Trop sexy.

Pendant la pause de Noël, Dalrock et plusieurs membres du forum SS m’ont alerté à propos d’une histoire récente concernant le licenciement d’une assistante dentiste, au motif qu’elle était « trop attirante ». J’avais pensé que c’était assez risible à première vue, mais il y a beaucoup plus de choses à dire dans cette situation que ce qu’il n’y parait. Naturellement, les médias fémino-centrés se sont focalisés sur la haute cour de l’Iowa, composée entièrement d’hommes, lesquels ont accepté à l’unanimité l’idée qu’une femme puisse être virée pour un motif qui n’a rien à voir avec son rendement au travail. C’est toujours intéressant d’observer les distorsions juridiques opérées par l’impératif féminin quand il s’agit de lois qui n’ont pas encore été détournées de leurs fins pour servir l’intérêt des femmes, comme c’est le cas des lois « right-to-work ». Je suis sûr que l’affaire sera prise en charge par des tribunaux encore plus élevés dans la hiérarchie juridique, mais l’opération sera la même – les femmes ne veulent pas être soumises à des lois générales qui entrent en conflit avec l’impératif féminin. Donnez du temps, et de nouvelles définitions sur ce qui constitue la discrimination sexuelle, et vous verrez comment l’impératif féminin redéfinit les choses afin que cela lui serve. 

Au-delà de l’indignation qui suscite des retombées sociales, il y a une illustration intéressante à faire sur le jeu de séduction ici. Melissa Nelson, une assistante dentiste semi-attrayante de 32 ans, a vu son contrat de travail de 10 ans rompu par un dentiste de 53 ans, James Knight, au motif que la jeune femme représentait une amante potentielle pour lui, et donc une menace pour son mariage. C’est là que cela devient intéressant :

Melissa Nelson, 32 ans, a travaillé pour Knight pendant 10 ans, et il la considérait comme une travailleuse acharnée. Mais dans les derniers mois de son contrat, il se plaignait que les vêtements serrés de son assistante le distrayaient, il a même dit à son assistante que si son pantalon était trop serré, c’était déjà un indice que ses vêtements en révélaient trop.

Eh bien ! Compte tenu de tout ce qu’elle portait en comparaison des standard médicaux, il semblerait qu’il n’en faille pas beaucoup pour éveiller les désirs de ce dentiste. 

Alors que son ancien patron a affirmé que les vêtements de son assistante étaient si serrés qu’il ne pouvait pas la regarder sans être excité, Nelson a déclaré que la seule tenue qu’elle portait au travail était des tenues standard portés par de nombreuses infirmières et assistantes dans les cabinets dentaires.

Pensez-y un instant, quand Knight l’a embauchée il y a 10 ans, elle avait 22 ans et il avait 43 ans. En regardant les photos plus récentes de Melissa Nelson, je peux voir qu’elle a suivi la courbe SMV standard, et alors que je ne voudrais pas l’évaluer plus que 7/10, sans doute Knight a-t-il eu le temps de regarder sa progression, ou plutôt sa récession, de son pic de valeur sexuel à 22 ans jusqu’à l’inévitable femme moins fraiche de 32 ans, mère de deux enfants. Après avoir observé cela en enduré la lente dégradation sexuelle de son assistante, je soupçonne que Knight a probablement dépensé une quantité excessive d’énergie masturbatoire sur cette image mentale. 

Il aurait également fait une remarque une fois, au sujet de la vie sexuelle de son assistante, en disant : « c’est comme avoir une Lamborghini dans le garage et ne jamais la conduire ».

Il n’y a aucun doute, nous avons ici un homme Beta. Non seulement nous avons là un intérêt sexuel trop télégraphié et trop de compliments, signe indiscutable de l’homme Beta, d’autant qu’aucune femme humaine dans l’histoire n’a répondu positivement à ce genre d’avances. Depuis le temps que je donne des conseils dans la manosphère, j’ai entendu un dérivé ou un copié-collé de ce type de drague, constamment utilisé par des hommes beta « orbiteurs », qui espèrent que leur « âme-sœur » comprendra le message, le message en vertu duquel elle n’est pas traitée à sa juste valeur, aussi bien qu’elle devrait l’être, et que l’homme qui complimente, lui, est bien évidemment qualifié pour apprécier toute sa rareté à elle. Ce que les idiots comme Knight ne comprennent pas, c’est que le désir sincère et l’impulsion sexuelle ne peuvent pas être négociés.

Tout ce sur quoi s’appuie un homme Beta comme Knight, c’est sur son ensemble de compétences sociales d’adolescent. C’est la marque d’un idiot qui n’a jamais eu à développer son jeu de séduction au-delà du minimum nécessaire pour convaincre sa femme de l’épouser. 

Knight et Nelson — tous deux mariés avec enfants — ont commencé à échanger des SMS, principalement sur des questions personnelles, comme leurs familles. La femme de Knight, qui travaillait également dans le cabinet dentaire, a découvert les SMS et a exigé que Nelson soit congédié. Les Knight consultèrent leur pasteur, qui approuva le fait que le licenciement de Nelson était approprié.

Une fois que vous voyez les photos de madame Knight, tout devient plus clair.

Maintenant, dans cette histoire, il faut donc ajouter la suspicion de madame Knight et l’influence paroissiale du pasteur (lequel a certainement été lui-même influencé par madame Knight), et voilà que Monsieur Knight doit mettre fin à l’emploi d’une « mère ordinaire ». Vous avez ici, malheureusement, un thème que l’on voit trop souvent lorsqu’on parle de l’impératif féminin : l’utilisation d’un homme par une femme dans le but de nuire à une autre femme. Ma supposition, c’est que si Madame Knight n’aurait pas eu vent des SMS, Nelson, aussi « sexy » qu’elle soit, serait toujours employée. 

