Les reines, les ouvriers et les autres.

Comme je l’ai dit dans de nombreux articles précédents, ce sont les hommes, et non les femmes qui sont les vrais romantiques. Ce sont en fait les hommes qui vont plus facilement changer leur vie de la manière la plus radicale possible pour atteindre ce qu’ils pensent être un état idyllique de monogamie avec leur « femme de qualité ». Je comprends que cette déclaration puisse être en conflit avec la description que font les femmes (et les hommes-soja) des « mecs typiques » qui veulent juste baiser tout ce qui passe, mais ce sentiment est uniquement destiné à maintenir le féminin en tant que « genre victimisé ».

Ce sont en fait les hommes qui sont plus enclins à vouloir l’engagement d’une femme. Le mot-clé ici est « vouloir » l’engagement.

Aujourd’hui, les hommes sont tout aussi susceptibles de vouloir se marier que les femmes et plus susceptibles de tomber amoureux dès le premier regard.

Les experts ont déclaré que les résultats de ce phénomène étaient une sorte de « brouillage des genres » dans lequel les femmes sont devenues plus semblables aux hommes, et les hommes ont adopté des caractéristiques habituellement associées aux femmes.

Je doute que la dernière citation de cet article choque mes lecteurs habituels. Si l’on considère que l’écrasante majorité des hommes sont des hommes Betas nourris au soja, élevés dès la naissance pour être des époux dévoués et « solidaires » de leur femmes-masculinisées, il n’est vraiment pas surprenant de constater que les hommes soient devenus ceux qui cherchent à se consoler dans une monogamie dont ils ont été conditionnés à croire qu’elle devrait être leur objectif de vie, depuis si longtemps.

Alors que les hommes Betas cherchent à se qualifier pour une monogamie idyllique, les alphas ont tendance à se concentrer davantage sur la fidélité – la fidélité de leurs femmes, pas nécessairement la leur.

Engagement féminisé.

Un mème très efficace que l’impératif féminin a astucieusement inséré dans notre conscience sociale est l’appropriation féminine du terme « engagement ». Qualifier un homme de « phobique de l’engagement » est en fait un cliché honteux des années 90 qui a été comme une sorte de rechute pour la génération « Man Up ! ». Il existe différentes variantes de cette moquerie : un homme peut être « phobique » parce qu’il manque de maturité, ou parce qu’il est devenu amer et rejeté par une femme, mais au fond de tout cela se trouve l’association d’idée en vertu de laquelle le concept d’engagement s’applique uniquement à un homme qui s’engage dans la monogamie avec une femme.

Extrait de l’article « le paradoxe de l’engagement » :

« L’idée c’est que l’engagement ne devrait avoir de sens que dans une réalité définie par le féminin. Ironiquement, ce sont les hommes qui s’engagent beaucoup plus facilement dans les idéaux de la Famille, de l’Armée, des Entreprises commerciales et des partenariats, et les sacrifices que les hommes font ne sont pas appréciés et reconnus par les femmes parce que cela ne sert pas leur impératif. En d’autres termes, un engagement envers quelque chose qui ne profite pas directement au féminin n’est pas un engagement. Réponse ? Redéfinir l’engagement pour que celui-ci reflète les intérêts des femmes ».

Une chose qu’il faut comprendre à propos du solipsisme inné des femmes est la façon dont celui-ci s’exprime à une méta-échelle. Il est très facile d’observer et d’étudier des exemples individuels de l’importance inconsciente que les femmes se donnent d’elles-mêmes (il suffit de lire les commentaires qu’écrivent les femmes sur les blogs de la manosphère), mais ce que la plupart des hommes conscients de ce phénomène ne considèrent pas, c’est la façon dont ce solipsisme s’étend à l’ensemble du récit social.

J’ai beaucoup écrit sur la réalité féminine et sur la primauté sociale de la femme, mais il s’agit d’évaluations « descendantes » sur la façon dont la société fonctionne à partir d’un récit primaire féminin en tant que prémisse correcte d’origine. Pour le dire plus simplement, si une chose profite aux femmes, alors cette chose profite aussi nécessairement à la société – une bonne société, la meilleure société, est celle dans laquelle les impératifs des femmes sont au centre des préoccupations de chaque membre de la société. 

Cependant, dans une perspective « ascendante », c’est cette tendance au solipsisme chez les femmes qui devient collectivement le récit social (ou le paradigme d’une société, si vous préférez). Des millions de femmes exprimant « solipsistiquement » les exigences qui leur assureraient une hypergamie sûre et certaine créent collectivement un récit social centré sur la femme, ou « fémino-centré ». Et de là naît une attente, et un « droit à un engagement garanti », par défaut, visant à satisfaire les pulsions hypergamiques des femmes.

Élevage sélectif.

Ce sentiment de « droit à » est si puissant, si consommateur et convaincu de sa propre justesse et de son but chez les femmes, qu’elles vont littéralement élever et éduquer des générations d’hommes pour mieux satisfaire ce besoin. L’hypergamie est cruelle, mais nulle part plus que dans la relation entre une mère élevant et conditionnant ouvertement un fils pour qu’il soit un meilleur serviteur de l’impératif féminin.

