Superficiel.

Récemment, Vox a eu un débat concernant l’une de mes conventions sociales féminine préférée. L’impératif féminin semble avoir une sorte de « droit de propriété » sur certains termes, des termes que seul le féminin peut et doit utiliser pour maintenir sa primauté. Comme pour toute bonne idéologie, le contrôle du message est essentiel pour perpétuer le cadre social féminin. Ainsi, des termes comme « superficiel » sont toujours définis contextuellement du point de vue féminin et, par la moquerie, servent à faire respecter la primauté féminine. 

Il y a beaucoup de cas de figure dans lesquels les femmes utiliseront le terme « superficiel », mais l’utilisation principale consiste à se moquer de l’excitation naturelle des hommes / de leurs indices d’attraction basés sur le physique. Comme je l’ai détaillé dans l’article concernant le mur, les femmes doivent faire face tout au long de leur vie à la décomposition inévitable de leur principal pouvoir sur les hommes – leur physique et leur accès sexuel. 

Pourquoi l’apparence physique devrait-elle être un critère pour quoi que ce soit ? Ou pour mieux poser la question : pourquoi est-ce que l’importance que les hommes accordent au physique devrait-elle être toujours qualifiée de « superficielle » ? Pourquoi un homme est-il « superficiel » pour avoir suivi son impératif biologique, alors qu’une femme qui cherche l’engagement est considérée comme « prudente » ?

Parce que les femmes n’agissent au nom de leurs propres impératifs biologiques que lorsqu’elles le font. Comme toutes les conventions sociales féminines, si l’on peut faire croire que l’intérêt supérieur d’une femme est en fait celui de l’homme, elle conserve le contrôle du cadre. Comment peuvent-elles effectuer cela ? Répétez-le encore et encore jusqu’à ce que les hommes s’identifient à l’intérêt des femmes et que cela devienne une norme sociétale. Cela place ensuite les hommes dans un état de conflit interne – ils ne sont pas censés vouloir des femmes sexy de peur d’être jugés « superficiels », mais pourtant, ils semblent toujours attirés par, et excités par, les femmes les plus physiquement idéales qu’ils rencontrent.

Sélection contrôlée.

Alors, comment, et pourquoi, cette convention sociale fonctionne-t-elle ? Pourquoi est-ce nécessaire ? La réponse simple est qu’en niant l’impératif biologique des hommes, les femmes peuvent arriver davantage à maintenir le contrôle de la sélectivité sexuelle hypergame.

La dure réalité à laquelle toutes les femmes sont confrontées, c’est que, sur le marché sexuel, elles sont toujours un atout qui se déprécie. Dans un sens biologique, la valeur sexuelle d’une femme diminue à mesure qu’elle vieillit, mais même lorsque ce n’est pas universellement le cas, l’insécurité qui vient de cette réalisation de la baisse de valeur est toujours présente dans l’esprit des femmes. Avec l’effort, une femme peut être sexuellement désirable à 40 ans, mais l’anxiété intériorisée qu’elle éprouve d’avoir à rester sexuellement compétitive avec les femmes de 20 ans plus jeune ne diminue pas – à un moment donné, elle va perdre son avantage.

Pour contrer cette dynamique, il fallait développer un mécanisme social. Les hommes devraient être moqués pour leur préoccupation biologique avec les femmes plus jeunes, plus sexy, plus sexuellement disponibles, qu’ils préfèrent naturellement, et de façon observable. Si les hommes pouvaient être socialement et psychologiquement convaincus que le physique (leur principal critère d’attraction et d’excitation) était moins important que l’intellect, l’intégrité ou toute autre vertu ésotérique et moralisée (ou la perception de celle-ci au moins), cela nivelle alors (théoriquement) les règles du jeu de la concurrence intra-sexuelle entre les femmes. En disant que les hommes qui s’intéressent au physique d’une femme sont des hommes « superficiels », les femmes, quel que soient leurs tailles et leurs poids, peuvent faire valoir leur « beauté intérieure ». C’est ce qui est à l’intérieur qui compte et tout homme en désaccord est « superficiel », et donc indigne de leur intimité.

Avec cette convention sociale en place, les femmes peuvent avoir le beurre et l’argent du beurre. Elles peuvent bénéficier de la sélectivité sexuelle dans leurs jeunesses, tout en ayant une assurance réaliste de pouvoir obtenir de l’engagement masculin à long terme à mesure qu’elles vieillissent. La convention sociale contourne la biologie et les femmes conservent le cadre. Ce n’est que lorsque des « scientifiques » comme moi retirent le rideau et vous montrent le Magicien d’Oz que les hommes sont étiquetés « misogynes » ou « superficiels ». C’est une convention sociale parfaite : celui qui révèle la convention sociale se moque quand même de celui qui la pratique – ou du moins, il remet en question celui qui se conforme à cette convention sociale. 

« Superficiel » à la maison. 

Quelle est l’importance du rôle de l’attraction (physique) dans une relation ? La chose la plus drôle est que vous pouvez appliquer la même idée aux femmes en ce qui concerne le niveau de réussite d’un homme. Si un gars trompe sa petite amie ou sa femme après qu’elle « se soit laissée aller » et une fois qu’elle a pris 20 kilos supplémentaires, il est appelé « superficiel », mais si une femme quitte un gars qui est au chômage et / ou manque d’un certain niveau d’ambition, elle est juste qualifiée de « prudente », ou on dit qu’elle fait ce qui est dans son meilleur intérêt et celui de ses enfants. C’est l’impératif biologique d’un homme que de s’accoupler avec autant de femmes belles et attrayantes que possible, alors que c’est impératif d’une femme que de choisir le mâle qui est le plus capable de satisfaire l’hypergamie et de lui fournir une sécurité à long terme, et par défaut, de partager finalement l’investissement parental avec elle. Mais, la société féminisée qualifie un homme de « superficiel » et une femme de « sage » lorsqu’ils appliquent chacun les stratégies sexuelles et les indices d’excitation que la nature leur a inculquée à la naissance. Donc, c’est mon vœu : que nous arrêtions d’accepter cette épithète de « superficiel » comme une sorte de punition, alors que nous sommes simplement des hommes.

Je me souviens d’un fil de sondage sur le forum SS dont la question était à peu près la suivante : « Qu’est-ce que vous remarquez d’abord chez une fille ? », et les réponses ont fusées avec des attributs physiques comme les seins, le cul, les jambes, les cheveux, etc. Le fil de discussions était inondé de réponses féminines disant : « vous les hommes, vous êtes superficiels », mais il était très intéressant de voir toutes les réponses des jeunes membres masculins, des adolescents. Les réponses qui ne s’appliquaient pas au sujet, du type : « je ne suis intéressé que par la personnalité de la fille », étaient des réponses communes chez les hommes qui n’avaient pas encore débranchés de la matrice. Cette idée de ne pas apparaître comme « superficiel », même dans un forum relativement anonyme, prouve à quel point cette notion de « superficialité » est vraiment endémique.

Assumez votre testostérone, vraiment, c’est OK. Personne ne reproche à une femme de ne pas être attirée par un gars sans ambition et infructueux. Vous ne devriez pas vous sentir coupable d’admettre votre préférence pour un beau cul de filles ou une belle poitrine.


Source : « Shallow  » publié par Rollo Tomassi le 20 novembre 2012.

Illustration : cottonbro.