Je me souviens avoir lu avec beaucoup d’intérêt les détails de l’affaire Tiger Woods quand c’est devenu public. Compte tenu de son talent et de son dynamisme, j’ai toujours pensé qu’il avait investi beaucoup trop tôt en épousant son modèle suédois, mais cette femme représentait l’archétype féminin que la plupart des hommes idéalisent pour la plupart de leur vie. Lorsque l’inaccessible devient réalisable pour un homme si démuni, il a tendance à regarder au-delà de tout sauf sa satisfaction la plus immédiate.
Cependant, Tiger suivait un script commun pour les hommes Beta, et ce week-end, un nouvel exemple de ce script a été illustré pour nous dans la démission du général David Petraeus. L’histoire de Petraeus est une sorte de conte classique de notre époque, qui mêle idéalisme d’un jeune homme Beta, l’évidence du marché sexuel, un Alpha contextuel qui court tête baissée dans les réalités de notre marché sexuel contemporain, et le nouveau monde que constitue la société fémino-centrique.
Naturellement, la plupart des préoccupations des médias au sujet de Petraeus tourne autour des implications politiques de sa démission en tant que directeur de la CIA, mais il y a beaucoup plus « sous le capot » ici, en ce qui concerne la façon dont il en est venu à démissionner. Pour une meilleure compréhension, lisez ici la chronologie des événements.
D’abord et avant tout, Petraeus est un homme Beta. Je me rends compte que ça va devenir présomptueux de ma part, et peut-être offensant, mais je fais cette évaluation basée sur l’histoire et les comportements.
L’ancien directeur disgracié de la CIA David Petraeus a échangé un e-mail sexuellement explicite sur le fait d’avoir des relations sexuelles sous un bureau avec sa maîtresse, et il a continué à la poursuivre de ses attentions en la bombardant avec des milliers de messages, même après qu’elle avait rompu.
Je n’ai aucun doute sur le fait que les lecteurs de la manosphère qui s’accordent sur la définition de type « Leaders of Men » que doit être un Alpha, auront leurs justifications sur le fait que Petraeus n’a jamais vraiment été un Alpha, ou que ses actions prouvent qu’il est un homme Beta, mais son histoire suit un modèle commun pour les hommes Betas dans une structure sociale féminisée. Il épousa son idyllique « copine de lycée » et lança sa carrière militaire. Ce n’est que plus tard dans sa vie qu’il prendra conscience de sa vraie valeur sur le marché sexuel alors même que la valeur de sa femme plongera après avoir touché le mur. Une fois que son statut d’Alpha contextuel ait été établi, il commence à devenir conscient de sa nouvelle valeur sur le marché sexuel, et une trentenaire attrayante qui fleurte un peu devient alors beaucoup plus désirable que l’idée de s’accrocher à son idéalisme, idéalisme qui l’avait aveuglé sur les réalités du marché sexuel et de la façon dont celui-ci fonctionne vraiment.
Pour les jeunes hommes Betas, le scénario de conte de fées en vertu duquel ils vont épouser la « fille de leur rêves » dès le lycée ou l’université, est un scénario parfait. Si vous avez besoin d’un exemple musical de ce phénomène, écoutez n’importe quelle chanson de Taylor Swift, ou « Hey there Delilah » par The Plain White T’s. L’idée de n’avoir eu de relation sexuelle qu’avec cette fille spéciale, cette sorte de « célébrité génétique », ne fait que renforcer le fantasme du jeune homme Beta qui n’a pas baisé avant. A 17 – 19 ans, cela semble être une conviction, mais 37 ans plus tard, après avoir réalisé son vrai potentiel sur le marché sexuel, c’est un handicap ; c’est un sacrifice qui ne peut pas être apprécié.
Ce canular cruel se révèle pleinement une fois qu’un homme est établi dans sa personnalité, son caractère, sa carrière, sa maturation et la maitrise de tous les éléments qui constituent sa vie. Ses réalisations sont monnaie courante pour la femme avec qui il a été en couple pendant des décennies, mais elles sont une source d’attraction et d’excitation pour les femmes peu familières avec la façon dont il a réalisé ces réalisations. Comme je l’ai souligné dans l’article « évoluer sur le marché sexuel », il arrive un moment de la vie (généralement au début de la trentaine) pendant lequel un homme devrait prendre conscience que sa valeur sexuelle est devenue plus élevée, tout en prenant conscience également du fait que la femme avec qui il est en couple voit sa valeur à elle baisser drastiquement. Il commence à voir le code dans la Matrice, ainsi que la sagesse à long terme, ou le manque de sagesse, vers lequel son idéalisme de jeunesse l’a conduit.
