L’attente de l’homme beta.

Je suis tombé sur une autre histoire familière sur le Reddit « The Red Pill » cette semaine. Cela m’est familier parce que cette histoire est de plus en plus commune, depuis que l’hypergamie est de moins en moins un secret, et que les femmes ne peuvent plus cacher leurs comportements hypergames. 

Pendant l’essentiel de 2014, et dans « médecine préventive », j’ai exploré la tendance sociale qui consiste à afficher ouvertement l’hypergamie et l’impact que cela commence à avoir sur la culture occidental(isée) contemporaine. Dans cette exploration, j’ai publié l’article « sauver le meilleur » (un autre lien TRP), une histoire qui tourne autour de la phase « post-épiphanie », qui est de plus en plus commune, dans laquelle les femmes « regrettent » les nombreuses « indiscrétions » de leurs années de fête, qui sont devenus plus difficiles à cacher pour les hommes « beta » qui se sont engagés avec elles dans une relation monogame de longue durée, [ou pire] dans un mariage. 

Lisez « Saving the Best » avant de continuer ici, vous verrez les points communs immédiatement. Je vais disséquer cette « confession », mais gardez toujours à l’esprit que la situation difficile de cette femme est le résultat direct de l’hypergamie ouverte et de sa conséquence sur les hommes (même les hommes beta non-initiés) : une prise de conscience involontaire de la pilule rouge. 

« Une mise à jour, pour ceux qui la demandent. Voici le lien vers mon post d’origine (bien que le texte ait été supprimé ?). Avant d’entrer dans les détails, je voudrais juste dire que j’apprécie grandement le soutien de cette communauté. Croyez-le ou non, j’ai lu toutes les réponses.

À partir de ce matin, nous n’avions toujours pas dormi dans le même lit ou échangé plus de 10 mots l’un à l’autre en passant. Comme je me réveillais, il marchait dans la porte d’entrée avec deux cafés. Il m’a demandé de m’asseoir à notre table de cuisine et s’est enfin ouvert à moi.

Fondamentalement, il sent qu’il a été « escroqué » (selon ses propres mots) dans ce mariage, il m’a dit qu’il ne serait pas même sorti avec moi, et encore moins envisagé de m’épouser, s’il avait su ce qu’il sait maintenant. Sa vision de moi a été irrémédiablement changée et il ne me voit plus « comme quelqu’un digne d’être [sa] femme ». (Je le cite ici, ce connard…) au-delà de l’aspect sexuel, il dit qu’il ne me fait plus confiance parce que j’ai « gardé un trop grand secret » toute notre relation ».

L’une des principales erreurs de jugement que les femmes sont conditionnées à croire durant leur phase d’épiphanie, c’est qu’un « homme bien » sera disposé à pardonner et à oublier leurs indiscrétions passées. Dans leurs jeunesses, cette période de « l’auto-exploration » et de la « découverte », les femmes sont encouragées à adopter une dissonance cognitive finement réglée entre, d’une part, « qui elles sont », et d’autre part, « quelle devrait être les conséquences de leur passé ». Alors que les hommes sont censés être à la hauteur de leurs responsabilités en tant qu’hommes, et sont censés être à la hauteur des conséquences de leurs échecs, les femmes en pleine phase d’épiphanie sont encouragées à s’auto-convaincre qu’elles deviennent quelqu’un d’autre – quelqu’un de fondamentalement différent de ce qu’elles étaient pendant leurs années de fête (le « carrousel »). 

Son mari se sent « escroqué » parce qu’il a été escroqué ; escroqué après avoir découvert la double personnalité de sa femme (sa personnalité avant la phase d’épiphanie et sa personnalité après sa phase d’épiphanie »). 

Ce que nous sommes censés croire ici (les conventions sociales imposées par l’impératif féminin), c’est que son mari est un peu prude, moraliste, et refuse d’accepter ce que sa femme « est » réellement. C’est la « honte » facile et prête à l’emploi que les femmes ont à leur disposition : si un homme devient indigné par le passé sexuel d’une femme, cela traduit ses insécurités d’homme.

