Les petits garçons se comporteront toujours en petit garçons, les hommes se comporteront toujours comme des hommes.
Il y a un sous-ensemble intéressant d’hommes qui ont évolués dans notre environnement social féminisé au cours des 60 dernières années. Je ne peux pas tout à fait les qualifier comme des hommes Betas car cela semble trop large, et bien que le terme initial choisi par Roissy soit « herbivore », ce qui semble adéquat, ces « hommes » sont des personnes qui appartiennent à cet ensemble, mais qui embrassent activement et qui défendent l’impératif féminin. Le terme « d’hommes de Vichy » est un bon point de départ pour les qualifier : ce sont des hommes qui sont tellement investit dans le conditionnement de l’impératif féminin que, même s’ils sont ignorant de la façon dont cela affecte leurs intérêts en tant qu’hommes, ils collaborent activement avec l’impératif féminin et favorisent la « réingénierie sociale » que l’impératif féminin impose à la masculinité.
Ces « hommes » ne sont pas les inconscients « pilule bleue » que la manosphère essaie de débrancher de la matrice féminine. Ils sont les défenseurs du réalignement des sexes, les féministes masculins, les hommes dont la perspective est de faire en sorte qu’une société plus « égale » soit celle dans laquelle la masculinité est redéfinie pour mieux convenir à l’impératif féminin. Ce sont les « hommes » qui définissent avec insistance la « masculinité saine » dans un cadre féminin, dans lequel les résultats de la testostérone et tous les traits innés qui font qu’un homme est un homme, sont définis comme des défauts de caractère qui perturbent une « égalité » uniquement définie par les femmes.
Pour la plupart, les hommes de Vichy sont plus ou moins inconscients de l’impératif féminin qui les conditionne. Qu’il s’agisse d’un déni volontaire ou d’une simple ignorance indifférente est discutable, mais dans les deux cas, ces hommes prennent le schéma d’identification de l’homme Beta jusqu’à l’extrême. Dans certains cas, je suis certains que ceux qui réussissent le mieux arrivent à vivre de cette « évangélisation féministe » (l’impératif féminin récompense les croisés qui sont les plus « Alphas » et qui font avancer la ligne féministe), mais pour la plupart de ces hommes, ils ne font que s’identifier de façon extrême à la rhétorique qui consiste à penser qu’un homme doit s’identifier avec le féminin s’il désire avoir accès à l’intimité d’une femme. Dans un monde de Chevaliers Blancs, paraître unique exige une plus grande dévotion à l’impératif féminin.
Ingénierie sociale.
J’avais initialement l’intention d’utiliser le plus récent article de « The Frisky » : « féminiser les garçons » comme exemple pour mon article d’aujourd’hui. Il a certainement fait quelques observations intéressantes par rapport à mon article d’hier intitulé « Chauvinisme », mais c’est trop facile, c’est une étape incomplète qui ne montre pas le résultat inévitable de la féminisation des garçons. Les femmes sont encouragées à apprendre aux garçons à être davantage comme des filles, leur apprendre à pisser assis, à « embrasser leur émotion », à pleurer sur demande, et essentiellement à agir moins comme des petits garçons, mais ce n’est que la moitié de l’image. Ces garçons grandissent ensuite et deviennent des hommes confus que les femmes, plus tard, méprisent.
Pour l’autre moitié de l’image, je vous présente le plus récent « truc » de (une fois de plus) The Atlantic – The End of Violent, Simplistic, Macho Masculinity. Bravo à The Atlantic pour sa neutralité de genre en permettant à un homme de Vichy comme Thomas Page McBee de rejoindre les rangs de Kate Bollick, Hannah Rosin et Sandra Tsing Loh dans leur service mensuel de triomphalisme féministe. McBee et ses sympathisants masculins sont le résultat final de « l’enseignement des garçons à être féministes ».
Cet article se lit comme un exposé sur le raisonnement mental d’un homme de Vichy entièrement féminisé. C’est plus ou moins ce que je suis venu à attendre des apologistes masculins, mais j’ai pensé que je mettrais en évidence les parties de cet exposé qui nous donnent un aperçu du conditionnement de l’impératif féminin.
Dès la phrase d’ouverture, nous obtenons un aperçu sur la façon dont le point de vue de l’homme de vichy s’aligne avec son assimilation féministe.
Les garçons ne sont pas censés faire beaucoup de choses : faire preuve de peur ou de douleur, de compassion ou de tendresse ; mais bien sûr, les hommes ressentent une gamme complète d’émotions, que nous soyons « supposés » les ressentir, ou non.
