½ + 7.

La semaine dernière, Dalrock a plongé dans les eaux dangereuses de la convention sociale féminine du film « Mange, Prie, Aime » dans l’article « Grannies Gone Wild! ». Un excellent article, c’est certain. Si vous croyez (ou avez cru) au mythe de l’âme sœur comme à un article de votre foi personnelle, ou à votre conditionnement intériorisé « pilule bleue », vous serez confronté à un seau d’eau froide de réalité lorsque vous lirez les escapades amoureuses de ces « Golden Girls », une fois que leur âme sœur meurt et que les stratégies d’évitement des rencontres en ligne et des réseaux sociaux leur sont présentés par les femmes de la « génération Pepsi ».

Voyez-vous messieurs, l’hypergamie l’emporte sur le mythe de l’âme soeur, même pour la dulcinée de 68 ans que vous avez rencontrée au lycée il y a tant d’années. Cela met aussi en perspective le mythe du vieil homme solitaire.

Toute personne sensibilisée à la pilule rouge n’est pas choquée par cela. L’impératif féminin et les rigueurs de l’hypergamie sont toujours une réalité à laquelle les hommes doivent faire face, et même la vieillesse ne diminue pas la volonté d’optimisation. Ce qui change cependant, ce sont les moyens par lesquels l’impératif féminin va adapter de manière fluide les conventions sociales qu’il intègre dans notre conscience sociale afin de se perpétuer. Convaincre collectivement les veuves et les divorcés de plus de 70 ans qu’elles « ont encoure le truc » n’est qu’une nouvelle avancée d’une vieille convention sociale féminine destinée à atteindre la population âgée. C’est presque un réconfort pour l’avenir des plus de 40 ans qui ne peuvent ou ne veulent pas vivre le scénario de « Stella Got Her Groove Back ». Le message est le suivant : « ne vous inquiétez pas mesdames, si vous n’arrivez pas à optimiser votre hypergamie à 40 ans, vous pourrez y arriver à 70 ans ». 

À l’exception du porno « mature » (à ne pas confondre avec le porno MILF), l’idée que des femmes âgées, qui sont allées bien au-delà de leur date d’expiration post-mur, puissent « explorer leurs options », est une idée douteuse…jusqu’à ce que vous découvriez qu’il y a une augmentation des maladies sexuellement transmissibles chez les personnes âgées

Fluidité des conventions sociales. 

J’ai écrit de nombreux articles sur les conventions sociales féminines, mais l’article de Dalrock a souligné la capacité d’adaptation avec laquelle l’impératif féminin modifiera ces propres conventions pour les adapter à un objectif spécifique. Les exemples sont nombreux, mais dans ce cas précis, nous assistons à une réinvention d’une convention sociale féminine tout aussi utile, à savoir le « ½ + 7 », popularisé par les adolescentes et les vieilles filles soucieuses de leur avantage compétitif dans le marché sexuel, vis-à-vis des jeunes femmes que les hommes trouvent naturellement plus excitantes sexuellement. Le « dictionnaire urbain » indique : 

« ½ + 7 » est une règle pour les hommes en ce qui concerne l’âge de leur partenaire. Cette règle justifie les fréquentations de femmes plus jeunes, dans la limite du raisonnable. La formule commence avec l’âge de chaque mec (par exemple, 22 ans). Cet âge est divisé par deux (22/2 =11), et 7 est ajouté au résultat divisé. Par conséquent, un homme de 22 ans peut légitimement sortir avec une femme de 18 ans, un homme de 25 ans peut sortir avec une femme de 19,5 ans et un homme de 30 ans peut sortir avec une femme de 22 ans. Bien qu’il n’y ait pas de plafond technique à cette formule d’anthropologie sociale, il y a un moment où le bon sens s’évade, et cela devient tout simplement dégoûtant. Par exemple, cette formule ne doit pas être utilisée pour justifier qu’un homme de 60 ans sorte avec une femme de 37 ans. 

Exemples d’utilisation de la règle « ½ + 7 » : 

Âge de l’homme : 20 ans. Formule : (20/2)+7 = Âge minimum acceptable de la femme : 17 ans.

Âge de l’homme : 25 ans. Formule : (25/2)+7 = Âge minimum acceptable de la femme : 19,5 ans.

Comme pour la plus utile des conventions sociales féminines, l’impératif féminin assimile la stratégie sexuelle des hommes et la reconvertit pour servir les stratégies sexuelles féminines (« stratégie du bord de l’abîme » : poursuivre une action dangereuse dans le but de faire reculer un adversaire et atteindre le résultat le plus avantageux possible pour soi). Vous voyez, alors qu’un homme a 25 ans et que son acceptabilité ½+7 est une femme de 19,5 ans, le sens de ce ratio change radicalement lorsque ce même homme a 40 ans et que son acceptabilité ½+7 est une femme de 27 ans. Des femmes célibataires de 40 ans, jamais mariées ou divorcées, à la recherche d’une seconde chance de monogamie face leurs rivales socio-économiques, crient à l’unisson contre la règle ½+7 qu’elles ont pourtant adopté avec plaisir lorsqu’elles avaient entre 20 et 30 ans. Ce n’est pas un hasard si ce rapport d’âge s’aligne presque parfaitement avec l’optimisation de la monogamie masculine sur l’échelle d’évaluation du marché sexuel.