Les hommes dans cette situation ne sont pas déçus de leurs épouses « indignes » au titre d’un prétexte moral, mais c’est plutôt qu’ils croyaient que leurs épouses avaient réservé leur sexualité pour donner le meilleur d’elles-mêmes à leurs maris. Comme je l’ai cité dans « Saving the Best », ils « épousent une pute qui baise comme une prude ».

Subjectivement, cela peut être le cas ou non, mais c’est la liberté et le désir sincère avec lesquels leurs épouses ont eu des rapports sexuels avec des amants antérieurs (Alpha) ; désir qui n’était alors pas basé sur l’approvisionnement matériel, l’investissement émotionnel et le support logistique que les femmes « post-épiphanie » attendent des hommes afin que ceux-ci aient la « chance » de mériter leur intimité. C’est la déconnexion : le « Bad Boy Alpha » a obtenu d’elle un véritable abandon sexuel sans aucune contrepartie prévue, alors que l’époux doit maintenir plusieurs promesses de front afin d’obtenir une expérience sexuelle banale avec elle. Le « Bad Boy » a obtenu d’elle ses meilleures passions sexuelles, alors que l’époux (beta) est censé l’accepter telle qu’elle est actuellement, c’est-à-dire en pleine période épiphanique. 

« Je ne pourrai jamais rien dire, ou faire, qui pourrait le convaincre que ce sont des erreurs passées et que cela ne reflète pas la personne que je suis devenue aujourd’hui. Il n’était pas fâché contre moi, ne m’a pas traité de « salope » ou quelque chose comme ça. Il n’a jamais levé la voix contre moi.  Une partie de moi souhaite qu’il l’ait fait, même si je ne peux pas exactement dire pourquoi en ce moment. J’avais l’impression d’être licencié d’un boulot ».

Comme je l’ai mentionné, ce qu’on attend de son mari, c’est qu’il accepte « qui elle est aujourd’hui », alors que la personne qu’elle était il y a dix ans, c’était celle d’une jeune femme qui avait plus de désir et était plus sexuellement disponible pour ses amoureux. Je vais spéculer ici, mais il est probable qu’un homme qui gère plusieurs affaires a passé davantage de temps à cultiver de façon responsable ses affaires, alors que les hommes qui étaient les amants de sa future femme n’ont sûrement pas eu la même diligence. Encore une fois, nous pouvons voir que c’est comme une morale de sa part, mais il y a une indignation profonde de la part de ce mari sur le passé de sa femme et de que cela représente dans son supposé passé responsable.  

Et comme un bon propriétaire d’entreprise, il joue la confrontation calmement et précautionneusement. La partie d’elle qui souhaite qu’il soulève sa voix est la même partie qui s’est enthousiasmée pour l’indifférence « alpha » de ses anciens amants.

« C’est tout. On va divorcer. Mon supposé partenaire de vie me tourne le dos sans une seconde pensée. Il n’a même pas eu la décence de discuter avec moi d’abord – apparemment, il a visité son avocat pendant la semaine et « le processus est en mouvement » (selon ses dires). Le connaissant, il n’y a absolument aucun changement d’avis possible.

Mon mari est propriétaire de plusieurs entreprises et ne se serait pas marié sans contrat de mariage. Je l’ai signé, honnête, pensant que nous n’aurions jamais, JAMAIS besoin de l’utiliser. Eh bien, il avait ce putain de document avec lui ce matin. Il a dit qu’il rembourserait le reste de mes prêts étudiants, ce qu’il n’est pas « légalement obligé » de faire. Bien que j’apprécie cela, je vais rencontrer mon avocat cette semaine et voir si l’accord peut être contesté au Tribunal. Nous avons bâti une vie ensemble, je lui ai donné 5 des meilleures années de ma vie et j’ai été 100 % fidèle – je ne mérite pas d’être jeté comme un déchet à la poubelle.

