Conscience et intention.

Mon bon ami « DJ Damage » avait une question intéressante concernant l’article de la semaine dernière et la stratégie classique féminine consistant à répondre : « Je veux qu’on reste amis » à un homme qui fait des avances : 

Hey Rollo diriez-vous que les femmes savent consciemment ce qu’elles font à leurs amis masculins ? Je veux dire, mettons les hommes hors de l’équation pour un moment et concentrons-nous sur les femmes. Quand une femme dit à un homme « je propose qu’on reste amis », est-ce qu’elle réalise que l’homme qui est là devant elle voulait la baiser depuis tout ce temps ? Ne voit-elle rien de mal dans le processus, à savoir qu’elle peut se permettre de dire à un homme qu’elle veut juste rester ami, et qu’il est malhonnête pour l’homme de refuser, alors que c’est OK pour elle de donner de faux espoirs, un certain contact physique, et après d’être surpris (ou de faire semblant d’être surpris) lorsque l’homme dit qu’il veut aller plus loin ? 

Ou s’agit-il simplement d’accepter le fait que les femmes sont des femmes et que vous ne devriez pas vous soucier de leur comportement prévisible, mais plutôt d’accepter ce comportement et de suivre les règles d’engagement.

Je pense que cela dépend en quelque sorte de l’individu, mais à des degrés divers, je pense que non. Comme je l’ai dit dans l’article « Restons amis », le rejet qui consiste pour une femme à proposer à un homme de « rester ami » a été une forme de rejet si utilisé et depuis si longtemps, qu’il est en quelque sorte entré dans la conscience féminine standardisé. En d’autres termes, on n’a pas besoin d’un enseignement formel pour comprendre comment cela est utile. Ce phénomène est simplement démontré de tant de façons différentes (médias, interactions personnelles, etc.) qu’il devient inconsciemment appris. Les filles de 12 ans qui se réunissent entre elles lors de « soirées pyjamas » ne discutent pas de la meilleure façon d’offrir leur amitié aux garçons qui les aiment. Elles apprennent la convention de la télévision, de leurs grandes sœurs, de leurs mères, etc.

C’est ce qui la rend la chose très choquante pour une femme : qu’on lui explique que ce qu’elle utilise, cette forme de rejet, est en fait, et a toujours été, un outil social très utile. Et bien sûr, le risque pour une femme, c’est le risque d’ostracisme social venant de l’homme qui rejette sa proposition de rester ami. 

Maintenant, cela dit, vous vous posez vraiment deux questions. La seconde étant : est-ce que la fille a conscience que son « ami » veut la baiser ? Je dirais oui, très certainement. Non pas qu’une femme l’admette ouvertement, parce qu’en faisant cela, cela place la responsabilité du rejet sur elle-même et non sur l’homme. C’est un « déni plausible ». Il est beaucoup plus facile pour les filles, de nier ce qu’elles savent dès le début de l’adolescence (les garçons veulent les baiser) que d’accepter la responsabilité de l’interaction. Gardez à l’esprit que l’attention est la valeur ultime dans le monde des filles, mais l’homme porte également une bonne quantité de responsabilité pour ses propres illusions.

Quand on y pense, c’est vraiment un cycle qui se perpétue lui-même. L’homme veut se qualifier pour obtenir l’intimité de la fille, la fille le sait, mais elle n’est pas attirée par cet homme justement parce que cet homme chercher à se « qualifier » à ses yeux. La fille devrait être franche avec l’homme envers qui elle n’éprouve aucun intérêt, mais elle jouit de l’attention qu’elle reçoit et de l’affirmation que cela représente pour son Ego. La fille ne joue que le rôle d’une amie, et ne devient coquette, et ne se met à flirter, que lorsque l’attention qu’elle reçoit diminue. L’homme arrive à une situation dans laquelle il doit foncer ou se mettre en retrait, il initie donc un moment dans lequel il va pouvoir aller plus loin avec la fille, et celle-ci retombe dans le rôle de l’amie, de la « simple amie ». L’homme pense donc qu’il doit encore se qualifier davantage à ses yeux et le cycle se répète. 

Maintenant, est-ce que tout cela est un processus conscient ? Si une fille dit « oui », elle n’est qu’une égoïste, une manipulatrice, et cela provoque un conflit « d’image de soi ». En raison du risque d’ostracisme, elle ne peut pas exactement dire qu’elle a connaissance de tout le processus. Mais c’est OK parce qu’il y a beaucoup d’autres conventions sociales féminines sur lesquelles elle peut se rabattre sur pour éviter cela. La prérogative féminine (elle peut changer d’avis) étant la plus utile, ou La Mystique Féminine (les femmes sont inconnaissables) étant une seconde stratégie très utile.

