Il y a eu une période de ma vie où je n’appréciais pas pleinement la valeur de l’indépendance personnelle. J’étais indûment épris de l’idée de sécurité et de sûreté : il était préférable, pensais-je, d’accepter un emploi « sûr » qui ne correspondait pas à ma nature, plutôt que de faire le choix d’emploi que je souhaitais vraiment. Appliqué aux femmes, je pensais souvent qu’il était préférable de poursuivre une relation médiocre, plutôt que d’y mettre fin, puisque « rien de mieux » ne se profilait à l’horizon. Quel idiot j’étais ! Je reconnais maintenant cette mentalité pour ce qu’elle est : une expression de la peur. La peur, née d’une mentalité de pénurie. Nous craignons que rien de mieux ne se présente, ou que le saut dans l’inconnu recèle des terreurs intolérables.
Le paradoxe de cette mentalité est qu’un emploi insatisfaisant et une relation insatisfaisante ne sont pas du tout « sûrs ». Il n’y a pas de « sécurité » en eux : ils sont intrinsèquement instables, et le deviennent de plus en plus avec le temps. Car lorsque nous faisons quelque chose qui viole notre nature profonde, notre esprit finit par se révolter. Et alors : tombent les précieuses illusions que nous avons si laborieusement érigées. Il ne peut en être autrement. C’est impossible.
La sécurité qui vient avec le prix de votre liberté n’est pas une sécurité du tout. Il y a de nombreuses fois dans notre vie où nous serons confrontés aux tentations du confort, de la sécurité et de l’argent. Et il y aura des moments où ces incitations se feront au prix de notre indépendance spirituelle et de l’intégrité de nos âmes. Dans le film Wall Street (1987) d’Oliver Stone, le sage du bureau, joué par Hal Holbrook, conseille à un jeune Charlie Sheen : « Le problème avec l’argent, Bud… c’est qu’il te fait faire des choses que tu ne veux pas faire ».
Je reconnais qu’il y a des moments dans la vie où nous devons prendre des décisions à court terme basées sur la survie, et que ces décisions ne sont pas forcément idéales. La survie est le premier impératif, bien sûr. Je n’en doute pas. Mais c’est une toute autre question. Je parle ici d’une situation dans laquelle quelqu’un choisit d’opter pour l’argent facile, ou la femme commode, alors que ce n’est pas vraiment ce qu’il souhaite. Et malheur à celui qui fait cela. Il regrettera cette décision.
Mon frère, écoute-moi, et entends mes paroles : ta liberté n’est pas négociable. Ton âme n’est pas à vendre. Tu ne feras pas commerce de ton indépendance spirituelle. Tu seras plus heureux en faisant ce que ta nature intérieure te pousse à faire, même si la récompense financière semble moindre en apparence, qu’en vendant ton âme au plus offrant.
Sache, ô mon frère, que le désir de sécurité et de sûreté dans ce monde tumultueux ne peut être obtenu aux dépens de ton âme. Cette soif est la voix de la peur. Car le marché pour ton âme est inégal, et il corrodera ton esprit. En adoptant la mentalité de l’abondance, vous verrez que la quête d’une sécurité absolue est une course folle. Il n’y a pas de sécurité garantie, pas de sûreté garantie.
Vous seul êtes le garant de votre propre destin, de votre propre indépendance. L’homme sage aspirera à la porte de l’indépendance et de la sagesse. Ne vous épuisez pas dans la recherche de ce portail : car le portail est en vous.
Source : « Your independence is not for sale » publié par Quintus Curtius le 30 juin 2013.