L’erreur du statut / mariage.
Comme je l’ai dit cependant, un homme devrait devenir plus conscient de sa valeur sexuelle supérieure à mesure qu’il mûrit. Pour certains, il s’agit d’une reconnaissance intériorisée et inconsciente, c’est quelque chose qu’un homme sait, mais sans la raison ou la possibilité d’agir. Pour d’autres hommes, il peut s’agir d’une reconnaissance plus manifeste, utile pour susciter l’effroi ou raviver l’anxiété de la concurrence chez les femmes. Toujours pour d’autres, comme Petraeus, la reconnaissance ne vient pas vraiment jusqu’à ce que la bonne occasion arrive. Dans notre cas, sous la forme de Paula Broadwell.
La façon dont la société féminisée cherche à empêcher les hommes de prendre conscience de l’augmentation de leur valeur sexuelle, c’est en liant le statut d’un homme à son degré d’engagement envers sa femme. Car même si un homme est accompli et déterminé, même si ces réalisations peuvent être exceptionnelles, dans le monde des filles, cela n’a aucune importance, sauf si tout ce qu’un homme a accompli peut bénéficier directement à la femme avec qui il s’est engagé à dans une sécurité durable. Au-delà des déséquilibres financiers évidents inscrits dans nos lois contemporaines sur le divorce, il y a l’aspect sociétal qui accompagne la « chute » d’un homme lorsqu’il trompe sa femme. Tiger Woods pourrait résister au coût du règlement de son divorce, mais ce contre quoi il ne pouvait pas résister, cela a été le coup dur porté à sa réputation. Son statut, la perception personnelle qu’on a de lui, a été endommagé par sa rupture de contrat (de mariage). De même, Petraeus, un général avec la distinction d’une carrière militaire historique et qui a obtenu la direction de la CIA, a vu son statut diminué à la suite de cette association « statut-mariage ».
Pour compliquer davantage les choses Petraeus lui-même « croit » dans cette association de statut si fortement qu’il était prêt à démissionner de son poste – renoncer à la source de statut qui l’a rendu attrayant pour les goûts de Broadwell – afin de s’y conformer.
« Back to Beta ».
L’histoire Beta de Petraeus ne s’arrête pas là. Comme sa relation avec Broadwell pourrissait, nous pouvons voir d’autres preuves qu’il retombait dans son état d’esprit Beta dans les « milliers de courriels » qu’il a envoyé à Broadwell. Comme tous les hommes réinsérés dans le marché sexuel après avoir été marié pendant longtemps et dès leur jeunesse, Petraeus est revenu en utilisant la seule compétence sociale qu’il connaissait quand il a commencé à sortir avec sa femme – un ensemble de compétences sociales d’adolescents. Ainsi, le désespoir Beta revient fort. Que de postures post-révélations sur la façon dont « nous allons tous faire des erreurs. La clef est de les reconnaître et de les admettre, d’apprendre de ces erreurs, de continuer et d’éviter de les refaire ». Petraeus en a littéralement fait des milliers. Comme tout homme Beta désespéré que j’ai conseillé, il « veut que sa petite amie revienne » et donc, comme un adolescent, il l’inonde de courriels au cours des mois – un peu comme la batterie de SMS que Tiger Woods a envoyé à ses maîtresses.
Je reçois souvent des critiques quand je conseille aux hommes « d’explorer leurs options » à 20 ans. Faire tourner des assiettes, apprendre le jeu de séduction, comprendre les subtilités d’une société qui a façonné les hommes afin qu’ils se conforment à ce que l’impératif féminin désire qu’ils soient. Le zèle idéaliste des jeunes hommes est admirable, (c’est ce qui fait de nous des hommes), mais il est important de voir à long terme comment cet idéalisme est utile à une société féminisée. Jetez un œil au contexte et aux journalistes qui parlent de cette histoire. Il n’y a pas de perspective masculine, il n’y a pas de perspicacité masculine, seulement les réactions d’une perspective féminine en conformité avec la compréhension féminine spécifique du marché sexuel et les méthodes sociales instituées par le fémino-centrisme.
L’ensemble des convictions idéalistes auxquels les jeunes hommes s’accrochent à aujourd’hui ne sont pas ce qu’ils croient. Votre idéal de « femme de qualité » est précisément un archétype que l’impératif féminin souhaite que vous ayez. Il y a peut-être eu un moment où cet idéalisme signifiait quelque chose, mais il est important de comprendre que c’est maintenant un outil d’acculturation féminin.
Source : « All In » publié par Rollo Tomassi le 12 novembre 2012.
Illustration : Brett Sayles.
Les trois étendards. 