animal. Au fil des ans, des milliers de tentatives pour lancer un magazine à succès ont été faites. Le magazine avec une couverture qui vend le plus d’exemplaires survit et les autres s’éteignent. Ceux qui sont encore là sont ceux avec une couverture qui a le plus réussi à vendre le magazine. Et évidemment, le moyen le plus efficace pour vendre le magazine à une femme est de mettre une image de la femme la plus attrayante possible qui regarde directement dans l’objectif de la caméra (Et dans les yeux du consommateur). Tout magazine féminin qui choisit de ne pas utiliser cette technique sur sa couverture est détruit par ses concurrents. La société de magazine adopte la technique elle-même ou « s’éteint ».

Chaque couverture de magazine montre une image d’une femme « photo-shoppée » parce que c’est la seule façon de rivaliser avec d’autres magazines.

Et c’est pourquoi il y a une objectification de la femme partout où vous regardez. Pas à cause du sexisme. Mais parce que cela génère d’énormes profits.

ET LE SEXE FERA TOUJOURS VENDRE. C’EST UN « CHEAT CODE » CONTRE VOTRE CERVEAU QUI FONCTIONNERA TOUJOURS.

Cette vague constante de beauté féminine irréaliste a un effet dévastateur sur le cerveau des femmes.

En 2014, 19,7 % des personnes âgées de 16 ans et plus au Royaume-Uni présentaient des symptômes d’anxiété ou de dépression, soit une augmentation de 1,5 % par rapport à 2013. Ce pourcentage était plus élevé chez les femmes (22,5 %) que les hommes (16,8 %).

C’est presque un quart de la population féminine du Royaume-Uni.

Bien sûr, il y a beaucoup de facteurs importants et différents qui causent la dépression. Mais l’exposition à des normes de beauté féminines irréalistes contribue à cela.

Le cerveau humain est constamment en mode « social ». Ce que cela signifie, c’est que le cerveau se compare toujours à d’autres personnes. Le cerveau a développé ce mécanisme afin que les humains puissent avoir un sens de leur position sociale dans la tribu. Malheureusement, la partie profonde et reptilienne du cerveau ne peut pas faire la différence entre une image d’une belle femme et la vraie femme. Avec le bombardement constant de belles femmes, le cerveau va comprendre que ces images représentent de vraies personnes. Avec des messages constants envoyés au cerveau du public féminin de femmes incroyablement belles, le cerveau décide que ces femmes doivent avoir un faible statut social dans leur tribu. Il produit une baisse irréaliste de l’estime de soi pour la femme. Une baisse constante de l’estime de soi qui mène finalement à la dépression.

Les dirigeants des sociétés de publicité ne cherchent pas intentionnellement à faire déprimer les gens, c’est juste qu’ils ne se soucient pas de ce genre de dommage collatéral. Ils se soucient du profit et seulement du profit.

Même les filles de 8 ans ressentent les effets des normes de beauté irréalistes dans les médias. Environ 80 % des filles dans le groupe de 9 à 10 ans disent qu’elles ont suivi un régime dans une tentative pour perdre du poids. Ce n’est pas normal.

Toute personne ayant une conscience veut éviter que les filles de 9 ans souffrent de troubles de l’alimentation. Alors, que pouvons-nous faire pour empêcher cela ?

1. Réglementation.

Réglementer les normes publicitaires à tous les niveaux afin de limiter l’utilisation du sex-appeal féminin pour vendre des produits. Bien que la réglementation soit une contrainte gouvernementale, il y a une forte chance pour que l’argent dépensé pour réglementer l’industrie de la publicité puisse engendrer une diminution de la dépression (et des maladies connexes, c’est-à-dire l’obésité). Si la réglementation est mise en place, les spécialistes du marketing seront obligés de trouver des méthodes de vente plus créatives de leurs produits plutôt que d’utiliser leur méthode d’utilisation du sex-appeal. Mauvais pour les affaires, mais bon pour tout le monde.

2. Pression publique.

Faire pression sur les entreprises en ce qui concerne l’objectification de la femme. La méthode la plus couramment utilisée et pourtant la moins efficace. Bien que cela puisse parfois fonctionner, le public dans son ensemble en a marre du virtue-signaling. Faire pression sur les entreprises, cela transforme le débat et le simplifie dans un débat « féministes contre les hommes ». En outre, les entreprises ne cesseront d’utiliser l’objectification de la femme dans leurs médias que si cela nuit à leurs marges bénéficiaires. La pression publique ne les empêche pas de vendre. Crier au « sexisme », cela ne fonctionne pas.  

3. L’éducation aux médias.

Éduquer le public en matière de compréhension des médias afin qu’il comprenne les techniques que les annonceurs utilisent. Les gens doivent bien comprendre comment le sex-appeal crée des profits. Une compréhension des techniques utilisées par les producteurs de médias rendra les consommateurs moins facilement convaincus par ces techniques. Et cela signifie une baisse des ventes pour les entreprises. Par la suite, le flux médiatique constant de l’objectification de la femme s’estompera et les producteurs de médias trouveront d’autres méthodes pour faire leurs profits. De préférence, celui qui n’implique pas d’abaisser l’estime de soi de la moitié de la population.

Si l’objectification de la femme dans les médias est comme une sorte de bête sauvage ; considérez que la pression du public revient à repousser cette bête dans un coin, la règlementation revient à mettre cette bête dans une cage, et éduquer le public en ce qui concerne les méthodes de manipulation des médias, c’est comme tuer la bête.

Utiliser le sex-appeal pour faire des profits devrait être considéré comme triste. Cela devrait réduire la popularité d’une marque.

Mais tant que cela permet de générer des profits, l’objectification de la femme dans les médias est un phénomène qui va encore durer.


Source : « Sexism is not the cause of female objectification in media » publié le 28 décembre 2017. 

Illustration : Nicolas Postiglioni.