C’est tout. Ma vie a totalement changé en l’espace d’une semaine, sur quelque chose que j’ai fait il y a plus de 10 ans avant même de le connaître. C’est stupide. La chose est, même au moment où j’écris ce post original, dans le fond de mon esprit, je savais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Il a mis fin à des amitiés et des partenariats d’affaires pour moins que ça ».

Les fantômes du passé. 

Dans « Preventive Medicine », j’ai donné plus de détail sur les hommes qui sont de plus en plus nombreux à se trouver dans les mêmes circonstances. Il y a une attente subconsciente de la part des hommes bêta, qui se retrouvent avec des femmes en pleine phase d’épiphanie, qui les prédispose à croire que ce qu’ils sont devenus à la suite de leur persévérance tout au long de leurs vingtaines a maintenant abouti, et que le les femmes qui les ignoraient, ont maintenant mûri à un point où elles trouvent enfin que ce sont eux les plus sexy. 

À moins que les hommes aient un moment de clarté ou prise de pilule rouge de leur propre volonté, ce qu’ils n’acceptent pas, c’est que cette attente est un conditionnement calculé de l’impératif féminin pour les préparer pour les femmes en phase d’épiphanie ; femmes qui ne peuvent plus rivaliser sexuellement pour les « alphas » qu’elles ont appréciés dans leurs années de fêtes (le « carrousel »).

L’impératif féminin fait croire aux hommes qu’ils peuvent attendre d’une femme qu’elle donne le « meilleur » de sa sexualité provenant de la « véritable » personne qu’elle est – après tout, pourquoi aurait-elle accepté de contracter un mariage si ce n’était pour se donner complètement à son mari. Pourquoi ne serait-elle pas d’ailleurs encore plus sexuelle avec l’homme qu’elle a choisi pour être le père de ses enfants ? 

C’est le mythe que l’impératif féminin essaie de faire croire aux hommes beta qui attendent. Mais, maintenant, avec l’hypergamie ouverte, on trouve ce genre de message dans certains livres : 

« Lorsqu’il est question de se trouver un partenaire pour la vie, mon conseil aux femmes est de rencontrer tous les hommes : le « bad boy », les garçons cools, les hommes qui ont peur de l’engagement, les garçons déjantés. Mais ne vous marriez pas avec ceux-là. Le « petit truc » qui rend le « bad boy » sexy ne fait pas de lui un bon mari. Quand le temps est venu de s’installer, il faut trouver quelqu’un qui cherche un partenaire égal[dans une relation d’égal à égal]. Il faut trouver quelqu’un qui pense que les femmes devraient être intelligentes, fières et ambitieuses. Il faut trouver un homme qui valorise l’équité, et même mieux, quelqu’un qui veut faire sa part dans les tâches domestiques. Ces hommes existent et, croyez-moi, au fil du temps, rien n’est plus sexy ».

Sheryl Sandberg, “Women, Work, and the Will to Lead”

Je ne vais pas polémiquer sur Sandberg une autre fois, mais nous retrouvons le même script dans l’extrait de son livre. La femme qui témoigne a suivi les conseils de Sandberg, et son homme a suivi le même script. Le problème pour elle, c’est qu’elle a pris le « rien n’est plus sexy » trop à cœur alors qu’elle trouvait sexy d’autres hommes dans sa jeunesse et qu’elle n’a pas su convaincre son mari que c’est lui qu’elle trouve sexy maintenant. 

Pour dire autrement les choses, l’impératif féminin a beaucoup moins à craindre de la manosphère lorsque celle-ci révèle les laides vérités de la pilule rouge sur l’hypergamie, et devrait plutôt s’inquiéter des femmes trop bavardes qui révèlent la vérité à la population en général. 

