Rafler la mise sur le marché sexuel.

Eh bien, je ne pensais pas en voir encore une, mais après avoir lu l’analyse la plus récente de Morpheus sur le troisième appel à l’aide de « Aunt Giggles » envers la manosphère pour son rebranding raté l’analyse de la VMS par « Aunt Giggles », j’ai pensé proposer quelques autres réflexions sur des dynamiques que j’ai observées.

La principale raison pour laquelle le graphique comparé des VMS des hommes et des femmes est en conflit avec les zélateurs de l’impératif féminin est qu’il souligne l’horrible vérité selon laquelle la tranche d’âge dans laquelle les femmes tentent « d’encaisser leurs jetons » par un mariage (vers 27-30 ans) correspond commodément au moment où la plupart des femmes commencent à reconnaître leur capacité réduite à rivaliser avec la prochaine vague de femmes entrant dans leur pic de valeur sexuelle. Elles n’aiment pas ce rappel pour plusieurs raisons.

La première, c’est simplement l’audace d’un homme qui sait comment fonctionne la dynamique et qui l’explique aux femmes dans des termes crus et peu flatteurs qu’elles ont beaucoup de mal à accepter. Bien sûr, elles en sont conscientes à un certain niveau de conscience, mais le fait qu’un homme leur dise tout cela en termes non-équivoques est une menace pour la stratégie sexuelle des femmes. Un thème que la manosphère a toujours souligné, et que les médias grand public commencent à aborder à contrecœur, c’est la prédisposition des femmes à profiter de leurs « années de fête » (18-26 ans) puis, comme Dalrock l’a si bien noté, à sortir du carrousel des bites vers l’âge de 30 ans et à « s’installer » avec le fournisseur Beta qui « devrait faire l’affaire », ce dernier ayant patiemment attendu son tour pour sortir avec elle (après que les beaux gosses Alpha en aient eu fini avec elle).

Comme je l’ai dit dans des propos précédents, même Susan Walsh est d’accord pour dire que les femmes expriment généralement le désir de se marier entre 28 et 32 ans. En fait, tante Sue est d’accord avec mon observation sur « l’encaissement » (la volonté de « rafler la mise »), mais elle n’arrive pas à comprendre pourquoi c’est dans cette tranche d’âge que les femmes souhaitent se mettre en couple dans le cadre de la sécurité à long terme du mariage.

En fait, elle sait pourquoi, mais son public exige d’elle une excuse qu’elle est tenue de fournir. D’après ses plus récents articles, la valeur sur le marché sexuel des femmes peut s’étendre, et s’étend le plus souvent, bien au-delà de la cinquantaine (pourquoi s’arrêter là, alors qu’apparemment elle peut aller jusqu’à 80 ans). Elle se contente de reprendre le fantasme du « monde des filles », du récit égalitaire sur la valeur sexuelle maximale des femmes et le mythe du pic sexuel, et de le renvoyer aux 7 ou 8 commentateurs qu’elle autorise à poster sur son blog. Tu vois Sue ? Tu viens de changer de marque pour répéter ce que d’autres blogueurs ont déjà fait avant toi il y a des années.

Je ne me soucierais pas tellement de ce reconditionnement, mais Aunt Giggles aggrave encore le mensonge avec cette affirmation :

« 2. La fertilité diminue très progressivement entre 27 et 35 ans. Dans une étude portant sur 782 couples, les chercheurs ont constaté que les femmes âgées de 19 à 26 ans ayant un partenaire du même âge avaient environ 50 % de chances de tomber enceintes au cours d’un cycle menstruel si elles avaient des rapports sexuels deux jours avant l’ovulation. Pour les femmes âgées de 27 à 34 ans, cette probabilité était de 40 %.

3. La fertilité diminue de façon plus spectaculaire après 35 ans. Même dans ce cas, la fertilité féminine est loin d’être nulle : pour les femmes de plus de 35 ans, la probabilité est tombée à 30 %. Remarquez comment la valeur sexuelle masculine commence sa chute précipitée vers 36 ans, après avoir décliné progressivement pendant cinq ans. Pas de grande différence ».