Knight aurait déclaré qu’il était un individu très religieux et moral, et qu’il croyait sincèrement que le licenciement de Melissa Nelson serait dans l’intérêt de toutes les parties en présence. 

Je réserve généralement les analyses religieuses sur la pilule rouge à d’autres que moi, comme Dalrock, mais au risque d’encourager les commentateurs moralistes sur mon blog, je dois attirer l’attention sur la façon dont l’impératif féminin influence les perceptions religieuses. Cet individu très religieux et moral, selon toute vraisemblance, avait dû élaborer des scénarios dans sa tête sur la façon dont il pourrait s’engager dans une sorte de flirt sexuel avec Melissa Nelson, lorsqu’elle était dans ses années de pic de valeur sexuelle. Il a regardé cette jeune femme avoir une relation, se marier, avoir deux enfants, et encore et toujours, il fantasmait sur elle. Ce fantasme n’a pris fin que lorsque Madame Knight a exigé le licenciement de Melissa Nelson. Une fois de plus, la biologie l’emporte sur la conviction, et pendant toute une décennie, mais une fois qu’il est dos au mur, il fait de la nécessité une vertu.

Knight a viré Nelson et lui a donné une indemnité de départ d’un mois. Plus tard, il a dit au mari de Nelson qu’il craignait qu’il ne s’attache trop personnellement et qu’il craignait qu’il ne finisse par essayer de commencer une liaison avec elle.

Lorsque vous comparez James Knight à la situation de David Petreaus, vous ne pouvez pas vous empêcher de remarquer certaines similitudes. Les deux étaient mariés à des femmes qui avaient passé le mur depuis longtemps déjà, et ils étaient ouverts (au moins en esprit) à l’idée d’avoir une affaire avec des femmes plus jeunes et plus belles. Leurs histoires ne sont que trop communes dans le marché sexuel d’aujourd’hui. En me basant seulement sur les photos, il me semble que Knight est l’archétype de l’homme mature qui s’est marié trop jeune (avant qu’il ne réalise pleinement son plein potentiel de séduction), qui a « joué selon les règles », et qui a réalisé son pouvoir d’attraction sexuel lorsqu’il rencontra une jeune femme sexy de 22 ans qui lui a fait réaliser son potentiel manqué. Quand un gars de ce genre fait des allusions en comparant de belles qu’il ne baise pas à des Lamborghini qu’on ne conduit pas et qui restent au garage, le vrai message qu’il faut comprendre, c’est qu’il est profondément insatisfait sexuellement avec son épouse. Héberger en vous pendant 10 ans cette angoisse, tout en travaillant avec une femme sexy sur laquelle vous fantasmez, voilà ce que j’appelle l’enfer de l’homme Beta.  

Quand j’écrivais sur la façon dont la crise de la quarantaine des hommes a été redéfinie, dites-vous que l’histoire de Knight est le côté très laid de ce genre de phénomène.

La vérité sur la crise de la quarantaine chez les hommes, c’est qu’il ne s’agit pas de « récupérer ou revivre sa jeunesse », il s’agit de comprendre à 40 ans que l’on vous a servi des mensonges pendant que vous aviez 20 ou 30 ans, et que vous devez comprendre l’horrible vérité. Certains hommes achètent réellement une voiture de sport, obtiennent une nouvelle femme plus jeune ou agissent d’une certaine manière qui semble téméraire et irresponsable. Ce n’est pas dû à de l’infantilisme, mais plutôt à une nouvelle compréhension de leur propre position de vie en tant qu’hommes. Ils ont « vécu de façon responsable » pendant si longtemps et avec si peu d’appréciation en retour, que lorsque cette véritable réalisation s’opère, ils ressentent le besoin de bouger, de se bouger, de faire quelque chose. Ils sont devenus respectés, respectables, ils se sont sacrifiés, ils ont censuré leurs propres opinions. Ils se rendent compte maintenant qu’ils ont abandonnées de vraies passions pour s’occuper à la place de leurs « responsabilités », des responsabilités qui ont été définies par d’autres qu’eux-mêmes – qu’ils le veuillent ou non. Et tout ça pour quoi ? Une grosse femme ? Peut-être ont-ils eu un mariage fantastique et une vie de famille merveilleuse, mais un doute lancinant demeure : à 40 ans, ils n’ont pas pu voir le monde à cause de cette famille. 

Maintenant, pour dire les choses, je n’aurai pas recommandé à Knight d’y aller avec Melissa Nelson (si jamais il y a déjà pensé), mais je comprends la situation et les motivations sous-jacentes des uns et des autres. S’il peut servir à quelque chose, que Monsieur Knight serve à ceci : qu’il serve d’exemple, afin que l’on comprenne ce qui arrive aux hommes qui ne réalisent leur potentiel de séduction que trop tard. La vraie tragédie ici, c’est que pendant un bref instant, Knight a réalisé le pouvoir de sa valeur sexuelle (même si sa valeur était déjà en déclin), mais qu’aussitôt, il s’est fait réinsérer dans la matrice avec l’aide de sa propre femme et de son pasteur. La vraie souffrance lui sera infligé à chaque fois qu’il baisera sa femme, parce qu’à ce moment, il devra réprouver en lui ce début de connaissance « pilule rouge », chaque fois que sa femme le fera chier, chaque fois que sa femme le regardera, il comprendra le proverbe le plus ancien de la manosphère – une fois que vous savez à propos de la matrice, il n’y a pas de retour en arrière. 


Source : « Too Hot » publié par Rollo Tomassi le 26 décembre 2012.

Illustration : Rodolfo Clix.