Mais pour élever de meilleurs « ouvriers », les reines de l’impératif féminin ne peuvent pas se permettre d’avoir une quelconque influence extérieure, masculine, qui puisse corrompre tout cela. À l’échelle de la société, cela pourrait signifier le retrait (par dissuasion ou par la force) du père de la cellule familiale, mais c’est l’illustration la plus simple et la plus extrême. Il existe des moyens sociaux et psychologiques beaucoup plus subtils que l’impératif féminin utilise pour effectuer ce filtrage – via les médias, les doctrines sociales, les appels à la moralité (féminisée), le féminin est décrit comme « l’impératif correct » tandis que le masculin est filtré ou toléré de manière apologétique comme les vestiges d’un rappel immature et grossier de la masculinité toxique et incorrecte.

Pourtant, malgré toute cette ingénierie sociale, l’hypergamie exige toujours la satisfaction de l’impératif le plus fondamental des femmes, la fécondation par l’homme Alpha. Les reines ont besoin d’hommes physiquement / psychologiquement dominants – ne serait-ce que pour une saison et pour leur plaisir ovulatoire. Alors que les travailleurs « Beta » sont sans cesse contrôlés dans leurs tâches de qualification pour se faire accepter de l’impératif féminin, les hommes Alpha vivent en dehors de cette contrainte ; leurs qualifications pour se faire accepter de l’impératif féminin sont uniquement basées sur la façon dont ils satisfont le côté viscéral de l’hypergamie féminine.

La grande ironie de cette solution sociale à l’hypergamie et à l’investissement parental à long terme est que la grande majorité des descendants de cet arrangement seraient élevés pour être de meilleurs travailleurs, de meilleurs ouvriers. Ces « hommes Beta en devenir » doivent être isolés de l’influence corruptrice des hommes Alphas de peur que les hommes Betas ne se transforment en Alphas que les femmes désirent ardemment mais qu’elles ne peuvent pas contrôler. Il peut sembler contre-intuitif d’élever ce qui devrait être normalement un homme qui représente un stock génétique optimisé pour en faire un mâle Beta féminisé, parfois contraint médicalement. Cependant, c’est à travers ce conditionnement sévère que les Alphas véritablement dominants doivent s’élever au-dessus de la masse. Pour l’essentiel, la loterie génétique n’est pas gagnée par les femmes dans un tel environnement social – ce sont les hommes qui gagnent, ou en tout cas ceux qui s’élèvent au-dessus du plus grand nombre, en dépit des efforts de conditionnement de l’impératif féminin.

Génération « AFC ».

Nous sommes en train de voir les résultats de près de trois générations de cet effort de reproduction sélective. Alors que les femmes râlent et se plaignent – « Man Up ! » – du manque d’hommes adaptés pour répondre à la fois à leur hypergamie et à leur besoin d’approvisionnement, elles ne grincent des dents que devant les résultats d’une dynamique sociale mise en place par des femmes deux ou trois générations avant elles. Alors que de plus en plus de garçons sont élevés pour faire pipi assis, par des femmes qui craignent que la testostérone de leur fils en fasse des violeurs potentiels, de moins en moins d’hommes « convenables » se présentent 20 ans plus tard.

On a beaucoup parlé du fait que les hommes se contentent d’abandonner ou de renoncer à avancer lorsqu’ils atteignent une notion projetée de maturité. Le féminin se plaint que les hommes ne soient pas à la hauteur des standards qui leur ont été imposé par l’impératif féminin – les femmes ont droit au respect et à l’hommage d’une sécurité durable, pourquoi les hommes ne se sacrifient-ils pas sur l’autel de la déesse femme ? Face à toutes les soi-disantes avancées sociales en matière d’indépendance des femmes au cours des 50 dernières années, nous entendons encore un cri assourdissant pour que de « vrais hommes » soient à la hauteur, se qualifient pour être acceptés, soient dignes de subvenir aux besoins des femmes et à ceux de leur progéniture. Malgré les réfutations de la masculinité et les revendications d’indépendance, les femmes veulent toujours des hommes.

Dans la manosphère, il a été avancé que la raison de cette disparité sexuelle et de l’ambivalence des hommes est due à une nouvelle prise de conscience chez les hommes sur la façon dont le « Jeu » a été truqué contre eux. Il a été avancé que les hommes se retirent consciemment de la société – en « suivant leur propre voie » – dans une sorte de nouveau mouvement social, ce qui entraîne de facto une « grève du mariage ». Je pense que cette estimation est grandement exagérée.

La crise des hommes de cette génération n’est pas le résultat d’une décision consciente des hommes de se retirer de la société, mais c’est plutôt parce qu’ils sont trop contraints par cette reproduction sélective. Comme dans l’exemple dans mon premier lien, on voit que les hommes veulent se marier. Cela fait partie de leur conditionnement féminisé qui consiste à voir la monogamie à long terme comme un objectif de vie. Non, les hommes que les femmes veulent « élever » sont ceux avec lesquels elles sont déjà mariées, ou ceux qu’elles considéreraient comme dignes si seulement ils agissaient davantage (mais sans devenir non plus) comme des Alphas et moins comme des travailleurs dévoués.

Ce n’est pas que la grande majorité des hommes n’aient pas envie de se lier à une femme dans une relation monogame, c’est plutôt qu’on vit dans une société qui a transformé les hommes en des êtres qui sont « moins que des hommes », du fait de l’influence de l’impératif féminin.


Source : « Queens, Workers & Drones » par Rollo Tomassi le 7 janvier 2013.

Illustration : Matheus Bertelli.