Elle sait qu’il s’agit d’une connerie flagrante, potentiellement préjudiciable, mais elle la publie parce que c’est une bonne copie pour son « rebranding » et que ses lectrices ignorantes vont l’avaler. Je dis que c’est une connerie flagrante parce qu’elle le sait mieux que quiconque et qu’elle a déjà publié des articles à ce sujet dans le passé :

« III. Le « Tic-tac » de l’horloge biologique. Malgré des programmes d’éducation sexuelle progressistes dans la plupart des régions du pays, les femmes adultes d’aujourd’hui sont sérieusement mal informées sur l’état de leurs ovaires. Lors d’un récent reportage diffusé sur NPR, une femme infertile d’une quarantaine d’années n’arrivait pas à comprendre cela. Elle insistait sur le fait qu’elle faisait régulièrement de la musculation, du yoga et qu’elle avait même un entraîneur personnel. Elle mange bien et est en bonne santé. Elle n’a jamais su que ses ovaires devenaient moins productifs en dépit de toutes ces mesures. Une étude récente a révélé que les femmes sous-estiment considérablement le déclin de la fertilité avec l’âge. Elles ont estimé qu’une femme de 30 ans avait 80 % de chances de tomber enceinte en un seul essai. La probabilité réelle est de 30 %. Elles pensaient également qu’une femme de 40 ans aurait un taux de réussite de 40 %, alors que ces chances sont inférieures à 10 %. Les femmes sont surprises d’apprendre cette information et elles sont en colère à ce sujet ».

Et c’est à peu près à la même époque que j’ai écrit mon article sur le mythe de l’horloge biologique. Alors à qui faites-vous confiance, lecteurs du HUS ? La Susan Walsh de 2011, qui mettait en garde contre le fait d’encaisser sur sa valeur sexuelle trop tard (ou plus difficilement) pour concevoir, ou la Susan Walsh de 2013, relookée, « marketeuse », qui vous dit que votre VMS ne descend jamais en dessous de celui des hommes et que vous pouvez vous installer et tout avoir facilement jusqu’à vos 50 et 60 ans ?

L’avertissement.

La deuxième raison pour laquelle le graphique comparé des VMS des hommes et des femmes est si incendiaire est qu’il représente une menace directe pour l’impératif féminin (et tous ses adeptes, hommes et femmes) en ce qu’il sert d’avertissement aux jeunes hommes pour qu’ils soient bien conscients de cette « dynamique d’encaissement », tout en les encourageant à investir en eux-mêmes et à devenir conscients du « game » afin d’en tirer profit le moment venu. J’ai écrit sur cette préparation dans l’article sur « la phase de l’épiphanie » :

« Pour les hommes redpill, conscient du jeu de séduction, c’est une étape de la maturation des femmes très importante, dont il faut se souvenir. Une femme dans la phase de l’Épiphanie est à la recherche d’un « nouveau départ » pour une raison beaucoup plus viscérale que ce qu’elle veut bien montrer. Cette motivation se sert de toutes sortes de conventions sociales et comportementales qui visent à faire en sorte que l’homme pardonne les indiscrétions passées de la femme. Comme Roosh l’a souligné plus d’une fois, ce sont les femmes dans cette phase de vie (ou les mères des femmes dans cette phase) qui se plaignent le plus du manque d’intérêt des hommes pour l’engagement à long terme. Aujourd’hui, c’est Hephzibah qui est douloureusement consciente de ce phénomène : les femmes qui sont dans la période de valeur sexuelle élevée ne se plaignent pas d’une pénurie d’homme, « Man Up » est l’hymne des femmes qui traversent leur phase d’épiphanie ». 

La phase de l’épiphanie, et tout ce qui l’accompagne sur le plan psychologique, social et, comme par hasard, religieux, est le signal d’une femme prête à encaisser sur sa propre valeur sexuelle. La stratégie sexuelle pluraliste des femmes repose sur l’ignorance des hommes jusqu’à la réalisation, ou suffisamment longtemps avant que les hommes ne comprennent, pour consolider et optimiser l’hypergamie. Bien que j’aie écrit l’article « Examen final – évoluer sur le marché sexuel » avec un peu d’humour, l’intention était de répondre sérieusement à une plainte et une demande courante :

« Rollo, je voulais juste te dire que ton travail a été vraiment révolutionnaire pour moi. Ce matériel devrait être une épreuve du BAC pour tous les lycéens ».