Il n’y a pas de questions sur le fait de savoir si les garçons ou les hommes doivent retenir leurs émotions. La principale présomption que l’impératif féminin endoctrine chez ses adhérents est que le genre est une construction sociale, et en tant que tel l’aspect « supposé » de cette affirmation est vraiment une attente sociétale présumée. Il n’y pas un seul mot sur le fait que, peut-être, les hommes ne sont pas « câblés » pour ressentir les émotions de la même manière que les femmes. Cela pourrait bien sûr mettre un coup d’arrêt à l’idée que les personnes sont des « pages blanches » et qu’elles sont toutes égales les unes aux autres, mais l’impératif place ce genre de questions loin de toute analyse critique.
Cependant, même si tel était le cas, et que le genre était une construction sociale, aurait-il pu y avoir une bonne raison pour que les garçons aient appris dans le passé à supprimer leur émotion et à s’appuyer davantage sur le rationalisme et sur la détermination à endurer la douleur ? Peut-être cela a-t-il mené à une meilleure prise de décision, plus pragmatique ? Encore une fois, ce sont des questions que l’impératif féminin refuse d’aborder, car les réponses pourraient ne pas plaire.
L’autre est plus personnel. Je sais que si vous êtes un homme, vous lisez ceci avec conscience ou résistance, que la façon dont vous interprétez ces hommes en dit long sur le type d’homme que vous êtes. Il est facile de faire semblant d’être objectif, de décrire un mouvement comme si je n’étais pas investi dans son résultat, mais comme j’ai fait des recherches sur cette histoire, j’ai réalisé que je ne pouvais pas dire la vérité sans exposer tout cela : la masculinité saine comme un changement, et pourquoi je veux que mon propre contre-récit fasse partie de l’avenir.
Ici, nous avons un homme qui ne fait que répéter les tactiques de moqueries que l’impératif féminin conditionne chez les femmes elles-mêmes. L’argument circulaire est le suivant ; si vous êtes un homme avec une interprétation différente de la masculinité et que ma redéfinition féministe de la masculinité vous offense, c’est parce que vous êtes vous-même en insécurité dans votre masculinité. Il s’agit d’un trope féministe standard qui est répété depuis des générations d’hommes et de femmes – « Si vous n’êtes pas d’accord avec l’interprétation féminisée de la masculinité, c’est dû à votre insécurité dans votre propre masculinité ». C’est-à-dire que vous n’êtes pas un homme si vous n’êtes pas d’accord. Et cette interprétation de la « masculinité saine » est bien évidemment une interprétation qui s’aligne plus parfaitement avec, ou en tout cas qui ne gêne pas, l’impératif féminin.
Il souligne les faits : les hommes de la génération Y font plus de tâches ménagères et sont les pères les plus impliqués, par rapport à n’importe quelle génération dans l’histoire américaine. Ils ont aussi plus d’amitiés avec des femmes, ce qui, selon Kimmel, signifie que les jeunes hommes considèrent les femmes de plus en plus comme de véritables pairs, des égales, dans la vie et le travail.
Encore une fois, des présomptions centrées sur le féminin au sujet de l’intention masculine. Nulle part on ne tient compte du mobile ou des variables socio-économiques qui ont pu mener à ces données.
Il énumère quelques-uns des mots que les hommes utilisaient pour décrire la masculinité saine : l’éducation, le genre, le positif, le bien, le courage, la confiance, l’inclusif, le fait d’être courageux, honnête, responsable et respectueux. Pas votre père type « Malboror Man », mais peut-être plus proche de la réalité de ce qu’était votre père. C’est le point. « Nous avons un exercice que nous faisons où nous demandons aux hommes et aux garçons de nommer l’homme le plus fort qu’ils connaissent, puis de parler de ce qui le rend fort », dit McGann. « La plupart du temps, c’est leur père, un conseiller ou un ministre, et la façon dont ils s’occupent d’eux. Ou il peut s’agir d’intégrité, ou de leur volonté de défendre ce en quoi ils croient, leur compassion, toutes ces qualités, qui sont beaucoup plus des qualités de caractère. Ce sont toujours les choses que nous avons associées à une masculinité saine ».
Ici, nous voyons l’impératif féminin mettre en évidence des qualités qui devraient composer une « masculinité saine ». En laissant tomber quelques-unes des qualités les plus subjectives sur cette liste, vous pourriez facilement décrire les femmes ayant une « féminité saine » avec ces caractéristiques. L’assertion de l’homme « Marlboro » est tout simplement une caricature de plus de la masculinité qui a été une dérision venant de l’impératif féminin depuis des décennies.
