Attention ! Cet article fait partie du projet « The Red Pill ». Vous consultez la section 4.1.9.
Je pense qu’il n’y a pas, aux États-Unis, de groupe qui soit aussi mauvais pour expliquer son point de vue que la soi-disant « droite religieuse », ce groupe de Chrétiens avec un grand « C », qui incarnent la voix populiste du conservatisme social dans le paysage politique américain.
Leur compréhension de l’apologétique, en dehors de quelques personnes, comme Dalrock par exemple, est si mauvaise que personne en dehors de leur communauté ne comprend leurs arguments.
Lorsqu’ils parlent de « valeurs familiales », tout le monde pense que c’est un code pour dire « la haine du sexe ». Quand ils parlent de « défense du mariage », tout le monde pense que c’est un code pour dire « je déteste les homosexuels ».
Mais la vérité est plus compliquée.
Le cœur des valeurs religieuses, pour presque toutes les religions, et pas seulement le christianisme, est le renforcement des structures sociales existantes. Or, pour cela, la construction d’un cadre mythologique est l’outil utilisé par la plupart des religions. Mais lorsque ce cadre devient la seule raison d’être de ces valeurs que les gens comprennent, alors ces gens ne peuvent pas expliquer leurs valeurs à quiconque ne partage déjà pas leurs croyances surnaturelles.
Les chrétiens conservateurs ne peuvent pas expliquer leurs valeurs, car ils ne comprennent pas eux-mêmes les vraies raisons qui les sous-tendent.
Il ne vient jamais à l’esprit des marxistes culturels, des SJW, des ultra-libéraux et des modérés que ces valeurs s’articulent autour d’une idée correcte.
Cette idée, c’est que l’unité de base d’une société n’est pas l’individu, mais la famille. Une société composée de familles faibles, déconnectées ou brisées est une société brisée.
Et la façon dont notre société a traditionnellement créé des familles, c’est par le mariage. (Et par les enfants).
Aujourd’hui, le mariage, dans son essence, est un contrat. (Comme presque toutes les relations humaines formalisées.) Les contrats se distinguent par quelques éléments.
- Les contrats sont assortis de conditions. (Celles-ci profitent théoriquement aux deux parties).
- Les contrats supposent un consentement. (Les deux parties acceptent les conditions.)
- Les contrats incluent des conditions d’application. (Il y a des conséquences négatives pour la partie qui rompt l’accord).
Maintenant, dans la version idéalisée du passé à laquelle les chrétiens conservateurs veulent revenir, toutes ces choses sont censées avoir fonctionné.
- Les « vœux de mariage » étaient les conditions.
- Le consentement éclairé était évident, car les deux parties récitaient les termes à haute voix.
- L’exécution du contrat était un acte social, parce que les vœux étaient prononcés devant une communauté, qui allait les faire respecter socialement.
Aujourd’hui, les chrétiens conservateurs pensent que les vœux de mariage sont prononcés devant « Dieu », mais quand avez-vous vu Dieu punir pour la dernière fois une femme infidèle ou un mari négligent ? Non, les véritables exécutants des vœux de mariage étaient les communautés locales très unies dans lesquelles vivaient les gens. Si le contrat de mariage était rompu, la communauté jugeait la personne qui l’avait rompu et ostracisait cette personne. C’était efficace.
Mais comme les mariages ont des conséquences en droit civil, le gouvernement avait besoin de savoir qui était marié. Et c’est là que le bât blesse. Une fois que les gens ont commencé à devoir signer des papiers déclarants qu’ils étaient mariés, l’autorité d’exécution est passée de la communauté à la loi.
Et la loi, dans son besoin de tout uniformiser, a commencé à uniformiser le contrat.
Alors maintenant, qu’est-ce que nous avons ?
- Les vœux de mariage ne sont plus que de la poésie. La loi définit les termes du contrat, et elle peut et va redéfinir ces termes rétroactivement à tout moment.
- Le consentement éclairé est impossible, car les papiers que le couple signe ne contiennent pas les termes, lesquels occupent des volumes de livres de droit inaccessibles à la plupart des couples, et qui peuvent changer à tout moment.
- La loi n’applique pas le contrat de mariage (divorce sans faute), elle reconnaît simplement la dissolution du contrat et répartit les biens du partenariat (argent, biens, enfants) sans tenir compte de l’identité de la personne qui a rompu le contrat.
Ainsi, lorsqu’un couple moderne « se marie », il accepte des conditions qu’il ne connaît pas, dont la violation ne sera pas sanctionnée et dont la dissolution sera traitée comme un processus standardisé. Est-il surprenant que cela ne fonctionne pas ? Le favoritisme dont font preuve les tribunaux à l’égard des femmes n’entre même pas en ligne de compte. Le problème est plus profond. Lorsque le gouvernement définit les termes d’un contrat, les parties à ce contrat ne savent pas ce sur quoi elles s’entendent.
C’est ce que font les chrétiens conservateurs lorsqu’ils ne veulent pas laisser les homosexuels se « marier ». Ils n’ont aucune idée des raisons qui sous-tendent leurs propres valeurs, et ils ferment la porte de l’écurie des décennies après que les chevaux se soient enfuis, mais ils ont la vague idée que le gouvernement gère mal l’institution du mariage, et ils veulent résister à cela d’une manière ou d’une autre.
Alors comment résoudre ce problème… ?
On ne devrait pas, imbécile ! Nous ne pouvons pas. Avez-vous oublié où vous êtes ? Vous lisez de la pilule rouge. Nous ne sommes pas ici pour réparer la société, parce que notre société ne réclame pas de héros.
Nous sommes ici pour survivre à l’effondrement.
Alors, comment survivre ? C’est simple : NE TE MARIE PAS, IDIOT.
- Peu importe, si tu veux des enfants.
- Peu importe, si tu es un bon séducteur.
- Peu importe, si ton contrat de mariage est solide.
- Peu importe, si ta VMS est élevée.
- Peu importe, même si tu peux obtenir une autre fille en trente secondes.
Vous êtes toujours en train de signer un contrat que vous n’avez pas le droit de lire. Remettriez-vous à un étranger un chèque en blanc signé ? Vous seriez débile de faire ça. Il n’y a rien que la pilule rouge puisse faire pour vous, si vous êtes stupide au point de signer un contrat dont vous n’avez pas lu les clauses.
Source : « The Redefinition of Marriage » publié le 11 août 2014 par Whisper.
Illustration : Magda Ehlers.