J’ai débattu avec « Aunt Giggles » à propos de la règle « ½ + 7 » à quelques occasions, et généralement, le débat s’arrête lorsqu’elle dit qu’elle est d’accord avec l’aphorisme de Roissy en vertu duquel la relation à long terme la plus solide est celle dans laquelle la valeur sexuelle de l’homme est 1 à 2 point supérieur à la valeur sexuelle de la femme (ou par rapport à la valeur que la femme s’attribue à elle-même).

Ainsi, il est important de se rappeler la règle cardinale des relations ici : dans toute relation, la personne qui a le moins besoin de l’autre est celle qui a le plus de pouvoir

Lorsqu’une femme perçoit (légitimement ou non) que votre valeur sur le marché sexuel est au-dessus de sa valeur à elle, la dynamique de pouvoir dans la relation est une dynamique d’attachement. Cependant, si la différence de VMS dépasse 3 ou 4 points, la relation devient une relation basée sur l’insécurité et la peur de la perte (pour les hommes et les femmes). Si la menace est un élément sous-jacent important pour maintenir une relation saine, poussez-la trop loin et trop ouvertement et vous basculez dans une insécurité malsaine.

Comme je l’ai dit dans « l’homme mature », si l’on se base sur la règle de la moitié +7, plus un homme est âgé, plus il a l’impression qu’il aurait dû devenir plus mûr que la jeune femme et qu’il est donc supérieur d’un ou deux points de VMS en raison de son expérience et, espérons-le, de sa richesse. Des principes comme la maîtrise amusée sont au maximum de leur efficacité lorsqu’une femme perçoit que la VMS d’un homme est plus élevée que la sienne.

Cela dit, si l’on peut attribuer un bienfait à la règle ½ + 7, c’est plus par rapport au déséquilibre de VMS et à la règle cardinale des relations, que par rapport à toute doctrine sociale féminine. Ainsi, lorsque vous regardez mon graphique sur la VMS comparée des hommes et des femmes, vous pouvez également voir la différence d’âge entre les points où la VMS des hommes est généralement de 1 à 2 points au-dessus de celui des femmes (35 ans et +) et où la VMS des femmes commence à diminuer (27 ans et +).

Reconvertir la convention.

Lorsque les rapports d’âge de la formule ½+7 sont stratégiquement favorables à la stratégie sexuelle féminine, la réponse des femmes est une adhésion enthousiaste. orsque ce ratio progresse au point de devenir un handicap au regard de la stratégie sexuelle féminine, voire une source d’anxiété, la réponse est le mépris et la moquerie des hommes. À la lumière de cela, vous pourriez penser que la réponse féminine serait l’abandon complet du trope « ½ + 7 », mais comme nous le voyons, réinventer la formule d’un point de vue féministe devient non seulement une source de faux pouvoir (le sophisme Cougar), mais aussi une motivation pour développer le schéma « Mange, Prie, Aime » que Dalrock détaille si habilement dans ses écrits. Ainsi, nous voilà avec des femmes de 68 ans « émerveillées » de voir qu’elles sont encore « désirables », de constater qu’elles peuvent utiliser des stratégies d’évitement via les réseaux sociaux, et de voir qu’elles peuvent utiliser une convention sociale prête à les aider à rationaliser leurs choix et se débarrasser de tout vestige de culpabilité qu’elles auraient pu ressentir lorsqu’elles se livrent à des hommes (comparativement) plus jeunes.

L’hypergamie ne se soucie pas de l’âge d’une femme.

J’ajouterai ici que toute convention sociale qui constitue un avantage sexuellement stratégique pour une femme, qui devient ensuite un handicap stratégique, sera réadaptée pour se moquer de l’homme et réaffectée à l’avantage stratégique de la femme dès lors que celle-ci se trouve dans des nouvelles circonstances de vie. Une autre illustration de ce phénomène est la variation d’acceptabilité en ce qui concerne les amitiés hommes-femmes. Avant de s’engager dans une monogamie hypergamique optimale avec un homme, les femmes embrasseront avec enthousiasme l’idée que les hommes et les femmes peuvent être des « amis » platoniques. Une fois qu’une femme est dans une relation monogame, cette acceptabilité bascule vers l’inacceptabilité au profit d’une jalousie prudente et mesurée, et revient à nouveau à l’acceptabilité alors qu’elle n’est plus engagée dans une perspective monogame. Le fait que les femmes aient des orbiteurs masculins, des femmes engagées dans de multiples « amitiés » avec des hommes, c’est sexuellement avantageux pour leur évaluation hypergamique des hommes potentiels – cependant, une fois que cette évaluation est réglée, les amitiés entre les sexes (pour leurs hommes) deviennent un handicap stratégique pour elles. 


Source : « Half Plus Seven » publié par Rollo Tomassi le 5 mars 2013. 

Illustration : Roman Odintsov