« Où étaient toutes ces informations et cette sagesse quand j’étais célibataire ? J’aurais tellement aimé découvrir la manosphère / la pilule rouge avant de faire ma demande en mariage / d’avoir des enfants / de divorcer / de me casser la gueule dans la vie parce que j’écoutais ce que disait ma petite amie / d’être plus jeune, etc… etc… ».

La raison principale pour laquelle j’ai compilé « The Rational Male » sous la forme d’un livre (et l’ai rendu abordable) était de servir exactement ce but ; éduquer et avertir les générations futures de jeunes hommes des complexités des stratégies sexuelles des femmes qui se jouent d’eux, tout en éduquant aussi, et malheureusement, les hommes qui ont la prédisposition d’accepter les réalités dont ils sont probablement la proie. C’est vraiment la mission de la manosphère dans son ensemble, mais comme je l’ai dit dans « Apprendre à menacer une femme », pour que l’impératif féminin se maintienne, l’impératif féminin ne peut pas se permettre que cette prise de conscience devienne trop répandue, sinon le féminin perd sa primauté sociale.

Ce maintien de la primauté sociale du féminin est au cœur de toutes les conventions sociales perpétuées par l’impératif féminin. Chaque expert en « genre » de Jezebel, chaque « Aunt Giggles », chaque « PZ Meyers » ou « Hugo Schwyzer » (jusqu’à ce qu’il se confesse) n’est intéressé que par la perpétuation d’un contrôle social féminin via une répétition constante et une réaffectation fluide des conventions sociales féminines. J’ai déjà écrit qu’à première vue, cela pouvait sembler conspirationniste, mais en réalité, le désir sous-jacent de ce contrôle vise moins à exercer un pouvoir social qu’à maintenir aussi indéfiniment que possible la capacité des femmes à optimiser l’hypergamie.

Perpétuer le mythe selon lequel la valeur sur le marché sexuel des femmes reste une constante viable (et dépasse celle des hommes) au cours d’une vie peut sembler arrogant, mais le but latent de ce mythe est d’étendre les possibilités que possède une femme d’optimiser l’hypergamie bien au-delà d’une faisabilité réaliste. Au fur et à mesure que les femmes progressent sur le plan social, économique, éducatif et professionnel, la nécessité d’étendre la viabilité du marché sexuel bien au-delà du pic réaliste de la valeur sexuelle d’une femme devient de plus en plus nécessaire, car la difficulté et l’investissement en efforts se prolongent. En résumé, plus il faut de temps aux femmes pour « tout avoir », plus il faut de temps à une femme pour optimiser une hypergamie acceptable, plus elle a besoin de croire que sa valeur sexuelle est encore viable.

Ainsi, pour qu’une femme puisse littéralement « tout avoir », elle, et chaque homme investi dans l’impératif féminin, doit être conditionné à croire que la valeur sexuelle d’une femme peut rester compétitivement intact jusqu’à la cinquantaine. Susan Walsh n’est qu’un de ces profiteuses qui s’enrichissent en convainquant les femmes qu’elles ne devraient pas ressentir ce qu’elles ressentent toutes instinctivement, à savoir qu’elles devraient prendre leur « retraite » vers la trentaine.

Pour que cette extension se réalise, il est de plus en plus important que les hommes soient tenus dans l’ignorance de l’impératif féminin et de la stratégie sexuelle à long terme des femmes. L’indignation ne vient pas du fait que des hommes de 38 ans pensent qu’ils peuvent sortir avec des femmes de 22 ans (ce qui n’a jamais été proposé), mais plutôt du fait que les jeunes hommes doivent savoir qu’ils posséderont un jour plus de valeur sexuelle que les femmes après 30 ans, qu’ils doivent s’y préparer et ne pas soumettre leur vie aux impératifs féminins. En d’autres termes, le fameux graphique avertit les hommes qu’il sera en leur pouvoir de ne pas laisser les femmes avoir le beurre et l’argent du beurre.


Source : « Cashing Out » publié par Rollo Tomassi le 3 novembre 2013. 

Illustration : Andrea Piacquadio.