Je vis dans une région des États-Unis où les gens sont absolument obsédés par le football universitaire et professionnel. Voici l’emploi du temps typique d’un week-end de 70 % des gens habitants dans ma ville pendant les mois d’hiver :
Samedi :
10h – Se réveiller et commencer à boire.
13h-22h – Regarder le football universitaire.
22h – 2h – Aller au bar.
Dimanche :
10 h – Se réveiller.
11 h – Se saouler lors d’une fête d’avant-match pour l’équipe locale de football américain.
13 h – Regarder le match de l’équipe locale de NFL.
16 h – 22 h – Regarder les matchs des autres équipes de la NFL.
Écoutez, je comprends. Boire un coup, c’est amusant. Les nachos sont délicieux. Le sport est au moins théoriquement « cool ». Mais pourquoi êtes-vous prêt à consacrer des week-ends entiers de votre précieux temps libre à regarder d’autres hommes accomplir des choses ? Seriez-vous prêt à rester assis à regarder votre ami repeindre les murs, ou à ouvrir une bière et à vous détendre sur le canapé en regardant votre ami travailler fébrilement sur son idée d’entreprise ? Sinon, pourquoi regarderiez-vous des gens que vous ne rencontrerez jamais s’engager dans des concours artificiels qui n’ont aucun impact significatif sur votre vie ?
J’apprécie les événements sportifs autant que les autres. Des athlètes qui font des choses dont je suis incapable, oui, voilà un spectacle qui mérite une attention occasionnelle. Mais au-delà de ce niveau d’implication, votre passion pour le sport est une terrible perte de temps sans retour sur investissement perceptible. Un match de football américain dure 3 heures. Si vous regardiez un match de moins par semaine, vous pourriez :
Faire un entraînement intense de musculation (1 heure).
Vous faire des jus de légumes pour améliorer votre santé (30 minutes).
Aller dans un café et parler à une femme (1 heure).
Pratiquer l’écriture ou une autre compétence linguistique (30 minutes).
Les Américains fétichisent le sport parce que cette distraction les empêche de contempler le manque de sens de leur propre vie. Les maris et les hommes qui n’ont pas la volonté de se lever du canapé préfèrent se battre bec et ongles avec leur femme pour avoir trois heures de libre pour « regarder le match » plutôt que d’affronter l’idée que leurs conjoints, leurs patrons, leurs entreprises et leurs dettes leur dictent leur existence.
Le sport a supplanté la religion en tant qu’opium moderne des masses. De même que Martin Luther a été excommunié pour avoir signalé que les indulgences étaient une escroquerie, toute protestation adressée à Joe Schlub au sujet du fait que le sport n’affecte pas sa vie risque de vous transformer en paria. Vous devrez peut-être changer vos cercles sociaux s’ils sont construits autour de la fréquentation des bars et de l’observation du sport, mais à long terme, c’est une démarche suprêmement positive.
La plupart des gens ne peuvent pas accepter que les événements qui se déroulent sur les terrains de football et de basket n’ont aucun rapport avec leur vie. Plus tôt vous intérioriserez ce fait, plus vous serez proche de maximiser le peu de temps que vous avez sur cette terre.
Source : « Stop watching sports » publié par Winston Smith le 7 mai 2013.
Les trois étendards. 