Roosh avait fait un tweet cette semaine sur ce qu’aurait l’attitude de notre femme exemple il y a quelques années : 

https://twitter.com/rooshv/status/580169533253636096

Plus l’hypergamie sera ouvertement et fièrement revendiqué par l’ensemble des femmes, moins il sera efficace de se moquer des hommes pour ne pas accepter celle-ci. Cependant, je pensais que c’était divertissant quand les contre-commentaires sur l’article « Saving the Best » s’interrogeaient sur la question de savoir si la situation était vraiment telle qu’elle était décrite, ou si c’était une plaisanterie. 

Je pense que c’est beaucoup plus répandu que la plupart des hommes aimeraient l’admettre. Ce n’est peut-être pas aussi dramatique que notre exemple, mais c’est très commun pour une majorité d’hommes qui ont tacitement accepté que les femmes qu’ils ont épousées ont donné le meilleur d’elles-mêmes à d’anciens amants, et qu’ils sont maintenant trop investi dans la famille pour le réaliser. Cet investissement les oblige à croire les pensées préétablies que l’impératif féminin a préparé pour eux : à savoir qu’ils ont fait la bonne chose en se forçant à ne pas tenir compte de cette dissonance cognitive. 

De nombreux hommes « beta » « en attente » se gratifient et s’auto-congratulent de s’être marié avec une femme, qu’ils considèrent comme leurs égales du point de vue de la valeur sur le marché sexuel, une fois que ces femmes sont sorties de leur jeunesse et qu’elles en ont fini avec la « découverte de soi » et les « indiscrétions » avec les hommes « Alpha ». En un sens, ils ont raisons : assez souvent, ce sont des hommes qui acceptent avec gratitude l’intimité d’une femme précisément au moment où leur valeur sur le marché sexuel a suffisamment mûri pour correspondre à la baisse de la valeur sur le marché sexuel de ces femmes. C’est le point de rencontre entre les valeurs sur le marché sexuel. 

Même les femmes aiment à se convaincre elles-mêmes que leur décision (post-épiphanique) d’épouser le « plan B » (L’homme Beta qui attend, l’homme qui sera le fournisseur sur le long terme) est la preuve de leur « nouvelle maturité ». Comment ont-elles pu être si stupide et ne pas avoir remarqué que l’homme parfait était là, dès le début ? Cette considération gratifie l’ego des hommes betas qui n’avaient connu jusque-là que le rejet de la part des femmes. 

La principale raison pour laquelle j’ai passé la dernière année à compiler « Preventive Medecine » était d’aider les hommes à voir la façon dont les femmes « compartimentalisent » les différentes phases de leur vie, et pour les aider à voir au-delà de leurs propres interprétations de ces phases, à mesure qu’ils en faisaient l’expérience. La privation sexuelle et intime sur le long terme (la misère sexuelle) prédispose les hommes à croire au rôle qu’ils doivent jouer dans les conventions sociales établies par l’impératif féminin. Leur propre dissonance cognitive est un petit prix subliminal à payer, alors qu’ils pensent être enfin récompensés avec une femme qui est maintenant prête à lui donner le meilleur d’elle-même. 

Ce qui m’a inspiré à écrire cet article était un post (un photomontage) que j’ai vu sur Facebook. Le message était le suivant : « Mon seul regret, c’est de ne pas t’avoir rencontré plus tôt, afin que nous eussions pu passer plus de notre vie ensemble », qui était surimposé sur une image en noir et blanc montrant un petit garçon et une petite fille en train de tenir une rose. Ce qui m’a frappé, c’est que c’était le message d’un homme envers une femme, qu’il avait rencontré après avoir finalisé son deuxième divorce. Ce à quoi il n’avait pas pensé, c’est que s’il l’avait rencontré plus tôt, elle aurait été trop occupée à « se découvrir » et ne l’aurai même pas regardé. 


Source : « Betas in Waiting » publié par Rollo Tomassi le 24 mars 2015.