L’un des stéréotypes les plus courants concernant la manosphère est qu’elle est remplie d’hommes en colère et déprimés. Comme la plupart des stéréotypes, je crois que c’est vrai. Cependant, je ne pense pas que ce soit notre message qui rende les hommes déprimés, mais plutôt que les hommes qui sont déjà « amers » envers le monde ont tendance à trouver la manosphère en cherchant des réponses à leurs propres misères. Il existe principalement trois types de lecteurs de la manosphère :
1. Les hommes qui ont eu une enfance de merde, et qui ont souvent grandi sans aucun modèle masculin.
2. Les hommes qui se sont fait baiser, d’une manière ou d’une autre, par une femme, et qui veulent améliorer leur vie amoureuse.
3. Les hommes qui ont déjà réussi, mais qui cherchent encore d’autres moyens de tirer parti de leur succès.
Cet article est dédié aux hommes des deux premiers groupes. Invariablement, les hommes qui sont en proie à des difficultés vont chercher des réponses sur Internet, car c’est anonyme et cela évite d’être humilié par les autres, et ils tombent sur l’un des plus grands sites de la manosphère en cherchant des réponses. Puis, lorsqu’ils découvrent que la plupart de tout ce qu’on leur a dit n’est qu’un énorme mensonge, cela les met en colère et les déprime. Ils détestent le fait que l’amour d’une femme soit conditionnel. Ils détestent le fait que l’Amérique soit un État féministe qui détruit activement la paternité. Ils détestent le fait que notre système éducatif ne soit rien d’autre qu’un système d’endoctrinement glorifié qui n’enseigne presque rien de valable dans le monde réel tout en émasculant les hommes.
Je suppose qu’apprendre ces dures vérités ne va pas aider un homme qui est déjà au bord de la crise existentielle. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est qu’être déprimé n’est pas important en soi. Ce qui est vraiment important, c’est de comprendre votre propre moi émotionnel, et d’essayer de comprendre ce qui vous rend dépressif afin de pouvoir l’éviter.
Permettez-moi de préciser.
Je ne pense pas que les humains aient beaucoup de libre arbitre, je pense même qu’ils en ont très peu. Vous ne contrôlez pas ce que vous ressentez, vous ne contrôlez pas la façon dont vous êtes élevé, ce que vous apprenez, votre culture, votre santé physique, etc. Il me semble donc également évident que les émotions d’un homme sont contrôlées par des stimuli externes. Ainsi, si vous ne pouvez pas choisir ce que vous ressentez en réaction à certains stimuli, vous pouvez au moins essayer de contrôler les stimuli qui se présentent à vous.
Le moyen le plus simple de modifier son environnement est donc de voyager. Et en effet, le voyage est le seul remède que j’ai trouvé aux dépressions tout au long de ma vie.
J’ai souffert de nombreuses dépressions depuis mes 16 ans. Au moins dix dépressions différentes, dont deux ont duré plus d’un an. Pensées quotidiennes de suicide et tout ça. Mais j’ai continué. Je ne voulais pas de médicaments parce que mon esprit rationnel comprenait que dépendre des drogues pour mon bonheur n’était pas une solution à long terme. Pour la plupart de mes dépressions, j’ai simplement attendu que ça passe. Et lentement, elles ont disparu. Mais le temps perdu pendant les dépressions était inacceptable.
Quand un homme est déprimé, il laisse tout tomber : son corps, son esprit, son argent, ses relations et sa vie professionnelle. C’est aussi grave que d’être frappé par une maladie débilitante comme le cancer. Et le pire ? Techniquement, il n’y a rien qui cloche chez vous – c’est seulement de nature émotionnelle. Et cette prise de conscience ne fait qu’alimenter encore plus votre dépression, car vous vous convainquez que vous n’êtes qu’un raté qui ne peut rien faire de bien, alors que vous avez toutes les raisons de réussir.
C’est pourquoi il est extrêmement important de trouver un remède à la dépression – votre temps est précieux. Et les seules fois dont je me souvienne où j’ai surmonté mes dépressions rapidement se sont produites à deux moments de ma vie :
1. Quand je suis allé à l’université.
2. Lorsque j’ai rendu visite à un vieil ami à Atlanta.
Les deux fois, j’avais été déprimé auparavant, et les deux fois, lorsque j’ai changé d’environnement, ma dépression a disparu. Pour l’université, c’était parce que j’avais enfin quitté la maison de mes parents autoritaires et que je n’avais plus à fréquenter mon lycée de merde, tandis qu’avec Atlanta, c’était parce que cela m’a donné une nouvelle perspective sur la culture américaine qui avait cruellement manqué à mon existence en Nouvelle-Angleterre.
C’est la partie la plus mystérieuse – à part le changement d’environnement, je ne peux pas mettre le doigt sur ce qui s’est passé exactement pour améliorer mon humeur. Pour l’université, je me suis totalement déracinée et j’ai changé de lieu, tandis qu’à Atlanta, je n’y suis allée qu’une semaine pour passer du temps avec un bon ami que je n’avais pas vu depuis des années. Mais en me retirant simplement de mon ancien environnement toxique, j’avais empêché la pollution de pénétrer dans mon esprit émotionnel, ce qui était tout ce qu’il fallait pour faire table rase. Et même si, en revenant d’Atlanta, j’ai retrouvé la culture merdique du Nord-Est, je savais au moins avec certitude que ce n’était pas la norme, qu’il existe une partie des États-Unis où les gens se disent « Bonjour ! » avec désinvolture, où les gens vivent encore dans des communautés mais n’ont pas peur de reconnaître ou de parler à quelqu’un qui n’est pas de leur quartier.
Même avec un voyage temporaire, un homme gagne en perspective, ce qui est souvent suffisant pour lui permettre de fixer des objectifs sur ce qu’il veut faire de sa vie. Et avec une relocalisation permanente, vous pouvez vous retirer complètement de l’ancien environnement qui vous faisait vous sentir déprimé en permanence.
Donc, si vous vous sentez triste, en colère ou tout simplement insatisfait de la vie, rappelez-vous que c’est votre esprit émotionnel qui vous dit quelque chose. Votre esprit émotionnel n’aime pas les circonstances dans lesquelles vous vous trouvez, et en vous faisant sentir comme une merde tout le temps, votre esprit émotionnel espère que vous changerez d’endroit pour que votre esprit émotionnel n’ait plus à s’occuper du poison dont il est actuellement saturé.
Et ne voyagez pas dans le seul but de vous défoncer et de vous taper des salopes. Au lieu de cela, allez quelque part pendant au moins une semaine ou plus, et passez votre temps totalement sobre, de préférence avec un de vos bons amis, en vous donnant simplement tout le temps dont vous avez besoin pour récupérer. Peu de choses sont plus importantes que votre santé, et votre santé émotionnelle en est une composante nécessaire.
Source : « The easiest way to overcome a depression » publié par Sam Seau le 11 juin 2013.
Les trois étendards. 