Le principal problème des hommes de Vichy, dans leur définition de ce qu’est la « masculinité saine », c’est qu’ils la définissent en comparaison avec le concept de « masculinité traditionnelle », mais leur définition de la « masculinité traditionnelle » est tellement déformée par 60 ans de féminisme qu’elle est devenue une véritable parodie qui est facilement réfutable. L’ancienne « masculinité » à laquelle ils s’opposent est une masculinité caricaturale, ridicule, à base de bière, de pet et de nichons, une masculinité qui a été parodiée par le féminisme lui-même. Une masculinité qui nécessite bien évidemment une « correction » ou un « correctif » féminisé, puisque l’image mentale à laquelle ces hommes s’accrochent n’est qu’une image féminisée de la masculinité. En d’autres termes, la masculinité ne peut être positive que dans un cadre social féminin défini.
Les récits toxiques sur la masculinité malsaine sont souvent incontestés, et ils commencent très tôt. Selon Kimmel, « il n’y a pas d’expression plus déprimante dans les cercles éducatifs que la phrase : « les garçons seront toujours des garçons » ». Parce que, à quel moment est-ce qu’on dit ça ? On dit ça lorsqu’on veut signifier qu’on baisse les bras, que nous ne pouvons rien faire. Pourquoi ne pas dire « les garçons seront toujours des garçons » quand un homme gagne le prix Nobel de la paix ?
Parce que cela donnerait du crédit à la masculinité, comme étant la source de la capacité d’un homme à obtenir un prix Nobel de la paix grâce à sa détermination pure – et c’est un crédit à donner à la masculinité que l’ordre du jour « égaliste » ne peut pas se permettre de donner aux hommes. Les garçons seront des garçons et vraiment, malgré le bêlement féminisé, les femmes ne voudraient pas qu’il en soit autrement. Les garçons prendront des risques, les garçons vont se blesser, les garçons quitteront la sécurité du côté sécuritaire du trottoir que leurs mères leur interdisent de quitter, parce que c’est ce que font les garçons.
La compassion pourrait être un endroit pour commencer, pour vous-même et les autres. « Essayer de tenir les hommes pour responsables, c’est relié à la masculinité malsaine », dit McGann. « J’ai dit pendant des années qu’un des aspects de la masculinité malsaine, c’est qu’on socialise les hommes afin qu’ils ignorent la douleur, qu’ils n’en tiennent pas compte, comme s’ils n’avaient jamais mal en aucune circonstance, comme s’ils n’étaient pas vulnérables. Si vous ne pouvez pas vraiment reconnaître et éprouver votre propre douleur, alors comment pouvez-vous le faire avec quelqu’un d’autre ? ».
Les hommes repoussent la douleur passée pour une bonne raison – c’est la clé de la croissance dans une maturité saine. Les hommes repoussent et ignorent la douleur, non seulement parce que c’est ce que les autres hommes attendent d’eux, mais aussi parce que c’est ce que les femmes attendent d’eux. C’est par nécessité, pas par la pression sociale. Très peu d’hommes ne reconnaissent pas leur propre douleur, mais un état d’esprit féminin déterminé à dénigrer la masculinité préférerait que nous croyions que ne pas exprimer cette douleur est toujours un négatif. L’ironie de cet état d’esprit, c’est qu’à la première mention de la douleur d’un homme, dès que celui-ci se préoccupe de son propre état, il est accusé d’être « amer » : « vous devez avez avoir souffert pour penser ce que vous pensez là ». C’est la racine de l’attaque de base contre le masculin.
Comme beaucoup de gars, j’avais un père merdique. Il était mal à l’aise en lui-même, violent, fermé. Pour moi, « être un homme », c’était synonyme de vivre avec des émotions paralysées, et des démonstrations inconfortables de vulnérabilité dans l’ivresse. Je me souviens qu’il chantait Frank Sinatra de cette voix triste, comment j’ai eu pitié et comme je l’ai détesté, je n’ai jamais voulu devenir comme lui.
« No Luke, I am your Father ».
« That’s not true !… THATS IMPOSSIBLE ! ».
Je suppose que je devrais mentionner ici que pratiquement tous les hommes de Vichy sont des gardiens de promesse.
Que les hommes connaissent ou non l’expression « masculinité saine », les signes de changements fleurissent partout. Je pense à Kimmel, qui dit que les racines du changement des rôles de genre est un mouvement loin d’être rigide. Le féminisme a permis aux femmes de débloquer les parties d’elles-mêmes que la société leur cachait, et maintenant les hommes font de même. Il postule que c’est une sorte de remède à ce qui nous fait mal, c’est le travail qu’il fait lui-même pour devenir un homme : « je ne nous vois pas comme une culture plus masculine ou comme une culture plus féminine, je nous vois devenir une culture plus équilibrée », dit-il. Regardez les dernières élections : les hommes ont aidé à voter pour des femmes au pouvoir dans tout le pays, y compris une femme transgenre dans le New Hampshire.