Si la réponse est non, et qu’elle n’est pas au courant du processus, notre sens social de la responsabilité personnelle prend le relais : elle est naïve ou du moins immature. Cependant, même dans ce cas, elle est également dispensée de culpabilité.

Peu importe si une femme est au courant de ses propres motifs internes, c’est aux hommes de voir le comportement comme le seul indicateur fiable. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas de messages contradictoires, les femmes vous diront exactement quelle est leur intention. Vous avez juste besoin de la capacité de lire le comportement des femmes. Comme je l’ai déjà dit, le médium est le message. La phrase : « je préfère qu’on reste amis » est le message. Les femmes avec un niveau d’intérêt élevé n’en arrivent pas là avec un gars qu’elles veulent baiser.

Conscience.

J’ai parfois des critiques me disant que ce que je révèle est très négatif ou disproportionnellement biaisé contre les femmes. Je comprends cette perception, mais ce n’est pas mon intention. J’ai déclaré à plusieurs reprises que tout ce que je fais est de tenir un miroir, vous devez vouloir regarder – et le principal problème avec les femmes (et les hommes dans certains cas) est qu’après avoir été immergé pendant toute une vie dans un monde fémino-centrique, cette réalité primaire féminine, ils n’aiment pas vraiment voir ce qui se reflète à eux. C’est une expérience très bizarre pour la plupart des femmes de comprendre les véritables motivations derrière leurs propres comportements, de sorte que la réponse naturelle consiste à diaboliser celui qui parle de cela, ou même d’empêcher les autres d’avoir accès à cette connaissance. Si la matrice féminine est pour vous un environnement favorable ou confortable, il s’ensuit que les tentatives faites pour débrancher quelqu’un seront perçues comme négatives, et le débranchement va rencontrer de la résistance. 

Extrait de l’article concernant la morale dans la manosphère : 

« … quand j’ai écrit l’article « les épouses de guerre », c’était en réponse à la plainte commune des hommes qui viennent de se faire larguer par une copine ou une épouse, selon laquelle les femmes peuvent habilement et rapidement passer à une nouvelle relation. Je voulais explorer les raisons pour lesquelles ce phénomène existe, et pourquoi il fonctionne, mais d’un point de vue moral, il est assez difficile d’admettre qu’en raison de l’hypergamie, les femmes disposent d’une capacité innée à se départir émotionnellement d’un homme et de passer à un autre partenaire de manière très fluide. Si j’aborde le sujet en commençant par : « n’est-il pas injuste que les femmes disposent de la capacité de ‘passer à autre chose’ plus facilement que les hommes ? », non seulement ma prémisse est biaisée, mais en plus, je me trouverai dans la situation de celui qui analyse les implications morales d’un dynamique, et non la dynamique elle-même ».

Quand j’explore la dynamique des épouses de guerre, les aspects amoraux de l’hypergamie ou l’une des dimensions les plus inconfortable du jeu de séduction, les gens veulent appliquer leurs propres perceptions de la justice ou de la sensibilité morale à tout cela. Ce qui devient confus, et que les gens ne comprennent pas, c’est qu’il ne faut pas diaboliser ce qui motive les comportements humains. Il ne faut pas non plus tenir les gens pour responsables de certaines de leurs motivations, dans la mesure où ils ne savent pas eux-mêmes ce qui les motivent, parfois. 

L’hypergamie a servi un but évolutif pour l’espèce humaine ; cela ne signifie pas que nous devons l’aimer, mais cela ne signifie pas non plus que nous pouvons ou devons ignorer son influence, et cela ne signifie pas non plus que la personne qui la révèle ou tente de mieux la comprendre soit intrinsèquement un salaud. Cela ne nous dispense pas non plus des conséquences que cela aura pour nous si nous choisissons d’ignorer ce qu’est l’hypergamie.

Pour répondre finalement à ce que « DJ Damage » a demandé au début de cet article, les femmes, pour la plupart, ne connaissent pas les motivations inconscientes qui existent derrière leurs propres comportements. Récemment, certaines « femmes pilule rouge » ont fait, il me semble, des efforts sincères pour mieux comprendre leurs motivations inconscientes ainsi que l’environnement social féminin primaire qui les favorise et les renforce. Bien que je ne pense pas qu’elles souhaitent pour autant tout accepter de la manosphère, c’est déjà un petit pas qui est fait vers une meilleure compréhension d’elles-mêmes. 


Source : « Awareness and Intent » par Rollo Tomassi le 11 décembre 2012.