(On pense à Mark Minter dans la section commentaire). Un élément que je trouve intéressant chez les hommes féministes est le désir de faire l’expérience de la même soi-disant « libération des contraintes de genre » que les femmes féministes prétendent avoir eu. C’est comme si l’identification féminine n’est pas complète à moins qu’ils ne puissent puiser dans ce même genre de rhétorique que les femmes utilisent – ils ne peuvent pas être « égaux » tant qu’ils n’ont pas éprouvé une « libération » similaire à celle que les femmes prétendent avoir eu. Voilà le niveau de conviction de la part des hommes de Vichy.
Il y a une partie avec laquelle je suis d’accord cependant : « le féminisme a permis aux femmes de débloquer une partie d’elles-mêmes, et maintenant les hommes font la même chose ». McBee ne comprend visiblement pas que ce qu’on a libéré chez les femmes, c’est l’hypergamie sans restriction. Et oui, maintenant, ce sont les hommes Alpha à qui toutes les contraintes sont retirées.
Les hommes embrassent une forme différente de paternité, qui tient plus désormais du papa super engagé. Le patriarche est vu comme un dinosaure en comparaison. Dans un renversement des tropes passés, il y en a un qui apparait comme incapable de se connecter à ses motions, et l’autre qui apparait comme l’homme du moment.
Comme je l’ai dit plus haut, le seul modèle de masculinité que ces « nouveaux hommes » possèdent à des fins comparatives, ce sont les archétypes déformés de la masculinité qu’une culture pop et que les médias féminisés ont caractérisé et définis pour eux, et ici nous en avons l’exemple parfait. Quand tout ce que vous avez comme point de comparaison, c’est un archétype masculin ridicule, il est assez facile de devenir un « meilleur homme ».
Vous pouvez lire l’article dans son intégralité si vous vous en sentez capable, mais il se termine essentiellement sur la même note que mon dernier point ici.
Masculinité positive.
Notre perspective populaire sur ce qu’est la masculinité a été remodelée par l’impératif féminin, et développé par des hommes de Vichy tels que McBee ici. J’aimerais pouvoir dire qu’il était aberrant, hors-norme en quelque sorte, qu’il ne s’exprime que pour lui-même, mais ce n’est pas le cas. C’est un crabe de plus dans le panier tirant des hommes frustrés, confus et conflictuels vers le bas, dans la féminisation. Peut-être qu’ils le font involontairement, peut-être qu’ils font cela car ils pensent que cela correspond au style de séduction de l’homme Beta, mais les hommes qui approuvent et répètent le message de l’impératif féminin sont les ambassadeurs les plus efficaces de l’impératif féminin. Ce sont les hommes qui respectent la féminisation qui sont les meilleurs outils de la féminisation de la société – en fait, la participation des hommes fait partie intégrante de l’efficacité redoutable de l’impératif féminin lorsqu’il s’agit d’ingénierie sociale.
Un aspect des craintes de McBee avec laquelle je suis d’accord, c’est la nécessité d’une masculinité positive. Une masculinité qui n’est pas fondée sur les intérêts sociaux de l’impératif féminin. Une masculinité définie par des normes exclusivement masculines, qui embrassent nos capacités naturelles pour l’agression ciblée, qui accepte notre testostérone plutôt que de s’en moquer, qui accepte la partie constructive (et aussi destructrice) de nos natures. Nous avons besoin d’une masculinité qui reconnaît que l’excitation mutuelle entre hommes et femmes réside dans ce qui les distingue, plutôt que de créer une société homogène et androgyne, mais si ladite société est « plus acceptable » pour les femmes. Une masculinité qui est respectée car elle est la force motrice prédominante de notre espèce. Une masculinité qui est sans excuse, dominante et bienfaisante.
Nous n’avons pas besoin d’hommes qui « entrent en contact avec leurs côtés féminins », la féminisation a renforcé cela depuis trop longtemps. La masculinité, ce ne sont pas des « hommes qui se comportent mal dans un environnement qui a été défini par le féminin », et ce n’est pas non plus cette parodie de masculinité qui a été inventé par la société féminisée.
La masculinité, ce sont des garçons qui restent des garçons, et des hommes qui restent des hommes.
Source : « Boys will be Boys » publié par Rollo Tomassi le 27 novembre 2012.